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CERVEAU & LANGAGE
Jounée scientifique du CRISCO EA 4255
Université de Caen, 11 décembre 2014
RÉSUMÉS
(dans l’ordre des communications)
Jean-Luc NESPOULOUS
Paul Broca, Carl Wernicke et leurs successeurs ont mis en place, de la fin du 19ème
jusqu’au milieu du 20ème siècle, un ‘dogme’, aux fondements anatomo-cliniques, qui a
connu d’emblée un franc succès suivi de bon nombre de vicissitudes. Le
réductionnisme initial de la version ‘standard’ de la zone du langage dans le cerveau
humain et le simplisme des conceptions en matière de langage émanant des seuls
neurologues/pionniers n’ont pas tardé à devoir affronter de nombreuses ‘exceptions’
qu’il convient d’examiner encore aujourd’hui, environ 150 ans après la mort de Paul
Broca.
L’examen de ces nombreux ‘bémols’ au dogme initial, plus que jamais d’actualité,
constituera l’épine dorsale de l'exposé introductif de la journée du 11 décembre.
Jacques FRANÇOIS
Université de Caen &
LATTICE, UMR 8094 (Paris 3 ENS)
L’ÉMERGENCE ET L’ÉVOLUTION DU LANGAGE HUMAIN DU POINT DE VUE DES
NEUROSCIENCES
L’exposé de J. François s’appuiera sur un article de même intitulé qui paraît au même
moment dans la revue électronique CoReLa (http://corela.revues.org/). Il se
composera de trois sections :
la première est consacrée à la démonstration à partir de 200 ans d’histoire de la
linguistique depuis le début du 19° siècle, que l’origine des langues, celle de la
grammaire et celle du langage humain constituent trois questionnements
disjoints.
La seconde mettra en valeur le caractère pluridisciplinaire de l’étude de l’évolution
du langage humain et les aller-retour qui ont existé, en particulier au 19° siècle,
entre linguistes et naturalistes.
La troisième section, la plus développée, est consacrée à l’apport des neurosciences
évolutionnaires à l’étude de l’origine du langage sous la forme d’une
documentation classée, commençant par cinq théories sur le cerveau humain et le
langage centrées respectivement sur la localisation des aires du langage, la parole,
l’imitation et la cognition linguistique, et poursuivant par l’examen de la
coopération des archéologues et neurobiologistes autour des relations entre le
cerveau humain, le langage et la culture matérielle, de la « co-évolution » du
cerveau humain et du langage, des avancées de l’ingénierie neuromimétique sur
l’évolution de la parole, et des mutations génétiques susceptibles d’avoir facilité
l’émergence du langage chez les primates humains.
En conclusion les deux grandes questions pendantes sont rappelées : origine
gestuelle ou vocale du langage articulé, par adaptation (sans intervention de
mutations génétiques) ou par exaptation (avec mutations).
Halima SAHRAOUI
URI Octogone-Lordat, E.A 4156
& Institut des Sciences du Cerveau de Toulouse (ISCT)
ÊTRE PATIENT APHASIQUE ET LOCUTEUR ‘STRATÉGIQUE’ :
une analyse de corpus agrammatiques en syntaxe et discours
En situation de difficul neuropathologique, un patient déficitaire aphasique est
aussi, potentiellement, un locuteur stratégique (Nespoulous et Virbel, 2004). Je
présenterai les résultats d’une étude ayant porté sur la dimension adaptative du
comportement verbal chez le patient aphasique de Broca avec agrammatisme
(Sahraoui et Nespoulous, 2012). En production, ce trouble se traduit en particulier
par une réduction quantitative du discours affectant en particulier la fluence verbale
(ralentissement du débit et dysfluences) et de manière assez spécifique les aspects
morpho-syntaxiques (style “télégraphique” avec omission de morphèmes
grammaticaux et simplification syntaxique).
