L’interaction des rayonnements g avec la matière • • • • • • Sources de rayonnements éléctromagnétiques Atténuation d‟un faisceau de rayonnements g Effet photoélectrique L‟effet Compton Création des paires Spectroscopie g 1 Interaction des rayonnements avec la matière Particules chargées • Particules lourdes - Distance caractéristique = 10-5 m • Electrons rapides - Distance caractéristique = 10-3 m Interaction Coulombienne Phénomène graduel Particules et rayonnements neutres • Neutrons - Longueur caractéristique = 10-1 m • Rayonnement X, g - Longueur caractéristique = 10-1 m Interaction “catastrophique” Phénomène ponctuel 2 Sources de rayonnement électromagnétique Rayonnement gamma ensuite à la décroissance beta Le rayonnement gamma est émis par les noyaux excités pendant les transitions vers les niveaux nucléaires plus bas. Pour la plupart de sources de laboratoire, les états nucléaires excités sont créés par la décroissance du noyau mère. Dans la figure sont illustrées quatre sources de rayonnement g largement utilisés pour la calibration : 22Na, 57Co, 60Co, 137Cs. 3 Dans chaque cas, un certain type de décroissance b porte à la population d‟un état excité dans le noyau fils. Pour les exemples montrés, le processus b est relativement lent, caractérisé par un temps de demi-vie de l‟ordre de centaines de jours ou plus longue, tandis que les états excités du noyau fils ont une vie moyenne beaucoup plus courte (typiquement de l‟ordre de nanosecondes ou plus courte). La désexcitation se fait à travers l‟émission d‟un photon gamma, dont l‟énergie est essentiellement égale à la différence d‟énergie entre les états initial et final. Le rayonnement g apparait donc avec un temps de demi-vie caractéristique de la décroissance b du noyau mère, mais avec une énergie qui reflète la structure de niveaux du noyau fils. Par exemple, même si “les rayons g du 60Co” diminuent en intensité avec un temps de demi-vie de 5,26 ans caractéristique du 60Co, ils provient des transitions dans le noyau 60Ni. 4 Come les états nucléaires ont des énergies très bien définies, les énergies du rayonnement g émis dans les transitions d‟un état à un autre sont aussi bien définis. Le rayonnement g de chaque transition est quasi mono-énergétique, et la largeur de la ligne correspondante dans la distribution énergétique des photons est très petite par rapport à la résolution énergétique d‟un détecteur quelconque. Une mesure de la réponse du détecteur est donc indicative de la résolution et non de la dispersion en énergie du rayonnement g incident. Les sources de rayonnement g communs basées sur la décroissance b sont généralement limitées à des énergies au dessous de 2.8 MeV. Un radio-isotope, 56Co, constitue une source de rayonnements g d‟énergie plus grande. Quand même, le temps de demi-vie court de 77 jours limite sa utilisation à des structures avec l‟accès aux accélérateurs, nécessaires pour le produire à travers la réaction 56Fe(p,n). 5 Les sources g de calibration sont un accessoire essentiel dans chaque laboratoire dans lequel se mesure le rayonnement. Sont normalement constituées d‟échantillons de radio-isotopes avec des activités de quelques microcurie (105 Bq) encapsulées dans des disques ou barres de plastique. L‟épaisseur du plastique est généralement suffisamment grande pour fermer toute radiation sous forme de particule émise par le noyau mère, et la seule radiation primaire qui émerge de la superficie est la radiation g produite par le noyau fils. Quand même, la radiation secondaire (comme par exemple les photons d‟annihilation) ou la radiation de freinage (bremsstrahlung) peut être parfois significative. Si les sources sont utilisées pour faire des calibrations d‟efficacité précises, alors il faut connaître aussi leurs activité absolue. Dans ces cas, la déposition radioactive est préparée sur des supports beaucoup plus minces, avec une couche protective au minimum, pour réduire l‟atténuation des rayonnements g et la diffusion sur la structure de la source. 