LYCEE SCHWILGUE Différencier assurances et mutuelles…
VIVA n° 265 mai 2011
Mutuelles : le pari de la solidarité
La Fédération des Mutuelles de France tient son congrès du 30 mai au 1er juin. Thème retenu pour ces journées de
réflexion : la solidarité. Car c’est bien là ce qui donne tout son sens à l’engagement mutualiste.
Quelle est la différence entre une mutuelle et une compagnie d’assurances ? C’est sur cette question que s’ouvraient les dernières
journées de rentrée de la Mutualité française, à l’automne 2010. Coup de tonnerre : selon une étude du Crédoc, moins d’un Français
sur deux fait la différence. 49 % en 2009, contre 55 % en 2000. Et pourtant. Depuis cent cinquante ans, les mutuelles ont bâti leur
force sur le socle solide de la solidarité et de la démocratie. En puisant leurs valeurs dans le siècle des Lumières : à la charité
chrétienne, les mutuelles vont préférer la solidarité. A l’«assistance» (celui qui a donne à celui qui n’a pas), elles vont préférer la
«prévoyance» (je prévois un risque et je m’associe avec d’autres pour y parer).
Aujourd’hui, où l’économie sociale fait l’objet de toutes les attentions, les mutuelles, fondées sur un système d’entraide, représentent
le premier mouvement social de notre pays : 77000 personnes travaillent dans leurs services. Dans une mutuelle, le risque maladie
est mutualisé et les coûts sont répartis de manière aussi équitable que possible entre tous : jeunes et seniors, malades et bien
portants. Basées sur le Code de la mutualité, elles font le choix de ne pas refuser d’adhérents pour raisons de santé. Ne pratiquer ni
sélection ni discrimination est un atout fort face aux sociétés d’assurances.
Pas de bénéfices
Nées d’une démarche commerciale, les assurances sont des sociétés de capitaux à but lucratif. Et leur finalité est de dégager des
bénéfices qui se transformeront en dividendes pour leurs actionnaires. Les sociétés d’assurances ne font jamais de distinction entre
la couverture des biens et celle des personnes, y appliquant indistinctement les mêmes principes tarifaires : les prix augmentent en
fonction des risques liés aux antécédents, à l’âge… jusqu’à exclure certains profils qui ne seraient pas assez « rentables»… Les
mutuelles, elles, ne cherchent à réaliser aucun bénéfice. Elles forment, aux côtés de la Sécurité sociale, l’un des deux piliers de la
couverture maladie. Avec la Sécu, elles défendent la santé comme un bien et non comme un « marché ». Les excédents sont
investis dans de nouvelles garanties, dans la prise en charge de traitements innovants ou dans le financement des services de soins
et d’accompagnement mutualistes. Ainsi, quelque 2400 services et établissements sanitaires et médico-sociaux structurent le
territoire français : pharmacies mutualistes, centres de santé, dentaires, d’optique ou d’audition, établissements hospitaliers…
En 2009, les mutuelles ont en plus fait le choix d’accorder 98 millions d’euros à leurs actions sociales pour les personnes en
difficulté. Et 89 % des bénéficiaires de la couverture maladie universelle (Cmu) complémentaire sont couverts par une mutuelle.
Un adhérent, une voix
Pour mener à bien leur mission, les mutuelles ont depuis toujours fait le choix d’un fonctionnement démocratique. Pas d’actionnaires
à rémunérer, donc, et leurs représentants sont élus par les adhérents selon la base du fonctionnement démocratique : « une
personne, une voix ».
Chaque adhérent a la
possibilité de se
présenter en
assemblée générale
et de peser sur les
choix de sa mutuelle,
comme sur les
différentes garanties
proposées…
C’est sur les bases
de ce véritable pari
solidaire que les
mutuelles ont su
s’imposer. Et
qu’aujourd’hui, avec
38 millions de
personnes protégées,
plus d’un Français sur
deux adhère au plus
grand mouvement de
l’économie sociale de
notre pays.