L`organisation du désordre - energie-environnement

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L’organisation du désordre
pour sortir du chaos
Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
Table des matières
1. Introduction......................................................................................3
Par Christophe Crézé et Olivier Marly
2. Le principe de Moindre Action ......................................................5
Par Robin Gelin
3. Sur la route du chaos.......................................................................7
3.1 - L’évasement brusque : une référence .................................................................................... 7
Par Pierre Rubbino
3.2 - Les principes de Thermodynamique ...................................................................................... 9
Par Vincent Berthomé
3.4 - Le turbulence chaotique des fluides .................................................................................... 13
Par Abdourahamane Mahamane
3.5 - Le chaos spatio-temporel dans les évasements brusques confinés ................................ 16
Par Roger Germond
3.6 - Pourquoi dissiper l’énergie cinétique dans les fluides ? ................................................... 17
Par Imane Aguedach et Christophe Crézé
4. Le vistemboir entropique..............................................................19
4.1 - Le vistemboir entropique, dégradateur d’´énergie cinétique – Application du principe de
pire action ........................................................................................................................................ 19
Par Blaise Guidet et Olivier Marly
4.2 – Application aux plaques perforées ...................................................................................... 21
Par Jérôme Vallée
4.3 - Les analogies hydrauliques pour visualiser les écoulements supersoniques ................ 24
Par Simon Ledeme
4.4 - L'organisation du désordre dans le monde microscopique pour éviter le chaos dans le
monde macroscopique ................................................................................................................... 27
Par Cédric Neyron
4.8 - Les soupapes de sûreté ......................................................................................................... 33
Par Guillaume Berton
5. Incidents majeurs...........................................................................36
5.1 - L'accident de Three Mile Island ............................................................................................. 36
Par Thibault Jager
6. Conclusion ......................................................................................38
Par Vincent Berthomé
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le Vistemboir entropique
Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
1. Introduction
Par Christophe Crézé et Olivier Marly
Le monde est en lutte perpétuel entre l’ordre et le désordre. D'un point de vue scientifique,
deux lois fondamentales s'opposent :
• la loi de moindre action,
• la loi de l’entropie.
Ce phénomène antagoniste tient de la rencontre « fracassante » entre deux mondes :
• le monde macroscopique,
• le monde microscopique.
Voici la naissance du mot "MicMac".
Avec ce fascicule, nous abordons ce combat incessant entre ordre et désordre qui engendre
des instabilités à l'intérieur de nos machines. Un exemple flagrant est celui des soupapes de
sécurité qui en deviennent dangereuses! Ce qui, avouons-le, constitue un comble pour un
organe de sûreté !
Une des solutions pour réduire le risque est de "dompter et organiser le chaos". Pour être
concret, il faut diminuer l’entropie. Dans ce domaine, les recherches sont extrêmement
récentes. Jusqu’à présent, les ingénieurs et les concepteurs de machines se sont
principalement focalisés vers la limitation des dégradations d’énergie et ne n'ont jamais pensé
à voir les principes de base sous un autre angle.
Le "vistemboir entropique" mis au point par le Professeur Pluviôse, se fixe pour objectif de
dissiper efficacement et sans danger de grandes quantités d’énergie. Il permet de supprimer
les structures dissipatives trop dangereuses pour les installations.
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le Vistemboir entropique
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le Vistemboir entropique
2. Le principe de Moindre Action
Par Robin Gelin
De nombreux physiciens se sont intéressés au mouvement. Pour Aristote « Tout ce qui est en
mouvement est nécessairement mû par quelque chose ». Il pensait ainsi que l'air que traverse
un projectile lui portait assistance dans son mouvement.
Une des expériences d'Aristote est celle de la poussée d'une caisse: Il fait pousser une caisse
par un esclave, celui-ci se fatigue pour vaincre les frottements de la caisse sur un sol
caillouteux quand la force de poussée cesse, le mouvement s'interrompt. Donc selon Aristote
le mouvement cesse dès que l'on arrête l'effort.
Galilée dans une expérience similaire parle d'inertie car il remarque dans le cas de la poussée
d'une caisse sur une route unie, le mouvement continue même après que l'effort de poussée se
soit arrêté. L'inertie caractérise la résistance que la matière oppose à sa mise en mouvement.
Cette notion sera formulée par la suite par Descartes puis Newton comme la loi de l'inertie ou
première loi de Newton.
La deuxième loi de Newton énonce le principe fondamental de la dynamique:
Un point matériel M soumis à une ou plusieurs forces acquiert une accélération
proportionnelle à la résultante de ces forces (dans un repère galiléen).
∑ F = m.γ
La troisième loi de Newton est la loi d'action et de réaction.
La seconde loi de Newton est à l'origine des équations de mouvement d'un fluide parfait, d'un
fluide réel et aussi du théorème des quantités de mouvement qui s'énonce ainsi:
La variation de la quantité de mouvement d'une particule est proportionnelle aux forces qui
s'exercent sur elle.
d (mV )
= ∑F
dt
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le Vistemboir entropique
On utilisera par la suite le principe de conservation de la quantité de mouvement. Il faut
remarquer que ce principe ignore les frottements.
Maupertuis utilisa cette notion de quantité de mouvement pour déterminer les trajectoires de
moindre action.
Selon lui la trajectoire sélectionnée par la nature est celle par laquelle la grandeur SAB ou
action est minimale.
