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Thème 2 : La guerre au XXème siècle : Guerres mondiales et espoirs de paix :
La Première Guerre mondiale : l’expérience
combattante dans une guerre totale
Nouveau chapitre sur les guerres au XXe siècle :
1. Première Guerre mondiale
2. Seconde Guerre mondiale
3. Les espoirs de paix
4. La guerre froide et les guerres qui suivent
Introduction :
En 1914, l’Europe domine le monde (fin de l’économie-monde britannique) : ses
Etats possèdent des immenses empires coloniaux en Afrique et en Asie qui leur
fournissent matières premières à bas prix et débouchés pour leurs produits
industriels.
La Première Guerre mondiale anéantit cette suprématie et voit l’avènement de la
puissance américaine. Cette guerre est également la première guerre totale
européenne.
Cours sur la Première Guerre mondiale en 3 parties : le déroulement de la guerre,
les modalités de la guerre totale, les violences de la guerre.
1. Le déroulement de la guerre
a. Les causes de la guerre
Deux antagonismes majeurs (manuel p. 80-81)
o En 1870, la France a été battue par la Prusse. Elle a été contrainte de
payer 5 Mds de francs-or et de céder l’Alsace et la Loraine. Une
partie de la population aspire à la revanche.
o L’Autriche-Hongrie, Etat multinational et fragile, cherche à s’étendre
en direction de la Serbie et des possessions de l’Empire Ottoman
pour avoir accès à la mer Egée et à la Mer Noire. Mais la Russie, qui a
aussi des visées sur la région, protège les serbes.
Deux alliances (offensives et défensives) se sont constituées : la Triple-
Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) et la Triple-Entente
(Royaume-Uni, France, Russie).
Le 28 juin 1914, l’archiduc autrichien François-Ferdinand est assassiné à
Sarajevo (Bosnie) par un serbe. L’Autriche-Hongrie décide d’attaquer la
Serbie avec le soutien de l’Allemagne. La Russie mobilise alors son armée
pour aider les serbes et tous les Etats entrent en guerre pour respecter les
alliances.
Dans tous les pays, c’est l’union sacrée (doc. 1 p. 78) : tous les partis
politiques soutiennent leur gouvernement pour la durée de la guerre.
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b. Les grandes phases de la guerre
Les états-majors prévoient une guerre courte fondée sur l’offensive : on
attaque vite pour obtenir des résultats sans se soucier des pertes. C’est la
guerre de mouvement. Les belligérants tentent de percer les fronts
adverses au prix de combats très coûteux en vies humaines mais l’essor
considérable de l’artillerie lourde change la nature de la guerre : l’avancée
allemande est stoppée à l’issue de bataille de la Marne (5-9 septembre
1914). A l’Est, l’Allemagne brise l’offensive russe à Tannenberg (26-29 août
1914) > voir carte. En fait, avec le perfectionnement de l’artillerie moderne,
les moyens défensifs l’emportent sur les capacités offensives.
Après ces batailles qui stoppent l’espoir d’une guerre courte, la guerre
prend une autre forme : la guerre de position. Les soldats s’enterrent dans
des tranchées. Ils sont ensuite régulièrement envoyés attaquer des
tranchées ennemies. Ces attaques sont meurtrières et assez inutiles : la
bataille de Verdun, ville que les allemands attaquent sans relâche, dure 10
mois (300'000 morts entre février et décembre 1916), tandis que celle de la
Somme, attaquée par les français et anglais, 5 mois (un million de morts des
deux cotés entre juillet et novembre 1916).
1917 marque un tournant dans la guerre. Après l’échec de l’offensive dite
du chemin des dames en avril, une partie des soldats français se mutinent.
Le général Pétain, important chef militaire, rétablit la situation en fusillant
les meneurs (49 fusillés sur plus de 500 condamnés), mais aussi en
améliorant la vie des soldats.
c. La fin de la guerre
En février 1917 la première révolution russe renverse le Tsar (empereur).
Le nouveau gouvernement décide de continuer la guerre mais en Octobre
1917, une seconde révolution se produit et Lénine devient chef du pays. Il
signe la paix avec l’Allemagne en Mars 1918.
Mais l’entrée en guerre des Etats-Unis le 6 avril 1917 modifie une nouvelle
fois le rapport de force et en 1918 la guerre de mouvement reprend. Le 11
novembre 1918, submergée par la puissance américaine, l’Allemagne
demande un armistice.
2. La guerre totale
a. La mobilisation de tous
L’expression de « guerre totale » apparaît dès l’époque du conflit pour
signifier la mobilisation de l’ensemble des forces productives de la nation
en vue de la victoire. Tous les citoyens doivent contribuer à la victoire. Dans
le monde, 70 millions d’hommes sont appelés sous les drapeaux.
Les puissances coloniales font venir des combattants de leurs colonies, mais
aussi des ouvriers pour travailler dans les usines. Beaucoup de chinois
notamment sont acheminés pour remplacer les ouvriers partis au front.