6 La radiation d’annihilation Quand le noyau mère subie une décroissance b+, se génère de la radiation électromagnétique supplémentaire. L‟origine de cette radiation est due au destin des positrons émis dans le processus de décroissance primaire. Les positrons voyagent généralement quelques millimètres avant de perdre leur énergie cinétique, et la couche protective inhérente de la source est suffisamment épaisse pour les fermer complètement. Quand leur énergie est très basse, proche de la fin de leur parcours, ils se combinent avec des électrons du matériel absorbant dans le processus d‟annihilation. Le positron et l‟électron originaux disparaissent et sont substitués par deux photons électromagnétiques de 0.511 MeV émis en directions opposées, connues comme radiation d’annihilation. Cette radiation se superpose à toute radiation g émise dans la décroissance successive du noyau fils. Par exemple, dans la décroissance du 22Na, des sources encapsulées émettent aussi de photons de 0.511 MeV, pas seulement photons de 1.274 MeV. 7 Sources radioactives gamma 8 Rayonnements g produits par des réactions nucléaires Si on a besoin de rayonnement g avec une énergie plus grande que l‟énergie des raies émises par les isotopes b- actifs, il faut utiliser d‟autres processus, que portent à la population d‟états nucléaires plus élevés. Une possibilité est la réaction nucléaire suivante : + 49Be126C * + 01n 4 2 où le noyau de 12C est produit dans un état excité. Sa décroissance donne naissance à un photon g avec une énergie de 4.44 MeV. Malheureusement, le temps de vie moyen de ce état est si court que l‟atome de carbone de recul n‟a pas le temps de se fermer avant d‟émettre le rayonnement g. Les énergies des photons émis sont élargies par des effets Doppler, que dépendent de l‟orientation de la vitesse de l‟atome de recul et de la direction du photon, et donc il y a une dispersion inhérente de quasi 1% de l‟énergie g. Cette largeur de raie est adéquate dans beaucoup des cas pour la calibration, mais est trop grande pour détecteurs avec une bonne résolution énergétique. Une autre possibilité est la réaction +134C 168O* + 01n 4 2 9 Dans ce cas le noyau 16O peut être formé dans un état excité à 6.130 MeV au-dessus de l‟état fondamental, avec un temps de vie de 2x10-11 s. Ce temps de vie est suffisamment long pour éliminer toutes les effets Doppler, et le rayonnement g de 6.130 MeV est essentiellement monoénergétique. Radiation de freinage (bremsstrahlung) Quand les électrons rapides interagissent avec la matière, partie de leur énergie est convertie en radiation électromagnétique sous forme de bremsstrahlung. La fraction des électrons convertis en bremsstrahlung augment avec l‟énergie des électrons et est maximum pour les matériaux avec nombre atomique grand. Le processus est important dans la production de rayonnement X dans les tubes de rayonnement X conventionnels. Pour électrons mono-énergétiques qui ralentissent et se ferment dans un matériel, le spectre d‟énergie de bremsstrahlung est un continuum constitué de photons d‟énergie qui s‟étendent jusqu‟à l‟énergie de l‟électron original. Prédomine l‟émission de photons de basse énergie; l‟énergie moyenne des photons est une petite fraction de l‟énergie des 10 électrons incidents. Rayonnement X caractéristiques Quand les électrons orbitales d‟un atome sont déplacés de leur configuration normale à travers un processus d‟excitation, l‟atome reste dans un état excité pour une brève durée de temps. Il existe une tendance naturelle de réorganisation des électrons de façon à faire retourner l‟atome à son énergie minimale ou à son état fondamental, dans un temps de l„ordre de la nanoseconde dans un matériel solide. L‟énergie libérée dans la transition de l‟état excité à l‟état fondamental prend la forme d‟un photon de rayonnement X caractéristique, avec une énergie donnée par la différence d‟énergie entre l‟état initial et final. Par exemple, si une lacune est créée dans la couche K d‟un atome, se libère un rayonnement X caractéristique K au moment du remplissage de la lacune. Si l‟électron provient d‟une couche L, se produit un photon K dont l‟énergie est égale à la différence entre les énergies de liaison des couches K et L. Si l‟électron que rempli la lacune provient par contre de la couche M, alors se produit un photon Kb avec l‟énergie légèrement supérieure, et ainsi de suite. Le photon avec l‟énergie maximale de la série K se produit quand la lacune est remplie par un électron libre ou non lié, et l‟énergie du photon correspondant est simplement donnée par l‟énergie de liaison de la 11 couche K. Les lacunes créées dans les couches externes ensuite au remplissage d‟une lacune de la couche K sont successivement remplies avec l‟émission de séries X caractéristiques L, M, … Parce que leur énergie est la plus grande, les rayons X de la série K sont généralement plus