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Esping-Andersen Gosta
Trois leçons sur l’État-providence
.
Editions Du Seuil. Collection La République des idées.
PRÉSENTATION
Quel État-providence pour les sociétés post-industrielles vieillissantes ?
Bruno Palier
Alors que l’avènement de l’économie post-industrielle a remis en cause les compromis qui ont
porté la croissance des États-providence européens [1], les grandes évolutions sociales
récentes (entrée des femmes sur le marché du travail, vieillissement de la population,
inégalités croissantes...) appellent de nouvelles interventions. Est-il aujourd’hui possible de
trouver les nouveaux compromis qui permettraient de redéfinir les missions de l’État-
providence au XXIe siècle ? Les trois leçons que l’on va lire proposent une véritable
révolution dans l’approche de cette question. Elles proposent de substituer à une conception
traditionnelle et statique des politiques sociales, visant à réparer les situations les plus
difficiles ou bien à remplacer les revenus perdus, une perspective dynamique prenant en
compte les trajectoires des individus, leurs aléas dans l’économie de la connaissance, et
l’émergence de nouvelles inégalités entre les genres, les générations et les groupes sociaux
propres aux sociétés post-industrielles. Cette approche montre que les politiques sociales ne
peuvent plus se contenter d’être des dispositifs d’indemnisation, mais qu’elles doivent porter
une stratégie collective d’investissement social. Bref, il s’agit de passer d’un État-providence
essentiellement « infirmier », à un État-providence « investisseur ».
État-providence et société industrielle
Les systèmes d’assurance sociale, figure principale de l’État-providence en Europe
continentale, sont l’émanation et le support de la société industrielle. Ils naissent au XIXe
siècle avec la révolution industrielle et son corrélat social : l’émergence du salariat [2].
Destinées à garantir la continuité du revenu des ouvriers qui ont perdu les solidarités
familiales et locales de la société agricole, elles permettent en même temps aux patrons de
s’assurer la fidélité, la stabilité et la qualité de leur main-d’oeuvre.
Au cours des trente années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, le fordisme et les
approches keynésiennes des politiques économiques vont permettre une véritable explosion
des dépenses sociales (de 5 à 25 % du PIB en moyenne en Europe). Pendant cette période, les
politiques économique et sociale semblent se renforcer l’une l’autre. Les dispositifs de
protection sociale permettent alors de soutenir et de relancer la croissance économique : ils
sont créateurs d’emploi (professions sanitaires, sociales et d’administration de la protection
sociale) ; ils permettent de soutenir la capacité à consommer de ceux qui ne peuvent plus
travailler (pour cause de maladie, chômage, vieillesse, invalidité) ; dans la mesure ils
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garantissent une sécurité du revenu, ils libèrent l’épargne de protection et permettent de
consacrer une part croissante des revenus à la consommation ; ils sont aussi des instruments
de relance de la consommation (par le biais d’une augmentation des prestations sociales ou de
créations d’emplois dans les services sociaux publics). La croissance économique des
« Trente glorieuses » (1945-1975) repose en grande partie sur les interactions vertueuses entre
développement de l’industrie de biens standardisés de grande consommation, consommation
de masse et généralisation de la protection sociale.
Utile à l’économie, la protection sociale permet en même temps de répondre aux besoins
sociaux de l’époque : améliorer la santé de la population dont l’espérance de vie dépasse
rarement 65 ans, lutter contre la pauvreté, qui est alors - et depuis longtemps - concentrée sur
les personnes âgées, et soutenir la nouvelle répartition des rôles sociaux. Alors que dans les
sociétés agricoles, tout le monde travaillait à la ferme (les hommes, les femmes et les enfants),
la société industrielle définit une nouvelle répartition des tâches, les hommes garantissent
le revenu et la protection sociale de l’ensemble du ménage, les enfants sont de plus en plus
scolarisés, et les femmes supposées rester à la maison et prendre en charge les travaux
domestiques.
Si tous les États-providence développés partagent les fonctions de soutien à la demande et
d’indemnisation des risques sociaux, les différents pays occidentaux n’ont pas tous mis en
place les mêmes dispositifs de protection sociale. On peut regrouper les systèmes de
protection sociale en trois grandes familles ou régimes (le régime social-démocrate des pays
scandinaves, le régime libéral des pays anglo-saxons, le régime conservateur-corporatiste des
pays d’Europe continentale) [3], en différenciant à la fois les objectifs politiques et sociaux
qu’ils cherchent à atteindre (respectivement : l’égalité des citoyens, la seule couverture sociale
des plus pauvres, le maintien du revenu des travailleurs) et les instruments qu’ils utilisent à
cet effet (respectivement : politiques universelles et services sociaux gratuits, politiques
sociales ciblées, assurances sociales financées par des cotisations sociales). À l’heure les
conditions économiques et sociales changent, ce sont les systèmes de protection sociale
d’Europe continentale, les plus ancrés dans l’industrialisme, qui rencontrent les difficultés les
plus grandes.
