Le glutathion est donc particulièrement impliqué dans le mécanisme de résistance
au cisplatine en formant des espèces inactives avec le médicament, et en favorisant la
réparation de l’ADN.
A.II.3) Effets secondaires du cisplatine
Le cisplatine possède une liste d’effets secondaires particulièrement importante
(annexe A). Les trois principaux sont la neurotoxicité, la néphrotoxicité et l’ototoxicité.
La neurotoxicité du cisplatine peut être limitatrice de la dose administrée et se manifeste
typiquement par des diminutions de la sensibilité aux extrémités des membres. La gravité
des complications rénales de la chimiothérapie (néphrotoxicité) se traduit par la
persistance d’une insuffisance rénale qui devient chronique. L'atteinte auditive provoquée
par le cisplatine (ototoxicité) résulte en une perte d'audition de type neurosensorielle,
irréversible, portant sur les hautes fréquences, ainsi qu'en des acouphènes.
B Les nouveaux complexes de platine
Les nouveaux anticancéreux à base de platine doivent présenter des avantages
cliniques par rapport à ceux déjà utilisés. Parmi ces améliorations, il y a l’élargissement du
spectre d’activité (leucémies, cancers rénaux, gastro-intestinaux), une moindre toxicité, et
la possibilité d’administrer le médicament par voie orale. Ce dernier avantage permettrait
de réduire les frais du traitement, tout en augmentant la qualité de vie du malade.
La recherche d’un anticancéreux ayant toutes ces qualités a entraîné la synthèse de
très nombreux complexes de platine. Seuls quelques complexes passent toutes les étapes
de l’élaboration d’un médicament. En effet, après avoir été synthétisés, testés in vitro sur
des cellules cancéreuses, puis testés chez l’animal, les complexes doivent subir une étude
clinique. Celle-ci fait partie du protocole d’obtention de l’AMM (autorisation de mise sur
le marché), nécessaire au développement de chaque médicament. Cette étude est
décomposée en trois phases (annexe B), qui permettent de déterminer entre autres les
conditions d’utilisation et la pharmacocinétique du futur médicament. A ce jour, deux
complexes de platine de deuxième génération ont obtenu l’AMM en France!: le
carboplatine et l’oxaliplatine. Un troisième analogue, le nédaplatine, est actuellement
utilisé au Japon. Les quelques complexes qui sont en cours de développement donnent
des résultats prometteurs.
B.I Complexes commercialisés
B.I.1) Carboplatine
La structure du carboplatine diffère de celle du cisplatine par la présence d’un
ligand bidentate cyclobutanedicarboxylate (figure I.6). Cette différence structurale
implique des changements significatifs dans les propriétés physico-chimiques et de