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DOSSIER PEDAGOGIQUE
Horace
Pierre Corneille
Distribution
Mise en scène : Naidra Ayadi
Avec
Camille : Naidra Ayadi
Sabine : Marie Ballet
Julie : Gina Djemba
Horace : Jean-Christophe Folly
Curiace / Tulle : Maxime Kerzanet
Flavian / Procule : Nelson Rafaëll Madel
Le Vieil Horace : Patrick Messe
Valère : Paul Nguyen
Collaboration artistique : Marie Ballet
Assistant à la mise en scène : Nelson Rafaëll Madel
Scénographie : Olivia Berthon
Assistant à la snographie : Benjamin Varga
Costumes : Virginie Houdinière
Lumières : Cyril Has
Avec l!aide de l!équipe technique de l!Atelier Théâtre Jean Vilar
Une coproduction de L!Alter-Native et du Théâtre de la Tempête. Avec le soutien du Conseil
Général des Yvelines, de l!Adami, et la participation du Jeune Théâtre National.
Dates : du 18 janvier au 21 janvier 2011
Lieu : Théâtre Jean Vilar
Durée du spectacle : 1h40
Réservations : 0800/25 325
Contact écoles : Adrienne Gérard - 010/47.07.11 – adrienne.gerard@atjv.be
N!oubliez pas de distribuer les tickets avant d!arriver au Théâtre
Soyez présents au moins 15 minutes avant le début de la représentation,
le placement de tous les groupes ne peut se faire en 5 minutes !
N.B : - les places sont numérotées, nous insistons pour que chacun
occupe la place dont le numéro figure sur le billet.
- la salle est organisée avec un côté pair et impair (B5 n!est pas à
côté de B6 mais de B7), tenez-en éventuellement compte lors de la
distribution des billets.
En salle, nous demandons aux professeurs d!avoir l!amabilité de se
disperser dans leur groupe de manière à encadrer leurs élèves et à assurer le
bon déroulement de la représentation.
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I. LA PIECE
Présentation
Horace
est une pièce de théâtre de Pierre Corneille inspirée de la légende de Tite-
Live qui relate le combat entre les Horaces et les Curiaces. Elle fut jouée pour la première
fois en mars 1640.
La pièce, dédiée au cardinal de Richelieu, fut le second grand succès de Pierre
Corneille. Écrite en réponse aux contradicteurs du
Cid
, la pièce met en scène un personnage
encore plus audacieux que Rodrigue (le héros du
Cid
) : Horace, qui sacrifie son meilleur ami
et tue sa sœur Camille.
Résumé de la pièce
La pièce met en scène deux familles : la famille romaine de Horace et la famille
albaine de Curiace. La cité d!Albe se situe à 20 kilomètres de Rome, en descendant vers
Naples.
Le jeune Horace est marié à Sabine, jeune fille albaine dont le frère Curiace est
fiancé à Camille, sœur d'Horace.
La guerre fratricide qui éclate entre les deux villes rompt cette harmonie. Pour en finir,
chaque ville désigne trois champions qui se battront en combat singulier pour décider qui
devra l'emporter. Contre toute attente, le sort signe les trois frères Horaces pour Rome et
les trois fres Curiaces pour Albe. Horace, étonné, ne s'attendait pas à un si grand honneur.
Les amis se retrouvent ainsi face à face, avec des cas de conscience solument différents :
alors qu'Horace est emporté par son devoir patriotique, Curiace se lamente sur son destin si
cruel...
Lors du combat, deux Horaces sont rapidement tués et le dernier, héros de la pièce,
doit donc affronter seul les trois Curiaces blessés. Mêlant la ruse et l'audace, en faisant
d'abord semblant de fuir pour éviter de les affronter ensemble puis en les attaquant, il va les
tuer un par un et remporter le combat.
Horace est encensé par la ville de Rome. Mais sa sœur Camille, lui reproche le
meurtre de son bien-aimé. Horace tue alors sa propre sœur.
Le procès qui suit donne lieu à un vibrant plaidoyer du Vieil Horace, qui défend
l'honneur patriotique contre la passion amoureuse. Horace sera acquitté malgré le
réquisitoire de Valère, un chevalier romain lui aussi amoureux de Camille.
Les personnages de la pièce
Tulle,
roi de Rome.
Le Vieil Horace,
chevalier romain.
