
Stratégie de Gestion Responsable pour un Développement Durable des Pêches et de l’Economie Maritime (260215) 4
Première Partie : Diagnostic sectoriel
Eléments contextuels relatifs au secteur des pêches et de
l’économie maritime
Ressources halieutiques de la ZEE mauritanienne
De l'embouchure du fleuve Sénégal à la pointe du Cap Blanc, le littoral mauritanien s'étend sur une
façade maritime de 720 km de long qui fait face à l’Océan Atlantique. La République Islamique de
Mauritanie (RIM) dispose d’une Zone Economique Exclusive (ZEE) de 200 miles nautiques, d’une
superficie de 234 000 km² dont un large plateau continental de 39 000 km², et qui est réputée pour
l’abondance, la diversité et l’importance commerciale de ses ressources halieutiques. Ce sont en
effet près de 600 espèces de poissons qui ont été inventoriées, dont plus de 200 peuvent faire l’objet
d’une exploitation commerciale.
Cette richesse marine provient de conditions hydroclimatiques très favorables, en particulier, d’une
puissante remontée en eaux froides (upwelling) qui est à l’origine d’une forte production primaire et
d’un développement important de la chaîne trophique marine. Cette richesse exceptionnelle
s'expliquerait également par le rôle de nourricerie que jouerait la partie orientale des hauts fonds du
Banc d'Arguin, où les espèces marines trouveraient des conditions privilégiées de reproduction et de
développement dans une zone quasi-vierge de toute pollution et qui abrite l’une des plus grandes
Aires Marines Protégées d’Afrique (Parc National du Banc d’Arguin).
Longtemps réservé au principal usage de la pêche, l’environnement marin et côtier en Mauritanie et
ses ressources sont sujet de nos jours à de nouvelles formes d’usages qui s’intensifient à savoir
notamment : (i) l’accroissement du transport maritime aux larges des côtes mauritaniennes en
particulier les hydrocarbures, (ii) la construction des infrastructures et le développement urbain en
zone côtière, (iii) l’exploration, l’exploitation pétrolière et gazière offshore, (iv) l’exploitation minière
en périphérie de la zone littorale et (v) le développement de l’agriculture en amont du delta posant
des problèmes de gestion de l’eau et de risques de pollution en aval liés aux intrants agricoles
(engrais et pesticides).
L’environnement marin de la ZEE continue d’être encore relativement « sain », si l’on se réfère au
faible niveau de pollution aquatique et de dégradation des biotopes, ainsi qu’au fait que le littoral
continue d’être faiblement occupé. Le développement de ces nouveaux usages nécessite, toutefois,
la mise en place de régulations adaptées et le renforcement d’une gestion plus intégrée des espaces
et territoires marins et côtiers.
Aux menaces et pressions d’origines anthropiques sur l’environnement marin, s’ajoutent également
les risques et les impacts potentiels liés aux changements climatiques, qui s’expriment fortement
dans la dynamique côtière, notamment en zone Sud du littoral mauritanien. L’ensemble de ces
évolutions requiert de nouvelles dispositions institutionnelles et juridiques pour une gestion durable
et responsable du patrimoine marin et côtier.
Pêcheries de la ZEE mauritanienne
Six grands groupes de pêcheries, dont quatre pêcheries de ressources démersales et deux pêcheries
de ressources pélagiques, supportent l’essentiel de la pêche en Mauritanie. Les ressources
démersales sont, en grande partie, inféodées aux eaux sous juridiction mauritanienne. Les ressources
pélagiques sont des ressources partagées et leur gestion doit nécessairement s’inscrire dans un cadre
de coopération sous-régionale. Ces six grands groupes de pêcheries sont les suivantes :