pratique Complications pulmonaires postopératoires : comment anticiper et prévenir le risque ? Moins bien étudiées que les complications cardiaques, les com­ plications pulmonaires postopératoires sont parmi les plus fré­ quentes et les plus sérieuses lors de chirurgies majeures. Une étroite collaboration entre le médecin traitant et les différents spécialistes est primordiale pour anticiper la survenue de ces complications. Un bilan préopératoire centré essentiellement sur des éléments cliniques et le choix des techniques chirur­ gicales et anesthésiques sont les éléments clés pour mieux maîtriser ces risques. En postopératoire, les techniques d’expan­ sion pulmonaire permettent de minimiser le taux et la gravité des complications respiratoires. Rev Med Suisse 2011 ; 7 : 2214-9 A. B. Younossian D. Adler P.-O. Bridevaux O. Kherad Postoperative pulmonary complications : how to anticipate and prevent the risk ? Although less studied than cardiac complica­ tions, postoperative pulmonary complications are frequent and serious after major surgery. A close team working between primary care physician, surgeon, anesthesiologist, lung and heart physicians is essential to prevent and reduce postoperative pulmonary complica­ tions. Preoperative evaluation focused on cli­ nical data and choice of surgical and anaesthe­ tic adapted techniques are the key elements for a better control of these risks. Postopera­ tive lung expansion techniques can minimize rate and severity of respiratory complications. introduction Le risque opératoire est caractérisé par la survenue de poten­ tielles complications durant et après l’opération qui mettent en jeu le succès de l’intervention, la durée du séjour hospitalier après chirurgie et le pronostic vital du patient. Le bilan pré­ opératoire permet d’identifier les patients à risque, de prévenir les complications et de maîtriser au mieux le risque opératoire. Les complications pulmonaires postopératoires (CPPO) sont parmi les plus fréquentes et les plus sérieuses lors de chirurgies majeures. Elles sont à l’origine des séjours hospitaliers moyens les plus longs, en comparaison aux autres types de complications et sont de loin les plus coûteuses. Or, le bilan préopératoire se concentre essentiellement sur le risque de complications cardiaques, sous-esti­ mant souvent le risque de complications pulmonaires. Cet article vise à définir les facteurs de risque de survenue de CPPO en chirur­ gie générale et à déterminer les moyens à disposition pour estimer et anticiper ces risques. L’évaluation du risque opératoire lors de chirurgie thoracique, en particu­lier oncologique, répond à une stratégie spécifique et ne sera pas traitée dans cette revue. complications pulmonaires postopératoires (cppo) Définition La définition des CPPO reste à ce jour très hétérogène dans la littérature. Peder­ sen et coll. ont proposé la définition la plus adaptée, incluant toute anomalie pulmonaire produisant une maladie ou dysfonction pulmonaire identifiable, né­ cessitant une intervention médicale, cliniquement significative et influençant ­défavorablement l’évolution clinique d’un patient : cette définition englobe les atélectasies, infections pulmonaires, insuffisance respiratoire, la nécessité d’une ven­tilation mécanique prolongée, l’exacerbation d’une pneumopathie sous-jacente et le bronchospasme.1 Epidémiologie Les CPPO sont aussi fréquentes que les complications cardiovasculaires. Dans la littérature, leur incidence se situe entre 2 et 70% et cette grande variabilité est liée aux différences de définitions utilisées ainsi qu’à l’hétérogénéité des patients 2214 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 16 novembre 2011 06_11_36028.indd 1 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 16 novembre 2011 0 10.11.11 08:43 Tableau 1. Facteurs de risque pour les complications pulmonaires postopératoires Tableau 2. Classification ASA Physical status classification system Facteurs liés au patient Score Facteurs liés à la procédure Niveau d’évidence bon Classés par degré d’évidence décroissant •Age avancé •Classe ASA M 2 •Insuffisance cardiaque congestive •Albuminémie l 35 g/l •Dépendance fonctionnelle •BPCO • Syndrome d’apnées obstructives du sommeil •Chirurgie réparatrice de l’aorte •Chirurgie thoracique •Chirurgie abdominale •Neurochirurgie •Procédure chirurgicale prolongée •Chirurgie de la tête et du cou •Chirurgie en urgence •Chirurgie vasculaire •Anesthésie générale Niveau d’évidence acceptable Classés par degré d’évidence décroissant • Perte de poids • Etat confusionnel peropératoire • Tabac • Alcool • Radiographie thoracique anormale •Transfusions péri-opératoires Facteurs de risque nouvellement identifiés * • La chirurgie à «haute complexité» • Le sepsis préopératoire • L’ascite • Une natrémie supérieure à 145 mmol/l Données adaptées de la revue systématique par Lawrence et coll. à l’origine des