Horace,
son fils.
Curiace,
gentilhomme d!Albe, amant de Camille.
Valère,
chevalier romain, amoureux de Camille.
Sabine,
femme d!Horace et ur de Curiace.
Camille,
amante de Curiace et sœur d!Horace.
Julie,
dame romaine, confidente de Sabine et de Camille.
Flavian,
soldat de l!armée d!Albe.
Procule,
soldat de l!armée de Rome.
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Contexte historique
L!époque que décrit Corneille est celle de la Rome Antique. La Rome Antique désigne
à la fois la ville de Rome et l!état qu!elle fonde dans l!Antiquité. L!histoire de cette civilisation
qui réussit à dominer l!ensemble du monde diterranéen du Ier au Vme siècle est d!une
importance capitale dans le développement de la société contemporaine.
La pièce se roule aux origines de Rome. La naissance de la ville est attribuée à
Romulus, selon la légende, et est directement liée à la cité d!Albe.
Selon l
!Enéide
de Virgile, Ascagne, le fils d!Enée, fonda la ville d!Albe-la-Longue. A la
douzième nération, une de ses descendantes, la vestale Rhéa Silva, eut deux fils jumeaux
donnés par le dieu Mars : Romulus et Remus. Rhéa Silva était la fille de l!ancien roi d!Albe-
la-Longue, Numitor qui fut destitpar son frère Amulius. Amulius craignant une vengeance
future des deux enfants les envoya à la mort sur le Tibre. Mais une louve les trouva au bord
du rivage, elle les sauva et les allaita. Les frères furent recueillis par un couple de bergers.
Devenus adultes, ils décidèrent de fonder une nouvelle ville et une dispute éclata
pour savoir lequel des deux gnerait. Au cours de la bagarre, Romulus tua mus.
Romulus se rendit ensuite sur le lieu désigné par les dieux. Arrivé au-dessus de la colline, il
creusa une petite fosse circulaire et jeta une motte de terre apportée de la ville d!Albe. Ainsi
s!établit symboliquement la filiation entre les deux cités. Romulus régna alors sur la nouvelle
cité dont la fondation est datée de 753 av J.-C.
C!est une monarchie qui sera instaurée au début de l!histoire de Rome. Les quatre
premiers rois légendaires (parmi lesquels Tullus Hostilius dont il est question dans la pièce)
mettent sur pied les fondations des institutions politiques et religieuses de la ville. Tandis que
celle-ci commence à s!organiser sur le plan socio-politique et urbanistique, les rois se lancent
dans plusieurs guerres de conquête.
C!est deux siècles plus tard que la république (la « res-publica », la chose publique)
sera mise en place sous l!impulsion de Junius Brutus. Les siècles qui suivront permettront à
Rome d!asseoir sa mainmise sur une grande partie du territoire européen.
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II. PIERRE CORNEILLE
Quelques dates importantes
1606
Naissance de Pierre Corneille à Rouen, le 6 juin (6eme jour du 6eme mois de
la 6eme année de 1600 !). Il est originaire d'une famille de magistrats et est
l'aîné de cinq frères et sœurs
1629
Après avoir étudié le Droit, il renonce finalement à plaider. C!est suite à son
premier chagrin d!amour qu!il va écrire ses premiers vers, puis sa première
comédie,
Mélite
. Il met en place un nouveau style de théâtre où les sentiments
tragiques sont mis en sne pour la première fois dans un univers plausible,
celui de la société contemporaine.
1636
Il écrit
Le Cid
, œuvre aujourd!hui universellement reconnue. Il y raconte
l!histoire de l!amour de Chimène et Rodrigue alors me que Rodrigue a tué le
père de Chimène suite à un duel.
Le Cid
marque son premier succès.
1640
Horace
est joué pour la première fois.
1641
Il épouse Marie de Lampérière, fille du lieutenant particulier des Andelys, avec
qui il aura sept enfants dont un mort une semaine après sa naissance.
1647
Il est élu à l!Académie française au fauteuil 14 qu!occupera son frère et
collaborateur occasionnel Thomas après sa mort.
1643-
1651
Après la mort de Richelieu, la crise d!identité que traverse la France se
retrouve dans l!œuvre de Corneille : il règle ses comptes avec Richelieu dans
Pompée
, donne une tragédie de la guerre civile avec
Rodogune
et développe
le thème du roi cac dans
Héraclius, Don Sanche
et
Andromède
,
s!interrogeant sur la nature même du roi, subordonné aux événements de
l!histoire, en lui faisant ainsi gagner en humanité.
