L’adaptation des plantes aux sols riches en métaux
Au cours de son évolution, une grande partie de la Nouvelle-
Calédonie est recouverte de terrains miniers exceptionnellement
riches en métaux lourds (nickel, cobalt, manganèse, chrome), et
particulièrement pauvres en matière organique et en éléments
nutritifs (calcium, potassium, phosphore, azote). Ces sols, dits
serpentiniques (ou ultramafiques), sont à la fois riches en métaux
toxiques et carencés en éléments essentiels. Cette double
contrainte est particulièrement hostile à la croissance et au
développement des plantes et des microorganismes.
Durant environ 30 millions d’années, les plantes et les
microorganismes ont évolué et se sont adaptés à ce milieu en
développant des stratégies adaptatives diverses. La présence
importante de métaux lourds dans le sol a agi comme une
pression de sélection. Seules les plantes capables de résister à cet
environnement hostile survivent.
Le résultat est une flore extrême et unique, constituée de plus de
3300 espèces distinctes dont 75% sont endémiques.
Les blattes : un exemple de diversification évolutive
Les blattes sont des insectes détritivores, présents dans tous les écosystèmes tropicaux. Quelques 4000 espèces ont
été décrites. Cette famille comprend 7 genres et 32 espèces en Nouvelle-Calédonie. En comparaison, la Nouvelle-
Zélande, 14 fois plus étendue, compte un seul genre et 24 espèces.
D’après des études moléculaires, cette étonnante spéciation géographique s’est produite il y a moins de deux
millions d’années. Mais l’effectif des populations de ces blattes est aujourd’hui extrêmement réduit, alors que les
habitats sont favorables. Il est possible que ces faibles effectifs aient favorisé les processus de formation de
nouvelles espèces.
Psychotria douarrei (Rubiaceae) est une plante
dont l’accumulation de nickel au niveau de ses
feuilles ou de ses fruits peut atteindre 2 à 4%
du poids sec