guidelines 2006 de l’American college of physicians. (* Tiré d’un score de risque établi par Johnson RG et coll.14). inclus et des interventions étudiées.2 Lawrence et coll. ont démontré un taux de complications pulmonaires après chi­ rurgie abdominale de 9,6% contre 5,7% pour les complica­ tions cardiaques avec une mortalité identique. La durée du séjour hospitalier était prolongée d’environ deux semaines lors de complications pulmonaires et environ un tiers des patients présentant une complication respiratoire avait une complication cardiaque concomitante.3 Facteurs de risque de complications pulmonaires postopératoires 2 Patient avec anomalie systémique modérée 3 Patient avec anomalie systémique sévère 4 Patient avec anomalie systémique sévère représentant une menace vitale constante 5 Patient moribond dont la survie est improbable sans l’intervention 6 Patient déclaré en état de mort cérébrale dont on prélève les organes pour greffe considération la dépendance fonctionnelle qui est égale­ ment un facteur prédictif important de complication pul­ monaire postopératoire.2 Pathologies obstructives du poumon La BPCO et l’asthme sont certainement les facteurs de risque les plus fréquemment rencontrés lors de chirurgie. Toutefois, contrairement aux idées reçues, le risque de CPPO chez ces patients reste modeste quand la maladie est bien contrôlée.2 Tabagisme L’impact du tabagisme sur la survenue de CPPO est plus controversé. Warner et coll. ont montré un risque diminué de complications pulmonaires si les patients arrêtaient de fumer au moins huit semaines avant l’intervention (14,5% vs 33%).4 Barrera et coll. n’ont toutefois pas confirmé l’im­ portance de cet intervalle de huit semaines. Leur étude montre effectivement un risque diminué pour les non-fu­ meurs comparés aux fumeurs (3% vs 11% de pneumonies postopératoires), mais indépendamment du moment de l’arrêt du tabac.5 Syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) risques liés au patient Age Obésité Les CPPO sont plus fréquentes chez les patients âgés. En effet, le risque devient significatif à partir de 60 ans et croît avec les années. Ainsi, les patients âgés, même en bonne santé, présentent un risque augmenté de CPPO, ce qui n’a pas été démontré pour les complications cardiaques. L’obésité, associée à une diminution des volumes pul­ monaires, pourrait être intuitivement un facteur de risque de CPPO. Paradoxalement, des études bien conduites ont permis de confirmer que l’obésité n’augmente pas le risque CPPO.2 De même, aucune étude n’a montré à ce jour de risque augmenté de CPPO lors de pathologie pulmonaire restrictive. Comorbidités Les comorbidités participent au risque de CPPO.2 Le score de comorbidité ASA (American society of anesthesio­ logists) permet de classer les patients dans des catégories de risque (tableau 2). Ce score ne prend toutefois pas en Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 16 novembre 2011 06_11_36028.indd 2 Patient sain, en bonne santé Le rôle du SAOS dans la survenue de complications pul­ monaires a récemment été souligné.6 L’association d’un ronflement, d’un surpoids pondéral et d’une somnolence diurne justifie l’exploration d’un SAOS et sa prise en charge avant une chirurgie élective. Les données à notre disposi­ tion ne permettent toutefois pas de retenir l’indication à un screening systématique de SAOS lors de chirurgie majeure non cardiaque, à l’exception d’une chirurgie bariatrique. Les facteurs de risque de CPPO peuvent être scindés en deux groupes : ceux liés au patient et ceux liés à la procé­ dure (anesthésique et chirurgicale). Le tableau 1 résume ces facteurs de risque. 2216 1 Hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) L’HTAP symptomatique a également été identifiée comme facteur de risque sur la base de deux publications récentes, Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 16 novembre 2011 0 10.11.11 08:43 estimant l’impact sur la morbidité et la mortalité lors de chi­ rurgies majeures non cardiaques. L’insuffisance respiratoire a été observée chez plus d’un quart des patients, avec éga­ lement un taux plus élevé d’insuffisance cardiaque et de mortalité hospitalière.7 Ces études ne permettent cepen­ dant pas de recommander un dépistage systématique de l’HTAP, mais soulignent l’importance de reconnaître une HTAP symptomatique comme facteur de risque de CPPO. risques liés à la procédure Chirurgie Le site chirurgical a été démontré comme étant le plus important de tous les facteurs de risque identifiés. En ef­ fet, plus l’incision se rapproche du diaphragme, plus ce ris­ que est important (tableau 1). Une laparotomie verticale semble par ailleurs amener plus de complications pulmo­ naires qu’une laparotomie transverse.8 En chirurgie baria­ trique, la technique laparoscopique réduit de moitié le risque de complications pulmonaires. Anamnèse détaillée et examen physique à la recherche de