2
Introduction
La question des risques extrêmes revêt une importance particulière qui se justifie par
l’impact désastreux des pertes que peut subir un établissement financier. Elle constitue un
domaine d’intérêt public dans la mesure où elle représente une menace pour la stabilité du
système financier. Il existe plusieurs instances de règlementation de statut international
qui visent à garantir cette stabilité financière. Il en est ainsi de la Banque des Règlements
Internationaux(BRI) dont l’objectif est " to serve central banks in their pursuit of mone-
tary and financial stability, to foster international cooperation in those areas and to act
as a bank for central banks.1" Le comité sur le système global et financier s’intéresse aux
sources de stress sur les marchés financiers, aux fondements structurels des marchés et
tente d’apporter des améliorations dans le fonctionnement et la stabilité des marchés fi-
nanciers. Le comité sur les systèmes de paiements et règlements travaille sur la promotion
des systèmes de paiements et de compensations efficaces. L’institut de Stabilité Financière
est créé sous l’impulsion conjointe du Comité de Bâle sur la Supervision Bancaire et de la
BRI. Il vise à seconder les superviseurs du secteur financier et à améliorer et renforcer le
système financier. Ces différents comités exercent leurs activités sous l’égide de la BRI. Le
Comité de Bâle pour la supervision Bancaire(CBSB) vise surtout à promouvoir la coopéra-
tion entre superviseurs bancaires pour améliorer la surveillance bancaire. Il constitue ainsi
le principal organe international qui émet des recommandations précises sur un certain
nombre de problématiques aux superviseurs qui peuvent l’imposer à leurs établissements
financiers.
C’est à l’initiative du G10 que le comité de Bâle est crée en 1974 2. Son objectif est de
proposer des recommandations que les régulateurs nationaux peuvent adopter. Les diffé-
rentes recommandations formulées sont soumises aux pays membres mais n’ont pas force
de loi. Les principaux accords du CBSB font souvent suite à des crises financières.
La crise financière des subprimes a conduit le régulateur à repenser le cadre normatif
en imposant des exigences plus strictes notamment en ce qui concerne les fonds propres.
Néanmoins, les règles imposées par les instances de règlementation sont soumises à une
nécessité d’équilibre car des contraintes trop fortes conduiraient à un ralentissement de
l’activité économique et des exigences insuffisantes concèderaient à des prises de risques
démesurées. Au-delà des ces aspects règlementaires, les établissements financiers ont tout
intérêt à mettre en œuvre des modèles soucieux de cet équilibre.
Bâle I (1988) introduit les premières directives qui portent essentiellement sur le risque de
crédit. Le G10 recommande l’usage de la Value-at-Risk (VaR) dès 1993 et un amendement
à Bâle I (1996) recommande de recourir à un modèle standard pour la mesure du risque
de marché tout en autorisant les établissements bancaires à utiliser des modèles internes
fondés sur la VaR. Les réflexions sur un deuxième accord sont menées dès 2001 à l’initiative
des banques qui exigent des règles plus spécifiques au risque de crédit. Bâle II est adopté
par les banques centrales en 2004 et introduit fin 2006 dans les différents pays concernés.
Suite à la crise des subprimes, un amendement aux accords de Bâle II est mis en place en
2009. Il prévoit une meilleure prise en compte des risques en préconisant le recours à une
VaR stressée en plus de la VaR classique.
Nous présentons le Comité de Bâle, ses missions et ses objectifs dans une première section.
Nous détaillons les Accords Bâle I et les recommandations formulées antérieurement dans
une deuxième section. La troisième section est consacrée aux Accords Bâle II : nous dé-
taillons les différents projets d’extension de Bâle I et nous précisons les recommandations
1. Extrait du site de la BRI : www.bis.org
2. Il est initialement composé de 9 pays européens et de trois pays non-européens : Allemagne, Belgique,
Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse.