Progrès en Urologie (1997), 7, 63-68 Répercussions de l’hypertrophie bénigne de la prostate sur le confort de vie des patients Christian COULANGE (1), F.A. ALLAERT (2) (2) , Madeleine TORAN-PADOVANNI (3) (1) Service d’Urologie, Hôpital Salvator, Marseille, France, Département de biostatistique et informatique médicale, CHRU du Bocage, Dijon, France, (3) Conseiller médical, Laboratoires Debat, Garches, France majeure partie de ces patients ne consultent pas et restent encore aujourd’hui sans traitement. Les motivations de ce silence résident à la fois dans la gêne qu’ils éprouvent à aborder ce sujet avec les médecins, et dans une grande passivité vis-à-vis des symptômes qu’ils finissent par considérer comme une fatalité, comme une manifestation inéluctable et normale du vieillissement. RESUME Buts : Evaluer les conséquences sociales de l’hypertrophie bénigne de la prostate en fonction des éléments du score international des symptômes prostatiques et de l’âge des patients. Méthodes : Il s’agit d’une étude transversale de type épidémiologique : 10 028 patients âgés de plus de 50 ans atteints de troubles prostatiques se présentant à la consultation de 2 143 médecins. L’analyse statistique décrira pour l’ensemble de la population les troubles prostatiques et leurs répercussions sur la vie professionnelle, associative, culturelle, sexuelle et familiale ainsi que leurs conséquences socio-écon omiq ues. Les comparaisons seront conduites par des tests du Chi2 pour les variabl es qualitatives et par des analyses de variance pour les variables quantitatives. Cette passivité a d’autres conséquences qui jusqu’à présent ont été peu évoquées : le désinvestissement social du sujet qui va peu à peu d’isoler physiquement et intellectuellement en raison de ces troubles. Ne pas dépister ni traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate peut faire courir au patient non seulement le risque des complications habituelles de la sphère urinaire mais également celui de perturbations dans sa vie familiale et sociale susceptibles de retentir sur son vieillissement intellectuel et physique. C’est ce risque des répercussions professionnelles, intimes et familiales de l’hypertrophie de la prostate que cette enquête cherche à évaluer en fonction des éléments du Score International des Symptômes Prostatiques. Résultats : Les troubles prostatiques provoquent une gêne dans le travail chez 31% des patients en activité (2 218). 7% réduisent leurs sorties, 32% réduisent leurs voyages et 22% éprouvent des difficultés dans leur vie sociale en raison de leur existence. 28% des patients éprouvent des difficultés sexuelles. Les troubles prostatiques retentissent sur la forme physique ou psychique de 56% des patients. MATERIEL ET METHODES Conclusion : L’hypertrophie bénigne de la prostate entraîne une altération de la qualité de vie globale des patients. L’analyse multifactorielle, intégrant l’ensemble des symptômes prostatiques et le facteur âge, montre que statistiquement ce sont les signes irritatifs qui apparaissent comme des facteurs indépendants significatifs. D’avril à décembre 1993, 2 143 médecins généralistes ont accepté d’inclure dans l’enquête les cinq premiers patients atteints de troubles prostatiques modérés ou sévères se présentant à la consultation, dans le cadre d’un premier dépistage ou du suivi habituel de leur affection. 10 028 patients ont été inclus au terme de l’étude. Le questionnaire permet de décrire : Mots clés : HBP, enquête épidémiologique multicentrique, répercussions. • leur âge, leurs caractéristiques morphométriques, leur statut matrimonial et leur profession, Progrès en Urologie (1997), 7, 63-68. • le Score International des Symptômes Prostatiques développé par l’Association Américaine d’Urologie et adopté par l’OMS. Le pourcentage de patients présentant un prostatisme modéré à sévère (score international des symptômes, IPSS supérieur à 7) varierait de 17% chez les quinquagénaires à 29% chez les septuagénaires [2] mais, comme le montrent les travaux de référence [1, 4], la Manuscrit reçu : décembre 1996, accepté : janvier 1997. Adresse pour correspondance : Pr. C. Coulange, Chirurgie Urologique, Hôpital Salvator, 249, Bd. de Sainte-Marguerite, 13274 Marseille Cedex 9. 63 Pour chaque question, une réponse de gravité croissante de 0 à 5 du symptôme correspondant est donnée aboutissant au total à un score de 0 à 35 (asymptomatique à très symptomatique). A l’heure actuelle, et bien que les seuils standardisés n’aient pas encore été établis de manière définitive, un consensus se dégage pour que les patients puissent être classés de la manière suivante : Leur âge moyen est de 67 ± 8 ans et leur poids de 76,5 ± 10,5 kg pour une taille de 171,6 ± 5,9 cm. 5,1% sont célibataires, 80% sont mariés ou vivent en concubinage, 3,3% sont divorcés et 11,7% sont veufs. 75,4% ont de 1 à 3 enfants et 13,8% plus de trois. 34,6% ont des antécédents de prostatisme connus. Chez 50% des patient s les différents signes cliniques : miction incomplète (Figure 1), besoins répétés (Figure 2), difficulté à retenir les urines (Figure 3), nécessité de forcer pour uriner (Figure 4), et levers nocturnes (Figure 5) surviennent au moins une fois sur trois (cotation 2) à l’exception de l’intermittence du jet (Figure 6), qui pourrait être une symptomatologie moins fréquente ne se manifestant qu’une fois sur 5 (cotation 1) et de la diminution de la force du jet (Figure 7), qui survient une fois sur deux (cotation 3). - 0 à 7 : peu symptomatiques, - 8 à 19 : modérément symptomatiques, - 20 à 35 : symptômes sévères. Une question complémentaire sur le confort de vie des patients, cotée également de 0 à 5 (très satisfait à très ennuyé), lui était adjointe. • les répercussions des troubles prostatiques sur la vie sociale, professionnelle, intime et familiale des patients au travers de questions pragmatiques compréhensibles par tous, testées au préalable, et reflétant le vécu quotidien de cette affection, Le score international qui correspond à la somme des cotations des différents signes cliniques est de 15,6 ± 6,3 ce qui correspond à des troubles d’intensité modérée. Ils sont présents depuis 40 ± 37 mois en moyenne (Min = 1, Max = 240) et se sont aggravés dans 57,1% des cas malgré un traitement antérieur présent chez 53,3% d’entre eux. • les modalités de la prise en charge de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Méthode statistique RESULTATS L’étude de l’influence de l’I-PSS et de ses différents composants cliniques sur l’altération du confort de vie des patients fait appel à des analyses de régression simples puis à un modèle de régression multiple dans lequel sont introduits les sept symptômes pris en compte dans l’I-PSS, mais aussi l’âge des patients afin de mieux cerner leur rôle propre indépendamment du facteur vieillissement. 61% des patients déclarent qu’ils seraient ennuyés s’ils devaient vivre le restant de leur vie avec les troubles prostatiques qu’ils éprouvent au moment de la consultation. Cette altération du confort de vie apparaît significativement corrélée à la fréquence de survenue des différents symptômes prostatiques considérés indépendamment l’un de l’autre et au score international qui correspond à leur somme arithmétique. L’étude de l’influence de l’I-PSS et de ses différents composants cliniques sur la vie professionnelle, sociale, familiale, intime et quotidienne des patients est conduite selon le même principe mais utilise des tests du Chi2 puis un modèle de régression logistique en raison du caractère qualitatif à deux classes des variables étudiées. Par contre, une analyse de corrélation multiple prenant en compte l’ensemble des signes prostatiques et l’âge des patients qui est un facteur important d’altération du confort de vie montre : - l’absence de rôle propre de la diminution du débit urinaire et de l’existence d’un jet intermittent dans l’altération du confort de vie, En raison du nombre important de patients impliqués dans l’analyse et du nombre de tests statistiques utilisés, le seuil de significativité est fixé à α = 0,01. - la contribution significative, par ordre d’importance, de la fréquence du nombre de levers nocturnes, de l’existence de besoins répétés, de la sensation d’une miction incomplète, de la difficulté à retenir ses urines et de la nécessité d’un effort mictionnel qui est le seul signe obstructif apparaissant significatif dans cette analyse. Le traitement statistique a été réalisé avec le logiciel SAS sur des stations de travail SUN 3/80 dans le Centre d’Evaluation et de Normalisation des biotechnologies du CHRU du Bocage de Dijon dans le respect des exigences de la loi du 6 janvier 1978 relative aux fichiers, à l’informatique et aux libertés. Cette prédominance des signes irritatifs en terme de fréquence dans l’explication de l’altération du confort de vie se retrouve de manière très nette sur le plan qualitatif. Cette symptomatologie représente à elle seule la majorité des symptômes jugés comme les plus invalidants par le patient : Description clinique de la population Les résultats portent sur 10 028 hommes vus en consultation par 2 143 médecins généralistes pour des troubles prostatiques. 