BMR Sud-Est 2014 – Annexe "Antibiogramme"
Annexe - Recherche de la sensibilité aux antibiotiques
Elle se fera selon la technique habituelle du laboratoire en respectant les procédures du fabricant et en
appliquant les concentrations critiques actualisées chaque année par le comité français ou européen :
- CA-SFM (Comité de l'Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie) version 2013
http://www.sfm-microbiologie.org
- EUCAST (European Committee on Antimicrobial Susceptibility Testing)
http://www.eucast.org/clinical_breakpoints
Règles générales
Le choix de réalisation (ou d’édition) d’un
antibiogramme devrait se faire sur les bactéries
isolées de prélèvements ayant une signification
clinique. Cette pratique permet de limiter les
antibiothérapies inutiles mais aussi facilite, dans
le cadre de la surveillance des BMR, la
comparaison des données intra et intercentres.
La recherche des BMR en situation de
colonisation (prélèvements de dépistage..) est
d'autre part utile pour la mise en place des
mesures d’isolement et le repérage des cas
importés, mais ces prélèvements sont exclus de
la surveillance épidémiologique BMR CCLIN Sud-
Est.
Un contrôle de qualité (CQ) portant sur des
bactéries sensibles et résistantes aux
antibiotiques doit être réalisé régulièrement,
comportant au moins les souches Escherichia coli
CIP 7624 (ATCC 25922), Pseudomonas aeruginosa
CIP 76110 (ATCC 27853) et Staphylococcus aureus
CIP 7625 (ATCC 25923), ou les souches de CQ
recommandées par le fabricant ou un organisme
de CQ externe.
Les méthodes utilisables sont la technique
manuelle de diffusion en gélose et les systèmes
automatisés comportant des galeries à
composition fixe. Quelle que soit la technique
utilisée, l’interprétation de la sensibilité sur un
seul antibiotique n’est pas toujours suffisante.
La révision récente des concentrations critiques
notamment pour les céphalosporines de 3
ème
génération permet de mieux repérer les souches
présentant un mécanisme de résistance sur
l’antibiogramme.
Ainsi la lecture interprétative de
l’antibiogramme, fondée sur la connaissance des
phénotypes de résistance qui conduisait dans
certains cas à transformer un résultat
initialement catégorisé S en résultat I ou R en
raison d’un risque d’échec thérapeutique n’est
plus recommandée par le CA SFM. Cependant
cette lecture interprétative est très utile pour
repérer les couples bactérie-antibiotique
importants (Cf. infra) afin de réaliser des tests
complémentaires et d’éditer un commentaire
particulier destiné au clinicien.
Les systèmes experts peuvent apporter une aide
très utile au repérage et à l’interprétation de
l’antibiogramme des BMR, mais une validation
manuelle après examen de la boite ou de la
galerie et du profil d’ensemble reste nécessaire
(doubles populations, contaminants). Ceci
requiert au préalable l’identification correcte de
la souche bactérienne et une méthode
d'antibiogramme standardisée. L’identification
formelle du (ou des) mécanisme(s) de résistance
impliqué(s) impose la mise en place de
techniques spécifiques. Les antibiogrammes
comportant une résistance anormale ou un profil
douteux doivent être vérifiés par la réalisation de
tests complémentaires.
Chaque molécule (ou son équivalent) est
représentative d’une classe d’antibiotiques.
Deux listes distinctes (ne préjugeant pas de la
technique utilisée) sont présentées :
- liste standard : cette liste comprend les
antibiotiques nécessaires à l’orientation
thérapeutique, en fonction des indications
cliniques et de la prévalence de la résistance
acquise.
- liste complémentaire : cette liste comprend les
antibiotiques plus spécifiquement utilisés vis-à-
vis des souches multirésistantes, la surveillance
épidémiologique de la résistance ou l’aide à
l’interprétation des résultats de l’antibiogramme.
Se référer aux recommandations du CA-SFM ou
EUCAST pour les concentrations critiques, les
techniques de détection de résistance et la
lecture interprétative.
BMR Sud-Est 2014 – Annexe "Antibiogramme"
Staphylococcus aureus
Liste standard
oxacilline / céfoxitine ou moxalactam / gentamicine / érythromycine / lincomycine / pristinamycine / fluoroquinolones
/ acide fusidique / cotrimoxazole / rifampicine / fosfomycine / vancomycine / teicoplanine.
