EuroLand Finance Expert en Valeurs Moyennes Note sectorielle : Internet Internet Comment jouer la consolidation du secteur ? Mercredi 30 Mai 2007 Analyste : Nicolas du Rivau Tél : 01.44.70.20.70 [email protected] Transactions : Internet Acquéreur-Cible : Prix (date) Ebay-shopping.com : 620 M$ (déc-2006) Lagardère-newsweb : 75 M€ (déc-2006) Publicis-Digitas : 1 300 M$ (déc-2006) AOL-TradeDoubler : 695 M€ (Jan-2007) NextRadio-GroupeTests : nc (fév-2007) PriceMinister-Mixad : nc (mars-2007) Google-DoubleClick : 3 100 M$ (avril2007) LeFigaro-BazarChic : nc* (fév-2007) Actualité L’année 2007 devait être l’année de la consolidation du secteur Internet. Le premier semestre n’est pas terminé et déjà 2007 bat tous les records. Les principaux acteurs de la communication et du secteur Internet se livrent à une course effrénée et sans limite pour devenir leader de son métier. Tous les records de transactions ont été battus mais cette fois, contrairement aux années 1999-2000, les sociétés sont rentables et portées par la forte croissance mondiale des investissements publicitaires on-line. Ces transactions records ont fait la fortune de beaucoup d’actionnaires et devraient continuer à faire des heureux dans les prochains mois. Pour le moment, ce sont les plus grands groupes internationaux et américains qui ont été les proies des géants Google, Microsoft, Publicis et autres consorts. Dans les prochains mois, nous pensons que ce seront les acteurs nationaux et/ou européens qui devraient rentrer dans le jeu. Néanmoins, tout le secteur Internet n’est pas opéable pour le moment. Ainsi, nous avons identifié les sociétés qui pourraient, selon nous, être les prochaines cibles. • Les régies et agences de marketing on-line surfent sur la forte croissance des investissements publicitaires. Les acquéreurs potentiels : 1/ Les groupes de communication traditionnelle : A l’image de Publicis qui, jusqu’à l’acquisition du groupe américain Digitas Inc (CA 2006 : 300 M$) au mois de décembre 2006, avait laissé de côté l’activité de marketing interactif, l’ensemble des grands groupes de communication traditionnelle (ex : Havas et Omnicom group), ne peuvent plus rester à l’écart du marché de la publicité on-line. La publicité on-line est pour eux un relais de croissance organique et un moyen de garder leurs principaux clients qui désormais veulent communiquer sur l’ensemble des médias. En conséquence, nous pensons que le rachat de 24/7 Real Media (CA 2006 : 200 M$) par WPP au mois de mai 2007 et la transaction Publicis-Digitas Inc ne sont que le début d’une vague d’acquisitions dans le secteur. *(20% du capital) Lagardère-Jumpstar : 84 M$ (avril-2007) Yahoo-Right Media : 680 M$* (avril 2007) (80% du capital) PriceMinister-A vendre à louer : nc (mai2007) WPP-24/7 Real Media : 680 M$ (mai-2007) Microsoft-Aquantive : 6 000 M$ (mai-2007) Axel Springer-Zanox : 215 M€ (mai-2007) 2/ Les grands groupes de media global : Lagardère avait du temps des médias off-line acquis la régie publicitaire Interdeco pour l’ensemble de ses médias. Désormais, la priorité du groupe est au développement de ses activités nouveaux médias. Dans cette optique, le groupe a racheté l’éditeur de sites Internet Newsweb (CA 2006 : 9 M€) au mois de décembre 2006 et développé son activité d’édition de sites Internet en interne. Néanmoins, Lagardère ne pouvait laisser sa régie Interdeco sans outil Internet et se laisser soustraire les taux de régie des revenus de ses sites Internetpar ses propres concurrents. Ainsi avec l’acquisition de l’américain Jumpstar AM, Lagardère a initié le développement de son activité de régie on-line et devrait continuer dans ce sens avec de nouvelles acquisitions de régie on-line en Europe. A l’instar du groupe Lagardère, nous pensons que l’ensemble des grands groupes de média global (ex : Bolloré en France et Murdoch à l’étranger) ne pourront pas rester en marge des activités de marketing interactif s’ils veulent rester dans la course. EuroLand Finance Bolloré, Ebay, Lagardère, LVMH, Murdoch, les prochains méga-acquéreurs ? ValueClick résistera-t-il aux assauts des majors ? Sociétés de publicité et du marketing on-line : Prime de rachat > 20% 3/ Les majors Internet : Si la concurrence que se livrent les grands groupes de publicité traditionnelle et les grands groupes de média global sur le marché de la publicité en ligne s’apparente à un de match de boxe française, la concurrence entre les majors de l’Internet (Google, Microsoft et Yahoo!) semble prendre l’aspect d’un véritable « Ultimate Fighting ». Ces majors ont des niveaux de trésorerie dignes des plus grandes réussites industrielles mondiales et comptent continuer à profiter de l’avènement d’Internet et de la forte croissance des Investissements publicitaires. Google a ainsi ouvert les hostilités au mois d’avril 2007 avec le rachat historique (plus grosse acquisition jamais