Voici quelques exemples de questions-réponses qui pourraient vous aider à vous préparer à une entrevue. IMPORTANT : les termes que vous utilisez pour parler des cuisines collectives doivent refléter nos valeurs. Le RCCQ et ses membres utilisent : « PERSONNE PARTICIPANTE » et non de « clientèle, usagé.e.s, bénéficiaires, client.e.s, etc. » « CITOYEN.NES », « MANGEURS » et non de « consommateurs ». « ORGANISME COMMUNAUTAIRE » et non « entreprise ». « ANIMATRICE.EUR ou INTERVENANT.E» _______________________________________________________ Question : Qu’est-ce qu’une cuisine collective? Réponse : La cuisine collective est un petit groupe de personnes qui mettent en commun temps, argent et compétences pour confectionner, en quatre étapes (planification, achats, cuisson, évaluation), des plats économiques, sains et appétissants qu’elles rapportent chez elles. _______________________________________________________ Question : Comment fonctionne une cuisine collective? Réponse : Une activité de cuisine collective se déroule en quatre étapes : la planification, les achats, la journée de cuisson et l’évaluation. Lors de la planification, les personnes participantes choisissent les recettes, déterminent le nombre de portions et calculent le budget. Ensuite, elles vont faire les achats. Enfin, elles se rencontrent à nouveau pour cuisiner les mets qu’elles divisent et rapportent chez elles. Au moment opportun, le groupe évalue le déroulement de la rencontre, les recettes et l’esprit d’équipe. _______________________________________________________ 1 Question : À qui s’adressent les cuisines collectives? Qui peut participer dans un groupe de cuisine collective? Est-ce seulement pour les personnes à revenu modeste? Réponse : Les cuisines collectives, c’est pour tout le monde! Chaque personne a ses raisons personnelles d’y participer. Faire des économies en est une. Il s’agit seulement d’avoir la volonté de cuisiner avec d’autres personnes et d’investir de sa personne dans le bon fonctionnement du groupe. Il est important que chaque personne participante se sente bien dans son groupe. Il s’est développé spontanément, depuis plusieurs années, toutes sortes de types de groupes de cuisine collective : Purée de bébé Végétarien ou végétalien Cuisine santé Cuisine économique Cuisine québécoise Intergénérationnel Pour enfants Pour ado Pour homme seulement Pour les personnes diabétiques Cuisine internationale Cuisine hallal Etc. Question : Qu’elles sont ses règles dans un groupe de cuisine collective? Réponse C’est le groupe qui les décide, mais généralement, les règles concernent l’hygiène, la participation, les bonnes attitudes pour respecter les autres personnes participantes (langage, etc.). _______________________________________________________ Question : Vous nous dites que les cuisines collectives sont bénéfiques, expliquez-nous comment? Quels sont les impacts des cuisines collectives sur les personnes et les communautés? Réponse : Puisque chaque personne a sa raison de participer à un groupe de cuisine collective, chacune y recueille ses avantages à elle. Les cuisines collectives, c’est plus que de la cuisine! Les personnes qui participent nous disent que les cuisines collectives leur permettent de : sortir de la maison; 2 faire de nouvelles rencontres; tisser des liens d’amitié; construire sa confiance en soi; devenir plus autonome; acquérir et de partager ses connaissances : apprendre à faire un budget, à cuisiner, à travailler en équipe, etc.; expérimenter de nouvelles recettes; d’économiser de l’argent et du temps; de mieux nourrir leur famille; améliorer la santé physique et psychologique; encourager l’agriculture locale; et plus encore… _______________________________________________________ Question : Comment les cuisines collectives ont-elles débuté? D’où vient l’idée de cuisiner en groupe? Réponse : Au Québec, l’histoire du mouvement des cuisines collectives débute en 1982 dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, lorsque trois femmes décident de mettre argent, idées et temps en commun afin de planifier et cuisiner collectivement des plats nutritifs et économiques pour leur famille. Elles veulent avoir la possibilité de faire des choix alimentaires, en toute dignité, en faisant plus que de recevoir des denrées gratuites. En 1990 nait le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) qui a pour mission de favoriser l’émergence, la consolidation et la concertation des cuisines collectives sur l’ensemble du territoire du Québec. _______________________________________________________ Question : Qu’elle est l’ampleur du mouvement au Québec? Réponse : Au Québec, les cuisines collectives c’est : 1382 cuisines collectives 1170 membres Plus de 9848 participants.es Plus de 1 361 468 portions cuisinées par année Et un regroupement, le Regroupement des cuisines collectives du Québec, qui fête ses 25 ans cette année sous le thème « 25 ans, tout un plat de résistance! » En plus de favoriser l’émergence, la consolidation et la concertation des cuisines collectives, il fait la promotion de l’autonomie alimentaire. 