S AB = ∫ mVdx = ∫ mV
dx
dt = ∫ mV ² dt = ∫ 2 Ec dt
dt
La nature sélectionne tout le temps une trajectoire pour laquelle l'énergie cinétique est
minimisée.
La moindre action d'Euler concerne, elle, l'énergie potentielle car il partait du constat que les
corps tendent à adopter spontanément un état naturel ou l'énergie potentielle est minimale.
Lagrange, définit le lagrangien d'un système comme étant L=Ec-Ep avec Ec énergie cinétique
et Ep énergie potentielle.
S AB = ∫ Ldt = ∫ ( Ec − E p )dt
Ces trois approches (Maupertuis, Euler et Lagrange) du principe de moindre action coïncident
et sont équivalentes aux lois énoncées par Newton.
Néanmoins ce principe ne peut pas être utilisé pour des écoulements fortement dissipatifs car
il néglige les frottements.
Il nous faut connaître le seuil à partir duquel on ne peut plus utiliser ce principe de moindre
action c'est à dire le moment ou l'énergie dissipée par frottement devient grande par rapport à
l'énergie potentielle et l'énergie cinétique.
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3. Sur la route du chaos
3.1 - L’évasement brusque : une référence
Par Pierre Rubbino
Les premiers scientifiques qui ont travaillé sur les écoulements ont pris des hypothèses de
départ des caractéristiques de fluide et d'écoulement parfait.
Jean Charles Borda a été le premier à comprendre les limites de l'équation de Bernoulli
P
ρ
+
v²
+ gz = cste
2
Cette équation ne pouvait être appliquée à toute situation dans l'écoulement d'un fluide. Il eut
l'idée de démontrer son raisonnement par l'étude d'un tuyau suivi d'une variation brusque de
section.
Des phénomènes physiques encore mal connus se produisent à l'aval de la section d'entrée.
Une zone d'eau morte se crée, entre les lignes de courant et la paroi, propice à des zones
tourbillonnaires qui augmentent la turbulence de l'écoulement et activent le processus de
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mélange. Dans ces conditions il est difficile de penser que l'équation de Bernoulli puisse être
utilisée, dans l'état, dans ces portions de circuit.
Borda imagina une tuyauterie avec un évasement brusque suffisamment éloignée des
perturbations d'entrée pour que les effets physiques s'estompent et ne gênent pas le canal de
sortie. Il utilise le théorème de quantité de mouvement et l'équation transversale de
mouvement pour montrer que la pression est constante dans les sections et que
P2 − P1 = ρV2 (V1 − V2 )
soit P2 > P1.
La pression d'arrêt quand à elle est inférieure au point 2 par rapport au point 1. Il existe donc
une dissipation d'énergie que Borda démontrera dans un théorème. Dans un fluide
incompressible en écoulement mono dimensionnel permanent et en l'absence de frottement
sur les parois, la dissipation d'énergie s'écrit :
∆f12 =
(v1 − v2 )²
2
Ceci va permettre de compléter l'équation de Bernoulli:
P1
ρ
+
v1 ²
P v ²
+ gz1 = 2 + 2 + gz 2 + ∆f12
2
ρ
2
Les utilisations des évasements brusques se retrouvent dans énormément de cas pratiques
dans l'industrie. Les puissances à dissiper sont de plus en plus grande et la question qui se
pose aujourd'hui est l'optimisation de la dissipation d'énergie pour améliorer la sécurité des
installations.
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3.2 - Les principes de Thermodynamique
Par Vincent Berthomé
La thermodynamique, c'est la science des échanges d'énergie entre les systèmes, ou entre les
systèmes et le milieu extérieur, lors de transformations de la matière.
3.2 .1 Le premier principe thermodynamique : l'énergie se conserve
Le premier principe confirme que l'on ne crée pas de l’énergie, on fait une transformation de
celle-ci.
Peu importe le chemin suivi pour passer de l'état 1à 2, puis de l'état 2 à 1, la variation
(δQ+δW) reste la même, on en déduit donc:
dE=δQ+δW
Avec:
E: représente toute l'énergie du système thermodynamique dans un état donné. Cette
énergie est décomposée en énergie cinétique (Ec), énergie potentielle et en énergie
interne U qui représente toutes les autres énergies.
δQ : la chaleur échangée avec l'environnement au cours d'une transformation.
δW : le travail échangé avec l'environnement au cours d'une transformation.
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Pour un système fermé, peu importe le chemin suivi, dE=0 ce qui entraine que l'énergie du
système se conserve.
3.2.2 Le Second principe thermodynamique: l'énergie se dégrade
Le second principe impose un sens d'écoulement privilégié aux transformations.
L'énoncée de Clausius postule:«qu'il ne peut s'effectuer, sans compensation, de passage de
chaleur d'un corps froid à un corps plus chaud».
L'entropie est une grandeur caractérisant la dégradation de l'énergie, autrement dit
l’amoindrissement de sa qualité lorsqu'elle est sous la forme calorifique, par rapport à la
situation ou cette énergie se trouve sous la forme mécanique ou électrique, soit:
dS=deS+diS
Avec
dS : accumulation d'entropie du système.
deS : quantité d'entropie échangée avec l’extérieur : deS=δQ/T (pour un système
fermé).
diS : quantité d'entropie générée dans le système (production d'entropie): diS=P(S).
Seuls les échanges de chaleur contribuent directement aux bilans entropiques et P(S) est
toujours supérieur ou égal à 0.