importantes du point de vue pratique. Leur énergie augment régulièrement avec le nombre atomique de l‟élément, et est 1 keV pour Na avec Z=11, 10 keV pour Ga avec Z=31, 100 keV pour Ra avec Z=88. Le rayonnement X de la série L se rapproche d‟1 keV pour Z=28 et 10 keV pour Z=74. Il existent de tabelles avec les énergies précises des rayonnements X. Comme l‟énergie des X caractéristiques est unique pour chaque élément, ils sont utilisés dans l‟analyse élémentale des échantillons inconnues. L‟efficacité d‟émission de fluorescence est définie comme la fraction de tous les cas dans lesquels un atome excité émet un photon X caractéristique dans sa désexcitation. L‟efficacité de fluorescence se trouve dans des tabelles comme les données spectroscopiques. Il existent un grand nombre de processus que peuvent conduire au peuplement des états atomiques excités qui sont à l‟origine du rayonnement X caractéristiques: la capture électronique, la conversion interne (processus de décroissance nucléaire), excitation avec une 12 radiation externe (rayonnement X, électrons, particules , etc.). L’atténuation d’un faisceau de rayonnements g Coefficients d’atténuation Le photon peut interagir avec un atome du milieu, un électron d‟un atome ou un noyau (voir le tableau suivant). Les photons qui interagissent dans le milieu sont complètement absorbés ou déviés de leur direction initiale avec ou sans perte d‟énergie. Cela diffère totalement de l‟absorption de particules lourdes chargées dans la matière, ces dernières perdant progressivement leur énergie sans déviation notable. Chaque processus d‟interaction élimine donc un photon g du faisceau incident par absorption ou par diffusion en dehors de la direction du détecteur, et peut être caractérisé par une probabilité fixe d‟apparition par unité de longueur du matériel. Pour définir l‟atténuation du rayonnement g dans la matière on fait référence à une expérience conceptuelle similaire à celle décrite pour les particules chargées, schématisée dans la figure suivante. 13 Si on appelle s la section efficace totale d‟interaction d‟un photon avec un atome du milieu, la variation dI de l‟intensité I de photons sur l‟épaisseur dx du matériel sera - dI sINdx rN A N avec N : densité d‟atomes du milieu, soit A où r : masse volumique du milieu NA: nombre d‟Avogadro A : masse atomique du milieu - mx I I e Donc l‟intensité du faisceau g varie comme 0 rN A où m s représente le coefficient d’atténuation totale du sN A faisceau pour le milieu considéré et à l‟énergie du g considéré. Comme l‟atténuation du faisceau résulte du processus d‟absorption et/ou déviation, on écrira que m m a + m s avec ma le coefficient d‟absorption et ms le coefficient de diffusion. 14 Les processus d‟interaction étant indépendants les uns des autres, on écrit le coefficient d‟atténuation totale sous la forme d‟une somme des coefficients d‟atténuation photoélectrique, Compton et de création de paires m m ph + mC + m pair Ces différents coefficients varient en fonction de l‟énergie du g considéré. Les photons g peuvent aussi être caractérisés par leur libre parcours moyen l, définit comme la distance parcourue dans le matériel avant qu‟il subisse une interaction. Sa valeur peut être obtenue par xe l e 0 0 -μx -μx dx dx 1 m et est simplement l‟inverse du coefficient d‟atténuation linéaire. Valeurs typiques de l varient de quelques millimètres à dizaines de centimètres dans les solides pour des énergies g communes. L‟utilisation du coefficient d‟atténuation linéaire est limitée par le fait qu‟il varie avec la densité du matériel, même si le matériel est le même. Donc, on utilise souvent le coefficient d’atténuation massique, défini par coeff . atténuation massique ou r représente la densité du milieu. m r 15 Pour une énergie g fixée, le coefficient d‟atténuation massique ne varie pas avec l‟état physique du matériel absorbant. Par exemple, est le même pour l‟eau en forme liquide que sous forme de vapeurs. La masse surfacique En termes de coefficient d‟atténuation massique, la lois d‟atténuation pour rayonnement g prend la forme m - r x I e r I0 Le produit rx, connue comme la masse surfacique du matériel absorbant, devient maintenant le paramètre significatif que détermine le degré d‟atténuation. L‟unité de mesure historique de la masse surfacique est le milligramme/cm2. La masse surfacique est un concept utile quand on discute la perte d‟énergie des particules chargées et des électrons rapides. Même si on a à faire avec des matériaux divers, une particule rencontrera quasi le même nombre d‟électrons en traversant matériaux avec des épaisseurs égales. En conséquence, le pouvoir d‟arrêt et le range, quand sont exprimés en unités rx, sont essentiellement les 16 mêmes pour matériaux avec Z non très différent. 17 18 19 Mécanismes d’interaction du rayonnement g avec la matière L‟interaction du rayonnement g avec la matière se traduit dans la majorité des cas par la production d‟électrons énergétiques, ces électrons transférant à leur tour l‟énergie au milieu par des processus d‟ionisation la plupart des cas: ce sont ces dernières phénomènes qui rendent possible la détection du photon incident. Même si on connaît un grand nombre de mécanismes d‟interaction du rayonnement g avec la matière, seulement trois types principales jouent un rôle important dans les mesures du rayonnement: l’effet photoélectrique, la diffusion Compton e la production de paires. Tous ces processus conduisent à la transformation partielle ou totale de l‟énergie du photon incident en énergie des électrons. Le résultat est une variation soudaine et brusque dans l‟histoire du photon g, dans laquelle le photon disparait complètement ou est diffusé à un grand angle. Ce comportement est évidemment différent du celui des particules chargées, qui ralentissent graduellement à travers d‟interactions continues et simultanées avec beaucoup d‟atomes du matériel. 20 21 Processus principales d‟interaction de la radiation g avec la matière Effet photoélectrique Effet Compton Production de paires Diffusion Thomson (Rayleigh,cohérente) Photodésintégration Effet photoélectrique 23 L’effet photoélectrique L‟effet photoélectrique fut découvert par Hertz en 1887 et analysé en introduisant la notion de photon par Einstein en 1905. Dans le processus photoélectrique, un photon g incident subit une interaction avec un atome du matériel dans laquelle le photon disparait complètement. A sa place est éjecté un photoélectron énergétique provenant d‟une des couches liées de l‟atome. L‟interaction se produit avec l‟atome comme entier, et ne peut pas se produire sur les électrons libres. Pour rayonnements g avec énergie suffisamment grande, l‟origine la plus probable des photoélectrons est la couche la plus fortement liée, c‟est-à-dire la couche K de l‟atome. Le photoélectron apparaisse avec une énergie donnée par Ee- hn - Eb où Eb représente l‟énergie de liaison du photoélectron dans l‟orbite originale. Pour rayonnement g d‟énergie supérieure à quelques centaines de keV, le photoélectron porte la partie principale de l‟énergie du photon original. La conservation de la quantité de mouvement impose la participation24 d‟un troisième corps en plus du photon absorbé et de l‟électron émis. En plus au photoélectron, l‟interaction crée aussi un atome ionisé du matériel avec une lacune dans une des couches liées. Cette lacune se remplie rapidement à travers la capture d‟un électron libre du milieu et/ou la réorganisation des électrons des autres couches de l‟atome. Donc, il peut se générer un ou plusieurs photons X caractéristiques. Même si dans la plupart des cas ce rayonnement X est réabsorbé pas loin du lieu de l‟interaction originale par effet photoélectrique qu‟engage les couches moins liées, leur migration et la possible sortie du détecteur peut influencer la réponse du détecteur. Le processus photoélectrique est le moyen prédominant d‟interaction du rayonnement g (ou X) avec des énergies relativement basses. Le processus est plus important pour matériaux avec nombre atomique Z grand. Il n‟existe pas une expression analytique valide pour la probabilité d‟absorption photoélectrique pour toutes les énergies g et tous les Z, Zn mais une bonne approximation est t Const. 