réalisée par Google auparavant) de l’américain DoubleClick (CA 2006 : ) pour un montant de 3,1 Md$. Avec DoubleClick, Google poursuit ainsi sa stratégie opportuniste « build-up » à tout prix et devient l’un des leaders du marketing on-line. DoubleClick propose un ensemble de services sur le web (SEM, SOE, Ad serveur... ) et detient le réseau mondial le plus important de sites affiliés. Dans les jours qui suivirent, les rumeurs de riposte apparaissaient, sachant que Microsoft et Yahoo étaient également intéréssés par DoubleClick, mais n’étaient pas près à payer ce prix (9,4x le CA 2007e). Un mois après, Microsoft comprend qu’il n’a plus le choix et acquiert le groupe Aquantive (CA 2006 : 450 M$) pour 6,0 Md$, soit 11x le CA 2007e, la transaction est historique dans le secteur. Cette transaction s’inscrit quelques temps après que Yahoo ait racheté les 80% restant du capital de la plateforme publicitaire Right Media. Nous pensons que ses mégaacquisitions ne seront pas les dernières et que d’autres majors de l’internet (ex : Ebay) pourraient s’inviter dans cette course sans limite. Les cibles : Le secteur du marketing interactif et des régies publicitaires est atomisé. Il existe en effet une multitude de sociétés nationales et/ou de taille européenne. Celles-ci pourraient, selon nous, fusionner entre elles et/ou être les principales cibles des groupes internationaux du marketing on-line qui voudraient s’implanter dans un pays. En France, nous identifions plusieurs cibles cotées : Hi média, Adverline, Netbooster, Business Interactif ou encore Weborama. A l’étranger, dans les groupes de publicité et de marketing spécialisés sur le online qui comptent, il ne reste plus qu'un seul indépendant : ValueClick. Pour combien de temps encore ? Les rumeurs : les principales rumeurs en France se tournent vers Business Interactif dont le cours a subitement grimpé au delà de 9,00 €, soit une progression de plus de 60% par rapport au premier janvier 2007. Le management a également confirmé avoir mandaté la banque Rothschild en vue d’un partenariat « industriel » ou financier. • Les sites de contenus, la course à l’audience qualifiée. Les acquéreurs potentiels : Les sites de contenu dont l’audience est qualifiée et donc plus chère (ex : Auféminin.com) et/ou les sites communautaires qui génèrent énormément de trafic (Ex : Facebook.com) sont, selon nous, des proies éventuelles de nombreux groupes. En effet, selon la thématique et l’audience de ces médias, les groupes acquéreurs pourraient très bien être des éditeurs de sites Internet, des groupes de média global comme des industriels du secteur approprié au site. Les fondateurs de Youtube ont ainsi cédé leur site de per to per de vidéos au major Google pour 1,6 Md$ en 2006, et le groupe de media News corps a racheté Myspace pour 580 M$ en 2005. Il est donc difficile de faire ressortir un ou plusieurs acquéreurs potentiels, néanmoins notons qu’en France, le groupe Lagardère affiche clairement sa volonté de développer son activité publishing on-line. 2 EuroLand Finance Sites de contenu et sites communautaires : des primes de rachat < à 20% Sociétés citées 24/7 Real Media Adenclassifieds Adverline Allociné AOL Aquantive Les cibles : Nous continuons de penser que Facebook.com devrait trouver un acquéreur dans les mois à venir (pour rappel Yahoo s’était déjà intéressé au dossier en 2006). Concernant les sites éditoriaux, nous pensons que les thématiques sport (ex : Sporever.fr), voyage (ex : EasyVoyage.com), féminin (ex : Auféminin.com), médecine (Medcost.com) et rencontre (ex : Meetic.com) sont très porteuses et devraient donc susciter l’intérêt de beaucoup d’investisseurs et/ou industriels dans les mois à venir. Les rumeurs : Les principales rumeurs en France se tournent vers les portails Auféminin.com et Easyflirt.com qui intéresseraient le groupe Lagardère. Une autre rumeur concernerait le portail de cinéma Allociné.fr qui intéresse le groupe M6 depuis quelques mois déjà. A l’étranger, la maison mère d’Expédia, IAC, s’intéresserait à FaceBook et Yahoo à Bebo. Aufeminin Bazarchic Bebo Bolloré Business Interactif Digitas Inc DoubleClick Easyflirt EasyVoyage Ebay Explorimo Facebook Figaro Google Havas Hi Média Interdeco Jumpstar AM Lagardere Leguide LVMH Medcost Meetic Microsoft Murdoch Myspace Netbooster Newscorp Newsweb Omnicom Pricerminister Publicis Right Media Rueducommerce.com Shopping.com Sporever Tradedoubler Value-click Venteprivée Weborama WPP Yahoo Youtube • Le e-commerce et les sites d’annonces. Les acquéreurs potentiels : La consolidation du secteur Internet concerne également les sites d’annonces et les sites de e-commerce. A l’instar de Shopping.com qui est tombé dans l’escarcelle du géant Ebay pour un montant de 680 M$ au mois de décembre 2006, les sites de guide shopping (comparateurs de prix) et les sites de ventes évènementielles (prise de participation