Ministère de l’Energie, des Mines,
de l’Eau et de L’Environnement
Intervention de Monsieur le Ministre de l’Energie, des Mines,
de l’Eau et de L’Environnement
Séminaire
Organisé par l’Association Marocaine pour l’Economie Verte
14 Septembre 2012
A l’Hôtel Tour Hassan de Rabat
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Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Il m’est particulièrement agréable d’être parmi vous aujourd’hui pour
participer à ce séminaire et partager avec vous la vision du Gouvernement du
Maroc par rapport à l’économie verte et son opérationnalisation dans la
perspective de lutte contre la pauvreté, et ce, à la lumière des résultats de la
Conférence « RIO+20 ».
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, l’Assemblée Générale des Nations Unies a organisé en
juin dernier, au Brésil, la Conférence des Nations Unies sur le Développement
Durable en tant qu’événement commémoratif marquant le 20ème anniversaire
du « Sommet de la Terre », tenu en 1992, également à Rio avec l’ambition de
faire émerger une vision commune du développement durable pour le 21ème
siècle.
Pour ce faire, la résolution de l’Assemblée générale a fourni les trois éléments
nécessaires pour façonner cette vision. Sommairement, les trois principaux
enjeux sont : les défis, les politiques et les mécanismes.
Les défis sont clairement indiqués dans l’objectif de la Conférence. Il s’agit de
déterminer quels progrès ont été réalisés, quels sont les lacunes et les
obstacles à la mise en œuvre du développement durable, et quels sont les
enjeux émergents. L’axe thématique sur « l’économie verte dans le contexte du
développement durable et l’éradication de la pauvreté» vise à rendre possible
l’identification de politiques permettant de réconcilier entre les objectifs
environnementaux et ceux de développement économique au profit de
l’éradication de la pauvreté et l’instauration du développement durable. Enfin,
l’axe thématique sur le « cadre institutionnel du développement durable » vise
à mettre en place un cadre de gouvernance pour un développement durable
sur le plan international.
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Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Le processus de négociation lancé dans ce cadre depuis janvier 2012 a été
couronné par l’adoption de la déclaration politique de la Conférence sous le
titre : « l’avenir que nous voulons ».
Qu’il me soit permis de rappeler les résultats principaux de ladite déclaration
qui s’articulent autour de 3 axes :
1. Le lancement d’un processus devant conduire à l’établissement
d’Objectifs du Développement Durable qui reste à notre sens d’une
importance capitale dans la mesure où la communauté internationale est
appelé à tracer une feuille de route pour réussir la métamorphose vers
un nouveau modèle de développement, tiré notamment par ces
Objectifs de Développement Durable en sus des Objectifs du Millénaire
pour le Développement.
2. Le renforcement de la gouvernance mondiale de l’environnement à
travers la mise en place des fondements d’un processus permettant une
gestion collective et équitable de la planète. Ce processus se focalisera
sur la mise en place au plan international, d’une régulation qui couvre les
trois composantes du développement durable : économiques, sociales et
environnementales. En effet, le monde a besoin d’une gouvernance qui
crée des liens forts de réciprocité entre ces strates pour un
développement réussi. Cette régulation devrait se baser sur l’entreprise
de réformes profondes, susceptibles d’harmoniser davantage
l’architecture du système des Nations Unies, en matière de
développement durable, une architecture forte, cohérente et efficace
qui soutienne une meilleure intégration des trois dimensions du
développement durable.
3. La promotion de l’économie comme outil incontournable pour atteindre
les objectifs de développement durable et lutter contre la pauvreté. Pour
cela, la conférence a encouragé les pays à mettre en œuvre des
politiques d’économie verte tenant compte des circonstances, capacités
et priorités nationales. En effet, répondre de manière équitable et
durable aux besoins alimentaires, énergétiques, sanitaires et culturels de
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l’ensemble des populations tout en préservant l’environnement est
possible à condition d’opérer un profond changement dans nos modes
de consommation et de production, et de gestion des ressources
naturelles qui devrait prendre en considération davantage les préalables
d’une croissance verte.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Depuis la Conférence de Rio de 1992, le Maroc s’est engagé, dans un processus
visant à concilier le développement socio-économique avec la préservation de
l’environnement. Ainsi, des efforts importants ont été déployés pour la mise en
place d’un cadre juridique et institutionnel adéquat en matière
d’environnement. Par ailleurs, des stratégies ambitieuses ont été mises en
place dans différents secteurs dans le but de promouvoir le développement
durable.