De l'entropie, on en déduit l'éxergie (appelé aussi énergie noble) qui est une grandeur
définissant la qualité de l'énergie, c'est à dire le travail maximal que peut fournir un système à
l’extérieur lorsqu’il se met à l'équilibre thermodynamique avec son environnement.
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3.2.3 Exemples
a) Le cycliste
A l'instant 1
Considérons un cycliste sur une route plane lancé par exemple à 20km/h.
Le système «vélo+cycliste» a une certaine quantité d'énergie que l'on va noter E1. On
considère qu'il n'y a pas d'échange de chaleur avec l'extérieur, on peut donc écrire avec le
premier principe, E1=Ec1
E1=Ec1
A l'instant 2
Le cycliste freine, une partie de l'énergie du système se dissipe en chaleur.
On a donc E2=Ecinetique2 + Q2
E2=Ec2+Q2
Q2
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Le premier principe nous apporte que l'énergie se conserve donc E1=E2, mais le second
principe nous précise que l'énergie se dégrade et en effet, le cycliste s'il veut revenir à sa
vitesse initiale, devra fournir un travail correspondant à la perte de chaleur Q2.
b) Application à un fluide débouchant dans une cavité
Le premier principe nous indique que la température d'arrêt se conserve, donc l'énergie se
conserve.
L'aire hachurée correspond à l'énergie cinétique du jet d'air anéantie dans l'atmosphère, ce
qui correspond à la dissipation de l'énergie annoncée par le second principe,
Ce qui entraine que l'énergie se dégrade.
C'est la qualité de l'énergie qui se dégrade et non pas sa quantité globale qui elle se conserve.
L'Univers et l'entropie
On pourrait aller un peu plus loin en considérant le système «l'Univers» comme un système
fermé, son énergie globale se conserve, mais irrémédiablement , son entropie croit jusqu'à ce
que son éxergie devienne nulle. L'Univers tend donc vers le chaos.
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3.4 - Le turbulence chaotique des fluides
Par Abdourahamane Mahamane
A l’équilibre les molécules des fluides d’une manière générale sont relativement stable. A ce
stade il n’existe pas une variation d’entropie. Les propriétés physiques, mécaniques et
cinétiques des fluides sont constantes. Il n’y a donc pas dégradation d’énergie : le moins il y a
d’action - le plus on a de rendement. C’est le principe de moindre action. Cependant une fois
que deux systèmes sont en contact l’équilibre statique est bouleversé. Les deux systèmes vont
tendre vers un équilibre commun. Cela provoque des agitations internes et externes de chaque
côté. Ceci donne naissance à des phénomènes de transport des matières obéissant à la loi de
Fick et de transport d’énergie qui résulte des flux de chaleur et qui lui obéit à la loi de Fourier.
Et enfin on assiste à un transport de quantité de mouvement dont la structure de la paroi et ou
la structure macroscopique du fluide déterminent la nature du comportement du transport du
fluide. C’est là qu’intervient la notion de viscosité du fluide ou de la paroi. La viscosité
associée à la vitesse et à la variation de pression déterminent la nature de l’écoulement. On
assiste ainsi à un écoulement laminaire ou turbulent selon les conditions du transport des
matières.
Pour comprendre le phénomène de transport de matières, les physiciens ont mobilisé ‘‘les
arsenaux gris’’ pour harceler l’entropie. Cette détermination a conduit à identifier différents
états dans un système en évolution. On aboutit ainsi à la définition des domaines à la
thermodynamique. On parle ainsi de la thermodynamique linéaire ou tous les systèmes
thermodynamiques sont à l’équilibre. On l’appelle aussi la thermostatique ou encore la
thermodynamique de Carnot-Celsius. La thermodynamique linéaire comprend :
•
La thermodynamique à l’équilibre où la variation d’entropie, les forces
thermodynamiques et les flux sont nuls. Le processus est linéaire et réversible. C’est
ici que prévaut le principe de moindre action.
•
Et la thermodynamique proche de l’équilibre qui est l’état qui est l’état du début d’une
désorganisation du système. Les forces thermodynamiques sont faibles mais reste
encore proportionnelles aux flux conformément à la loi de Fick, de Fourier et de
viscosité.
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Mais cet équilibre thermodynamique est relatif : il n’y a pas un échange avec l’extérieur mais
à l’interne l’entropie croit jusqu’à ce que des fluctuations interviennent et affectent la
production d’entropie qui diminue une fois que l’équilibre est atteint.
Et plus loin on bascule vers la thermodynamique non linéaire. C’est l’état du système
perturbé. Les flux sont alors liés aux forces par des lois plus complexes que dans le domaine
linéaire. Les fluctuations ne régressent plus. C’est la zone de bifurcation, de brisement de
symétrie, de l’ordre… A ce stade les états stationnaires disparaissent. Les fluctuations internes
et externes l’entrainent vers d’autres arrangements plus ordonnés. Le système devient alors
irrégulier et complexe, on rentre dans la zone de turbulence. L’écoulement est irrégulier, la
vitesse varie anormalement.
