Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
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Autrement dit, il faut que le projet soit générateur d'activités industrielles futures, d'emplois, d'innovations, de
nouvelles techniques, de développements économiques, de nouvelles sociétés, de formations.
Photo : Sculpture de Paul Bonomini (Eden Park en Angleterre)
L'ULg partenaire du nouveau KIC
Ce projet s'inscrit dans une dynamique plus large, celle de l'économie circulaire, pour laquelle Eric Pirard
plaide depuis longtemps2. S'il est particulièrement enthousiasmant, ce n'est pas tant pour son objet que
pour sa forme. En effet, au-delà de la réalisation scientifique qu'il représente, il ambitionne de fédérer à
terme un maximum d'énergies et de bonnes volontés au sein de la communauté scientifique, universitaire
et industrielle, afin de se doter de tous les outils permettant sa mise sur pied. « L'objectif est de favoriser
la formation et le transfert de technologies en créant un triangle de la connaissance wallon qui soit un
partenaire de premier plan au sein du nouveau réseau "Knowledge Innovation Community (KIC) on Raw
Materials" que l'Europe vient de créer sous l'égide de l'European Institute of Innnovation and Technologies
(EIT) ce 9 décembre 2014. Ce projet s'inscrit dans le long terme (environ 400 millions d'euros sur sept ans)
et renforce l'attractivité de notre région pour tout projet de formation et de création d'activités nouvelles. »
Cependant, pour que la plupart des opérations de recyclage soient rentables, il ne suffit pas d'avoir
développé les capacités techniques. Celles-ci ne sont pas suffisantes pour permettre de sortir de la sphère
expérimentale. « Il y a des dimensions non techniques, relevant des sciences humaines, qui doivent venir
en complément du travail des ingénieurs », affirme Éric Pirard. Les économistes sont ainsi particulièrement
attendus. « Je suis entouré de gens très enthousiastes qui idéalisent la capacité à recycler des métaux
récupérés dans des GSM ou des biens électroniques. Je veux nuancer tout cela : pour l'instant, la valeur de
ces métaux n'est pas suffisante pour rentabiliser l'opération. » Et pour cause : la valeur du métal contenu
dans un GSM broyé ne représente généralement même pas un euro alors que l'objet a coûté beaucoup plus
cher. Il est impensable à l'heure actuelle, même en disposant de la technique, de développer une activité
industrielle dont la marge bénéficiaire serait aussi restreinte, pour ne pas dire inexistante.
Économie de la fonctionnalité
Pour pallier cet inconvénient majeur, appel est lancé aux
économistes. Car, toujours selon le Pr Pirard, « si les économistes ne trouvent pas des incitants pour
favoriser le recyclage, il n'y aura pas de recyclage. La solution technique seule ne sert à rien ». Et pourtant