Ainsi, le bilan d’action du Maroc dans le domaine du développement durable,
sur les 2 dernières décennies de Rio à Rio+20 fait ressortir que les différents
chantiers lancés dans un premier temps pour faire face aux urgences
économiques, sociales, environnementales et institutionnelles ont été
progressivement consolidés autour d’un projet de société formulé par Sa
Majesté le Roi Mohammed VI et porté par toutes les forces vives de la Nation
marocaine qu’elles soient Gouvernement, Collectivités locales, Société civile ou
Acteurs privés. Globalement, trois phases se dessinent à la lecture de la
trajectoire du Maroc sur le chemin de la mise en œuvre du développement
durable.
Lors de la décennie 90, le Maroc a œuvré pour la mise à niveau économique et
sociale. Ainsi sur le plan économique, l’accent a été porté sur la libéralisation
de nombreux secteurs d’activité et l’adoption de la Charte de l’Investissement.
Sur le plan Social, une large part des investissements publics a été concentrée
sur de grands projets sociaux visant à désenclaver le monde rural.
La décennie 2000 a été une phase d’accélération des réformes Institutionnelles
et juridiques, notamment sur le plan social avec la réforme du Code de la
Famille. Aussi, la mise en œuvre de l’Initiative Nationale pour le
Développement Humain a mis sur pied une véritable ingénierie sociale dans un
processus de participation. Cette décennie a été marquée aussi par la
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convergence des enjeux socio-économique avec une intégration progressive de
la composante environnementale au niveau des stratégies sectorielles.
La décennie 2010 a veillé à l’ancrage du développement durable comme projet
de société, à travers notamment l’adoption de la Charte Nationale de
l’Environnement et de Développement durable. Cette Charte est en cours
d’opérationnalisation, sur le plan juridique, à travers la Loi Cadre de
l’Environnement et de Développement Durable et sur le plan technique, par le
biais de la Stratégie Nationale de l’Environnement et de Développement
Durable. La nouvelle constitution adoptée en juillet 2011, a donné une nouvelle
impulsion au processus visant l’instauration du développement durable.
Articulée autour des principes universellement reconnus et enrichie des retours
d’expériences internationales, elle a consacré le développement durable en
tant que droit de chaque citoyen.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Les avancées du Royaume du Maroc en termes de développement durable sont
indéniables et constituent les fondements d’une transition vers une économie
verte. En effet, les initiatives de verdissement de l’économie du pays sont
multiples et diverses.
Dans le secteur de l’énergie, la nouvelle stratégie devrait permettre de réaliser
une importante économie d'énergie par la promotion de l’efficacité
énergétique dans la majorité des secteurs économiques tels que le bâtiment,
l’industrie et le transport. Cette stratégie qui vise également à développer les
énergies renouvelables, qui devront atteindre 12 % de la part de l’énergie
primaire en 2020 et 20% en 2030, a été consolidée par le lancement de deux
programmes ambitieux sur l’énergie solaire et éolienne et dont la mise en
œuvre permettrait, d’ici 2020, d’augmenter de 26 à 42% la part des énergies
renouvelables dans le bilan électrique national.
La Stratégie Nationale de l’Eau prône une gestion intégrée et écologique de
l’eau en mettant l’accent sur la valorisation des ressources en eau, la
protection des eaux souterraines en tant que ressource stratégique du pays et
le recours aux eaux non conventionnelles, en l’occurrence les eaux usées
épurées qui représentent un réel gisement d’eau douce d’environ 600 millions
de m3 annuellement. Une attention particulière est accordée à l’économie de
l’eau à usage domestique, agricole, industriel et touristique qui représente un
potentiel à récupérer de l’ordre de 2.5 milliard de m3 par an.
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