3 Eg ou l‟exposant n varie entre 4 et 5 pour les énergies g d‟intérêt. Cette dépendance sévère de la probabilité d‟absorption photoélectrique du nombre atomique du matériau absorbant est une des raisons pour la prépondérance des matériaux avec Z haut (comme le plomb) dans les 25 écrans pour rayonnement g. La probabilité de transition par unité de temps d‟un électron entre un état initial a et un état final b sous l‟action d‟une perturbation H peut s‟écrire 2 2 wab H ab r f où rf représente la densité d‟états finals et |Hab|2 est le carré de l‟élément de matrice d‟interaction. Si on divise la probabilité de transition par unité de temps w (absorption de hn et émission de e- dans l‟angle solide dW) par la vitesse c du photon incident, on obtient la section efficace différentielle du phénomène 2 ds 2 considéré : H r dW r E dE pEdEdW (2c)3 c E où est le nombre d‟états finals des électrons dans l‟intervalle entre E et E+dE. Pour l‟absorption d‟un photon d‟énergie hn par un électron de la couche K, on peut écrire e 2 2c 2 * ik r H p e d r b e a 26 m0c 2 hn avec pe = composante de la quantité de mouvement de l‟électron dans la direction de polarisation de l‟onde incidente Ya = fonction d‟onde de l‟électron dans la couche K Yb = fonction d‟onde de l‟électron dans le continuum 1 -r / a a e , 3/ 2 (a) b e i p r r0 2c 2 , a 2 2 m0 c e Z Z Par un traitement non relativiste, dans le cas où Eb<hn<m0c2, Heitler obtient pour la section efficace par atome de l‟effet photoélectrique sur les électrons de la couche K d‟un élément Z : avec et 2 m c 4 5 0 s K 4 2 Z s 0 hn 7/2 => Z5 s K ~ 3.5 E e2 1 , m0c 2 511 keV , s 6.65 10-25 cm2 c 137 8 2 s 0 r section efficace de diffusion élastique Thomson. 3 27 Dans le cas des photons de haute énergie (hn >>m0c2) on arrive à 3 4 5 m0 c 2 s K Z s 0 2 hn Z5 => s K ~ 1 E En tenant compte des effets photoélectriques possibles sur les électrons des autres couches atomiques, on peut évaluer la section efficace totale d‟effet photoélectrique à 5 s sK 4 28 Le photon produit un photoélectron avec une énergie E=hn-Eb. L‟énergie du photoélectron est capturée dans le détecteur. De rayonnement X de basse énergie ou électrons Auger sont aussi émis quand la lacune électronique est remplie. La section efficace augmente avec Z. Les bons détecteurs englobent des matériaux avec Z grande. Spectre typique si toute l‟énergie est capturé dans le détecteur. Permet l‟identification de l‟énergie g. 29 30 31 Probabilité (couche K) augmente avec le numéro atomique Z ( ~ Z5). 32 33 Effet Compton (diffusion incohérente) 34 35 La diffusion Compton Le processus d‟interaction à travers la diffusion Compton a lieu entre le photon g incident et un électron du matériau absorbant. Il est toujours le mécanisme d‟interaction prédominant pour énergies g typiques des sources radio-isotopiques. Dans le processus Compton le photon g incident est diffusé d‟un angle q par rapport à la direction originale. Le photon transfère une partie de son énergie à un électron (initialement au repos), que s‟identifie comme électron de recul. Comme tous les angles sont possibles, l‟énergie transférée à l‟électron peut varier de zéro à une fraction grande de l‟énergie du photon incident. L‟expression qui lie l‟énergie transférée et l‟angle de diffusion pour une interaction donnée peut être obtenue en écrivant les équations de conservation de l‟énergie et de la quantité de mouvement. On peut démontrer que hn ' hn hn 1 - cosq 1+ 2 m0 c ou m0c2 est la masse de repos de l‟électron (0.511 MeV). 36 Le photon est diffusé avec une énergie plus petite. L‟énergie dépend de l‟angle de diffusion. 2hn m0c 2 hn Ec q hn - Ee q hn - hn hn hn 1+ 2 hn hn' 1+ hn m0c 2 1- cosq m0 c 2 1+ 2 m0c 2 Energie maximale transférée à l‟électron hn 1 - cosq 2 m0 c Ee - hn - hn ' hn hn 1 - cosq 1+ m0 c 2 0.511 MeV 37 La probabilité de diffusion Compton pour l‟atome dépend du nombre d‟électrons disponibles, et donc augment linéairement avec Z. La dépendance de l‟énergie g est une courbe que décroit graduellement avec l‟énergie. La distribution angulaire des rayonnements g diffusés est décrite par la formule de Klein-Nishina, que démontre une forte tendance pour diffusion en avant pour énergies g élevées. La section efficace de diffusion Compton En utilisant la théorie de Dirac de l‟électron relativiste, Klein et Nishina (1929) ont donné l‟expression de la section efficace de diffusion Compton : le succès de ces résultats théoriques fut la première vérification de la théorie de Dirac des états d‟énergie négative pour l‟électron. La section efficace différentielle Compton dans le cas d‟une radiation incidente polarisée sur un électron libre non orienté s‟écrit e2 r0 , m0c 2 ds C 1 2 hn r0 dW 4 hn 0 2 hn 0 hn + - 2 + 4 cos2 Q hn h n 0 où et Q angle entre les polarisations de l‟onde incidente et de 38 l‟onde diffusée. Le photon hn est diffusé à l‟angle q dans l‟angle solide dW. L‟angle q apparait implicitement dans l‟expression de hn. Si on décompose l‟onde diffusée en une onde polarisée parallèlement à la polarisation incidente et une onde polarisée perpendiculairement, on a ds C ds C // + ds C En posant (E 0 , E) Q (E 0 , k ) (k 0 , k ) q ( plan (k 0 , k ), plan (k 0 , E 0 )) on voit que cos sinq cos cos Q cos b sin 39 La composante parallèle est la plus intense des deux composantes de l‟onde diffusée, quelle que soit la direction de diffusion . On peut écrire 2 ds C ds C // + ds C hn 1 hn hn dW 0 + r02 - 2 + 4 sin 2 4 hn 0 hn hn 0 2 hn 1 hn hn dW 0 + + r02 - 2 4 hn 0 hn hn 0 1 2 hn 0 hn r0 dW + - 2 sin 2 q cos2 2 hn hn 0 ainsi, quelque soit l‟angle de diffusion q, la probabilité de diffusion Compton est maximale quand =/2; la mesure du nombre de photons diffusés dans des planes perpendiculaires peut permettre d‟identifier la polarisation de l‟onde incidente : c‟est le principe des polarimètres g. Pour des faibles énergies, on a hn≈hn0 et on obtient ds 0, dW ds 2 2 2 r0 1- sin q cos dW // 40 Diffusion Compton d‟un photon polarisé. La diffusion Compton est plus probable dans le plan perpendiculaire au champ électrique, ou pour =90°. Cette propriété est utilisée pour la mesure de la polarisation linéaire d‟un gamma. Dans le cas d‟une réaction (ion lourd, xng) on définit le plan de réaction par l‟axe du faisceau et l‟axe cible-détecteur. La polarisation du gamma élis est déduite par P I // - I I // + I Où III et I sont les intensités des photons diffusés respectivement dans le plan parallèle et le plan perpendiculaire au plan de réaction. 41 Comme la diffusion Compton la plus probable se fait pour =90°, la mesure de l‟asymétrie . N 90 - N 0 A N 90 + N 0 Où N() est le nombre de gammas diffusées à l‟angle , permet d‟obtenir la polarisation expérimentale Pexp via un facteur de qualité de la mesure 0<Q<1 A QPexp Le signe de P est déterminé par le changement de la parité de la transition, + pour pas de changement, - pour un changement. Pratiquement la réalisation d‟un polarimètre utilise un détecteur central comme diffuseur, entouré de plusieurs détecteurs analyseurs. 42 Cas d‟une radiation incidente non polarisée La section efficace différentielle Compton pour une onde incidente non polarisée s‟obtient en moyennant les résultats précédentes sur l‟angle , ds C 1 2 hn r0 dW 2 hn 0 2 hn 0 hn + - sin 2 q hn hn 0 A basse énergie, pour hn=hn0 on retrouve la section efficace différentielle de diffusion Thomson 1 2 ds 2 r0 1 + cos q dW Th 2 Energie (MeV) Angle de diffusion q ds/dW mb 43 44 45 46 47 Section efficace totale En intégrant la section efficace différentielle sur 4, on obtient, après avoir exprimé hn en fonction de hn0 et q sC avec g hn 0 m0 c 2 3 2(1 + g ) 1 4 1 s 0 1 ln( 1 + 2 g ) + 8g g 2 2 g 2(1 + 2g ) 2 8 2 et s 0 3 r02 3 barn Dans le cas non relativiste on a g <<1 et on arrive à une expression s C s 0 (1 - 2g + 26 2 g ) 5 Dans le cas ultra relativiste où g>>1 on obtient sC 3 1 s 0 (ln 2g + ) 8g 2 ce qui signifie que la section efficace Compton totale diminue quand l‟énergie augmente. 48 Remarque 1 : sC représente la section efficace de collision indiquant le nombre de photons déviés de la direction initiale. Or seulement une partie de l‟énergie du photon initial est transférée à l‟électron per effet Compton, et donc absorbée, tandis que le reste est diffusé. sC peut être séparé en deux termes, ss (coefficient de diffusion) et sa (coefficient d‟absorption) sa permet de connaître le quantité d‟énergie transférée par effet Compton. A partir de la relation sC ss +sa on peut calculer ss et ensuite sa. ds s hn ds C dW hn 0 dW 49 Remarque 2 : Toutes les sections efficaces mentionnés précédemment s‟entendent pour un effet Compton sur un électron du milieu. L‟effet Compton sera d‟autant plus important que le milieu diffuseur comporte d‟électrons par unité de volume, donc d‟atomes de Z élevé. Le coefficient d‟atténuation Compton per cm pour un milieu ayant N atomes d‟un élément Z par cm2 sera mC NZs C Ecrans anti-Compton Dans le cas où le photon diffusé s‟échappe du milieu, l‟énergie déposée dans e le milieu varie de 0 à Tmax suivant l‟angle de diffusion. Cela donne naissance au « plateau Compton » dans les spectres gamma. Dans un détecteur gamma Ge de gros volume (~300 cm3), le rapport surface du pic d‟énergie totale sur surface totale du spectre vaut ~25% pour les photons de 1 MeV. Des systèmes « anti-Compton », qui éliminent les événements correspondant à la détection d‟un photon diffusé dans le bouclier de scintillateurs, permettent d‟arriver à un rapport pic/total de ~60%. 50 Spectre de 60Co sans (P/T=29%) et avec (P/T=65%) suppression Compton; les pics d‟absorption totale à 1.17 et 1.33 MeV sont normalisés. 