Pharmacologie des morphiniques

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Pharmacologie des morphiniques
Dr Olivier PERUS
Version 2013
Plan
•
•
•
•
•
Les récepteurs
Classification des morphiniques
Principes de pharmacocinétique
Pharmacodynamie
Les différentes molécules et leurs utilisations
cliniques
Papaver somniferum
Les récepteurs
Les récepteurs
• Les morphiniques agissent par des récepteurs
spécifiques dont les 3 principaux types sont :
μ, δ, κ
• Correspondent 3 types d’opïodes endogènes:
endorphine, enképhaline et dynorphine
• Effets cliniques liés aux récepteurs μ+++
Les récepteurs
3 localisations :
• Récepteurs périphériques :
– au niveau des terminaisons libres (nocicepteurs),
lors de processus d’inflammation
• Récepteurs médullaires :
– au niveau de la corne dorsale
• Récepteurs cérébraux :
– cerveau (plancher IVème ventricule, noyaux gris
centraux)
Récepteurs
Types
Actions
µ donnant µ1
Morphine agoniste
analgésie, sédation, bradycardie
µ donnant µ2
Morphine mais moins affine
dépression respiratoire, dépendance
physique, dysphorie
 (delta)
Enképhaline
analgésie, dépression respiratoire
K (Kappa)
Nalbuphine (NUBAIN)
analgésie, sédation et dépression
respiratoire
 (Sigma)
Kétamine (KETALAR)
dysphorie, delirium, HTA, hallucinations,
tachycardie, nausées
Les deux
principaux points
d’impacts des
morphiniques
Les récepteurs
Localisations en dehors du SNC :
•
Tube digestif = action anti diarrhéique
•
Médullo-surrénale
•
Poumons, foie, cœur, vaisseaux
•
Tissus sous-cutané
•
Lymphocytes T, chémorécepteurs carotidiens
Classification des
Morphiniques
Notion d’agonistes/antagonistes
• Agonistes purs et agonistes-antagonistes
différents sur
– relation dose-effet
– antagonisation
• Agonistes purs = morphinomimétiques
• Agonistes/antagonistes ou agonistes
partiels
• Antagonistes purs
MORPHINIQUES
MORPHINOMIMETIQUES
ANTIMORPHINIQUES
ou agonistes purs
Morphine (MORPHINE, MOSCONTIN)

Péthidine (DOLOSAL )
Agonistes-antagonistes
Antagonistes purs

Fentanyl (FENTANYL )
ou agonistes partiels

Alfentanil (RAPIFEN )

Sufentanil (SUFENTA )

Rémifentanil (ULTIVA )
-----


Hydromorphone (SOPHIDONE ) N-allyl-nor-morphine (NALORPHINE )
Naloxone (NARCAN )

Méthadone
Pentazocine (FORTAL )

Oxycodone (OXYNORM, OXYCONTIN)
Dextromoramide (PALFIUM )
----------
Agonistes faibles
Nalbuphine (NUBAIN )
Tramadol (TOPALGIC, CONTRAMAL)
Buprénorphine (TEMGESIC, SUBUTEX)
Dextropropoxyfène
Codéïne
Opium (LAMALINE)
Agonistes purs = morphinomimétiques
• Agonistes purs : activité
intrinsèque de 1 (activent tous
les récepteurs auxquels ils se
fixent)
• Analgésie illimitée avec
l’augmentation des doses
• Mêmes propriétés
pharmacologiques dose-
dépendante pour l’analgésie et
les effets indésirables
Agoniste pur
Agonistes partiels (ex. : buprénorphine)
• Activité intrinsèque entre
0 et 1 (tous les récepteurs
occupés ne sont pas
activés)
•  existence d’un effet
plafond
• Déplacent les agonistes
purs et limitent leurs
effets
• courbe dose-effet décalée
sur la droite
Agoniste partiel
Agonistes/antagonistes (ex. : nalbuphine)
• Activité intrinsèque
entre 0 et 1
• Activation partielle des
récepteurs , occupent
mais n’activent pas les
µ
• Existence d’un effet
plafond
• Courbe dose-effet
décalée sur la droite
Agoniste/antagoniste
Antagonistes purs (ex. : naloxone)
• Antagonistes µ et  : activité intrinsèque = 0
 Occupation des récepteurs sans activation
• Affinité compétitive de l’agoniste et de
l’antagoniste sur le récepteur
Antagoniste pur
Pharmacocinétique
(agonistes purs)
Caractérisation
• Les morphiniques agonistes ont tous les mêmes
propriétés pharmacologiques qui sont dosedépendantes
• Ils diffèrent principalement par leur :
– Puissance
• Affinité pour le Rµ
• Activité intrinsèque
– Cinétique d’action (délai et durée d’action)
• ½ vie d’équilibration au niveau du SNC
• ½ vie d’élimination
• ½ vie contextuelle
Puissance d’action
Puissance d’action
• La puissance d’action détermine la dose
efficace analgésique
• Mais, à dose équipotente, les morphiniques
exercent les mêmes effets.