Les divorces
L’ouverture progressive des économies et l’arrivée de nouveaux pays dans le jeu économique
mondial ont déstabilisé les économies industrielles traditionnelles et remis en cause les
relations entre politiques économiques et politiques sociales. La compétition croissante que se
font les entreprises européennes entre elles pèse sur les coûts, et notamment les coûts non
salariaux comme ceux issus du financement de la protection sociale par cotisation sociale. La
mondialisation des échanges, la circulation des capitaux ont placé les activités
économiques, délocalisant vers l’Est (en Europe, mais surtout en Asie) les activités
industrielles de masse, reposant sur une main-d’oeuvre ouvrière peu chère et peu qualifiée.
Cette évolution conduit les pays anciennement industrialisés à se reconvertir dans de
nouvelles activités post-industrielles, fondées à la fois sur l’innovation technologique, les
hautes qualifications, le savoir, et sur les services (qualifiés ou non), notamment les services à
la personne [4]. Les protections fondées sur les assurances sociales, conçues à l’origine pour
protéger les ouvriers industriels peu qualifiés ayant un contrat à durée indéterminée, le plus
souvent dans les secteurs industriels ou de services classiques, s’avèrent mal adaptées pour
protéger des parcours professionnels plus mobiles, plus chaotiques, souvent plus précaires,
typiques de la nouvelle économie. De plus en plus de personnes, mais surtout de nouveaux
groupes se retrouvent en difficulté (les jeunes, les femmes, les personnes non qualifiées...).
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Ces personnes ne sont pas forcément les mieux protégées par les systèmes existants. Les
travailleurs salariés protégés se retrouvent eux-mêmes dans une situation plus précaire, du fait
des évolutions démographiques comme des mutations économiques qui risquent d’affaiblir
leurs protections autrefois bien établies.
Dans ce nouveau contexte, les politiques sociales semblent être devenues contre-productives :
en raison de leur mode de financement et de la compétition fiscale entre les États, elles sont
dénoncées comme un coût, et non plus présentées comme un moyen de soutenir l’économie.
Elles semblent parfois soutenir l’inactivité plutôt que l’activité : multiplication des systèmes
de préretraite (Allemagne, France, Belgique), nombre croissant de bénéficiaires d’allocation
invalidités (aux Pays-Bas notamment), aide au maintien voire au retour des femmes au foyer
(Allemagne). Il s’agit d’une évolution paradoxale des politiques sociales : partant d’une
situation elles devaient soutenir le plein-emploi, elles ont peu à peu été utilisées pour
retirer des individus du marché du travail. De telles politiques ont conduit à une hausse des
dépenses de protection sociale non compensée par de nouvelles ressources.
Les politiques sociales construites dans l’après-Seconde Guerre mondiale sont de plus en plus
« désajustées » économiquement, mais aussi socialement. Pas plus que l’économie
postindustrielle ne ressemble à l’économie industrielle, la société post-industrielle ne
ressemble à la société industrielle. Dans cette nouvelle société, les femmes travaillent, les
couples divorcent, la fécondité baisse, l’espérance de vie s’allonge considérablement, la
pauvreté se déplace.
Ainsi en France, alors que les femmes représentaient un tiers de la population active, elles en
représentent près de la moitié aujourd’hui, les taux d’emploi des femmes de 25 à 49 ans étant
passés de 40 % au début des années 1960 à 80 % aujour - d’hui [5]. Alors que la famille
typique des années 1950 et 1960 était constituée d’un couple mar avec trois enfants,
aujourd’hui un couple sur trois divorce en France (un sur deux en région parisienne), et la
fécondité est passée de 3 enfants par femme à partir de 1946 et dans les années 1950, à 1,7 au
milieu des années 1990 pour remonter à 2 en 2007 [6]. Ce taux de fécondité qui est
aujourd’hui le plus élevé d’Europe ne suffit cependant toujours pas à renouveler la
population. En outre, le ralentissement des années 1980 et 1990 réduit considérablement la
taille de la population active à venir, qui devra pourtant financer un nombre de plus en plus
grand de retraités [7], qui vivent de plus en plus longtemps [8] et dont les besoins sociaux
s’accroissent (en matière de santé, mais surtout de prise en charge de la dépendance [9]). Si
les débats se focalisent en France sur les nouveaux besoins engendrés par le vieillissement de
la population, on oublie cependant que la pauvreté s’est déplacée. Il y avait 7,1 millions de
personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté [10] en France en 2005. Parmi eux, 6
millions ont moins de 60 ans, dont 2 millions sont des enfants (moins de 18 ans) pauvres, et
1,1 million ont entre 18 et 29 ans1. La pauvreté n’est plus concentrée chez les personnes
âgées, c’est aujourd’hui le problème de femmes seules avec enfants, de personnes sans
diplômes, sans qualification, de chômeurs de longue durée. Toutes ces personnes bénéficient
de très peu de protection de la part des systèmes traditionnels qui se sont concentrés sur les
retraites et la santé, autant de prestations qui bénéficient d’abord aux plus âgés.