facteurs de risque liés à la procédure ou au patient Lobectomie ou pneumonectomie dans le cadre d’un cancer pulmonaire Identification de facteurs de risque liés au patient (dyspnée inexpliquée ou intolérance à l’effort, âge, BPCO, asthme, tabagisme actif, ASA L 2, insuffisance cardiaque, SAOS, HTAP, examen clinique anormal) ou à la procédure (chirurgie abdominale haute, chirurgie aortique, chirurgie complexe, chirurgie urgente, chirurgie de L 3 heures) Bilan préopératoire selon ERS/ESTS clinical guidelines for evaluating fitness for radical treatment in patients with lung cancer Autres facteurs de risque Les autres facteurs de risque identifiés liés à la procé­ dure sont la chirurgie d’urgence, les transfusions multiples et la durée de l’intervention. Une intervention durant plus de trois heures est en effet associée à un risque significatif de CPPO.2 bilan pneumologie préopératoire (figure 1) Eléments cliniques Une anamnèse complète et un examen clinique sont les outils les plus importants et performants pour évaluer le risque préopératoire.9 Il faut donc rechercher attentivement des symptômes et/ou signes cliniques d’affections respira­ toires tels qu’une intolérance à l’effort, une dyspnée, une toux, une diminution du murmure vésiculaire, des sibilan­ ces, des râles ou un expirum prolongé. Spirométrie Le rôle de la spirométrie systématique reste indéterminé et son utilité de routine est controversée lors de chirurgie sans résection pulmonaire. La spirométrie ne semble pas ajouter de précision à l’évalution du risque si les éléments cliniques tirés de l’anamnèse et du status sont correcte­ ment pris en compte.8 Elle reste cependant indiquée dans le processus diagnostique d’une dyspnée ou d’une intolé­ 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 16 novembre 2011 06_11_36028.indd 3 Pas d’examens complémentaires dans le cadre du bilan pulmonaire préopératoire •Radiographie du thorax •Fonctions pulmonaires w gaz du sang Tests normaux : Procéder à la chirurgie et discussion des stratégies postopératoires pour diminuer le risque Anesthésie L’anesthésie peut affecter les poumons et les échanges gazeux par de nombreux mécanismes. Les facteurs les mieux identifiés sont l’intubation orotrachéale, les agents anesthé­ siques volatiles et le choix de la technique anesthési­que ainsi que l’analgésie peropératoire. Le type d’anesthé­sie, selon qu’elle est locale, locorégionale (de type rachi­anes­ thésie ou péridurale) ou générale aura un impact croissant sur la fonction respiratoire. L’utilisation de bloqueurs neuro­ musculaires de longue durée d’action ou d’opiacés aura également des conséquences délétères sur la mécanique ventilatoire. Absence de facteurs de risque identifiés Tests anormaux ou facteurs de risque multiples : •Indication chirurgicale ? •Anesthésie péridurale ou bloc régional ? •Stratégies postopéra­ toires pour diminuer le risque Figure 1. Bilan pneumologique préopératoire pour anticiper les complications pulmonaires postopératoires rance à l’effort d’origine indéterminée. Une spirométrie anor­ male, isolée du contexte clinique, ne devrait toutefois pas contre-indiquer une chirurgie. Par ailleurs, les fonctions pulmonaires sont utiles dans l’optimalisation du traitement des patients BPCO ou asthmatiques avant chirurgie (médi­ caments et réhabilitation pulmonaire). Gazométrie En préopératoire, la mesure de routine des gaz du sang ne s’est pas avérée meilleure que l’évaluation clinique pour prédire le risque d’hypercapnie qui est potentiellement un facteur de risque de complications postopératoires. L’hypoxémie (PaO2 l 9,33 kPa) est considérée comme un facteur de risque indépendant selon une seule étude ré­ trospective portant sur 480 patients ayant subi une chirur­ gie abdominale élective.10 Les gaz du sang ne font toute­ fois pas partie d’un bilan préopératoire de routine et leur indication se discute au cas par cas. Radiographie de thorax La radiographie de thorax a pour but de détecter une pathologie cardiopulmonaire cliniquement silencieuse, qui pourrait modifier la technique anesthésique ou chirurgi­ cale, voire influencer l’estimation du risque de CPPO. Par conséquent, la radiographie de thorax est uniquement re­ commandée avant une chirurgie abdominale, thoracique Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 16 novembre 2011 2217 10.11.11 08:43 Tableau 3. Stratégies pour réduire le risque de complications pulmonaires postopératoires (Adapté de réf. 7). Evidence bonne • Modalités postopératoires d’expansion pulmonaire • Analgésie postopératoire par péridurale Evidence faible • Pose sélective d’une sonde naso-gastrique en postopératoire • Utilisation de curares de courte durée d’action • Chirurgie bariatrique laparoscopique vs ouverte Controversé • Arrêt préopératoire du tabac Prometteur • Entraînement préopératoire des muscles inspiratoires ou aortique, chez les patients de plus de 50 ans