• Puissance d’action :
– Affinité pour les récepteurs μ
– Activité intrinsèque
Puissance d’action : affinité pour µ
Affinité pour les récepteurs μ :
–
–
–
–
–
Morphine +
Alfentanil +
Rémifentanil ++
Sufentanil ++++
Fentanyl ++
Equi analgésie :
1
5
50
500
50
Affinité
• = facilité avec laquelle une substance se fixe
sur le Rµ
• Affinité pour le Rμ = inverse de la constante
d’inhibition du sufentanil
• Affinité conditionne directement la puissance
mais aussi la durée d’action par la ½ vie de
dissociation
Activité intrinsèque
• = Activité développée par une molécule lors
de la liaison à son R
• Agonistes purs devraient tous avoir même
activité intrinsèque = 1 mais ce n’est pas
toujours vérifié
Délai d’action
Délai d’action
• Correspond au temps de transfert de la drogue
vers le site d’action (site-effet)
• Matérialisé par la ½ vie d’équilibration au site
(T1/2 Keo ≈ Tmax)
• S’explique par le passage de la barrière hématoencéphalique (BHE) :
– Passage passif de la forme libre de la drogue
– Liposolubilité
– Pas de forme ionisée
BHE
F Fixée
protéines
FL
non ionisée
FL
ionisée
Pharmacocinétique : liposolubilité
•
•
•
•
•
Morphine
Alfentanil
Fentanyl
Sufentanil
Rémifentanil
++
++++
+++
++
Pharmacocinétique : fraction libre
Morphine
Alfentanil
Fentanyl
Sufentanil
Rémifentanil
70 %
10 %
10 %
20 %
30 %
• Seule la forme libre du médicament est active
pharmacologiquement.
• Faible liaison des morphiniques aux protéines
plasmatiques.
Délai d’action  index de diffusion
ID = liposolubilité x fraction diffusible
volume de distribution
• Il résume la pharmacocinétique du délai d’action.
• Fraction diffusible = fraction capable de diffuser
au site effet (fraction libre non ionisée)
– Morphinique = base faible
– Dépend du pKa (plus il est bas, plus la forme non
ionisée est importante)
Volume de distribution (Vd)
• Représente l’espace de
diffusion du
médicament
• Correspond au volume
fictif dans lequel le
médicament devrait être
réparti pour être à la
même concentration
que dans le plasma.
• Si faible  rapide de la
concentration !
• Correspond au
compartiment central
V1 d’un modèle
pharmacocinétique tri
compartimental
Morphine
Fentanyl
Alfentanil
sufentanil
remifentanil
pKA ( forme
ionisée)
7,9
8,4
6,5
8,0
7,1
Fraction
diffusible (%)
23
9
89
20
67
Volume du
23
compartiment
central (L)
13
4,1
18
7,6
Liposolubilité
1,4
813
128
1778
17,9
Index de
diffusion
1,1
20,4
100
53,5
49,5
Constante Keo 0,04
(min-1)
0,12
0,53
0,12
0,48
Demi-vie Keo
(min)
5
1,5
5-6
1
16,7
Durée d’action
Pharmacocinétique : durée d’action
• Dépend :
–
–
–
–
Affinité pour le récepteur
Temps de dissociation du récepteur
Cinétique du morphinique (diffusion)
Clairance (administration prolongée)
 Notion de ½ vie d’élimination et ½ vie contextuelle
• Varie en fonction du mode d’administration
– Bolus vs administration continue
– IV vs. PO vs. central
Bolus unique
Bolus
Pharmacocinétique : Bolus unique
• Après une injection IV
–
–
–
–
–
Morphine
Alfentanil (Rapifen)
Sufentanil (Sufenta)
Fentanyl
Rémifentanil (Ultiva)
4 heures
10 à 20 minutes
40 minutes
20 à 30 minutes
3 minutes
½ vie d’élimination
• T 1/2  = volume distribution / clairance
totale
• Modèle à trois compartiments : durée de
l’effet fonction de la redistribution (et non de
l’élimination)
• Peu utile en pratique !
