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Pour chaque question, une réponse de gravité croissan-
te de 0 à 5 du symptôme correspondant est donnée
aboutissant au total à un score de 0 à 35 (asymptoma-
tique à très symptomatique). A l’heure actuelle, et bien
que les seuils standardisés n’aient pas encore été établis
de manière définitive, un consensus se dégage pour que
les patients puissent être classés de la manière
suivante :
- 0 à 7 : peu symptomatiques,
- 8 à 19 : modérément symptomatiques,
- 20 à 35 : symptômes sévères.
Une question complémentaire sur le confort de vie des
patients, cotée également de 0 à 5 (très satisfait à très
ennuyé), lui était adjointe.
• les répercussions des troubles prostatiques sur la vie
sociale, professionnelle, intime et familiale des patients
au travers de questions pragmatiques compréhensibles
par tous, testées au préalable, et reflétant le vécu quoti-
dien de cette affection,
• les modalités de la prise en charge de l’hypertrophie
bénigne de la prostate.
Méthode statistique
L’étude de l’influence de l’I-PSS et de ses différents
composants cliniques sur l’altération du confort de vie
des patients fait appel à des analyses de régression
simples puis à un modèle de régression multiple dans
lequel sont introduits les sept symptômes pris en comp-
te dans l’I-PSS, mais aussi l’âge des patients afin de
mieux cerner leur rôle propre indépendamment du fac-
teur vieillissement.
L’étude de l’influence de l’I-PSS et de ses diff é r e n t s
composants cliniques sur la vie professionnelle, sociale,
familiale, intime et quotidienne des patients est conduite
selon le même principe mais utilise des tests du Chi2 puis
un modèle de régression logistique en raison du caractè-
re qualitatif à deux classes des variables étudiées.
En raison du nombre important de patients impliqués
dans l’analyse et du nombre de tests statistiques utili-
sés, le seuil de significativité est fixé à α= 0,01.
Le traitement statistique a été réalisé avec le logiciel
SAS sur des stations de travail SUN 3/80 dans le
Centre d’Evaluation et de Normalisation des biotech-
nologies du CHRU du Bocage de Dijon dans le respect
des exigences de la loi du 6 janvier 1978 relative aux
fichiers, à l’informatique et aux libertés.
Description clinique de la population
Les résultats portent sur 10 028 hommes vus en consul-
tation par 2 143 médecins généralistes pour des
troubles prostatiques.
Leur âge moyen est de 67 ± 8 ans et leur poids de 76,5
± 10,5 kg pour une taille de 171,6 ± 5,9 cm. 5,1% sont
célibataires, 80% sont mariés ou vivent en concubina-
ge, 3,3% sont divorcés et 11,7% sont veufs. 75,4% ont
de 1 à 3 enfants et 13,8% plus de trois. 34,6% ont des
antécédents de prostatisme connus.
Chez 50% des patients les différents signes
cliniques : miction incomplète (Figure 1), besoins
répétés (Figure 2), difficulté à retenir les urines (Figure
3), nécessité de forcer pour uriner (Figure 4), et levers
nocturnes (Figure 5) surviennent au moins une fois sur
trois (cotation 2) à l’exception de l’intermittence du jet
(Figure 6), qui pourrait être une symptomatologie
moins fréquente ne se manifestant qu’une fois sur 5
(cotation 1) et de la diminution de la force du jet
(Figure 7), qui survient une fois sur deux (cotation 3).
Le score international qui correspond à la somme des
cotations des différents signes cliniques est de 15,6 ±
6,3 ce qui correspond à des troubles d’intensité modé-
rée. Ils sont présents depuis 40 ± 37 mois en moyenne
(Min = 1, Max = 240) et se sont aggravés dans 57,1%
des cas malgré un traitement antérieur présent chez
53,3% d’entre eux.
RESULTATS
61% des patients déclarent qu’ils seraient ennuyés s’ils
devaient vivre le restant de leur vie avec les troubles
prostatiques qu’ils éprouvent au moment de la consul-
tation. Cette altération du confort de vie apparaît signi-
ficativement corrélée à la fréquence de survenue des
différents symptômes prostatiques considérés indépen-
damment l’un de l’autre et au score international qui
correspond à leur somme arithmétique.
Par contre, une analyse de corrélation multiple prenant
en compte l’ensemble des signes prostatiques et l’âge
des patients qui est un facteur important d’altération du
confort de vie montre :
- l’absence de rôle propre de la diminution du débit
urinaire et de l’existence d’un jet intermittent dans l’al-
tération du confort de vie,
- la contribution significative, par ordre d’importance, de
la fréquence du nombre de levers nocturnes, de l’existen-
ce de besoins répétés, de la sensation d’une miction
incomplète, de la difficulté à retenir ses urines et de la
nécessité d’un effort mictionnel qui est le seul signe obs-
tructif apparaissant significatif dans cette analyse.
Cette prédominance des signes irritatifs en terme de
fréquence dans l’explication de l’altération du confort
de vie se retrouve de manière très nette sur le plan qua-
litatif. Cette symptomatologie représente à elle seule la
majorité des symptômes jugés comme les plus invali-
dants par le patient :