Liste complémentaire
pénicilline G / streptomycine / kanamycine / tobramycine / spiramycine / sulfamides / triméthoprime /
chloramphénicol / tétracycline / minocycline / tigécycline / linézolide / nitrofuranes / daptomycine / mupirocine.
Résistance à la méticilline ou oxacilline
Le dépistage de la résistance vis-à-vis de la méticilline (méti-R) repose sur des conditions opératoires bien codifiées
concernant la réalisation de l’antibiogramme ou de tests unitaires.
Les antibiotiques-tests sur l’antibiogramme sont la céfoxitine et le moxalactam qui permettent de répondre pour
l’oxacilline (catégorisation S ou R). L’expression de la résistance peut être homogène (facilement détectée) ou
hétérogène (meilleur repérage par la céfoxitine ou le moxalactam). Les staphylocoques résistants à la méticilline ont
souvent une résistance associée à d’autres familles d'antibiotiques (tobramycine, ofloxacine) mais les souches
présentant une résistance isolée à l'oxacilline deviennent plus fréquentes. Les tests qui mettent en évidence la
présence du gène mecA ou la PLP2a peuvent être très utiles mais sont négatifs pour les souches présentant le
nouveau mécanisme PLP2b (à confirmer par le CNR des staphylocoques)
Résistance à la vancomycine
Des souches de S. aureus de sensibilité diminuée aux glycopeptides (GISA, GRSA, hétéro-VISA) ont été décrites il y a
quelques années. La diminution des concentrations critiques (vancomycine CMI ≤ 2 catégorisation sensible) permet de
mieux les repérer. Pour les souches trouvées suspectes, seule la détermination des CMI de la vancomycine et de la
teicoplanine dans les conditions décrites par le CA-SFM permet leur catégorisation en S ou R.
Entérobactéries
Liste standard
amoxicilline ou ampicilline / amoxicilline+ac. clavulanique ou ampicilline+sulbactam / pipé+tazobactam / mécillinam /
céfalotine / céfoxitine / ceftriaxone ou céfotaxime / céfixime / imipénème ou doripénème ou méropénème /
ertapénème / gentamicine / amikacine / acide nalidixique / norfloxacine / ciprofloxacine / cotrimoxazole /
nitrofuranes / fosfomycine
Liste complémentaire
ticarcilline / ticarc.+ac. clavulanique / pipéracilline / céfamandole / céfuroxime / latamoxef / ceftazidime / céfépime
ou cefpirome / aztréonam / kanamycine / tobramycine / nétilmicine / chloramphénicol / tétracycline / minocycline /
tigécycline / péfloxacine ou ofloxacine / sulfamides / triméthoprime / colistine / azithromycine
Résistance aux C3G et recherche de bêta-lactamase à spectre étendu
Le CA-SFM a abaissé les concentrations critiques des céphalosporines de 3e génération (C3G) et de l'aztréonam (AZT)
sur la base des propositions faites par EUCAST : une souche est désormais caractérisée sensible si la CMI est < 1 mg/L
(au lieu de 4 mg/L). La résistance est due à la production d’une céphalosporinase produite à haut niveau
(chromosomique ou plasmidique) ou à la production d'une bêta-lactamase à spectre étendu (BLSE).
Dans certains cas (5-10% selon l’écologie locale), il pourra être observé une sensibilité à au moins une C3G par
l’application stricte des concentrations critiques (exemple ceftazidime S et céfotaxime I/R).
ainsi la recherche systématique de la production d'une BLSE est très utile pour la mise en place des mesures de
prévention de la transmission croisée et pour améliorer l’exhaustivité des cas à inclure dans la surveillance,
en cas de souche EBLSE :
- ne plus faire de lecture interprétative pour les résultats obtenus vis-à-vis des C3G ou AZT : rendre R, I ou S sur la
base des résultats bruts,
- si une souche d'EBLSE est catégorisée S à une C3G ou à AZT et que cet antibiotique doit être utilisé pour traiter une
infection à ce germe, déterminer la CMI de la C3G ou de l'AZT en question.
Résistance aux carbapénèmes
Déterminer la CMI en cas de résistance par diffusion à l’ertapénème (ETP) avec sensibilité à l’imipénème (IMP).
La résistance aux carbapénèmes (IMP, ETP) chez une entérobactérie doit faire suspecter, et donc rechercher, la
production de carbapénémase (EPC).
Si la recherche est positive, des mesures spécifiques de contrôle doivent immédiatement être mises en place et il est
nécessaire de procéder à un signalement externe au CClin et à l'ARS (via le dispositif e-SIN).
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