Article de synthèse
RMC-2010 4
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C
e faible pourcentage est-il le reflet d’une méconnaissance de la pathologie, d’un
manque de spécificité des critères diagnostiques ou de la difficulté rencontrée par
les patients à exprimer ce qu’ils ressentent ?
Les études de prévalence réalisées en population générale englobent, sur base des critè-
res diagnostiques cliniques du SJSR , des patients avec une forme légère qui ne consul-
teraient pas forcément leur médecin traitant pour ce problème.
D’autre part, le SJSR est trop souvent ignoré par la médecine de première ligne, mal dif-
férencié d’autres pathologies douloureuses et bien souvent n’est pas reconnu comme
une entité médicale à part entière (symptômes englobés dans d’autres diagnostics clini-
ques). Il semble que 81 % des patients souffrant de SJSR ont parlé de leurs symptômes
à un médecin, hors, seulement 6,2 % furent correctement diagnostiqués.
Les patients souffrant du SJSR ont consulté durant au moins 2 ans avant que le diagnos-
tic ne soit posé.
U
ne étude réalisée dans une population âgée de 50 à 89 ans évaluant la sévérité du
SJSR sur base de l’échelle (IRLSSG rating scale) répartit les différentes expres-
sions de la maladie de la manière suivante : 33 % de forme légère, 44,6 % de forme mo-
dérée et 21,6 % de forme sévère.
Ces résultats sont en accord avec d’autres études de prévalence considérant que le
SJSR avec un retentissement négatif significatif sur la qualité de vie touche 3,4 % de la
population générale. Pour ces patients, une prise en charge médicamenteuse dopamai-
nergique efficace est indispensable.
En se basant sur une échelle d’évaluation de la qualité de vie (SF-36), il semble que la
réduction de qualité de vie est comparable dans le SJSR à celle rencontrée dans d’autres
maladies chroniques comme le diabète, la polyarthrite et la dépression.
S
i on se place maintenant dans un contexte clinique (consultation de premiers soins
ou consultation spécialisée de troubles affectifs et anxieux), la prévalence du SJSR
se situe entre 24 et 27 %.
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L’étude que nous avons menée dans une population de pa-
tients hospitalisés souffrant de pathologies psychiatriques montrait une prévalence com-
parable (25 %), c'est-à-dire 2,5 fois plus importante que dans la population générale.
Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer
cette différence de prévalence ?
O
n peut supposer que cette augmentation de prévalence dans un cadre hospitalier
est favorisée par la comorbidité de certaines maladies organiques ou psychiatri-
ques, par certains comportements pouvant les induire (tabagisme et consommation de
boissons alcoolisées > 3/j) ou par leur traitement.