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Les femmes entrent dans le marché du travail. Elles remplacent les hommes
à la ferme ou vont travailler dans les usines d’armes où les salaires sont bas
et les cadences épuisantes.
b. Une économie de guerre
La guerre se prolongeant, l’économie doit s’adapter. L’Etat intervient dans
l’économie et donne la priorité à la guerre : les usines travaillent d’abord
pour l’armée, tandis que les industries de consommation sont sacrifiées.
Les Etats s’endettent et augmentent les impôts pour financer les opérations
militaires. Les civils sont ainsi contraints au rationnement. Pour acheter de
la nourriture ou du charbon, il faut avoir des tickets. Les pénuries font
monter les prix (inflation) et le marché noir se développe. Partout, la
situation alimentaire des civils et soldats est précaire.
c. Le contrôle des esprits
Partout, la liberté d’expression est fortement réduite. La presse est
contrôlée (censure). Les journaux doivent cacher les mauvaises nouvelles
(doc. 1 p. 82) et inciter la population à soutenir l’effort de guerre. Certaines
affirmations sont même assez grotesques : on y affirme sérieusement que
les balles allemandes traversent les corps français sans causer de blessures.
La police contrôle aussi le courrier des soldats (doc. 4 p. 85)
Les Etats diffusent une intense propagande : chaque pays affirme répondre
à une agression et présente l’adversaire comme un agresseur barbare et
sanguinaire.
A l’école, les enfants aussi sont endoctrinés : les thèmes des rédactions
vantent le sacrifice des soldats, les magasins de jouets vendent des
uniformes et armes miniatures. C’est à cette époque qu’apparaît
l’expression « bourrage de crâne » (doc. 5 p. 85)
3. Les violences de la guerre
a. La vie dans les tranchées
A partir de 1915, une ligne de tranchée de 700 km traverse l’Europe de la
Mer du Nord à la Suisse (carte p. 80). Les soldats qui y vivent sont appelés
des « poilus » (rumeur que parce que barbus mais parait plutôt que
synonyme d’homme viril déjà avant la guerre et avec masques à gaz, barbe
prohibée).
Les conditions de vie dans les tranchées sont épouvantables : les soldats
vivent dans le froid et la boue, avec des rats, des poux et des cadavres, leurs
conditions d’hygiène et de nutrition sont désastreuses.
b. La violence des combats
La guerre de positions est une guerre figée : les chefs militaires lancent
des attaques avec le but, la plupart du temps utopique, de percer les lignes
adverses. Les attaques commencent par des tirs d’artillerie (obus, boulet,
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roquette, missile) puis les fantassins doivent sortir et progresser vers la
tranchée ennemie. Les pertes sont alors terrifiantes. Les attaquants sont
fauchés par des mitrailleuses, grenades et mortiers. Les éclats d’obus
projetés au moment de leur explosion déchirent les corps et les visages. Ces
soldats sont appelés les « gueules cassées » (doc. 4 et 5 p. 83)
La Première Guerre mondiale se caractérise par l’usage de nouvelles
armes (gaz, lance-flammes, chars, bombardements aériens) mais avec un
positionnement des soldats propres aux anciennes guerres (deux armées
face à face), ce qui explique la « boucherie » qu’a été cette guerre (pertes
journalières moyennes de 900 (France)-1300 (Allemagne)- 1450 (Russie)
morts et 14,5 millions de morts et disparus). L’utilisation de l’arme
chimique est un des faits les plus marquants du conflit. Le « gaz moutarde »
par exemple agit sur la peau et rend inefficace les masques à gaz (doc. 3 p.
87)
Beaucoup d’hommes perdent la raison ou se suicident. Le refus
d’obéissance, les fraternisations et mutineries sont sanctionnés par la peine
de mort. Les condamnés à morts pour l’exemple sont nombreux : dans le
système judiciaire dans les zones de combat, l’appel n’existe pas ni les
circonstances atténuantes.
c. La violence contre les civils
Les populations civiles sont bien plus exposées que dans les précédents
conflits : dans les régions qu’elle occupe l’Allemagne les soumet aux
réquisitions et au travail forcé.
Le blocus de la Mer du Nord par l’Entente provoque une famine,
responsable de la mort de près d’un demi-million de civils allemands.
Dans l’Empire ottoman, le gouvernement s’est toujours méfié de la minorité
chrétienne arménienne. Il la soupçonne de vouloir faire sécession pour
intégrer l’empire russe. De nombreux massacres d’arméniens avaient déjà
eu lieu au XIXe siècle. En 1915, à la suite d’une série de défaites militaires, le
gouvernement turc décide de massacrer les élites arméniennes et de
déporter vers la Syrie les populations arméniennes. Plus d’un million de
personnes périssent dans ces marches de la mort. Même si le terme
n’apparaît qu’en 1944, on considère aujourd’hui que les Turcs commettent
le premier génocide du XXe siècle.
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