METABOLISME
MORPHINIQUE
FOIE
METABOLITES
Actifs
Inactifs
Morphine
Péthidine
Phénopéridine
Fentanyl
Alfentanil
Sufentanil
Rémifentanil (estérases)
URINES
½ vie contextuelle
• = temps mis par la concentration plasmatique
pour diminuer de 50% à l’arrêt de la perfusion
• Dépend :
– Capacité de métabolisme
– Capacité d’élimination de la drogue
– Redistribution de la drogue à partir des
compartiments périphériques
– Durée de perfusion
• Meilleur critère pour évaluer le réveil
Hughes MA, Anesthesiology 1992; 76:334-41
Pharmacodynamie
Pharmacodynamie
•
•
•
•
•
•
•
Action sur le SNC
Action respiratoire
Action cardio-vasculaire
Action sur le tube digestif
Action sur l’appareil urinaire
Action sur l’œil
Toxicité
Action sur le SNC
• Inhibition :
Analgésie
Dépression respiratoire
Somnolence, EEG
• Excitation :
Myosis
Nausées, vomissements
Système limbique
Action sur le SNC
ANALGESIE
- Intense, constante et dose dépendante
-  seuils nociceptifs
(thermique, chimique, électrique, pression…)
- Action psychodysleptique : indifférence à
l’égard de la douleur
EFFETS PSYCHO-AFFECTIFS
- Etat d’euphorie : impression de bien être,
dépression de l’émotivité et de l’agressivité chez les
patients douloureux
- Etat dysphorique : impression de malaise,
angoisse, agressivité, irritabilité, anxiété
Action sur le SNC
EFFETS HYPNOTIQUES
- Dépression SNC au niveau limbique
effet inconstant : hypnose (!)
- Pas ou peu de modification des PEV, PEA et PE
somesthésiques (neurochirurgie)
EFFETS PSYCHOMOTEURS
- Etat de sédation chez les patients douloureux
- Etat d’agitation psychomotrice
(vieillard, enfants, cachectique)
Action sur le système respiratoire
DEPRESSION RESPIRATOIRE = Dose dépendante
Centres respiratoires bulbaires
•
•
•
•
•
 réponse stimuli hypoxémiques et hypercapniques
Bradypnée avec  Vt
Allongement du temps expiratoire
Respiration périodique type Cheynes-Stokes
Apnée
 Sujets âgés plus sensibles
 La douleur antagonise la dépression respiratoire
Action sur le système respiratoire
RIGIDITE THORACIQUE / MYOCLONIES
- Induction  Réveil
- Insufflation difficile ou impossible ( pressions)
- Intensité variable selon morphinique, dose et vitesse d’injection
 CURARISATION
BRONCHO-CONSTRICTION
- Action directe sur les muscles lisses bronchiques
- Histaminolibération
DEPRESSION DE LA TOUX
- Bonne tolérance de la sonde endotrachéale
- Encombrement bronchique
Action sur système cardiovasculaire
(faible)
Action stimulatrice sur le nerf X
- bradycardie sinusale (morphine, fentanyl)
 atropine (?)
- protection contre les arythmies, FV
Vasodilatation dose dépendante
- action directe sur les fibres musculaires lisses
- effet sympatholytique
- histaminolibération
 Si hypovolémie : majoration de l’hypotension par
diminution de l’hyperactivité sympathique
Pas d’effet dépresseur myocardique
Action sur le système digestif
Nausées, vomissements : 20 à 60 % des cas
Action centrale :
Stimulation zone chémoréceptrice aéra postérieure
Majorée par toute stimulation labyrinthique
 Ambulatoire
Action périphérique :
Atonie fibres musculaires gastriques
Hypertonie du pylore
Intérêt des neuroleptiques +++
 Constipation
 Hyperpression dans les voies biliaires
Action sur l’appareil urinaire
(surtout médullaire)
•  tonus des fibres du sphincter
•  tonicité et activité des fibres musculaires
 Rétention d’urines
(prévenue par 2 adrénergiques et 1
antagonistes)
Action sur l’œil
• MYOSIS
 Noyau parasympathique du nerf moteur oculaire
commun (III)
Inhibé par atropine, naloxone
N’est pas un bon signe d’imprégnation morphinique !