Les analyses de corpus oraux portant sur les aspects morpho-syntaxiques et
discursifs ont permis de montrer que les patients agrammatiques ajustent les
formulations linguistiques selon la tâche, et ce en dépit des limitations de capacités de
traitement causées par le déficit sous-jacent. Ces ajustements résultent de compromis
entre la fluence verbale et la structuration/correction morpho-syntaxique/discursive
visées (phénomènes d’ellipses, auto-corrections, reformulations, planification
participant à une amélioration de l’aisance verbale ou de la précision grammaticale).
La discussion s’ouvrira sur l’impact des fonctions exécutives impliquées pour le
recours aux stratégies adaptatives instanciées in situ, rendues possibles notamment
par un haut degré de contrôle de la production orale.
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Eva SOROLI
S.T.L, UMR 8163 (CNRS & Université Lille 3/Lille 1)
LANGAGE ET REPRÉSENTATION SPATIALE
CHEZ DES LOCUTEURS AVEC ET SANS AGRAMMATISME :
Analyse des mouvements oculaires et comparaisons interlangues
(résumé en attente)
Jany Lambert
INSERM U 1077, Département d’orthophonie,
Université de Caen Basse-Normandie, CHU Caen.
TROUBLES LEXICO-SÉMANTIQUES DANS L’APHASIE :
ÉVOLUTION DES INTERPRÉTATIONS
Les troubles lexico-sémantiques recouvrent des perturbations cliniques fréquentes
dans l’aphasie (manque du mot, erreurs sémantiques) qui résultent de déficits
touchant les composants sémantique et/ou lexical. Nous nous focaliserons dans ce
court exposé sur les atteintes de niveau sémantique. Nous rapporterons quelques
travaux fondamentaux qui ont apporté des éclairages nouveaux dans la
compréhension de ces perturbations dans l’aphasie avec les notions de déficit d’accès
sémantique, d’état réfractaire, de contrôle sémantique et d’aphasie sémantique.
Peggy QUINETTE
INSERM UMR 1077, EPHE, Université de Caen Basse-Normandie ;
GIP Cyceron.
LA MÉMOIRE DE TRAVAIL ET LES FONCTIONS EXÉCUTIVES DANS L’APHASIE
« Des troubles de la mémoire de travail (MDT) et des fonctions exécutives (FE) ont
récemment été décrits chez les patients aphasiques en relation avec leurs difficultés
langagières (Murray, 2012). Ces déficits seraient liés, soit à une atteinte isolée des
modules langagiers de la MDT (boucle phonologique du modèle de Baddeley), soit à
une atteinte générale des ressources de la MDT dans ses composantes de stockage
et/ou de traitement (Potagas et al., 2011) s’étendant aux FE. Ces déficits pourraient
être majorés par l’utilisation d’épreuves à contenu verbal. Nous rapportons les
résultats d’une étude dont les objectifs étaient d’explorer de façon approfondie les
différentes composantes de la MDT et des FE chez des patients aphasiques au moyen
d’épreuves originales, majoritairement non verbales, adaptées aux déficits
d’expression et de compréhension de ces patients. Les résultats des patients à ces
épreuves seront mis en relation avec leurs plaintes mnésiques et leurs difficultés de
communication. »
Francis EUSTACHE
INSERM UMR 1077, EPHE, Université de Caen Basse-Normandie ;
GIP Cyceron.
LANGAGE ET MÉMOIRE :
LES LEÇONS DES MALADIES DÉGÉNÉRATIVES
La mémoire sémantique est un cadre théorique qui se situe aux confins du langage et
de la mémoire et que l'on peut définir comme la mémoire des concepts, des
connaissances générales sur le monde et sur soi. Différentes études en
neuropsychologie cognitive ont montré un profil particulier d'atteinte dans la maladie
d'Alzheimer, qui peut expliquer certains éléments sémiologiques de cette pathologie.
Les troubles de la mémoire sémantique sont exacerbés dans la démence sémantique
et des travaux récents en imagerie cérébrale fonctionnelle suggèrent que les profils
cliniques sont attribuables à l'atteinte de réseaux cérébraux en partie distincts de
ceux observés dans la maladie d'Alzheimer. Notre expo sera illustré de plusieurs
résultats issus d'études de neuropsychologie et de neuroimagerie qui permettent de
mieux comprendre les liens entre mémoire et langage."
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