Chapitre 2 : la longue naissance de la IIIe République
Naît d’une guerre perdue : la guerre de 1870 contre la Prusse.
Dure de 1870 jusqu’en 1940 (le maréchal Pétain prend les pleins pouvoirs).
Il y a en 1870 de plus en plus de députés républicains, essentiellement à Paris. Il y a alors unanimité sur le
modèle de gouvernement représentatif (mais pas sur le sens à lui donner, sa nature : république ou non ?).
Les monarchistes sont toujours là : ils freinent l’installation de ce nouveau régime qui met ainsi longtemps à
s’installer.
Partie 1 : 1870-1879, la stabilisation du régime
1. 1870-1871 : la fin de la guerre
Guerre France-Prusse, l’armée impériale n’est pas préparée et perd (en particulier, bataille de Sedan en
septembre 1870, suite à quoi Napoléon III est fait prisonnier). La République est alors proclamée le 4
septembre à Paris. Gouvernement « de défense nationale » servant à continuer la guerre, constitué
notamment de Jules Ferry, Jules Favre, Jules Simon, Léon Gambetta, et le général Trochu à sa tête.
Jules Simon : républicain, prof de philo, député en 1848, conservateur mais à l’époque figure de la
république.
En septembre Paris est encerclée. Gambetta quitte Paris en ballon et installe une délégation à Tours où il
fonde une seconde armée qui échoue aussi à chasser les prussiens.
Armistice fin janvier 1871 : la trêve est destinée à organiser l’élection d’une assemblée nationale qui devra
décider de la suite ou de la fin définitive des combats.
8 février : élection d’une Assemblée Nationale. 400 députés royalistes, 30 bonapartistes, 250 républicains.
13 février : elle se réunit à Bordeaux. Jules Grévy est élu pour la présider. Le 17, Adolphe Thiers
(conservateur) est alors nommé « Chef du pouvoir Exécutif de la République française ».
10 mai 1871 (2 semaines avant la fin de la Commune qui a lieu de mars à mai) : signature du traité de
Francfort qui met fin à la guerre, avec annexion de l’Alsace et de la Moselle par la Prusse (en train de
devenir l’Empire allemand) ainsi qu’une indemnité de guerre de 5 milliards de francs.
8 juin : déclaration de Thiers devant l’Assemblée. Il y annonce que l’organisation du gouvernement pourra
être à l’avenir une monarchie mais qu’il faut d’abord faire un « essai loyal de République ».
Loi Rivet : Thiers est renommé en « président » avec des pouvoirs faibles, contrôlé par l’assemblée alors
monarchiste…
2. 1872-1875 (ou 71-76) : l’acceptation d’une constitution républicaine par une assemblée
monarchiste
Gambetta annonce en septembre 1872 une « couche politique nouvelle » (l’arrivée des classes moyennes en
politique jusque là bridées par la monarchie censitaire puis le gouvernement impérial).
L’assemblée reste monarchique mais à chaque élection, les républicains gagnent.
Les monarchistes constituent malgré tout un gouvernement de restauration à partir de 1873. En mai, Thiers
est mis en minorité, démissionne et est remplacé par Patrice de Mac Mahon (anobli par Napoléon, anti-
républicain). Il nomme le duc de Broglie (« breuil ») qui constitue un gouvernement de « restauration
morale » et épure l’administration républicaine.
Octobre 1873 : le comte de Chambord (Henri d’Artois, appelé aussi Henri V, considéré légitime par les
monarchistes, même les orléanistes) annonce qu’il ne sera jamais le « roi légitime de la révolution » et ne
gouvernera que sous le drapeau blanc. En attendant qu’il meure, le pouvoir de Mac Mahon est prolongé de
sept ans par l’assemblée… (« Puisque Dieu n’a pas voulu ouvrir les yeux au comte de Chambord, on va
attendre qu’il les lui ferme » déclara alors le Comte de Mérode)