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L'investissement de défense comme levier de croissance
SPEED CON FERENCE
l’investissement de défense, plutôt comme
facteur de croissance d’un point de vue
macro-économique, John Maynard Keynes
a reconnu que l’investissement de défense
était de la dépense publique, dont l’intérêt
surtout en période de crise économique,
est de permettre des investissements qui,
sinon, ne seraient pas entrepris, parce
que considérés comme non suffisamment
rentables du fait que l’efficacité marginale
du capital est inférieure au rendement d’un
placement, par exemple sur les marchés
financiers ou à la banque. Les théories
plus libérales, néoclassiques, tendent à
montrer des effets, de plus long terme,
plutôt positifs. On constate que les grandes
innovations majeures mises au point par
le secteur militaire l’ont été en période de
guerre (aéronautique, nucléaire, électricité,
Internet…).
S’agissant des États-Unis, pour certains
experts les dépenses militaires et les
crédits colossaux accordés à la recherche
et développement (R&D) militaire, sont l’une
des clefs de la croissance économique
américaine et de son positionnement
actuellement sur les technologies les plus
en pointe, la supériorité américaine dans
un très grand nombre de technologies
qui sont les technologies clefs de
l’économie contemporaine. Pour sa part,
le Prix Nobel d’économie Joseph Eugène
Stiglitz considère aujourd’hui que l’effet
de relance est très limité aux États-Unis,
étant donné que les dépenses des guerres
d’Irak et d’Afghanistan sont faites en
grande partie hors du territoire américain
et font, finalement, peu travailler les firmes
américaines.
En France, le ministère de la Défense
constitue le premier investisseur public.
Les dépenses publiques de l’État sont à
80 % liées au ministère de la Défense. Sur
le court terme, joue un effet antikeynésien,
avec l’idée que le supplément de dépenses
d’équipement est néfaste pour la crois-
sance, alors que sur le long terme, il va
améliorer la productivité du secteur privé.
A priori, l’investissement de défense – les
dépenses de R&D – va plutôt améliorer la
productivité du secteur privé. En France, il y
a un effet légèrement positif des dépenses
de défense sur la croissance. Les dé-
penses d’équipement n’ont pas d’influence
néfaste, n’évincent pas l’investissement
privé. S’il y a un effet positif des dépenses
militaires, il se cale sur l’effet des dépenses
d’équipement. A contrario, les dépenses
hors équipement, relevant du titre III, n’ont
pas d’influence sur la croissance et ont
un effet négatif d’éviction sur l’investisse-
ment privé. Pourtant, a priori, les gains de
croissance à attendre du titre V sont plutôt
faibles.
Selon l’Institut national de la statistique
et des études économiques (Insee), l’effet
multiplicateur sur le PIB d’un investissement
public générique est légèrement supérieur
à l’unité, compris entre 1,1 et 1,3, sans
fuite par l’épargne contrairement à une
mesure de baisse d’impôts. Aujourd’hui,