INTRODUCTION
Les infections nosocomiales ont un impact énorme sur la santé
publique. L’étude de prévalence (Point Prevalence Survey) réa-
lisée en 2011 par l’European Centre for Disease Prevention and
Control (ECDC) a estimé que 7,2% des patients hospitalisés dans
les hôpitaux belges aigus contractent une infection hospitalière. Il
est sufsamment connu que l’hygiène des mains est la mesure la
plus importante visant à prévenir la transmission de micro-orga-
nismes entre patients, soignants et environnement hospitalier.
Après 3 campagnes nationales belges (EpiScoop 2010, n°2) , il
a été illustré l’importance de la répétition de ces campagnes an
de maintenir l’impact positif de celles-ci à court et à long terme, et
de parvenir à une modication permanente des comportements.
C’est pourquoi la quatrième campagne nationale a été organisée
en 2010 -2011 et, au même titre que les campagnes précédentes,
celle-ci visait à améliorer l’observance des règles d’hygiène des
mains et de l’utilisation de la solution hydro-alcoolique. Dans cet
article, nous présentons les résultats de cette campagne.
MÉTHODES
La campagne est organisée par un groupe de travail multidiscipli-
naire, composé de représentants de la Plate-forme fédérale pour
l’Hygiène Hospitalière, du BAPCOC (SPF), de la Belgian Infection
Control Society (BICS), de l’Institut Scientique de Santé Publi-
que (WIV-ISP), de l’Association Belge pour l’Hygiène Hospitalière
(ABHH) et du Nationaal Verbond van Katholieke Vlaamse Ver-
pleegkundigen en Vroedvrouwen (NVKVV). La campagne com-
bine des rappels sur les lieux de travail, des séances de formation
pour les travailleurs, la promotion de la solution hydro-alcoolique,
l’implication du patient et un audit avec feed-back (tout le matériel
de campagne est disponible via www.handhygienedesmains.be).
La mesure de l’observance de l’hygiène des mains a été effectuée
par le personnel de l’équipe d’hygiène hospitalière, par observa-
tion directe, en utilisant une grille d’observation standardisée [1].
RÉSULTATS
Un total de 141 institutions ont pris part activement à la quatrième
campagne.
Nous avons observé une amélioration de l’observance de l’hy-
giène des mains après l’intervention et ce pour tous les types
d’unités, toutes les catégories professionnelles et toutes les indi-
cations (résultats détaillés publiés dans Eurosurveillance [2]).
Pour les contacts exigeant une hygiène des mains, l’observance
est systématiquement plus faible pour les indications avant contact
patient qu’après contact patient (Tableau 1). Après la campagne,
cette différence a persisté bien que l’observance pour chaque type
de contact ait augmenté de manière uniforme de 8,2 à 12,5%.
Dans la grille d’observation, l’indication 3 (avant acte propre/inva-
sif) est scindée en différentes catégories : avant contact veineux/
artériel, avant contact site urinaire, avant contact site respiratoire,
avant contact peau lésée et muqueuse. Nous avons constaté que
l’observance moyenne de l’hygiène des mains la plus faible était
avant un contact sur site respiratoire aussi bien avant la campa-
gne (37,4%) qu’après la campagne (51,1%).
Bien que le taux d’observance ait augmenté pour toutes les caté-
gories professionnelles, il est à noter que l’observance de l’hy-
giène des mains pour les indications avant contact était nette-
ment plus faible parmi les médecins (42,6% avant campagne) que
parmi le personnel inrmier (53,5% avant campagne); et ce aussi
bien avant campagne (différence absolue du taux d’observance :
-10,9%) qu’après campagne (différence absolue du taux d’obser-
vance : -15,1%).
DISCUSSION ET CONCLUSIONS
La quatrième campagne nationale, tout comme les campagnes
précédentes, a été un succès, non seulement en termes de parti-
cipation, mais également en termes de résultats. Cependant, mal-
gré l’amélioration signicative du taux d’observance de l’hygiène
des mains pour toutes les indications et toutes les catégories pro-
fessionnelles après l’intervention, le taux d’observance reste très
faible pour les indications avant contact, et ce aussi bien avant
campagne qu’après. Ce constat est encore plus marqué parmi les
médecins. Le type de contact avec le taux d’observance le plus
faible est avant un contact sur site respiratoire.
Il semble que, pour certaines tâches sur sites propres où l’utili-
sation des gants est la procédure standard, l’hygiène des mains
avant de mettre les gants n’est pas toujours respectée. Pour-
tant celle-ci est requise car les gants n’empêchent pas entiè-
rement la contamination. Le faible taux d’observance avant
contact patient a déjà été rapporté par d’autres auteurs. Les
raisons ont été décrites dans la littérature. Le comportement
de l’hygiène des mains chez les travailleurs de la santé semble
être motivé par une protection d’eux-mêmes en priorité ou un
désir de se désinfecter les mains après une tâche qui est per-
çue comme étant sale. La différence d’observance de l’hygiène
des mains entre le personnel inrmier et les médecins vient
principalement du fait que le personnel inrmier perçoit l’im-
portance de l’hygiène des mains dans la prévention de la trans-
mission des infections chez les patients et chez eux-mêmes,
of Intelligence – troisième édition ». Le développement psycho-
moteur sera mesuré à l’aide de l’échelle motrice du test « Echelles
d’aptitudes pour enfant de McCarthy ». Le développement psy-
chosocial sera évalué à travers un questionnaire standardisé qui
sera à remplir par un des parents : la « Child Behaviour Check
List for Ages 1½-5 ». Ces trois outils de mesures sont des tests
standardisés utilisés de manière internationale.
D’autres facteurs que la carence iodée peuvent mener à une élé-
vation de la TSH néonatale tels que l’hypothyroïdie congénitale,
le faible poids de naissance ou la prématurité. C’est pourquoi
les enfants ayant l’une de ces caractéristiques ont été exclus de
l’échantillonnage. Par ailleurs, certains facteurs confondants tels
que la présence d’une maladie thyroïdienne ou de diabète chez
la mère, l’exposition in utero et/ou durant la période néonatale à
une dose excessive d’iode (via une médication par exemple) ou
encore une asphyxie à la naissance chez le nouveau-né seront
contrôlés au moyen du carnet de l’ONE de l’enfant et d’un ques-
tionnaire qui sera complété par la mère au moment de la visite à
domicile. Aussi, un échantillon d’urine des enfants sera collecté
pour déterminer le statut iodé de l’échantillon.
CONCLUSION
Cette étude, dont le but est d’examiner la relation entre le niveau
de TSH mesuré à la naissance et le développement intellectuel,
psychomoteur et psychosocial des enfants d’âge préscolaire,
pourrait également apporter un éclaircissement quant à l’usage
des résultats du dépistage de l’hypothyroïdie congénitale comme
indicateur (pourcentage de TSH néonatales > 5 mU/L) pour la sur-
veillance de la consommation en iode de la population. De plus,
un des objectifs de notre étude est de tester la validité du seuil de
5 mU/L, qui est arbitraire. La récolte des données se déroulera
de juin 2012 à octobre 2013. Les résultats de cette étude seront
disponibles n 2013.
Caroline Tr u m p f f
QUATRIÈME CAMPAGNE NATIONALE POUR LA PROMOTION DE L’HYGIÈNE
DES MAINS : PROTÉGEONS-NOUS CORRECTEMENT LE PATIENT ?
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