L’observation du filet fluide en écoulement turbulent montre que les particules prennent
successivement un certain nombre de positions dans le sens transversal tout en avançant
parallèlement à l’axe x de l’écoulement avec une vitesse moyenne ū. Le changement de
position dans le sens transversal définie alors une autre vitesse qui, elle, n’est pas parallèle à
l’axe x. Elle est décomposée en u’ parallèle à l’axe et v’ orthogonale à l’axe. La composante
v’ fait que les particules change de position d’une manière aléatoire et les fluctuations
deviennent aussi aléatoires. Ce qui rend l’écoulement complexe et insaisissable. L’expérience
de Reynold vient conforter les recherches sur les écoulements. Reynold nous détermine les
conditions auxquelles l’écoulement devient turbulent. Son fameux nombre a permis de
marquer des limites entre l’écoulement laminaire et turbulent. Cela fait le bonheur des
installations industrielles. Selon Reynold, à partir de Re > 2300 l’écoulement quitte la zone
laminaire pour faire un saut dans la région de turbulence. Cependant cette limite peut être
repoussée jusqu’à Re = 40000 en prenant des précautions expérimentales nécessaires. Cette
approche classique de l’écoulement turbulent conduit à développer des équations dérivées de
celles de l’écoulement laminaire. Ce sont les équations de Navier-Stockes qui ont associé aux
équations laminaires des paramètres de fluctuation du fluide. L’écoulement turbulent a
beaucoup attiré l’attention des physiciens qui ont pensé qu’une modélisation de ce mode
d’écoulement est nécessaire pour mieux l’appréhender. C’est ainsi que des savants comme
Boussinesq, Prandtl, Kolmogorov, Spalding, Schlichting, Friberg et beaucoup d’autres ont
développé des modèles en incluant tous les paramètres possibles qui permettraient de
s’approcher de la réalité de l’écoulement turbulent.
Cependant, si ces savants se sont cassé la tête pour comprendre et même modéliser
l’écoulement turbulent, l’industrialisation ne va pas leur faciliter la tâche. Puisque a peine
rentrés dans l’étude de l’écoulement turbulent classique, ils vont se confronter au désordre
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thermodynamique total. Nous sommes très loin de l’équilibre ; rien n’est contrôlé, rien n’est
perçu du comportement de cet écoulement. Ni Navier, ni Reynold, ni même Stockes ne nous
propose une sortie. C’est l’anarchie la plus totale. C’est le chaos qui règne. Nous assistons à
un écoulement chaotique. Sans l’acharnement de Nikuradse ou l’ingéniosité de Leonard de
Vinci, les installations industrielles resteraient ignorantes de ce qui se passe en leur sein et par
conséquent basculeraient dans le chaos. En effet le premier réalise des expériences qui lui
permettront par la suite de définir des coefficients (le coefficient de Nikuradse). Nikuradse
fait une genèse de l’écoulement chaotique et conclu à la fin que le régime turbulent rugueux
dépendent plus de la rugosité des parois que du nombre de Reynold. De son côté, Léonard de
Vinci analyse la structure de l’écoulement d’un fluide à l’entrée d’un évasement brusque.
C’est la première expérience scientifique menée dans ce sens. En effet Léonard de Vinci
découvre que des tourbillons naissent juste à l’entrée de l’évasement. Et comme les
tourbillons sont en rotation plus la vitesse des fluides est élevée, plus le rayon des tourbillons
diminue et par conséquent on aura plus de nombre de tourbillons. Chaque tourbillons
provoque un autre ainsi on remarque un foisonnement exponentiel des tourbillons qui
s’entrainent mutuellement par leur mouvement de rotation. L’étude de Helmholtz ou de Lord
Kelvin montre qu’il existe deux types de tourbillons. Tous les deux obéissent à une fonction
linéaire, cependant le tourbillon proche de l’axe de l’écoulement est irrotationnel et non
dissipatif tant dis que le second plus loin de l’axe lui décrit un mouvement rotationnel et
dissipatif.
En parlant de l’écoulement chaotique nous avons vu que Mr Pluviôse lui attribue le
qualificatif du
désordre complet.
Cependant
en
faisant
une approche avec la
thermodynamique hors équilibre initiée par Prigogine, Mr Pluviôse nous fait aisément
remarquer un désordre est une réorganisation de l’ordre. C’est un désordre organisé.
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3.5 - Le chaos spatio-temporel dans les évasements brusques
confinés
Par Roger Germond
Les visualisations strioscopiques - qu’est-ce ? d’après Wikipédia :
« La strioscopie est une méthode optique de visualisation qui permet d'isoler dans une image
les détails et petites variations, notamment des faibles variations d'indice comme lors de la
compression de l'air ou d'autres fluides. Elle est largement utilisée en aéronautique, bien que
son rôle devienne de moins en moins important du fait du développement des simulations de
mécanique des fluides par ordinateur.
On peut parfois remarquer les troubles dans l'air au-dessus des radiateurs ou du goudron
chaud : la strioscopie permet de visualiser ce type de turbulences avec une bonne précision.
En optique, elle donne également lieu à des expériences didactiques spectaculaires, comme la
mise en relief d'empreintes sur une plaque de verre ou encore la visualisation de la
dissolution du sucre dans l'eau.
Dans l'exemple des turbulences d'un fluide, l'image formée est noire en absence de
turbulence, et lumineuse aux endroits turbulents. »
La strioscopie met en évidence l’apparition de phénomènes non quantifiés entre les photos 3
et 4 c'est-à-dire Pe / Ps entre 5 et 6. Ou, pour fixer les idées, un jet d’air comprimé d’un
réservoir à 6 bars échappant dans une conduite à 1 bar –reliée par exemple à l’atmosphère.
Cet état désordonné appelé chaos est nuisible et dangereux par sa puissance d’une part et par
son instabilité occasionnant des fréquences destructives.
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Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
3.6 - Pourquoi dissiper l’énergie cinétique dans les fluides ?