ou avec antécédents de maladie cardiovasculaire.11 stratégies pour réduire le risque (tableau 3) Stratégie préopératoire Face à une BPCO ou un asthme décompensé, une chi­ rurgie élective n’est pas raisonnable et le patient devrait être réadressé à son médecin traitant pour optimisation du traitement. Le tabagisme devrait par ailleurs être systéma­ tiquement dépisté et l’intervention chirurgicale doit être considérée comme une opportunité pour convaincre les patients d’arrêter de fumer. Par ailleurs, l’entraînement préopératoire des muscles inspiratoires s’avère utile selon une étude randomisée sur 279 patients opérés d’un pontage aorto-coronarien, démon­ trant une diminution significative des CPPO avec au moins deux semaines d’entraînement avant la chirurgie.12 La pression positive continue est particulièrement utile pour diminuer les risques d’atélectasie et de pneumonie chez les patients peu collaborants et incapables d’effec­ tuer des manœuvres respiratoires.13 L’utilisation d’une sonde nasogastrique de routine peut augmenter le risque de broncho-aspiration et devrait être réservée aux patients souffrant de distension abdominale symptomatique. conclusion A l’instar des complications cardiovasculaires postopé­ ratoires, les complications pulmonaires sont à l’origine d’une morbidité et d’une mortalité non négligeables. Des don­ nées récentes ont permis de mieux identifier les facteurs de risque à l’origine de ces complications ainsi que les stratégies à notre disposition pour limiter ces risques. Le médecin de premier recours est amené à identifier au mieux les patients à risque de CPPO et doit pouvoir adapter le ­bilan préopératoire en fonction de sa suspicion clinique. Ainsi, en collaboration avec les spécialistes concernés – le pneumologue, l’anesthésiste et le chirurgien –, il pourra élaborer les stratégies adaptées à son patient afin de dimi­ nuer au maximum ce risque de CPPO. Implications pratiques > Les complications pulmonaires postopératoires sont fréquen­ tes et grevées d’une morbidité importante > La majorité des facteurs de risque sont facilement identifia­ bles par un interrogatoire et un examen clinique > Des investigations complémentaires ne se justifient qu’en cas de signe d’appel clinique Stratégie peropératoire Les facteurs de risque liés à la procédure semblent jouer un rôle plus important que ceux liés au patient pour pré­ dire le risque de CPPO, contrairement aux complications cardiaques. Leur reconnaissance permet de planifier les soins peropératoires en adaptant au mieux l’intervention chirurgicale et la technique d’anesthésie. Une procédure laparoscopique doit en effet être privilégiée lors d’inter­ ventions abdominales, en particulier lors de chirurgies ba­ riatriques. La péridurale thoracique s’est avérée efficace pour diminuer significativement le risque de CPPO lors de chirurgie cardiovasculaire et abdominale. Stratégies postopératoires Les différentes techniques d’expansion pulmonaire post­ opératoires (spirométrie incitative, exercices de respiration profonde, pression positive intermittente et pression positi­ ve continue) sont les seules approches bien documentées. > Des stratégies pré-, per- et postopératoires sont à disposi- tion des différents spécialistes impliqués pour réduire le risque de la survenue de complications pulmonaires postopératoires Adresses Dr Alain Bigin Younossian Service de pneumologie Dr Omar Kherad Service de médecine interne Hôpital de la Tour, 1217 Meyrin [email protected] [email protected] Drs Dan Adler et Pierre-Olivier Bridevaux Service de pneumologie Département des spécialités médicales HUG, 1211 Genève 14 [email protected] [email protected] Bibliographie 1 Pedersen T, Eliasen K, Henriksen E. A prospective study of risk factors and cardiopulmonary complications associated with anaesthesia and surgery : Risk indicators of cardiopulmonary morbidity. Acta Anaesthe- 2218 siol Scand 1990;34:144-55. 2 ** Smetana GW, Lawrence VA, Cornell JE. Preoperative pulmonary risk stratification for noncardiothoracic surgery : Systematic review for the American Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 16 novembre 2011 06_11_36028.indd 4 college of physicians. Ann Intern Med 2006;144:58195. 3 ** Lawrence VA, Hilsenbeck SG, Mulrow CD, et al. Incidence and hospital stay for cardiac and pulmo- Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 16 novembre 2011 0 10.11.11 08:43 nary complications after abdominal surgery. J Gen Intern Med 1995;10:671-8. 4 Warner MA, Offord KP, Warner ME, et al. Role of preoperative cessation of smoking and other factors in postoperative pulmonary complications : A blinded pros­ pective study of coronary artery bypass patients. Mayo Clin Proc 1989;64:609-16. 5 Barrera R, Shi W, Amar D, et al. Smoking and timing of cessation : Impact on pulmonary complications after thoracotomy. 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