Les systèmes de protection sociale sont directement affectés par les changements
démographiques et familiaux : le vieillissement de la population pose des problèmes de
financement aux systèmes de retraite, mais il a également un impact sur les questions de la
répartition du travail tout au long de la vie et de l’adaptation des qualifications aux évolutions
technologiques ; les changements dans les relations familiales, l’augmentation du nombre de
familles monoparentales, de familles recomposées, l’entrée massive des femmes sur le marché
du travail perturbent le fonctionnement de systèmes conçus sur un modèle familialiste, les
droits sont accordés à celui (et rarement celle) qui a une activité rémunérée et par extension
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aux membres de sa famille. Les nouvelles formes de pauvreté sont mal prises en charge, et
encore moins évitées. Ces nouveaux défis poussent à repenser les objectifs et les stratégies
d’intervention des politiques sociales.
Tourner les politiques sociales vers le futur
Comment répondre aux nouveaux besoins sociaux ? En a-t- on les moyens financiers ? Les
politiques sociales pourraient-elles contribuer à la nouvelle croissance économique ? L’heure
n’est plus au rafistolage des systèmes issus du passé mais à l’élaboration de nouveaux
principes et de nouvelles pistes. Les systèmes européens de protection sociale sont bien trop
différents pour imaginer qu’un modèle social européen parfaitement unifié voie le jour à
brève échéance. En revanche, à partir d’une réflexion approfondie sur les politiques sociales,
mais aussi à partir des expériences positives menées ici ou là en Europe (plus souvent dans les
pays nordiques qu’ailleurs), il est possible de souligner les réorientations nécessaires pour
permettre aux citoyens européens de vivre dans les meilleures conditions possibles la
transition d’une économie essentiellement industrielle vers une économie de service, qui
mobilise des emplois de plus en plus qualifiés, mais fait aussi appel aux services à la
personne, souvent peu qualifiés.
De nouveaux risques de polarisation sociale apparaissent avec la transformation des
économies, et notamment avec le développement d’emplois peu qualifiés et mal rémunérés.
Pour faire face à ces nouveaux risques, Gøsta Esping-Andersen propose d’abandonner la
perspective statique qui se contente de soulager les difficultés présentes des individus ou bien
de maintenir les revenus perdus, pour adopter une perspective dynamique qui pense les
problèmes sociaux en termes de trajectoire de vie : quels sont les investissements nécessaires
aujourd’hui pour éviter d’avoir à indemniser demain ? Comment éviter les effets cumulatifs
des handicaps sociaux tout au long de la vie [11] ? Il s’agit de passer de politiques sociales
réparatrices et compensatrices à une stratégie préventive fondée sur une logique
d’investissement social. Dans cette perspective, ce sont les femmes et les enfants d’abord qui
devraient attirer notre attention, ne serait-ce que parce qu’ils sont les seuls (les femmes encore
inactives, les enfants futurs actifs) susceptibles d’accroître les ressources à consacrer aux
retraites à venir. Ouvrir aux femmes le « deuxième âge de l’émancipation » [12], permettre à
tous d’acquérir les compétences nécessaires à l’économie de la connaissance, tels sont les
nouveaux défis pour l’État-providence, si l’on veut qu’il soit en outre capable de financer les
retraites ou les dépenses de santé à l’avenir. Il s’agit en somme de préparer plutôt que de
réparer, de prévenir, de soutenir, d’armer les individus et non pas de laisser fonctionner le
marché, puis d’indemniser les perdants.
Pour ce faire, il faut inverser l’ordre des problèmes, redéfinir le sens de la solidarité sociale, et
compter autrement. Alors même que nous avons du mal à financer des dépenses de santé qui
explosent, que les prévisions sont pessimistes pour les dépenses de retraite, comment trouver
de nouvelles ressources ? C’est ici que Gøsta Esping-Andersen propose de penser autrement
certaines dépenses sociales : non pas comme un coût qui entraverait la croissance
économique, mais comme un investissement qui accompagne et soutient la transition vers
l’économie de la connaissance. Aider les enfants à acquérir les compétences adaptées aux
activités de pointe, permettre aux femmes de travailler : autant de garanties d’une croissance
plus forte et de meilleurs revenus pour l’État-providence. Les politiques sociales peuvent
retrouver une utilité économique, si elles sont conçues non plus comme une dépense (un coût)
qui intervient après la croissance économique, mais comme un facteur de richesses futures.