Par Imane Aguedach et Christophe Crézé
L’écoulement dans les jets fluides est un phénomène assez complexe sur lequel ce sont
intéressés Léonard de Vinci, Descartes et même Newton. Cette complexité s’accentue quand
ces jets sont confinés dans une enceinte ouverte à l’aval. C’est le problème de l’évasement
brusque dont Borda fut l’initiateur.
Afin de considérer le fluide comme permanent et monodimensionnel, Borda prend dans sa
démonstration l’hypothèse que la section A2 est suffisamment éloignée de la section A1.
La manière dont l’énergie se dissipe n’était pas le problème de Borda, mais le nôtre. Compte
tenu des hauts niveaux de puissances que l’on peut rencontrer dans l’industrie, l’intérêt
principal de la dissipation de l’énergie cinétique du fluide est la protection des installations et
de son environnement proche ainsi que des hommes les exploitant. Une solution technique à
cette problématique est appelée « dégradeur entropique ».
Si l’on considère l’exemple du digesteur inventé par Papin en 1679, ou celui de son
« descendant » la cocotte minute, qui, malgré les modernisations intervenant notamment sur le
système de fermeture, conserve le même principe de fonctionnement, c'est-à-dire laisser la
pression monter de manière à augmenter la température d’ébullition au-delà de sa limite
atmosphérique de 100°C (typiquement, 122°C), on constate que la sécurité de l’ensemble est
assurée par une soupape. Ce système assez simple n’a lui non plus pas changé depuis tout ce
temps. Son principe, il faut le dire, est extrêmement simple : un système, couplé à un ressort
ou à un contrepoids, permet la sortie de la vapeur lorsque la pression atteint un certain seuil.
Le niveau énergétique de ce système étant relativement faible, l’air n’a aucune difficulté à
s’échapper et c’est ici l’air ambiant qui se charge d’absorber l’énergie cinétique. Même si
l’énergie mise en jeu est relativement faible, l’utilisateur court un réel risque de brûlures !
Hélas, si le schéma est si simple dans le cas de notre appareillage ménager, il est tout autre
dans le cas d’installations industrielles avec des puissances bien plus conséquentes (de l’ordre
du MW voire du GW !). On comprend aisément que l’énergie à dissiper n’est plus
comparable à celle de notre autocuiseur, et que les dommages éventuels sont bien autres
qu’une « simple brûlure ».
Outre le fait que les niveaux de puissances sont d’un autre ordre, le dessin même des
installations tend à gêner l’écoulement du fluide ce qui conduit en dissiper une partie de son
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Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
énergie cinétique au sein même de l’installation risquant de l’endommager. C’est dans ce
cadre que la réglementation impose que le fluide soit collecté à l’échappement.
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Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
4. Le vistemboir entropique
4.1 - Le vistemboir entropique, dégradateur d’´énergie cinétique –
Application du principe de pire action
Par Blaise Guidet et Olivier Marly
Lorsqu’on laisse la nature opérer seule, elle suit le principe de moindre action et
s’auto-organise pour retourner vers un état d’équilibre. Dans le cas des jets supersoniques en
évasements brusque, cela se traduit par le retour à un état thermodynamique stable en utilisant
différents phénomènes de dissipation d’énergie générant ondes de chocs, vibrations et
recirculation avec des conséquences désastreuses pour les appareils qui les contiennent. La
problématique n’est donc pas de dissiper de l’énergie cinétique mais de la dissiper de façon
contrôlée.
Pour prendre la mesure du problème, il faut s’intéresser à l’étude des évasements
brusques en régimes supersoniques. De Borda à Korst, la compréhension de ces phénomènes
à beaucoup progressé de façon expérimentale notamment avec la mise en évidence des
relations entre pression de culot et comportement du jet en fonction des rapports de détente.
D’autre part, deux outils mathématiques de modélisation que sont la méthode des
caractéristiques et la méthode pseudo-instationnaire inverse, amènent des résultats
numériques qui se rapprochent des expériences précédentes. La synthèse de ces recherches
permet de décrire la complexité du comportement de la veine de fluide en fonction du rapport
de détente.
Il faudra attendre les années 1980 et les premières théories sur le Chaos pour amener
un nouvel éclairage sur ces résultats.
L’ambition de départ est de diminuer les sollicitations mécaniques sur les installations.
Il existe pour cela les plaques à trous. Celles-ci permettent de stabiliser l’écoulement en le
divisant en plusieurs jets interagissant les uns avec les autres. Mais pour des rapports de
détentes élevés, on assiste à un amorçage complet de la veine reformée en aval. Les plaques à
trous permettent donc une relative stabilité mais ne dégradent pas suffisamment d’énergie
cinétique pour garantir la bonne tenue des structures.
Pour atteindre un résultat satisfaisant, il faut réunir deux conditions :
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Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
• La stabilisation des jets de fluides
• La dégradation rapide de l’énergie utilisable du fluide
Le vistemboir entropique répond à ces deux contraintes. L’association de tuyères à zone
de détente réduite et d’évasements brusque va solutionner le problème.
L’injection de fluide de part et d’autre de l’évasement brusque permet de canaliser la
veine principale de fluide. Les tuyères génèrent des flux à vitesses plus faible que
l’écoulement principal, dégradant par la même occasion l’énergie cinétique par friction entre
les veines de fluide. L’entropie augmente plus rapidement que dans un système fonctionnant
avec des plaques à trous. L’énergie cinétique étant mieux dissipée, on assiste à des
écoulements stabilisé en aval du dispositif.