du Figaro dans BazarChic au mois de février 2007) font figures de proies. En effet, ces sites sont devenus par leur notoriété de véritables médias et/ou outils de markerting incontournables pour les marques. Ces sites bénéficient en conséquence de la forte croissance des investissements de marketing on-line des marques, ce qui leur permet d’afficher pour la plupart des niveaux de rentabilité élevés. Ainsi, ces sites intéressent beaucoup d’acteurs de l’Internet et des industriels voulant mettre un pied dans le secteur. Par contre, les sites d’annonces tels que Avendrealouer.fr (racheté par PriceMinister), Explorimo (groupe AdenClassifieds) et le site de ecommerce (ex : Rueducommerce.com), ayant encore du mal à trouver des business model très rentables, intéressent principalement leurs concurrents et/ou homologues. Les cibles : Concernant les guides shopping (comparateur de prix) il n’existe plus qu’un acteur indépendant coté, LeGuide.com, qui compte tenu de sa forte rentabilité et de son positionnent international devrait susciter de nombreuses convoitises. Les sites de ventes évènementielles sont nombreux, mais seuls 3 à 4 sites ont un niveau d’activité significatif, avec comme leader incontestable Venteprivée.com. Les rumeurs : Venteprivée.com qui réalise un chiffre d’affaires d’environ 300 M€ a été approché par plusieurs industriels, dont le groupe LVMH qui n’aurait toujours pas dit non. La valorisation du site Venteprivée.com pourrait atteindre 1,0 Md€. Recommandations Aujourd’hui, l’ensemble des sociétés du secteur Internet ne suscitent pas le même intérêt selon leur domaine d’activité. Au vu des primes de rachat offertes lors des dernières transactions, les sociétés évoluant sur le secteur de la publicité et du marketing on-line se payent plus cher que les portails de contenu et que les sites d’annonces ou de e-commerce. Ainsi, nous préconisons pour les investisseurs qui veulent jouer la consolidation du secteur d’orienter d’avantage leur investissement vers les sociétés de la publicité et du markerting on3 line. EuroLand Finance Disclaimer La présente étude est diffusée à titre purement informatif et ne constitue en aucune façon un document de sollicitation en vue de l'achat ou de la vente des instruments financiers émis par la société objet de l'étude. Cette étude a été réalisée par et contient l'opinion qu'EuroLand Finance s'est forgée sur le fondement d'information provenant de sources présumées fiables par EuroLand Finance, sans toutefois que cette dernière garantisse de quelque façon que ce soit l'exactitude, la pertinence ou l'exhaustivité de ces informations et sans que sa responsabilité, ni celle de ses dirigeants et collaborateurs, puisse être engagée en aucune manière à ce titre. Il est important de noter qu'EuroLand Finance conduit ses analyses en toute indépendance, guidée par le souci d'identifier les atouts, les faiblesses et le degré de risque propre à chacune des sociétés étudiées. Toutes les opinions, projections et/ou estimations éventuellement contenues dans cette étude reflètent le jugement d'EuroLand Finance à la date à laquelle elle est publiée, et peuvent faire l'objet de modifications par la suite sans préavis, ni notification. EuroLand Finance attire l'attention du lecteur sur le fait que dans le respect de la réglementation en vigueur, il peut arriver que ses dirigeants ou salariés possèdent à titre personnel des valeurs mobilières ou des instruments financiers susceptibles de donner accès aux valeurs mobilières émises par la société objet de la présente étude, sans que ce fait soit de nature à remettre en cause l'indépendance d'EuroLand Finance dans le cadre de l'établissement de cette étude. Tout investisseur doit se faire son propre jugement quant à la pertinence d'un investissement dans une quelconque valeur mobilière émise par la société mentionnée dans la présente étude, en tenant compte des mérites et des risques qui y sont associés, de sa propre stratégie d'investissement et de sa situation légale, fiscale et financière. Les performances passées et données historiques ne constituent en aucun cas une garantie du futur. Du fait de la présente publication, ni EuroLand Finance, ni aucun de ses dirigeants ou collaborateurs ne peuvent être tenus responsables d'une quelconque décision d'investissement. Aucune partie de la présente étude ne peut être reproduite ou diffusée de quelque façon que ce soit sans l'accord d'EuroLand Finance. Ce document ne peut être distribué au Royaume-Uni qu’aux seules personnes autorisées ou exemptées au sens du UK Financial Services Act 186 ou aux personnes du type décrit à l’article 11(3) du Financial services Act. La transmission, l’envoi ou la distribution de ce document sont interdits aux Etats-Unis ou à un quelconque ressortissant des Etats-Unis d’Amérique (au sens de la règle « S » du U.S. Securities Act de 1993). 4