• Perturbation de l’accommodation
• Nystagmus
• Strabisme
Toxicité
- Intoxication aiguë  Dépression respiratoire
ANTIMORPHINIQUE
lève la dépression respiratoire mais aussi l’analgésie
- Intoxication chronique
* Accoutumance   des doses
* Assuétude  dépendance psychique
Les différentes molécules
Particularités pharmacologiques
Présentation
Posologies / indication
Morphine
Pharmacologie propre
• Effet rapide (15min)
• Durée d’analgésie longue (4h)
• Histaminolibération
Dose dépendante apparaissant à 1mg/kg
Effet hypotenseur par vasodilatation
Antagonisable par anti-H1 et H2
Métabolisme
Principalement
hépatique par 3 voies
(aussi
extrahépatique car l’ins. Hépatique modifie peu la ½ vie)
• N-déméthylation
• Sulfoconjugaison
• Glucuronoconjugaison (+++) en différents
métabolites dont certains actifs comme la codéine
Élimination
• Vitesse de métabolisation rapide avec clairance
métabolique élevée
• Surtout urinaire sous forme glucuronoconjuguée et
une partie biliaire
• Insuffisance hépatocellulaire : peu d’influence
• Insuffisance rénale : accumulation des métabolites
(M6G) dans le sang et le LCR (36 heures)
Voies d’administration
• Voie SC et IM
Résorption rapide : 7 min
Pic de concentration variable : 4 min à 1h
 Utiliser deltoïde (très irrigué)
Biodisponibilité = 50%
• Voies médullaires
Métabolites hydrosolubles donc traversent la BHE
Risque de dépression respiratoire tardive : 6-18 h
Voies d’administration
• Voie orale (chlorydrate de morphine)
– Résorption importante et rapide
– Biodisponibilité 30% (1er passage hépatique)
– Pic de concentration à 30 min, stable pendant 4 h
– Existence forme LP active 12 h
Voies d’administration
• Voie IV :
– Concentration plasmatique d’emblée maximale
– Diffusion tissulaire très rapide, ½ vie de
distribution 3-11 min
– ½ vie élimination 2-3 h
– Clairance élevée, peu d’accumulation
Posologie / Indications
• Post-opératoire pour action prolongée
-0,1 mg/ kg 30 à 45 min avant réveil
-Titration au réveil
• Intrathécale pour chirurgie majeure ( aorte,
césarienne)
-rachi morphine: 0,1 à 0,2 mg (24 h
analgésie)
• Per os pour douleurs chroniques
Fentanyl
FENTANYL®
Pharmacocinétique
-
Molécule très liposoluble
Longue demi-vie d’élimination
½ vie contextuelle longue +++
De moins en moins utilisée mais reste molécule
de référence
 accumulation :
• dose unique forte
• doses répétées
• perfusion continue
 recirculation depuis le territoire profond
• réchauffement de la période de réveil
• réversibilité de la vasoconstriction peropératoire
• pics secondaires (dépression respiratoire)
• à partir de 400 µg, ce risque persiste 4 h
Métabolisme
Hépatique par le système des monooxygénases avec métabolites inactifs
pas de risques en cas d’insuffisance rénale)
(donc
Pharmacologie propre
Molécule 50 fois plus active que la morphine
Pic d’action à 3 min
Durée d’action de 20 à 30 min
Effets cardiovasculaires modérés
Pas d’histaminolibération
Rigidité musculaire fréquente
Risque très élevé de relargage jusqu’à 4 heures !