64 Figure 2. Besoin fréquent d’uriner. Figure 1. Sensation de miction incomplète. Figure 4. Dysurie d’attente. Figure 3. Miction impérieuse. Figure 5. Pollakiurie nocturne. Figure 6. Interruption du jet. 65 Symptômes Nombre de de patients Pourcentage patients Pollakiurie nocturne 4 202 46,1% Polakiurie diurne 1 339 14,7% Impériosités 1 827 20,1% Total 7 368 81% Répercussions sur la vie professionnelle L’enquête décrit et analyse les répercussions de l’hypertrophie bénigne de la prostate sur la vie professionnelle chez les patients en activité et rétrospectivement chez ceux inactifs mais dont les troubles sont survenus avant l’âge de la retraite. Figure 7. Diminution de la force du jet. 31% des 2 218 patients en activité estiment que leurs troubles prostatiques nuisent à leur vie professionnelle en provoquant une gêne dans le travail et 20% les ressentent comme une gêne dans les relations qu’ils entretiennent avec leurs collègues. Les tests du Chi2 montrent une liaison significative du score de l’I-PSS et de chacun des symptômes prostatiques sur l’existence de ces gênes professionnelles set relationnelles mais la régression logistique permet de montrer que leur fréquence de survenue est essentiellement expliquée par les signes irritatifs. Patients en activité Cette prédominance des signes irritatifs est également retrouvée sur le plan qualitatif où cette symptomatologie représente à elle seule 78% des symptômes considérés comme les plus invalidants par les patients en activité professionnelle. Figure 8. Appréciation sur le confort de vie lié aux symp tômes. supprimé leurs voyages et 22% qui déclarent avoir des problèmes relationnels en raison de leur existence. Patients en retraite Chez les patients retraités, dont les troubles sont apparus avant la fin de leur activité professionnelle, on note qu’avec le recul, l’importance des répercussions professionnelles s’est relativisée (12% contre 33%) et seuls sans doute ceux chez qui ces conséquences ont été majeures en font état (10%). Les tests du Chi2 montrent l’influence significative de chacun des symptômes prostatiques et du score de l’IPSS sur l’absence d’activité sociale, les réductions des sorties et des voyages ou la gêne dans les relations amicales. La régression logistique montre que l’absence de vie sociale s’explique essentiellement par l’existence de besoins répétés et par la fréquence des levers nocturnes. Pour les réductions des sorties et des voyages, ainsi que pour la gêne dans les relations amicales, tous les symptômes paraissent jouer un rôle à l’exception de la diminution du débit urinaire. On note cependant que si les signes obstructifs sont ici presque aussi présents que les signes irritatifs, les trois premiers par ordre d’importance correspondent à la trilogie irritative habi- Le souvenir de la gêne dans les relations professionnelles perdure par contre pratiquement inchangé. Répercussions sur la vie sociale 61,5% des patients n’ont pas d’acti vité sociale./ Cette absence ne peut être uniquement rapportée à l’âge et aux troubles prostatiques mais ces derniers y contribuent comme en témoignent 37% des patients qui ont réduit ou supprimé leurs sorties et/ou qui ont réduit ou 66 tuelle dans cette étude : fréquence des levers nocturnes (Figure 5), sensation de vidange vésicale incomplète (Figure 1) et impériosité mictionnelle. représentée par la prescription d’un traitement médical (46%), d’examens complémentaires (14%) ou les deux à la fois (19,5%). Le traitement chirurgical n’est cité que dans 4,5% des cas ce qui est à mettre en parallèle sans doute avec les 46,8% des patients qui craignent la survenue d’une impuissance après chirurgie. Répercussions sur la vie intime et familiale Les troubles prostatiques retentissent sur la vie de couple de 28,2% des patients dont 90,6% éprouvent des difficultés sexuelles (importance : 34,3%, modérées : 56,3%) et 19,5% font chambre à part. Sur le plan de l’information, un effort reste à faire avec 64,1% des patients (soit, par extrapolation, environ 2 millions d’individus), jugés par les médecins mal ou pas informés du tout. L’ensemble des symptômes prostatiques et l’IPSS apparaissent significativement corrélés aux répercussions sur la vie de couple, la vie sexuelle et le fait de faire chambre à part, mais les analyses de régression logistiques montrent que les répercussions sur la vie de couple s’expliquent essentiellement par la trilogie des signes irritatifs. Quant à l’évaluation économique de cette affection, la présente étude ne fait que révéler le besoin