Le diagnostic de la douleur neuropathique est clinique.

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PROMOTION DE L’AMÉLIORATION
DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES
dans le cadre du programme MobiQual
Prévenir, évaluer,
Prendre en charge
La douLeur
chez la Personne âgée
Fiche pratique
les douleurs NeuropathiQues
chez le sujeT âgé
Prise en charge médicamenTeuse (hormis la névralgie du trijumeau)
rappel
définition*
- la douleur neuropathique est une douleur associée à une lésion ou une maladie affectant le
système neurosensoriel.
Les caractéristiques cliniques
- douleurs spontanées de type brûlure dans un territoire neurologique précis. ces douleurs
peuvent être continues avec des accès paroxystiques.
- Douleurs provoquées par divers stimuli non habituellement ressentis comme douloureux.
• soit la nature même du stimulus provocant la douleur est inhabituelle (effleurage,
toilette, etc.), on parle alors d’allodynie.
• soit l’intensité du stimulus est inhabituellement faible par rapport à celle de la douleur
éprouvée, on parle alors d’hyperalgie. le seuil de la douleur est abaissé ou la douleur
est intensifiée.
- Signes sensitifs anormaux, douloureux ou non, appelés paresthésies ou dysesthésies.
ils peuvent être des sensations anormales, des picotements, des fourmillements, des décharges
électriques, des sensations de brûlure, de démangeaison, d’étau, etc.
Le questionnaire dN4 (voir la fiche spécifique)
- il est l’outil de dépistage et d’aide au diagnostic des douleurs neuropathiques. il permet de
distinguer une douleur neuropathique des autres types de douleur et permet d’identifier une
composante neuropathique en cas de douleur mixte.
Les douleurs neuropathiques ne répondent pas ou peu aux antalgiques usuels (niveaux
i, ii et iii de l’oMs).
* Treede rd et al. neuropathic pain : redefinition and grading system for clinical and research purposes. neurology, 2008 70 : 1630-5.
Le diagnostic de la douleur neuropathique est clinique.
Les examens complémentaires permettent d’en rechercher la ou les causes.
QuelQues règles de prescription
1. Le médecin prescripteur informe la personne et/ou ses proches sur les produits prescrits, leur
efficacité attendue, souvent partielle et retardée, et les effets indésirables potentiels.
2. Les doses sont augmentées progressivement jusqu’à la dose minimale reconnue efficace (titration).
- si la dose minimale reconnue efficace est insuffisante, les doses sont encore augmentées jusqu’à efficacité ou
apparition d’effets indésirables, dans la limite de la dose maximale préconisée.
3. La durée du traitement est de plusieurs mois.
4. Commencer le traitement par une monothérapie.
- le choix entre deux classes thérapeutiques possibles est guidé par les comorbidités associées, les caractéristiques
cliniques de la douleur (diffuse, localisée, cause identifiée, etc.), et leur sécurité d’emploi chez les sujets âgés (prudence notamment avec les antidépresseurs tricycliques).
- en cas d’efficacité partielle, recourir à des associations médicamenteuses.
- certaines douleurs neuropathiques peuvent être soulagées par les opioïdes forts.
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les douleurs NeuropathiQues
chez le sujeT âgé
L’efficacité des traitements est régulièrement réévaluée,
au moins une fois par mois, tant que dure la prescription.
Évaluer par des échelles de soulagement plutôt que des échelles d’intensité
(Êtes-vous soulagé(e) de 70%, 50%, 25% de votre douleur ?)
strAtégie thérApeutiQue chez le sujet âgé
Lésion focale
Lésion diffuse
traitement topique
traitement oral en monothérapie
- lidocaïne-prilocaïne (crème, patch)
- lidocaïne (gel, emplâtre, compresse, etc.)
- capsaïcine (patch)
- antiépileptique (prégabaline, gabapentine)
- antidépresseur (irsna, adT))
Évaluation
Évaluation
®
efficacité
suffisante
Maintenir
le traitement
en cours
efficacité
insuffisante
Ajouter
un traitement
oral en
monothérapie
efficacité
suffisante
efficacité
insuffisante
Maintenir
le traitement
en cours
changer
de traitement
ou recourir à
une bithérapie
avec 2 classes
thérapeutiques
différentes
Évaluation
efficacité
suffisante
Maintenir
le traitement
en cours
Les évaluations sont réalisées
au moins tous les mois,
y compris après que l’efficacité
ait été jugée suffisante.
2
efficacité
insuffisante
introduction
d’autres
traitements
- opioïdes
- autres
les douleurs NeuropathiQues
chez le sujeT âgé
traitement
posologie
initiale/titration
spécialité
Fiche pratique
posologie
habituelle
Libellé
d’aMM
principaux
effets
indésirables
aNtiÉpiLeptiQues*
prégabaline
- 25 à 50 mg/jour
puis augmenter
de 1 cp/2 ou 3 jours
jusqu’à 150 mg/jour **
LYriCa
®
- 300 à 600 mg/jour
(selon fonction rénale)
- 300 mg/jour,
puis augmenter
Gabapentine NeuroNtiN de 1 cp/3 jours
jusqu’à 1200 mg/jour **
- 600 à 3600 mg/jour
(selon fonction rénale)
®
- somnolence
- fatigue
Douleurs
- vertiges
neuropathiques
- nausées
périphériques
- prise de poids
et centrales
- œdèmes
périphériques
aNtidÉpresseurs MiXtes
inhibiteurs de la recapture de la sérotonine/nordrénaline (irsnA)
duloxétine
CYMBaLta®
Venlafaxine
eFFeXor®
- 30 mg/jour durant 7 jours
- 60 à 120 mg/jour
puis 60 mg/jour
Douleurs
neuropathiques
périphériques
d’origine
diabétique
- 37,5 à 75 mg/jour
puis augmenter de
1 cp/15 jours
hors aMM
- 75 mg à 150 mg/jour
- nausées
- vomissements
- constipation,
- anorexie
- bouche sèche
- somnolence
- sueurs
- fatigue
- hta non
contrôlée
aNtidepresseurs triCYCLiQues (adt)
utilisation très prudente chez le sujet âgé
non recommandés en cas de pathologie cardiaque ischémique, de glaucome à angle étroit et d’adénome de prostate
- sueurs
- tremblements
- dysarthrie
- bouche sèche
- somnolence
- vertiges
- prise de poids
- dysurie
- rétention
d’urine
- 25 à 75 mg/jour per os Douleurs
(voire augmenter jusqu’à neuropathiques constipation
périphériques - diminution
150 mg/jour)
de la pa
orthostatique
- 25 à 75 mg/jour per os
(voire augmenter jusqu’à Douleurs
neuropathiques
150 mg/jour)
- la voie iV n’est pas plus de l’adulte
efficace
- 10-25 mg le soir
Clomipramine aNaFraNiL® puis augmenter de 10 à
20 mg/semaine **
amitriptyline
LaroXYL®
- 5 à 15 gouttes
(soit 5 à 15 mg)
au coucher
puis augmenter de 5 à
10 gouttes/3jrs **
* le clonazépam n’a pas d’indication dans le traitement de la douleur. depuis le 2 janvier 2012, sa prescription est encadrée par des
règles strictes afin d’en favoriser le bon usage (aFssaPs, septembre 2011).
** l’augmentation des posologies doit toujours être progressive jusqu’à la disparition des douleurs et/ou l’apparition d’effets secondaires.
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les douleurs NeuropathiQues
chez le sujeT âgé
Prise en charge médicamenTeuse (hormis la névralgie du trijumeau)
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