Posologie / Indications
• Per opératoire
-Induction 3 μg/kg
-Entretien 1 à 3 μg/kg en bolus
• Intrathécal ou péridural
-Intrathécal : 50 μg
• Adjuvant en ALR périphérique : 50 μg
• Patch transcutané (DUROGESIC ®), sublingual
Sufentanil
SUFENTA®
Pharmacocinétique
- Molécule très liposoluble
- Fixation aux protéines plasmatiques de 92%
- Distribution rapide
- Demi-vie d’élimination intermédiaire
- Clairance plasmatique élevée
- Faible accumulation dans le compartiment
musculaire
- Risque de recirculation faible
- Peut être utilisé en perfusion continue
(réanimation)
Métabolisme
•Hépatique avec un des 2 métabolites 10 fois
moins actif
•Excrétion rapide dans la bile et l’urine
•Insuffisance hépatique et rénale : peu
d’influence
Pharmacologie propre
5 à 13 fois plus puissant que le fentanyl
Chronologie d’action égale au fentanyl
Dépression respiratoire et rigidité musculaire :
idem
Procure une analgésie résiduelle
Posologie / Indications
• Per-opératoire
- Induction : 0,1 à 0,3 µg/kg IV
- Entretien : 0,2 à 0,3 µg/kg/h IVSE
- AIVOC
• Intrathécale ou péridurale
- Intrathécale : 5 µg
- Péridurale : bolus initial 0,1 µg/kg
• Adjuvant en ALR périphérique : 5 µg
Alfentanil
RAPIFEN®
Pharmacocinétique
- Liposoluble (intermédiaire entre morphine et fentanyl)
- Diffusion élevée (forme basique prédominante)
- Faible volume de distribution : 11 L
- Demi-vie d’élimination courte
- Distribution rapide : ID = 100
- Faible accumulation dans le compartiment musculaire
- Absence de recirculation
- Peut être utilisé en perfusion continue
- Facteur limitant : métabolisme (hépatique) par cytochrome
p450 CYT3A3/4  variabilité interindividuelle
Pharmacologie propre
•Pic d’action à 1 minute
•Durée d’action : 10 à 20 min selon la dose
•Limitation métabolisme par cytochrome
P450 (CYT3A3/4)
Insuffisance hépatique
•Absence de recirculation et faible
accumulation
Posologie/ Indications
Interventions de courte durée
- Ventilation spontanée: 7 à 12 μg/kg
- Ventilation assistée: 20 à 40 μg/kg
Retentissement hémodynamique:
bradycardie++
Rémifentanil
ULTIVA®
Pharmacocinétique
• Dérivé du fentanyl
• Pharmacocinétique proche de l’alfentanil
• Court délai d’action pour obtenir action
maximale après administration IV
- Volume de distribution faible
- Métabolisme par estérases
- Pas d’accumulation
- Adapté à une utilisation en perfusion continue
- AIVOC+++ (cf cours spécifique)
Métabolisme : non hépatique
• Dégradation dans plasma et tissus par
estérases non spécifiques (différentes des
pseudocholinestérases plasmatiques)
 métabolisme indépendant de l’âge et
des conditions physiopathologiques
• Très rapide : dégradation complète en
métabolites inactifs en 10-15 min
• Disparition rapide de l’effet après arrêt de la
perfusion
Pharmacologie propre
• Délai d’action très rapide
• Pic d’action : 1 à 2 min
• Durée d’action : 10 - 15 min qq soit durée
perfusion
• Pharmacocinétique très rapide pour installation et
disparition de l’effet
• Avec l’âge, baisse du volume du compartiment
central
=> augmentation de la sensibilité
=> baisse des doses nécessaires avec l’âge
Posologies / Indications
• Gestes courts douloureux réalisés en soins
intensifs
• Chirurgie de courte, moyenne ou longue
durée
- Induction: bolus 0,5 à 1 μg/kg en 1 à 2 min !
- Entretien: 0,05 à 0,3 μg/kg/h
- AIVOC: cible 3 à 5 ng/mL induction puis 1 à 5
ng/mL pour entretien
Anticiper l’analgésie:
Morphine 0,1 mg/kg 45 min avant réveil
Attention au retentissement hémodynamique
Nalbuphine
NUBAIN®
Agoniste-antagoniste
• Existence effet plafond pour doses entre 0,3 et 0,5
mg/kg
• Même dépression respi que morphine à doses équianalgésiques
• Indication: analgésie post-opératoire
• Posologie:
– SAP: bolus 20 µg/kg puis 1 μg/kg/h
– Boli: 20 µg/kg toutes les 4 heures
• Délai action: 2 à 3 min IV
• Durée action: 3 à 6 heures
 Antagonise les morphinomimétiques
!!!