d’un travail complémentaire dans ce domaine : 68,5% des médecins reconnaissent ne pas savoir quel est le poste de dépense le plus onéreux entre la chirurgie, le traitement médical et les explorations complémentaires. Répercussions sur la vie quotidienne DISCUSSION Les troubles prostatiques retentissent sur la forme physique ou psychique de 56% des patients et conduisent 24% d’entre eux à prendre des précautions avant de sortir, 45,7% à réduire la durée de leurs déplacements et 67,4% à prendre des précautions le soir avant de se coucher. Si des enquêtes de prévalence sur les troubles mictionnels liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate ont déjà été rapportées, l’impact de l’hypertrophie bénigne de la prostate sur les activités de la vie quotidienne est un nouveau sujet de préoccupation. Notre enquête montre que l’hypertrophie bénigne de la prostate retentit sur le confort de vie des patients (Figure 8) : 61% seraient plutôt ennuyés si ces symptômes persistaient. Chacun des signes prostatiques et l’IPSS apparaissent statistiquement corrélés à l’ensemble des éléments du retentissement quotidien étudiés et les régressions logistiques montrent la contribution de tous les symptômes à ce retentissement quotidien à l’exception de la diminution du débit urinaire. On note cependant le plus fort poids des signes irritatifs qui, comme tout au long de l’étude, constituent les trois premiers signes expliquant les conséquences psychosociales de l’hypertrophie de la prostate. L’analyse statistique des résultats montre une relation entre cette altération du confort de vie et la survenue de certains symptômes. Les plus invalidants sont la fréquence des levers nocturnes, l’existence de besoins impérieux, la sensation de miction incomplète, la difficulté à retenir ses urines et la nécessité d’un effort pour uriner, seul signe obstructif significativement relié à l’altération du confort de vie. L’HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA PROSTATE EN PRATIQUE Cette altération paraît nettement en rapport avec les signes irritatifs de l’hypertrophie bénigne de la prostate, ce que corrobore l’interrogatoire des patients sur les symptômes qui les gêne le plus : 46% se plaignent de pollakiurie nocturne, 20% d’impériosités et 15% de pollakiurie diurne. Rappelons que 76% des diagnostics d’hypertrophie de la prostate reposent sur l’association interrogatoiretoucher rectal-échographie. Ce n’est que dans 50% des cas que le malade a abordé directement ses troubles lors de la consultation. Ces troubles sont essentiellement abordés en termes urinaires (46,6%), de réveils nocturnes (15,6%) ou les deux (14%) alors que la plus grande crainte des patients concerne le cancer (52%) et l’impuissance (19%). La prévalence élevée des symptômes urinaires avait déjà ét é rapportée [4]. Dans une étude plus récente [5], plus des 3/4 des sujets (77%) ont rapporté au moins un symptôme gênant, près de la moitié (45%) s’est plaint d’au moins d’au moins quatre symptômes urinaires gênants durant le mois écoulé. Les résultats de cette étude concordent avec ceux d’un travail américain [3] récent portant sur 115 hommes atteints d’HBP. 53% d’entre eux se plaignent essentiellement de signes irritatifs. Deux études françaises [6, 7] donnent des résultats similaires. La prise en charge proposés à ces patients répond globalement à leurs attentes mais prend en compte la nécessité d’explorer cette affection afin d’être sûr de son diagnostic et notamment de sa bénignité. L’attente thérapeutique des patients est essentiellement 67 Si tous ces travaux montrent que les symptômes irritatifs sont prédominants, la prévalence des troubles mictionnels liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate est variable, elle est plus forte aux USA qu’en Ecosse ou au Japon [2], cette différence vraisemblablement culturelle est expliquée par la faible incidence de l’hypertrophie bénigne prostatique clinique et de la résection endoscopique de prostate, au Japon par exemple. REFERENCES 1. BARRY M.J. Epidemiology and natural history of benign prostatic hyperplasia. Urol. Clinics North Am., 1990, 17, 495-507. 2. CHUTEC G., PANSER L.A., GIRMAN C., OESTERLING J.E., GUESS H.A., JACOBSEN S.J., LIEBER M.M. The prevalence of prostatism : a population-based survey of urinary symptoms. J. Urol., 1993, 150, 85-89. 3. DUBEAU C.E. Implications of the most bothersome prostatism symptoms for clinical care and outcomes research. J. Am. Geriatr. Soc., 1995, 43, 985-992. Notre enquête comporte un deuxième volet sur les conséquences psychosoci al es de l’hypertrophie bénigne de la prostate. 