
Déclaration du GPUE • Réf.: 08.11.21E Authentification des médicaments 3
En outre, la technologie qui permettrait au pharmacien de confirmer, sans le moindre doute, qu’une
boîte bien spécifique de médicaments n’est pas contrefaite existe bel et bien.
Un tel système fonctionnerait comme suit : le fabricant placerait sur chaque boîte de médicaments
un code unique. Un tel code peut se présenter de diverses façons : code-barres ou identification par
radiofréquence. Que ce soit au moment de la dispensation ou lorsque le médicament entre dans la
pharmacie, le pharmacien pourra « lire » ce code d’identification à l’aide d’un scanner/lecteur
adapté. Puis une interrogation de la base de données comportant l’ensemble des codes serait
effectuée Si la lecture du pharmacien est en conformité avec la base de données, alors le
médicament n’est pas contrefait. Dans le cas contraire, le médicament est susceptible d’être une
contrefaçon et un processus de rappel pour ce produit serait alors enclenché.
L’avantage d’un tel système réside dans le fait qu’il est extrêmement difficile pour les contrefacteurs
de contrefaire de tels codes. Alors que les codes-barres, par exemple, peuvent être contrefaits, le
code unique attribué à un produit de contrefaçon en particulier ne peut qu’être deviné (une
impossibilité statistique) ou copié à partir de la boîte originale. Cette dernière possibilité ne pourrait
se produire que si le contrefacteur peut avoir accès aux médicaments originaux (en les achetant ou
en les volant), auquel cas la contrefaçon serait inutile.1
5. Points essentiels sur les options technologiques du point de vue du pharmacien
Les pharmaciens européens reconnaissent qu’une technologie d’identification des médicaments de
ce genre pourrait jouer un rôle clé en offrant un niveau de protection très élevé contre la menace des
contrefaçons. Des systèmes d’authentification peuvent également présenter des avantages
supplémentaires tels que la lutte contre la fraude.
Il existe cependant un certain nombre d’éléments qui doivent être soigneusement pris en
considération par les décideurs en ce qui concerne ces technologies.
Premièrement, le processus de scanning/lecture exposé ci-dessus permet de conserver un
enregistrement de la dispensation. Alors que les données personnelles du patient ne pourraient pas
être conservées dans le système, un enregistrement du nombre et du type de médicaments
dispensés dans une pharmacie en particulier pourrait être conservé.
De telles informations sont la propriété privée du pharmacien. Le fait que le fabricant facilite
l’enregistrement de la transaction à des fins d’authentification ne change rien à ce fait. Le fabricant
n’est pas, et ne doit pas être, libre de disposer de ces informations comme il le juge bon (en réalité,
les informations sont d’une grande valeur pour l’industrie pharmaceutique parce qu’elles
permettraient, par exemple, de déterminer les pratiques en matière de prescription dans des
domaines particuliers et de collecter des données de vente gratuitement).
Le GPUE estime par conséquent que les données des transactions ne doivent pas être
librement utilisées ou disséminées sans la permission de la pharmacie à laquelle les données
se rapportent.
Deuxièmement, le processus d’authentification ne doit pas entraîner des retards indus pour les
patients.
En réalité, la technologie permet l’authentification immédiate du produit scanné/lu. La difficulté réside
dans le fait que le pharmacien peut devoir faire face à plusieurs vérifications lors de la dispensation.
Cette difficulté pourrait être résolue en demandant au pharmacien de scanner/lire les produits à la
réception à la pharmacie plutôt qu’au moment de la dispensation.
1 Il existe une troisième option: pirater la base de données dans laquelle est mémorisée la référence
unique pour chaque paquet.