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Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
4.2 - Application aux plaques perforées
Par Jérôme Vallée
Pour comprendre le phénomène observé, on ne considère que trois orifices : un jet central et
deux jets latéraux. Ceux-ci sont équivalents à un seul orifice (Fig. 34.1), et applicable au cas
industriel (Fig. 34.2).
-
les débits sont les mêmes : H = 3.h3
-
la perte de charge globale est identique (même pression d’arrêt amont PiE et aval PiS)
21
Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
L’étude du comportement des jets supersoniques en modifiant la détente (Fig. 34.2) montre
que :
- les jets périphériques sont relativement stables, mais le jet
central interagit, se colle alternativement à l’un ou l’autre
des jets périphérique (a).
- on augmente la détente, les jets s’évasent jusqu’à ce que
l’amorçage ait lieu (c).
- la détente augmente à nouveaux, la veine gonfle et
l’architecture devient complexe (d), apparition d’ondes de
choc oblique.
L’énergie cinétique se dégrade de manière incontrôlée dans des ondes de choc.
Cette solution n’est pas satisfaisante puisque l’amorçage des jets provoque de brusques
variations de pression aval accompagnées d’instabilités. Les excitations provoquées par les
variations de pression fragilisent l’installation. La puissance à dissipée est de l’ordre du
mégawatt.
Plaque à trous avec dégradateurs entropiques
En disposant de part et d’autre du jet central des tuyères
supersoniques à zone de détente réduite, on isole la paroi des
ondes de choc en créant des écoulements subsoniques.
Les débits sont indépendants, puisque imposés par la géométrie
des tuyères.
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Travail de compréhension des auditeurs
le Vistemboir entropique
L’énergie cinétique se dissipe rapidement.
« Quand vous avez des chevaux attelés galopant à des vitesses folles, le seul moyen de les
épuiser, de les calmer, et nous avec, c’est d’en ralentir un sur deux »
Ici, c’est un écoulement sur deux que l’on ralenti.
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le Vistemboir entropique
4.3 - Les analogies hydrauliques pour visualiser les écoulements
supersoniques
Par Simon Ledeme
*Mots clés
Observations
Le point fort de cette partie 4.3 est le rappel des 2 types de régimes majeurs que l’on peut
rencontrer dans un écoulement.
M<1
Régime subsonique
Onde
de choc
col
aval
amont
Ecoulement dans une tuyère
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M>1
Régime supersonique
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* M<1 : écoulement subsonique
C’est la partie de l’écoulement qui se trouve en amont du col. Les équations qui définissent
cette partie de l’écoulement sont de type elliptique. Contrairement aux idées reçues, la
modélisation en régime subsonique est bien plus complexe qu’en régime supersonique.
* M>1 : écoulement supersonique
C’est la partie de l’écoulement qui se trouve en aval du col, derrière l’onde de choc. Cet
écoulement étant défini par des équations de type hyperbolique, sa modélisation est rendue
possible via la méthode des caractéristiques (MOC). La MOC permet de déterminer les
différentes caractéristiques (pression, température, vitesse, angle de vitesse, etc.) en tout point
dans l’écoulement étudié.
Analogie hydraulique
La technique des analogies hydrauliques exploite la similitude existante entre les équations du
mouvement d’un gaz dans une tuyauterie et celles d’un écoulement d’un liquide avec surface
libre.
Dans cette approche, c’est le nombre de Froude (Fr) qui va être déterminant. Les nombres de
Mach et de Froude sont identiques dans cette analogie. On va donc retrouver, comme pour
l’écoulement d’un gaz, deux valeurs critiques :
* Fr <1 : régime fluvial, avec une forte hauteur d'eau et une faible vitesse. Ce régime est
"piloté par l'aval" : le comportement des particules en mouvement est contraint par celles qui
les précèdent.
équivalent à un écoulement subsonique
* Fr >1 : régime torrentiel, avec une faible hauteur d'eau et une forte vitesse. Dans ce régime,
le fluide est "tiré" par les forces qui le meuvent (la gravité le plus souvent), sans que la masse
de fluide en aval soit une gêne.
équivalent à un régime supersonique
Ci-dessous un exemple d’analogie hydraulique d’un écoulement (robinet) :
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le Vistemboir entropique
Régime fluvial
(subsonique)
Fr < 1
Mascaret
(onde de choc)
Régime
torrentiel
(supersonique)
*Source : Wikipédia
La transition du régime torrentiel vers le régime fluvial provoque un ressaut hydraulique
où la hauteur d'eau s'accroît brusquement. Le phénomène est observable dans un
lavabo : lorsque l'eau qui coule touche la surface, sa vitesse initialement élevée (nombre
de Froude > 1) diminue à proportion de sa distance au point d'impact, et Fr finit par
descendre en dessous de 1.
Questions ouvertes
p.175 « Les puristes savent que ce n’est pas tout à fait vrai, mais au moins ce n’est pas
cher et cette analogie donne des informations rapides et somme toute assez fiable »
Quelles approximations fait on pour considérer ces 2 approches comme
équivalentes ? (masse volumique, viscosité…)
Quid de la visualisation strioscopique : avantages & inconvénients par rapport à la
technique des analogies hydrauliques ?
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4.4 - L'organisation du désordre dans le monde microscopique pour
éviter le chaos dans le monde macroscopique
Par Cédric Neyron
4.4.1 : Le chaos au niveau macroscopique
Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, de nombreuses installations
industrielles telles que les centrales thermiques ou les plateformes pétrolières génèrent, dans
les fluides qui les animent, des puissances colossales à réguler (vannes de régulation) ou à
dissiper pour des raisons de sécurité dans des situations d’urgence (soupapes de sécurité).