30% des patients présentent des altérations du confort de vie dans tous ses aspects : professionnel, social (facteur limitant les sorties et les déplacements), et familial. 4. GARRAWAY W.M., COLLINS G.N., LEE R.J. High prevalence of benign prostatic hypertrophy in the community. Lancet, 1991, 338, 469-471. Ces constatations corroborent deux études de référence [5, 8] : 51% des patients constatent que leur maladie a des répercussions défavorables sur les activités courantes de la vie quotidienne : 1 homme sur 3 atteint d’une hypertrophie bénigne de la prostate a signalé limiter ses apports liquidiens avant de se coucher ou avant de voyager. Parmi les hommes en âge de travailler, 20% ont rapporté une aggravation de leurs conditions de travail du fait des troubles mictionnels. 6. SAGNIER P.P., MACFARLANE G., RICHARD F., BOTTO H., TEILLAC P., BOYLE P. Results of an epidemiologic survey using a modified American Urological Association Symptom Index for benign prostatic hyperplasia in France. J. Urol., 1994, 151, 1266-1270. 5. GARRAWAY W.M., RUSSEL E.B., LEE R.J., COLLINS G.N., MICKELVIE G.B., HEHIR M., ROGERS A.C., SIMPSON R.J. Impact of previously unrecognised benign prostatic hyperplasxia on the lives of middle-aged and elderly men. Br. J. Ger. Pract., 1993, 43, 318-321. 7. SAGNIER P.P., MACFARLANE G., RICHARD F., BOTTO H., TEILLAC P., BOYLE P. Impact of symptoms of prostatism on level of bother and quality of life of men in the French community. J. Urol., 1995, 153, 669-673. Il existe donc une relation étroite entre l’altération du confort de vie et la prééminence des signes irritatifs dans l’hypertrophie bénigne de la prostate. Malgré cette gêne, une faible proportion des sujets présentant des symptômes urinaires gênants consulte leur médecin traitant. 8. TSANG K.K., GARRAWAY W.M. Impact of benign prostatic hyperplasia on general well-being of men. The Prostate, 1993, 23, 1-7. ____________________ SUMMARY Reperc ussion s of benign pr ostatic h ype rplasia on the patient's quality of life. Seule une meilleure information des patients permettrait une prise en charge précoce susceptible de limiter les répercussions sociales de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Objectives : To evaluate the social consequences of benign pros tatic hyperplasia as a function of elements of the international prostatic symptom score and the patient's age. Methods : This was a transverse epidemiological study: 10,028 patients over the age of 50 years, suffering from prostatic disor ders consulting 2,143 physicians. Descriptive statistical analy sis, for the overall population, of prostatic disorders and their repercussions on work, social, cultural, sex and family life as well as their socio-economic consequences. Comparisons were performed by Chi-square test for qualitative variables and by analysis of variance for quantitative variables. CONCLUSION L’hypertrophie bénigne de la prostate entraîne une altération du confort de vie globale des patients avec notamment des répercussions importantes dans leur vie sociale, leur vie quotidienne et leur vie sexuelle. Results : Prostatic disorders interfered with work in 31% of wor king patients (2,218). 37% of patients limited their outings, 32% reduced their travel and 22% experienced difficulties in their social life because of the existence of these disorders. 28% of patients experienced sexual difficulties. Prostatic disorders affec ted the physical and psychological well-being of 56% of patients. Ces répercussions comportent un risque de sédentarisation, d’isolement et d’altération de l’état psychologique des sujets âgés qui peut être particulièrement péjoratif pour la qualité de leur vieillissement à cette période de la vie où le maintien d’une implication sociale est essentiel. Conclusion : Benign prostatic hyperplasia induces an alteration of the patient's global quality of life. Multifactorial analysis, integrating all of the prostatic symptoms and the age factor, demonstrated that irritative signs constituted statistically signi ficant independent factors. Cette altération globale du confort de vie des patients atteints d’une hypertrophie bénigne de la prostate et les répercussions de cette affection sur leur vie professionnelle, sociale, familiale et sexuelle seraient essentiellement dues aux signes irritatifs qui en analyse multifactorielle sont pratiquement les seuls à apparaître comme des facteurs indépendants significatifs. Key-words : BPH, multicentre epidemiological survey, reper cussions. ____________________ 68