51 En fait, pour un détecteur Germanium (Z=32), l‟effet Compton est prépondérant dans la région d‟énergie autour de 1 MeV. L‟absorption totale d‟un gamma de 1 MeV dans un détecteur Ge de gros volume va correspondre, en moyenne, à 3 diffusions Compton suivies d‟une absorption du gamma résiduel par effet photoélectrique. Bien sûr, il peut y avoir échappement du gamma résiduel à chaque étape, l‟énergie déposée dans le cristal pouvant alors dépasser Tmax dés qu‟il y a plus d‟une diffusion suivie d‟un échappement, comme on peut le voir sur le spectre de la figure précédente. La figure suivante montre la fraction des différents phénomènes intervenant dans l‟absorption d‟un gamma dans un détecteur cylindrique de 170 cm3 en fonction de l‟énergie du photon : à 1 MeV, l‟absorption totale en un seul évènement par effet photoélectrique ne représente que ~3% des cas, alors que deux ou plus diffusions Compton suivies de l‟absorption par effet photoélectrique représentent ~ 85% des cas. 52 Proportions des différentes processus d‟absorption d‟un gamma dans un détecteur Germanium: on a noté les proportions pour un gamma de 1 MeV. 53 Création de paires 54 Création de paires e+eLa création de paires e+e- peut être considéré comme le phénomène inverse de bremstrahlung où l‟électron passe d‟un état d‟énergie E1 à un état d‟énergie E2 avec émission simultanée d‟un photon. Si on note par E+, p+, E-, p-, l‟énergie et la quantité de mouvement du positron et de l‟électron issus de la création d‟une paire, tout c‟est passé comme si un photon dans le champ Coulombien d‟un noyau aurait être absorbé par un électron dans un état d‟énergie négative E=-E+, de quantité de mouvement p=-p+, qui est porté dans l‟état E-, p-, le trou apparaissant sous la forme d‟un positron d‟énergie E+ et quantité de mouvement p+. L‟énergie nécessaire pour créer une paire doit excéder 2m0c2=1.022 MeV. Les lois de conservation de l‟énergie et de la quantité de mouvement imposent la présence d‟une particule ancillaire pour la création de paires e+e- par un rayonnement g (noyau atomique ou un électron du cortège, mais dans ce dernier cas, le seuil de création est porté à 4m0c2=2.044 MeV. Un traitement exact de la création de paires dans le champs d‟un noyau à été donné par Sommerfeld (1931); la section efficace totale de création de paires e+e- sans tenir compte de l‟effet d‟écran créé par les électrons du 55 cortège s‟écrit dans le cas où E+, E->> m0c2 : 28 2 2 2hn 109 s Z r0 ln - f ( Z ) 2 9 42 m0c 2 => s ~ Z ln 2hn m0c 2 e2 1 e2 , r0 , f ( Z ) 1.2 2 Z 2 . 2 c 137 m0c avec En effet, la dépendance en Z2 de s est modifiée par la contribution des électrons atomiques, ce qui donne une lois en Z(Z+a) avec a ≈ 0.8. D‟autre part un effet d‟écran apparait pour hn > m0c2: pour un effet d‟écran total, on arrive a 183 28 1 s Z 2 r02 ln 1/ 3 - f ( Z ) - cte > s ~ Z 2 9 42 Z Donc s varie approximativement en Z2, augmente rapidement avec hn pour atteindre une valeur constante à très haute énergie. La création de paires e+e- reste le seul processus d‟interaction des g avec la matière à haute énergie. Du point de vue pratique, la probabilité de cette interaction reste très basse jusqu‟à une énergie égale au double de l‟énergie g, et donc la production de paires est prédominante pour rayonnement g de haute énergie. Pendant l‟interaction (qui doit avoir lieu dans le champ coulombien d‟un noyau), le 56 photon g disparait et est substitué par une paire électron-positron. Une paire électron-positron se forme et le photon disparait. Un seule pic est observé si l‟énergie de l‟électron et du positron est capturée dans le détecteur. E - + E + hn - 2m0c 2 e e Un photon d‟annihilation se crée ensuite à la recombinaison du positron avec un électron. Ce photon peut être ou pas capturé dans le détecteur. La masse de repos de l‟électron et du positron. Le g doit avoir l‟énergie minimum de 1.02 MeV pour produire la création de paires. 