1650-
1659
À partir de 1650, ses pièces connaissent un succès moindre, et il cesse
d!écrire pendant plusieurs années après l!échec de
Pertharite
. Ce n'est qu'à la
toute fin des années 1650 que le vieux poète renoue avec la scène et le succès
avec la tragédie
Œdipe
en 1659.
1660-
1684
À cette époque, l!étoile montante du tâtre français s'appelle Jean Racine,
dont les intrigues misent davantage sur le sentiment et apparaissent moins
héroïques et plus humaines. La comparaison avec Racine tournera au
désavantage de Corneille lorsque les deux auteurs produiront presque
simultanément, sur le me sujet,
Bérénice
(Racine) et
Tite et nice
(Corneille).
À la fin de sa vie, la situation de Corneille est telle qu'il obtient de Louis XIV une
pension royale.
Il décède à Paris le 1er octobre 1684.
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III. LE THEATRE A L!EPOQUE DE CORNEILLE
Le théâtre au début du XVIIe
Fin XVIe, le théâtre agonise en France. Les formes médiévales comme les farces ou
les mystères ont disparu, les troupes et les salles modernes n'existent pas encore. La
comédie est un genre mineur, délaissé par les auteurs et les théoriciens. A l!époque, il
n!existait qu!un théâtre en dur à Paris : l!Hôtel de Bourgogne qui appartenait aux Confrères
de la passion.
Au but du XVIIe, des troupes de comédiens commencent à se constituer, portées
par le succès littéraire grandissant de textes principalement inspirés par le théâtre du siècle
d'or espagnol. La troupe de Mondory, spécialisée en farces et en pièces à effets spéciaux
décide de se fixer dans le quartier des Marais. Le classicisme fait remplacer le tâtre
d!aventures par le théâtre psychologique et donc s!en suit la disparition des effets spéciaux.
En 1629, les comédiens jouent
Mélite
, la première création de Corneille. La comédie
rencontre à Paris un succès suffisant pour décider son auteur à se lancer dans une carrière
dramatique. Le groupe d'acteurs devient par la suite la troupe des Marais.
A partir des années 1630, le théâtre et ses protagonistes reçoivent un statut social et
économique acceptable grâce à Richelieu, grand amateur de tâtre et fin politique,
conscient de l'intérêt pour la monarchie de contrôler ce moyen de communication.
Les règles du théâtre classique
De 1637 à 1640, les critiques envers
Le Cid
font rage dans le monde du théâtre suite aux
représentations de la tragi-comédie de Corneille. Malgle succès retentissant de la pièce, il
se voit reprocher de n'avoir pas respecté les règles de l'idéal classique :
La règle des trois unités : la première de ces lois impose les trois unités qui
s'appliquent à la tragédie aussi bien qu'à la comédie : l'unité d'action, de lieu et de
temps. La pièce doit se dérouler en un seul lieu dans un me décor, sans dépasser
24 heures, et ne présenter qu'une seule action principale. Le but recherché est de
produire l'illusion que le spectateur assiste au déroulement physique de la réalité
me. Vers 1640, les trois unités vont s!imposer. Cette victoire marquera le début du
classicisme, l!art dominé par la raison.
La bienséance : elle impose de ne pas choquer le public de l'époque, avec des
scènes violentes, des morts sanglantes ou des contacts physiques. Comme dans le
théâtre grec, l'action susceptible de choquer se déroule ailleurs et un messager vient
la raconter. L!univers de la tragédie doit toujours s!exprimer de manière noble et
conforme à ce qu!on attend d!elle. De cette convention est e la litote, qui consiste à
en dire moins que ce que l!on pense (« Va, je ne te hais point ! »).
La vraisemblance : elle présente ce qui semble vraisemblable dans l'attente du
public. Les auteurs doivent en outre s'inspirer des anciens, distinguer rigoureusement
les genres tragique et comique, écrire en alexandrins (vers de douze syllabes) dans
un style convenu et découper les pièces en cinq actes. Paradoxalement, ce carcan
de gles va produire les plus grands dramaturges français et redonner ses lettres de
noblesse au théâtre.
Source : www.curiospheretv.be
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