La surdité, un handicap qui ne se voit pas
Et dont on se moque parfois.
Mme Voisin Marie-José
enseignante spécialisée, IES de Langres
1) Quand est-on sourd?
Anatomie de l’oreille:
L’oreille est constituée de trois parties:
-oreille externe: pavillon et conduit auditif fermé par le tympan
-oreille moyenne: cavité remplie d’air contenant les osselets: marteau, enclume,
étrier, reliés d’un côté au tympan, de l’autre à l’oreille interne.
L’oreille moyenne est également en communication avec le pharynx par la trompe
d’Eustache, qui sert à égaliser la pression d’air entre l’oreille moyenne et l’air
environnant pour que le tympan puisse vibrer librement.
-l’oreille interne: comprend la cochlée , organe de l’audition et le vestibule qui sert
à l’équilibre;
Fonctionnement:
Le pavillon capte les sons environnants et les transmet au tympan à travers le
conduit auditif.
Les ondes font vibrer le tympan, qui transmet ces vibrations aux osselets qui les
amplifient et les transmettent à l’oreille interne.
Tout au long de la cochlée, se trouvent des cellules ciliées internes ( 3500) et
externes (12 500) qui sont reliées au nerf auditif. Les cellules ciliées, réparties le
long de la cochlée, réagissent à des fréquences (hauteur de sons) différentes. La
cochlée est également remplie d’un liquide . Lorsque les vibrations arrivent à la
cochlée, le liquide est mis en mouvement et agite les cils des cellules ciliées.
Celles-ci transforment ces vibrations en impulsions électriques qui sont transmises
au cerveau par le nerf auditif.
Le cerveau reçoit ces informations et identifie les bruits ( à condition qu’il ait appris
à les reconnaître)
2) Les deux types de surdité et leurs origines:
On distingue deux types de surdité:
Les surdités de transmission affectent l’oreille externe et l’oreille moyenne.
Elles peuvent généralement être soignées par traitements médicamenteux ou
opérations chirurgicales. La perte auditive est généralement moyenne ( < 60
Db) et leur répercussion sur l’apprentissage du langage est modérée.
Les surdités de perception affectent l’oreille interne.
La perte auditive peut être très importante. Il s’agit surtout de surdités
sévères et profondes qui ont des incidences importantes sur l’acquisition du
langage ainsi que des incidences psychologiques.
3) Degrés de surdité et conséquences sur le développement du langage:
le son
Le son est défini par deux paramètres:
l’intensité ( Db)
la fréquence ( Hz) Les seuils de perception des fréquences pour la perception
de la parole vont de 160 à 8000 Hz.
La surdité correspond la plupart du temps à une altération de ces deux
paramètres. La personne sourde entend les bruits « moins fort » mais il y a
également une distorsion des sons selon les fréquences touchées.
Les surdités sont classées en différentes catégories selon leur degré.
(voir tableau en dernière page)
Au niveau de la reconnaissance du handicap par la CDA , il existe un barème.
Mais il faut savoir qu’à degré de surdité égale, deux personnes sou
rdes peuvent
se trouver désavantagées de façon différente: certain sourds profonds
développent un langage oral et écrit qui leur permet de communiquer assez
facilement, d’autres personnes qui ont une déficience auditive moyenne ont un
accès difficile à la langue française.
.
4) Les différents intervenants auprès des élèves en situation de handicap
Pour qu’un élève handicapé bénéficie de mesures d’accompagnement scolaire, ses parents
doivent constituer un dossier auprès de la MDPH. Une évaluation de ses besoins est faite par
la CDA qui élabore un projet personnalisé de scolarisation. La CDA peut alors proposer le
suivi par un établissement ou un service spécialisé.
C’est dans le cadre du projet de scolarisation que sont définis les modalités d’intervention
et le rôle de chaque intervenant.
L’enseignant de la classe d’accueil
:
C’est lui le responsable de la classe . Il définit les objectifs, les contenus , les démarches
pédagogiques, les groupes de travail…
L’enseignant spécialisé
:
Il peut intervenir pendant la classe , avec l’élève ou un groupe d’élèves, ou apporter un
soutien scolaire en dehors de la classe.
Prévenir les difficultés d’apprentissage ou d’insertion dans la vie collective
Remédier aux difficultés d’acquisition
Apporter des infos sur le handicap et ses conséquences
Collaborer avec les enseignants, les conseiller, les aider à apporter les aménagements
nécessaires à l’accueil de cet enfant
Faire le lien entre les différents partenaires: famille, enseignants, orthophoniste,
psychologue.
Les AVS
AVSi= individuel, mis à la disposition d’un enfant
AVS CO= collectif ,mis à disposition d’une classe ( CLIS, UPI)
La tâche de ces personnels est délicate car ils doivent savoir mesurer l’aide apportée
pour que l’enfant puisse devenir de plus en plus autonome.
+aide matérielle: pour un élève malvoyant, réécrire la consigne ou donner un support
en gros caractères, en grand format
+surveiller, soutenir, aider à lever les angoisses en EPS ( élève trisomique ou avec
troubles de l’équilibre)
+pour les élèves sourds, l’AVS est recruté en fonction de ses connaissances des
techniques d’aide à la communication (LPC) ou de son niveau en LSF. Il sert alors
d’interface ou d’interprète entre les professeurs et l’élève.
Les AVS ne sont pas forcément avec l’élève handicapé: ils peuvent surveiller un groupe plus
autonome, pendant que l’enseignant apporte une aide spécifique à l’élève handicapé.
Les interfaces, les interprètes LSF
:
L’interface code en LPC, les propos échangés dans la classe.
l’interprète LSF traduit en langue des signes les propos échangés dans la classe.
Leur intervention permet à l’élève de bénéficier au maximum des différentes interactions. Ils
n’interviennent pas dans le contenu , ni dans la pédagogie. Ils ne ré expliquent pas le cours,
pour cela l’élève s’adresse à son enseignant.
Cependant, l’interface ou l’interprète doivent coordonner leur action avec celle de
l’enseignant.
5) Conseils aux AVS qui auraient à s’occuper d’enfants sourds.
Extrait d’une émission de l’œil et la main pour mieux comprendre les Sourds et
ce qu’engendre l’obligation de vivre dans une société où l’on communique
principalement à l’oral.
Caissier au supermarché ( de 7’56 à 15’45)
Où se placer?
+éviter de se retourner ou de se promener lorsque l’on parle
à l’enfant: se mettre à sa hauteur et lui parler bien en face.
+ne pas masquer le visage avec un livre ou les mains
Comment parler?
+essayer de maintenir une conversation normale: l’enfant va
décoder l’intonation de la voix, les expressions du visage et y puiser des
informations.
+ne pas crier: cela n’améliore pas la compréhension et
amplifie les distorsions
+ne pas exagérer l’articulation ni trop ralentir le débit
naturel de la parole
Comment l’aider à comprendre?
+Ne pas répéter de la même manière un énoncé qui
n’a pas été compris mais essayer de le reformuler autrement.
+Lui expliquer les différents sens d’un mot
+Expliquer le sens des expressions figurées ( il a pris
ses jambes à son cou)
+avoir le souci permanent de la compréhension de ce
qui a été dit à l’élève ou de ce qu’il a lu.
+l’enfant sourd n’entend pas le pas de quelqu’un qui
arrive dans le couloir, il ne perçoit pas la plaisanterie qui a fait rire le groupe: il
faut tout lui expliquer sinon il est pris au dépourvu et risque de se sentir exclu
de la classe.
+Utiliser d’autres vecteurs que l’oral: l’écrit, le dessin,
le schéma, le mime...
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