Buprénorphine
TEMGESIC®, SUBUTEX®
Buprénorphine (Temgésic)
• Pharmacocinétique
• Forte liposolubilité
• Durée d’action non corrélée à sa demi vie mais à
sa forte affinité pour les récepteurs morphiniques
• Bonne absorption sub-linguale
• Pharmacodynamie
• Analgésie (DL aiguë, chronique - Analgésie per opAPD - Douleurs post op)
• Somnolence
• Nausées et vomissements
• Dépression respiratoire
Buprénorphine (Temgésic)
• Présentation
– amp 0,3 mg / 1 mL - glossettes 0,2 mg
•
•
•
•
En pratique
Doses recommandées par voie IV 5 µg/kg IV
SC, IM et sub linguale également
Délai d’action
– 10-15 min IV / 15-25 min IM
• Durée d’action d’une dose unique
– 5 à 6 h / IV 6 à 8 h / IM 8 à 20 h Péri
• Problème de l’antagonisation (forte affinité pour les
récepteurs)
Hydromorphone
SOPHIDONE®
Hydromorphone (Sophidone)
•
•
•
•
•
•
Dérivé semi-synthétique de la morphine
Agoniste opioïde sélectif des récepteurs µ
Biodisponibilité 50 % PO et 80 % SC
Demi-vie 2 à 4 heures
Métabolisation hépatique / élimination urinaire.
PO : doses équi-analgésiques sont d’environ 1 mg
d’hydromorphone pour 7,5 mg de morphine, 1mg
pour 5 en IV.
Hydromorphone (Sophidone)
• L’efficacité et la tolérance de l’hydromorphone
semblent être équivalentes à celles de la
morphine.
• AMM : traitement de deuxième intention des
douleurs intenses d’origine cancéreuses, en cas
de résistance ou d’intolérance à la morphine.
• Il est disponible sous forme de gélules à libération
prolongée à 4, 8, 16 et 24 mg, équivalents à 30,
60, 120 et 180 mg de morphine LP.
Naloxone
NARCAN®
•Antagoniste pur
•Présentation:
-Ampoule de 0,4 mg dans 1mL
-Dilution dans 10 mL
•Indication:
-Lève dépression respiratoire et autres EI des
morphiniques
-Test diagnostic devant une intoxication
 Lève aussi l’analgésie!!!
•Administration:
-Titration 2 mL toutes les 3 min pour FR >
12/min
Pour vous achever !
Un petit récapitulatif
Équivalence entre agonistes
morphiniques
• 120 mg morphine PO :
= 60 mg morphine SC
= 40 mg morphine IV
= 50 µg/h fentanyl transcutané
= 60 mg oxycodone PO
= 16 mg hydromorphone PO
Apnées secondaires
• Par accumulation (+ recirculation) :
- fentanyl à partir de 5 µg/kg
- sufentanil à partir de 0,5 µg/kg
• Par insuffisance rénale :
- morphine et M6G
• Par retard d’élimination :
- alfentanil à partir de 40 µg/kg
drogue
fentanyl
sufentanil
alfentanil
rémifentanil
- 3 µg/kg
- 1 à 3 µg/kg
Pas adapté à
l’AIVOC
- 0,1 à 0,3
µg/kg
- 1 µg/kg/h ou
8/20 µg IV
- 0,3 à 0,4
ng/mL
(toujours en
cérébral !)
- 7 à 12
µg/mL en
ventilation
spontanée,
20 à 40 µg/kg
en ventilation
assistée
- 0,5 à 1 µg/kg
en 1 à 2 min
- 0,05 à 0,4
µg/kg/min
- 3 à 5 ng/mL
(plasma+++)
3 min.
3 min.
1 min.
1 min.
20 à 30 min.
30 à 45 min.
7 à 15 min.
10 min.
½ vie
contextuelle
OUI
Accumul.
OUI
Accumul.
OUI
Métabolisme
hépatique
NON
Signes
particuliers
Analgésie
résiduelle
+++
Analgésie
résiduelle +++
Posologie
-induction
-entretien
-AIVOC
(induction, à
adapter pour
entretien)
Pic d’action
Durée
d’action
remarques
Bradycardie
PAS
d’analgésie
résiduelle
Bradycardie
+++
Valve anti-retour
Proximité
robinet / cathlon
+++
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