2AHMED MOUSSAOUI
Appendice A. Correspondance de Springer généralisée pour le groupe orthogonal. . . . . . . . . . . . . . . 38
A.1. Correspondance de Springer généralisée pour le groupe orthogonal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
A.2. Un sous-groupe d’indice deux d’un produit de groupes orthogonaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Références................................................................................ 42
1. Introduction
Soit Fun corps p-adique, Gle groupe des F-points rationnels d’un groupe algébrique réductif connexe défini et
déployé sur F. L’un des principaux résultats de la théorie du centre de Bernstein est la décomposition de la catégorie
des représentations lisses deGen sous-catégories pleines Rep(G)s, où s= [M,σ]est la classe d’équivalence pour une
certaine relation d’équivalence (dite inertielle) de (M,σ), avec Mun sous-groupe de Levi de Get σune représenta-
tion irréductible supercuspidale de M. On note Irr(G)sl’ensemble des (classes de) représentations irréductibles de G
admettant spour support inertiel. À toute paire inertielle sest associée un tore Ts, un groupe fini Ws, une action de
Wssur Tset on dispose de la notion de support cuspidal Sc : Irr(G)s−→ Ts/Ws.
La correspondance de Langlands fournit conjecturalement une description des représentations irréductibles de
G. Notons b
Gle dual de Langlands de G,W′
F=WF×SL2(C)et W DF=C⋊WFles groupes de Weil-Deligne. À tout
paramètre de Langlands φ:W′
F−→ b
G(ou (λ,N)avec λ:WF−→ b
Get N∈Lie(b
G)vérifiant certaines propriétés),
est associé un « paquet » de représentations de Gnoté habituellement Πφ(G). Ce paquet de représentations est
paramétré par les représentations irréductibles d’un groupe fini SG
φ, qui est un quotient de Ab
G(φ) = Zb
G(φ)/Zb
G(φ)◦, le
groupe des composantes du centralisateur de l’image φ(W′
F)dans b
G. La donnée d’un couple formé d’un paramètre
de Langlands et d’une représentation irréductible du S-groupe sera appelé paramètre de Langlands enrichi.
Dans cet article, nous nous intéressons aux liens entre ces deux paramétrages. Plus précisément, nous sommes
amené à définir en terme « galoisien » les analogues des objets mis en jeu dans la théorie du centre de Bernstein et
à étudier les liens entre induction parabolique et correspondance de Langlands. Nous utiliserons intensivement les
résultats de Lusztig sur la correspondance de Springer généralisée.
En général, dans un L-paquet il y a des représentations de support cuspidal différents, en particulier il y a par-
fois des représentations supercuspidales et des représentations non-supercuspidales dans un même L-paquet. Une
première étape est donc d’identifier quels sont les paramètres de Langlands enrichis des représentations supercus-
pidales. On définit une notion de paramètre de Langlands cuspidal et on énonce ainsi une conjecture sur le paramé-
trage des représentations supercuspidales des groupes réductifs déployés :
Définition. — Soit ϕun paramètre de Langlands de G . On a une surjection A b
G(ϕ)։SG
ϕ. Si ǫ∈Irr(SG
ϕ), on note e
ǫla
représentation de A b
G(ϕ)obtenue en tirant en arrière ǫ. On dit que ϕest un paramètre cuspidal de G si ϕest discret et
qu’il existe une représentation irréductible ǫde SG
ϕtelle que toutes les représentations irréductibles de AZb
G(ϕWF)◦(ϕSL2)
apparaissant dans la restriction e
ǫAZb
G(ϕWF)◦(ϕSL2), sont cuspidales au sens de Lusztig. On note Irr(SG
ϕ)cusp l’ensemble des
représentations irréductible ǫvérifiant la condition précédente (il peut être donc être vide).
Conjecture. — Soit ϕun paramètre de Langlands de G. Le L-paquet Πϕ(G)contient des représentations supercuspi-
dales de G , si et seulement si, ϕest un paramètre de Langlands cuspidal. De plus, si ϕest un paramètre de Langlands
cuspidal, les représentations supercuspidales sont paramétrées par Irr(SG
ϕ)cusp.
Nous prouvons la validité de cette conjecture à l’aide des résultats connus pour la correspondance de Langlands
pour GLnet pour les groupes classiques d’après les travaux d’Arthur et Mœglin dans la proposition 3.7. De plus,
cette conjecture est aussi compatible avec une propriété attendue de la correspondance de Langlands, à savoir
qu’un paramètre de Langlands discret λ:WF−→ b
G, définit un L-paquet qui n’est constitué que de représentations
supercuspidales (voir la proposition 3.9).