57 Toute l‟énergie du photon en excès de 1.02 MeV nécessaire pour créer la paire se retrouve comme énergie cinétique distribuée entre le positron et l‟électron. Après le successive ralentissement dans le matériau le positron s‟annihile, en générant normalement deux photons d‟annihilation comme produits secondaires de l‟interaction. Il n‟existe pas une expression simple pour la probabilité de production de paires pour le noyau, mais son valeur varie approximativement comme la racine carrée du nombre atomique du matériau absorbant. Annihilation d‟une paire e+eIl peut s‟agir de l‟annihilation d‟un positron incident avec un électron lié dans un atome (en général sur la couche K) avec émission simultanée d‟un photon, l‟excès de quantité de mouvement étant absorbé par le recul du noyau. Mais le plus souvent, on a l‟annihilation d‟un positron et d‟un électron libre, ce qui ne peut se faire, pour des raisons de conservation énergie-impulsion, que dans le champ Coulombien d‟un noyau : dans ce cas, il y a émission de deux photons. 58 59 60 La probabilité totale d‟annihilation d‟un positron sur un électron au repos peut s‟écrire, d‟après Dirac (1930) : 1 g 2 + 4g + 1 g +3 2 1/ 2 s a r ln g + ( g 1 ) g + 1 g 2 - 1 (g 2 - 1)1/ 2 2 0 E+ e2 2 avec g m c 2 , r0 m c 2 0 0 Il apparait que s est maximum pour des faibles énergies du positron (g ~1) et que s diminue à haute énergie. En fait le positron perd d‟abord toute sa énergie par freinage et ensuite s‟annihile au repos : deux photons de 511 keV sont émis à 180° l‟un de l‟autre avec des polarisations perpendiculaires. Le taux d‟annihilation d‟un positron dans un milieu avec N atomes de l‟élément Z par cm3 est donné par R NZs a v+ NZr02c (s -1 ) soit R=2·1010 s-1 pour le plomb, c‟est-à-dire une durée de vie du positron de l‟ordre de 10-10 s dans le plomb. Pour faibles énergies du positron, avec b=v/c<<1, on obtient s ≈ r02 /b. Quand b →0, s →, mais alors le flux de positrons tend vers 0 si bien que 61 le nombre d‟annihilations reste fini. Dans le cas où le gamma crée une paire e+e- dans un détecteur, l‟énergie du gamma est totalement récupérée si les deux photons de 511 keV d‟annihilation du e+ sont absorbés dans le détecteur. Dans le cas contraire, on récupère l‟énergie du gamma diminuée de 511 keV (pic de simple échappement) ou de 1022 keV (pic de double échappement). Interaction d‟un gamma de 10.763 MeV dans un détecteur Ge de 300 cm3. Le spectre obtenu met en évidence les pics d‟énergie totale, de simple 62 échappement, et de double échappement. 63 64 Spectroscopie g Interactions g Pour le rayonnement g, la probabilité d‟interaction dépend du Z de l‟absorbant et de l‟énergie du photon g. Les matériaux avec Z bas ont une probabilité plus petite d‟effet photoélectrique pour énergies g typiques (donc pas de pic correspondant à l‟absorption totale d‟énergie). 65 Détecteurs très grands Toute radiation secondaire, inclue le rayonnement g diffusé Compton, Bremsstrahlung, et photons d‟annihilation, est capturée dans le volume du détecteur. Le pic d‟absorption totale est aussi nommé photo-pic, parce qu‟il correspond au pic que serait détecté en absorption photoélectrique. 66 Détecteurs petits Toute radiation secondaire, inclue le rayonnement g diffusé Compton, Bremsstrahlung, et photons d‟annihilation, n‟est pas capturée dans le volume du détecteur. g de basse énergie sans création de paires. Grande photo-fraction (fraction des événements d‟énergie totale) est souhaitée dans tous les détecteurs 67 Détecteurs intermédiaires (typiques) Si le rayonnement X caractéristique associé à l‟effet photoélectrique n‟est pas capturé, un pic au desous du photo-pic apparait (“pic d‟échappement X”). g de basse énergie sans création de paires. Pic de double échappement est aussi possible. 0.511 MeV Fraction d‟événements d‟énergie totale plus grande relative aux événements Compton, par rapport au détecteur « petit ». 68 Matériaux environnants Les détecteurs sont normalement bouclés pour éliminer les événements de bruit du fond naturel. Le pic X caractéristique émis ensuite à un effet photoélectrique. Les matériaux avec Z élevé Z devrait être évités en proximité du détecteur (mais ils peuvent être nécessaires pour réduire les événements de bruit du fond naturel). Les g rétrodiffusées (Compton) présentent souvent un pic autour de 0.2-0.25 MeV Pic d‟annihilation à 0.511 MeV provenant du positron de la création de paires. 69 g rétrodiffusées hn' q 1+ hn 2hn m0c 2 Aux angles en arrière, l‟énergie g rétrodifusée est relativement indépendante de l‟énergie g originale. 70 Pic somme Si un isotope émis des cascades g multiples dans une période de temps court par rapport au temps de collection du détecteur, des pics que sont la somme des deux g peuvent être collectés. Les pics somme sont plus possibles au hautes taux de comptage. Typiquement sont vues comme queues vers hautes énergies que le photo-pic, entre Ep et 2Ep. 71