Pourquoi encore compter sur l’État ? Confier la protection sociale au secteur et aux
financements privés ne serait-il pas moins coûteux et plus efficace ? Privatiser ne fera ni
disparaître les besoins, ni même baisser la facture. Il faudra de toute façon couvrir les besoins
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des personnes âgées, besoins de revenus, de santé, de prise en charge de la dépendance.
L’investissement social public paraît cependant plus efficace et plus juste que le recours au
marché ou aux familles. Notamment parce qu’il doit permettre d’augmenter les chances de
tous les enfants, de produire en conséquence plus d’actifs bien occupés et protégés, et de
multiplier les emplois pour les femmes (le privé ne génère pas tout seul des places en crèches
accessibles à tous, les femmes les plus démunies étant alors incitées à rester à la maison).
L’investissement social collectif peut en outre permettre de garantir une plus grande égalité.
Si l’on opte pour les dépenses privées, alors les inégalités engendrées par le marché se
reproduiront. C’est ici que Gøsta Esping-Andersen rappelle les principes de justice sociale qui
doivent guider les nouveaux investissements sociaux : celui de la garantie de l’égalité des
chances pour tous les enfants, celui de l’égalité pour les femmes (avec les hommes, mais aussi
entre les différents milieux sociaux), celui de l’égalité entre les catégories de retraités, dont les
revenus risquent de se polariser, reflétant chez les retraités à venir les polarisations sociales
présentes. C’est au nom de l’égalité que cet ouvrage propose une stratégie d’investissement
public dans les politiques sociales pour les enfants, les femmes et les personnes âgées.
L’enjeu est de taille pour la France, car les écarts de revenus comme les inégalités
générationnelles [13] y sont plus marqués que dans le Nord de l’Europe ou aux Pays-Bas.
Les trois grands défis de l’État-providence au XXIe siècle
Le bouleversement social le plus important de ces dernières décennies est sans doute celui qui
a vu les femmes entrer massivement sur le marché du travail. C’est pourquoi la première
leçon proposée ici est consacrée aux défis que représente pour l’État-providence du XXIe
siècle cette « révolution du rôle des femmes ». Il est crucial de favoriser l’emploi des femmes
et l’égalité entre les femmes et les hommes par le développement des services sociaux de
prise en charge des enfants et d’autres personnes dépendantes. Développer des crèches et
d’autres services sociaux est une source de créations d’emplois et permet aux mères de
travailler. Cela apparaît essentiel aussi bien pour les enfants que pour rendre compatibles vie
familiale et vie professionnelle. En outre, favoriser le travail des femmes correspond à une
volonté de ces dernières (acquérir une autonomie financière par rapport aux hommes), mais
aussi à un triple besoin social : développer les services de prise en charge des personnes
dépendantes (jeunes et vieux), réduire les risques de pauvreté des enfants (la pauvreté des
enfants est toujours plus faible dans les ménages les deux parents travaillent) et augmenter
les taux généraux d’emploi (afin de dégager des ressources pour les retraites). Mais des
politiques favorables aux femmes ne peuvent se satisfaire du seul objectif de compatibili
entre vie professionnelle et vie familiale : elles doivent aussi insister sur l’égalité entre les
hommes et les femmes. Il s’agit bien sûr d’égalité de traitement dans la vie professionnelle.
Mais il convient également de rééquilibrer la répartition des tâches domestiques. La vie
professionnelle des femmes, et notamment leurs carrières, adopte des traits de plus en plus
« masculins ». Une véritable politique d’égalité devrait donc aussi viser à « féminiser » les
traits de la vie des hommes, en les incitant à s’investir davantage auprès des enfants et dans le
foyer. Garantir véritablement l’égalité des chances des enfants, tel est l’objet de la deuxième
leçon. Alors que les systèmes actuels de protection sociale dépensent de plus en plus pour les
personnes âgées, il semble nécessaire d’investir dans les enfants. Plutôt que de lutter contre
l’exclusion sociale une fois qu’elle est alisée, plutôt que de devoir former de nouveau une
maind’oeuvre sur le tard, il vaut mieux concentrer les efforts sur une démarche préventive
centrée sur l’enfance. Lutter contre la pauvreté des enfants et leur garantir les meilleures
conditions de garde et d’éveil doit à la fois permettre de prévenir l’exclusion (la pauvreté sévit
le plus chez les adultes issus de milieux pauvres) et de préparer une main-d’oeuvre mieux
formée, qualifiée et mobile (une socialisation précoce en crèche permet de réduire
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