Sujet de J.-M. Dura année 2015 (sur 10 points, temps: 1 heure) Répondez de façon précise et concise. Ecrivez de façon lisible. If it is easier for you, you may write in English. Question n°1 (sur 2 points): Dans le système nerveux ventral de la drosophile certains neurones traversent la ligne médiane une seule fois au niveau d’une commissure et continuent leur route de l’autre coté. En vous aidant du schéma suivant : Proposer un rôle pour la protéine ROBO et un phénotype mutant roboProposer un rôle pour a protéine COMM et un phénotype mutant commRéponse en 5-10 lignes maximum. Corrigé : ROBO est un récepteur membranaire. Pour les neurones ipsilatéraux, ROBO entre en contact avec SLIT, son ligand répulsif, et les axones ne traversent pas la ligne médiane. Pour les neurones contralatéraux, COMM empêche ROBO d’accéder au cône de croissance, en le séquestrant dans l’endosome, et les axones traversent. Une fois de l’autre coté, COMM n’est plus actif et ROBO empêche une nouvelle traversée. robo- : tous les neurones traversent (plusieurs passages). comm- : aucun neurone ne traversent (absence de commissure). Question n°2 (sur 2 points): Chez la drosophile, dans le système nerveux central embryonnaire, les axones des neurones commissuraux passent la ligne médiane soit par la commissure antérieure (AC) soit par la commissure postérieure (PC). La lignée eg-GAL4 associée à UAS-tau-lacZ marque des neurones des 2 types (en a sur la photo). Si le récepteur membranaire drl est exprimé, sous le contrôle UAS (+ UAS-drl en b sur la photo) alors tous les axones passent par AC. eg-GAL4/UAS-tau-lacZ eg-GAL4/UAS-tau-lacZ +UAS-drl En vous aidant de ces données expliquez le crible génétique qui a permis d’identifier le ligand WNT5 du récepteur DRL. Réponse en 5-10 lignes maximum. Corrigé : Pour identifier le gène correspondant au ligand de DRL des déficiences hétérozygotes (Df/+) correspondant au génome entier ont été criblées, une par une, pour la réversion du phénotype de surexpression de DRL. La diminution de 50% de la présence du ligand répusif dans l’une de ces déficiences entraine un passage par la PC (réversion) et a permis, à l’aide de déficiences plus petites puis de mutations des quelques gènes candidats d’isoler WNT5, le ligand répulsif de DRL. Question n°3 (sur 1 point): Donnez un titre à ce schéma (35 mots maximum) Corrigé : Les Wnts guident les axones le long de la moelle épinière des vertébrés à l’aide d’un signal répulsif transmis par les récepteurs Ryk Question n°4 (sur 2 points): On exprime (A’ : troisième stade larvaire et B’ : adulte) le gène humain codant la protéine APP (Amyloid Precursor Protein impliqué dans la maladie d’Alzheimer) ou son homologue drosophile (APPL en A’’ : troisième stade larvaire et B’’: adulte) dans certains neurones du cerveau de drosophile à l’aide d’une lignée GAL4 particulière. Les contrôles UAS-GFP seul sont en A : troisième stade larvaire et B: adulte. C, C’ et C’’ sont des agrandissements de B, B’ et B’’ respectivement. Que concluez-vous ? Réponse en 5-10 lignes maximum. Corrigé : Interprétation A A’ et A’’ : les protéines APP et APPL n’ont pas d’effet majeurs au cours du développement. Interprétation B B’ et B’’ : les protéines APP et APPL stimulent la pousse des axones chez l’adulte. Conclusion 1 : la surexpression des protéines APP et APPL a un rôle une fois le stade adulte atteint, pas avant. Conclusion 2 : il y a une conservation fonctionnelle entre APP (humain) et APPL (drosophile). Question n°5 (sur 3 points): On dispose d’un allèle nul (Appl-) du gène drosophile Appl. Les individus Appl- /Appl- (que l’on appelle Appl-/- par souci de simplicité) sont viables. On compare les corps pédonculés (CP) (« mushroom bodies ») des individus Appl+/- (E) à ceux des individus Appl-/- (F et G). D’autre part on fait des clones MARCM Appl-/- chez des individus Appl+/-. Interprétez le rôle de la protéine sauvage APPL dans le développement des corps pédonculés à partir des données chiffrées ci-dessous. Réponse en 10-20 lignes maximum. Corrigé : Les individus Appl+/-, 0% de « α loss » et 0% de « β loss », sont de phénotype sauvage donc la mutation est complètement récessive. Une dose sauvage de APPL (au lieu de deux) est suffisante pour un développement normal des CP. Les individus Appl-/- ont 14% de « α loss » et 12% de « β loss ». L’absence totale d’APPL conduit à un phénotype mutant faible mais significatif. Ceci implique que APPL est requis pour un développement complétement normal des CP. On fait des clones MARCM Appl-/- dans les CP des individus Appl+/-. Ces clones montrent 0% de « α loss » et 10% de « β loss ». Le phénotype 0% de « α loss » des clones Appl-/- est identique au 0% de « α loss » des clones contrôles (Appl+/+) et clairement différent des 14% de « α loss » vu chez les individus Appl-/-. Le phénotype « α loss » est donc nonautonome cellulaire. Le récepteur membranaire APPL n’est pas requis à l’intérieur des neurones αβ pour assurer un développement normal des axones α. Le phénotype 10% de « β loss » des clones Appl-/- est similaire au 12% de « β loss » vu chez les individus Appl-/- et clairement différent des 0% de « β loss » des clones contrôles. Le phénotype « β loss » est donc autonome cellulaire. Le récepteur membranaire APPL est requis à l’intérieur des neurones αβ pour assurer un développement normal des axones β.