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ulliver/Metafor 2014
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représentent en effet une véritable avancée dans la prise en charge de symptômes divers et variés
des troubles mentaux. Dès lors, les asiles ont été remplacés par les hôpitaux psychiatriques qui,
pour la très grande majorité des malades psychiatriques, ne sont plus que des lieux
d’institutionnalisation transitoires lors de périodes de crise. La prise en charge psychiatrique se
déroule désormais principalement en ambulatoire.
Parmi les manifestations symptomatologiques des troubles mentaux, la violence qui, selon l’OMS
concerne « l’usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même,
contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque d’entraîner un
traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal-développement ou une carence » reste significativement
augmenté lors d’une maladie mentale notamment pour la schizophrénie ou les troubles bipolaires.
Ce risque augmente d’autant plus s’il y a comorbidité de troubles (notamment abus ou
dépendance à des substances psycho-actives, fréquente dans ces maladies). On parle d’auto-
agressivité quand les manifestations violentes sont tournées vers le malade lui-même et d’hétéro-
agressivité lorsque les actes violents sont orientés vers autrui. Chacune de ces deux formes de
violence (auto et hétéro-agressivité) peuvent avoir des répercussions extrêmes voire dramatiques
pour le malade et/ou son entourage. En France, les troubles psychiatriques sont responsables de
12000 morts par suicide par an, auxquels s’ajoutent la surmortalité non suicidaire (accidentelle,
consommation d’alcool, de tabac et de drogue)
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. En ce qui concerne les violences hétéro-
agressives, l’histoire médiatique abonde de faits criminels et de comportements d’extrême
violence perpétrés par des personnes en phase critique d’un trouble psychiatrique. Et même si les
études montrent qu’en réalité la proportion de faits criminels ou de violences graves perpétrés par
une personne atteinte de maladie mentale reste extrêmement faible, les faits sont particulièrement
redoutés par l’aspect non prédictif, immotivé et/ou irraisonné des actes commis.
Les médicaments psychotropes constituent sans conteste une réponse thérapeutique sans
précédent aux maladies psychiques. Pourtant, ils ne sont pas infaillibles et restent dépendants de
deux facteurs essentiels que sont l’observance du traitement et la résistance au traitement.
L’observance du traitement concerne le respect par le patient des prescriptions et des posologies.
Plusieurs facteurs sont responsables de l’inobservance voir de l’arrêt brutal du traitement
pharmacologique du malade atteint de trouble mental. Tout d’abord, l’abondance et la diversité
des effets indésirables (ou secondaires) de l’administration de psychotropes : prise de poids,
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Missions et organisation de la santé mentale et de la psychiatrie - Rapport présenté à Madame Roselyne
BACHELOT-NARQUIN, Ministre de la santé et des sports Établi par Monsieur Edouard COUTY Conseiller
Maître à la Cour des Comptes – Janvier 2009.