Un simple étranglement dans la section de passage du fluide génère souvent des réactions
aléatoires dans le fluide qui, pour de telles puissances, peuvent ravager les installations.
Ces réactions sont décrites dans la partie 3-5 « Le chaos spatio-temporel dans les évasements
brusques confinés ».
Il y a plusieurs types de régime d'écoulement, dont voici une illustration par analogie avec les
écoulements hydrauliques :
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le Vistemboir entropique
Dans les écoulements de type 1 à 5, le fluide a un comportement chaotique déterministe, avec un
attracteur étrange, tel qu'expliqué dans la partie 3-4 « La turbulence chaotique dans les fluides ».
Cela signifie qu'une toute petite variation des conditions de départ peut faire évoluer brutalement
l'écoulement d'un type à un autre. Ces variations extrêmes sont très dangereuses lorsque les
puissances impliquées sont grandes.
Dans le type d'écoulement numéro 6, c'est le « chaos total », il n'y a plus d'attracteur étrange et le
type d'écoulement reste stable, avec une grande production d'entropie, donc dégradation de
l'énergie.
Ces phénomènes sont résumés par le diagramme suivant :
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4.4.2 : Organiser le désordre au niveau microscopique
Dégrader l’énergie revient à produire de l’entropie, ce que l’on pourrait imager par « générer
du désordre au niveau microscopique ». Cette notion est détaillée dans la partie 3-3 « ordre et
désordre ».
Dans notre cas, pour maitriser cette dégradation, il est nécessaire de rester dans la zone la plus
à droite du diagramme précédent « Le chaos dans l’évasement brusque » afin que
l’écoulement reste stable. Cette zone correspond à l’écoulement n°6, avec un rapport de
détente le plus important possible, en s’éloignant au maximum des zones de transition, cellesci étant particulièrement instables.
Le vistemboir entropique respecte cette précaution en réduisant la section de passage à une
section critique (voir chapitre 3-5 « Le chaos spatio-temporel dans les évasements brusques
confinés » pour la définition d'une section critique).
C'est aussi le principe de la grille à trous : En travers de l'écoulement, on place une plaque
perforée d'une multitude de trous dans lesquels le fluide s'écoule en régime sonique.
L'inconvénient de la grille à trous est que les ondes de recompression qui apparaissent en aval
ne sont pas maîtrisées, elles se croisent, se chevauchent, s'amplifient et se déplacent, devenant
dangereuses pour les installations. La fonction de la grille étant à l'origine de protéger les
équipements en aval, ce défaut lui fait perdre tout son intérêt.
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Afin d'augmenter et de mieux maîtriser la dégradation d'énergie, le vistemboir utilise en plus
un autre procédé :
Pour les soupapes de sécurité, on alterne des orifices droits et des orifices en forme de tuyère
à zone de détente réduite. Dans le cas des soupapes de régulation, ce sont des orifices en
forme de tuyère classique et de tuyère à zone de détente réduite qui sont alternés.
Au niveau ces « mini tuyères », à la différence des trous, les ondes de recompression
apparaissent dans la tuyère, et non pas en aval.
Ondes de recompression
Le vistemboir fait donc en sorte que les ondes de recompression apparaissent en décalé à
différents endroits bien définis dans la section de passage du fluide. Grâce à cela, les ondes de
recompression n'arrivent pas jusqu’aux parois puisqu'elles sont amorties avant. Cela permet
aussi de générer de grandes différences de pressions et de vitesses entre les veines fluides,
même très proches. Il en résulte de très importantes turbulences, particulièrement efficaces
pour dégrader l'énergie.
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Les schémas et photos suivants représentent l’agencement des sections des orifices du
vistemboir :
• Soupape de régulation :
- Principe des tuyères classique et à zone de détente réduite :
- Application dans le vistemboir :
• Soupape de sécurité :
-
Profil trou droit.
-
Profil tuyère à zone de détente réduite (= « en coquetier »).
En juxtaposant des veines fluides aux comportements très différents,
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le Vistemboir entropique
le vistemboir entropique dégrade une grande quantité d'énergie dans les turbulences ainsi
générées, de manière stable, sans forcément avoir à dissiper cette énergie vers d'autres
structures qui devraient à leur tour encaisser le choc.
C'est en ce sens qu'il permet « d'organiser le désordre au niveau microscopique (il maîtrise la
dégradation d’énergie) afin d'éviter le chaos au niveau macroscopique (il le fait de manière
stable) ».
La dégradation d’énergie à travers un vistemboir (désordre organisé) ou une soupape
classique (chaos) est comparée dans le schéma suivant. Le paramètre de contrôle peut par
exemple être le gradient de pression en amont et en aval de la soupape :
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4.8 - Les soupapes de sûreté
Par Guillaume Berton
Définition :
Soupape de sureté : Une soupape de sûreté ou soupape de sécurité est un dispositif de
protection contre les surpressions dans des ensembles soumis à pression (source : Wikipédia)
Soupape de régulation : Une soupape de régulation est un actionneur qui adapte le débit de
vapeur à la puissance électrique demandée au groupe turbo-alternateur.
Pour les plus grosses machines, les soupapes de régulation des TAV sont placées sur le circuit
de la vapeur issue de la chaudière avant sa détente dans la turbine.
