Apathie : point sur un symptôme négatif de la schizophrénie

Apathie : point sur un symptôme
négatif de la schizophrénie
Synthèse Bibliographique en Biologie et Biotechnologie
Janvier 2014
Auteur : HOCDE Sébastien
Université Rennes 1 UFR SVE
Master 2 Biologie Gestion
Tuteur : DRAPIER Dominique
Université Rennes 1
EA 4712 "Comportement et noyaux gris centraux"
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Sébastien Hocdé Master Biologie Gestion SBBB Janvier 2014
Remerciements :
Je tiens à remercier le Professeur Dominique DRAPIER pour sa contribution et
son aide lors de la réalisation de cette synthèse bibliographique.
Note des responsables du diplôme : «Le tuteur chercheur a pour le de
conseiller l'étudiant, l'orienter dans ses recherches bibliographiques, l'aider à
comprendre les articles, en faire une synthèse de manière logique et
rigoureuse. Il ne peut vérifier toutes les citations et interprétations de
l'étudiant. Il ne peut donc s'engager vis à vis d'éventuelles erreurs ».
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Sébastien Hocdé Master Biologie Gestion SBBB Janvier 2014
Apathie : point sur un symptôme négatif de la schizophrénie
S. Hocdé
Master Biologie-Gestion, UFR SVE Sciences de la vie et de l’environnement, Université de Rennes 1, Campus de
Beaulieu, Bâtiment 13, 263 avenue Général Leclerc, 35042 Rennes cedex, France.
Résumé
Lapathie est un symptôme négatif prépondérant dans la schizophnie et son impact sur la vie
quotidienne du patient est considérable. Pourtant, le niveau de savoir de lapathie en tant que
symptôme de la schizophrénie est limité et des débats existent pour saccorder sur une définition
précise. Ainsi, des modèles conceptuels récents ont proposé dappréhender lapathie comme un
syndrome multidimensionnel ayant des origines émotionnelles, cognitives et dauto-activation.
Dautre part, on compte plusieurs échelles dévaluation de lapathie mais aucune nest spécifique à la
schizophrénie. De la même façon, les pistes de traitements de lapathie ont principalement été
étudiées dans la maladie dAlzheimer ou de Parkinson, ce qui pose la question de la prise en charge
des patients atteints de schizophrénie. Les structures cérébrales impliquées dans lapparition de
lapathie sont communes à un nombre important de pathologies et de nombreux travaux ont montré
que lapathie pouvait être provoquée par des lésions au niveau des lobes frontaux et temporaux ainsi
que des noyaux gris centraux. Enfin, des travaux supplémentaires doivent être envisagés afin
daméliorer les outils psychométriques permettant lévaluation de lapathie ainsi que les approches
thérapeutiques permettant une prise en charge plus efficace.
Sommaire
Introduction ........................................................................................................................... 4
I- L’apathie ............................................................................................................................ 5
1) Un symptôme négatif de la schizophrénie ............................................................ 5
2) Une définition complexe qui évolue ...................................................................... 6
II- Les éléments d’explication de l’apathie ..................................................................... 10
III- Le diagnostic ................................................................................................................... 13
1) Les protocoles d’évaluation de l’apathie dans la schizophrénie .................... 13
2) Limites des protocoles d’évaluation de l’apathie dans la schizophrénie .......... 15
IV- Pistes de traitements ...................................................................................................... 16
Conclusion ....................................................................................................................... 18
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Sébastien Hocdé Master Biologie Gestion SBBB Janvier 2014
Introduction
Lapathie est un trouble psycho-comportemental qui peut être défini comme une
« baisse durable de la motivation, associée à une réduction des comportements volontaires
et orientés vers un but » (Marin, 1991). Le diagnostic de lapathie chez un patient représente
un réel handicap qui entraine une diminution significative de la qualité de vie pour ce
dernier ainsi que pour ses proches. Cette perturbation de la motivation est retrouvée dans
différentes maladies dont la schizophrénie, elle considérée comme le symptôme négatif
associé le plus fréquent. Pourtant, lapathie dans la schizophrénie est un symptôme encore
mal compris et il a été longtemps confondu avec des troubles similaires. Les premiers
travaux concernant lapathie en tant que syndrome clinique à part entière ont été faits par
Marin au début des années 90. En proposant une définition harmonisée de lapathie autour
du concept unique de motivation, Marin à rendu possible une première forme de diagnostic
clinique afin de faciliter sa détection et sa prise en charge chez les patients. Depuis, de
nombreux travaux sont venus compléter ces avancées. Cependant, le niveau de savoir de
lapathie dans la schizophrénie est encore faible et de nombreuses questions se posent par
rapport à son évaluation et sa prise en charge thérapeutique.
Cette synthèse bibliographique est une état des lieux des connaissances actuelles de
lapathie en tant que symptôme négatif de la schizophrénie. Ce rapport définira dans un
premier temps la schizophrénie ainsi que la notion de symptôme négatif avant danalyser les
principaux modèles conceptuels de lapathie et leur évolution. Ensuite, nous aborderons les
éléments physiopathologiques de lapathie et ses différentes échelles dévaluation et nous
terminerons par les différentes pistes de traitement retrouvées dans la littérature.
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I- L’apathie
1) Un symptôme négatif de la schizophnie
L’apathie est un symptôme trans-nosographique retrouvé dans un ensemble de
pathologies. C’est le cas par exemple dans certains troubles psychiatriques comme la
schizophrénie et la dépression ainsi que dans différentes maladies neurodégénératives telles
que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson (Mulin et al., 2011). Mais l’apathie
n’est pas uniquement associée à des pathologies, elle peut se manifester à la suite de lésions
susceptibles d’atteindre le cerveau, comme chez certains patients ayant été victimes de
traumatismes crâniens ou daccidents vasculaires cérébraux (Rao et al., 2007). Enfin, dans
certains cas, elle peut être considérée comme une composante normale du vieillissement
chez des individus sains (Brodaty et al., 2010).
Cet article s’intéresse plus particulièrement à l’apathie en tant que symptôme de la
schizophrénie. Afin de resituer ce symptôme dans son contexte, il est nécessaire de définir
tout d’abord la schizophrénie.
La schizophrénie
L’INSERM définit la schizophrénie comme un trouble appartenant à la catégorie
diagnostique des psychoses délirantes chroniques. Ainsi, elle est marquée par des « idées
délirantes, reflet d’une perte du contact vital avec la réalité, et une dissociation, véritable
dislocation de la vie psychique (cognitive et affective) ».1 La maladie touche autant les
hommes que les femmes et apparait néralement de façon graduelle au début de l’âge
adulte. Sa prévalence à l’échelle mondiale est d’environ 0,4% (Bhugra, 2005).
D’après la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux (DSM-5), la schizophrénie est une maladie évolutive qui comporte cinq phases: la
phase prodromique (ou début de la maladie), la phase aiguë, la phase résiduelle, la phase
stable et la rechute. Ces phases se succèdent souvent dans l'ordre et par cycles durant toute
1 http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-
information/schizophrenie
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