Problèmes liées aux soupapes :
• Vibration de l’équipage mobile, pouvant aller jusqu'à des ruptures
• Sollicitations alternées sur les premiers étages de la turbine
• Bruits important, au delà des normes autorisés
• Destruction de matériel (pour les soupapes à décharge à l’atm)
Les travaux menées par le professeur Pluviôse, sous l’impulsion de Robert Legendre, soutenu
par la commission Turbomachines à fluides compressible du CETIM, par ALSTOM et EDF
ont donc portées sur l’apaisement des organes de régulations. Cet apaisement se fera via un
dégradateur entropique. En modifiant les formes géométriques offertes au fluide on impose à
ce dernier en amont du col de se détendre brutalement dans une tuyère à zone de détente
réduite ou normale.
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le Vistemboir entropique
Dans le plan médian l’écoulement peut être assimilé à une détente isentropique en premier
approximation, la répartition des propriétés dans cet écoulement supersonique bidimensionnel
est fournie par la méthode des caractéristiques. En découle une stratification en sandwich
obligeant le fluide à abandonner le principe de moindre action, la production d’entropie est
maximum, c’est du forçage entropique.
Modifications apportées à la géométrie
Sur l’image ci-dessous ont peut voir les résultats obtenues entre une soupape « classique » et
une soupape munies de dégradateurs entropiques (dix ans de recherche) tuyère alvéolée
associé au clapet rentrant :
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le Vistemboir entropique
Avantages de la soupape avec dégradateurs entropiques :
• Provoque des pertes de charges plus importantes dans la partie réglante de
fonctionnement, sans instabilités.
• Diminue ces pertes de charges près du point de fonctionnement nominal de la turbine.
• Amélioration de la sureté des installations par augmentations des irréversibilités.
Conclusion :
Un dégradateur entropique appliqué aux soupapes de réglage conduit à la quasi-annulation
des efforts instationnaires sur le clapet.
Cette solution permet de résoudre à court et moyen terme les problèmes de stabilité interne
des soupapes de réglage.
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5. Incidents majeurs
5.1 - L'accident de Three Mile Island
Par Thibault Jager
Mots clefs:
➢
Suite d'incidents mineurs.
➢
Circuit primaire...réservoir.
➢
Vanne de décharge...resta coincée ouverte.
➢
incidents en chaîne...fusion partielle du cœur d'un réacteur.
➢
Conception... soupape de sécurité... en cause.
➢
Sollicitations mécaniques très importantes non contrôlées.
➢
Monde microscopique/monde macroscopique.
➢
Tare de conception.
➢
Pas d'une tare congénitale.
Synthèse:
Cet accident est une illustration de l'interaction qu'il existe entre le monde
microscopique et le monde macroscopique. Le circuit primaire d'une centrale est en contact
direct avec le combustible radioactif, dans le cas qui nous intéresse ce circuit fait l'objet
d'une surpression de vapeur dû à un défaut d'alimentation en eau. Il s'agit alors de faire chuter
la pression en dégradant rapidement de l'énergie.
Du fait de la radioactivité du fluide à dégrader, on ne peut se servir de notre
environnement comme puits entropique, il est nécessaire de confiner ce fluide dans un
réservoir. Dans le paragraphe 4.2 nous avons visualisé la formation d'ondes de choc de
recompression fortement instables en aval de plaques perforées, cette structure proche de
l'architecture d'une soupape de sûreté montre toute la difficulté à dégrader l'énergie cinétique
dans un espace confiné. Dans ces conditions, les jets fluides génèrent eux même des structures
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le Vistemboir entropique
dissipatives destructives pour nos installations et aléatoires. Le monde microscopique
prend le pas sur le monde macroscopique et génère le CHAOS.
C'est ce chaos qu'il faut supprimer pour sécuriser nos installations, à l'origine la
soupape de Papin ne souffrait pas de ce problème structurel dans la mesure où la détente
s'effectuait à même notre environnement, assimilable à un puits entropique infini. Dans la
mesure où il est impératif de dégrader l'énergie en espace confiné, le vistemboir entropique
prend tout son sens, il permet de dégrader l'énergie cinétique par l'interaction entre plusieurs
jets supersoniques qui génèrent de l'entropie sous forme de chaleur. En maîtrisant et en
organisant le monde microscopique, on sécurise le monde macroscopique (nos
installations), et on s'éloigne du chaos.
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6. Conclusion
Par Vincent Berthomé
Face aux problèmes récurrents rencontrés dans des installations où véhiculent des fluides à
très forte énergie cinétique, il s’est avéré nécessaire d’approfondir nos connaissances en
matière de dissipation d’énergie.
L’étude des évasements brusques, notamment par le biais des visualisations strioscopiques et
en utilisant des analogies hydrauliques, nous apprend que les écoulements sont instables,
imprévisibles et nous entrainent dans un monde où les principes classiques de la
thermodynamique ne sont plus applicables.
Il existe une confrontation incessante entre le monde microscopique et le monde
macroscopique et où le principe de moindre action s’oppose à la production forcée de
l’entropie.
Mais parmi tout ce désordre, on voit apparaitre des phénomènes stables et prévisibles que l’on
appelle le chaos déterministe.
Cette découverte a donné naissance à des structures dissipatives importantes que l’on a appelé
des vistemboirs entropiques, et qui permettent d’assagir et de stabiliser les écoulements de
fluides.
Pour conclure, rien ne serait plus approprié que cette citation du Professeur Pluviôse :
« l’organisation du désordre est nécessaire pour sortir du chaos ».
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