3 Question : Parlez-nous un peu plus du RCCQ? Réponse : Notre regroupement nous permet d’avoir une force nationale pour faire connaître et défendre les cuisines collectives. Il offre différentes formations : démarrage, animation d’une cuisine collective, saine alimentation, formation à la carte. Il fait des relations médiatiques et politiques pour faire connaître les besoins de ses membres. Les valeurs qu’il promeut sont : La solidarité; La démocratie; L’équité et la justice sociale; L’autonomie : la prise en charge individuelle et collective; Le respect de la personne : La dignité Pour en savoir plus, visitez : rccq.org! _______________________________________________________ Question : Existe-t-il d’autres cuisines collectives au Canada où ailleurs dans le monde? Réponse : Il existe d’autres endroits au Canada où l’on pratique la cuisine collective comme au NouveauBrunswick, en Ontario et en Colombie-Britannique. Mais elles sont en plus petit nombre et ne sont pas unies dans un regroupement comme au Québec. Aussi, il ne faut pas confondre « collective kitchen» et « community kitchen». Depuis toujours, le Regroupement des cuisines collectives du Québec maintient des liens avec d’autres cuisines collectives ou soutient leur développement. Entre autres, au Pérou, au Mali, en France et en Haïti. _______________________________________________________ Question : En quoi une cuisine collective est-elle différente d’une autre pratique comme le dépannage, soupe populaire, cours de cuisine, etc. ? Réponse : Dans une cuisine collective, les personnes participent à toutes les étapes de la cuisine, de la planification à l’évaluation. De plus, elles cuisinent pour elles et leur famille. C’est donc une pratique d’autonomie alimentaire où elles ne font pas que se nourrir ellesmêmes. Elles apprennent à se prendre en main, elles se donnent du pouvoir sur leur vie, pour améliorer leur situation à long terme. Tout ce qu’elles apprennent dans une cuisine collective, le jour où elles n’y vont plus, tout cela leur reste : planifier, faire un budget, équilibrer les repas, travailler en équipe, exprimer clairement et respectueusement ses besoins, cuisiner économiquement, etc. 4 Toutes les autres pratiques qui favorisent la sécurité alimentaire sont aussi importantes parce qu’elles répondent à un besoin d’urgence, les cuisines collectives sont une réponse préventive et ont des impacts positifs à long terme. _______________________________________________________ Question : Vous nous parlez d’autonomie alimentaire, qu’entendez-vous par ce terme? Réponse : Depuis plus de 10 ans, le mouvement des cuisines collectives se définit comme une pratique d’autonomie alimentaire, mais on ne parle pas ici seulement de l’autonomie des personnes, mais aussi de celle des communautés! L’autonomie alimentaire repose sur quatre piliers : l’accessibilité alimentaire, le pouvoir de choisir, le respect et l’action collective! L’autonomie alimentaire est un processus de prise de pouvoir permettant, à tous.tes, l’exercice du droit à l’alimentation. Dans le respect des êtres humains, de la nature, de tous les êtres vivants et de l’environnement, l’autonomie alimentaire suppose une prise en charge individuelle et collective visant l’accessibilité à une nourriture de qualité et à un meilleur contrôle du système alimentaire qui ne peut se faire sans une démarche d’éducation populaire. _______________________________________________________ Question : Cette année, le mouvement des cuisines collectives fête ses 25 ans sous le thème « 25 ans, tout un plat de résistance », que signifie plus particulièrement ce thème? Réponse : Le plat de résistance symbolise plusieurs choses : la fête où l’on se réunit autour d’un bon plat à partager en famille, entre amis.es ou dans un groupe de cuisine collective. toutes nos luttes pour faire reconnaître l’action de cuisiner collectivement et pour s’unir afin de créer le regroupement, ainsi que tous les autres défis que le RCCQ et ses membres ont relevés depuis 25 ans! la résistance qui nous permet de durer dans le temps tout en gardant la capacité de se projeter dans le futur pour dégager, ensemble, de nouvelles orientations. le fait que les cuisines collectives offrent une « succulente et douce résistance » à l’industrialisation de la bouffe en proposant une réelle prise en charge populaire de l’alimentation, qui préserve et enrichie les savoirs, savoir-faire et savoir-être, des citoyens.nes. Depuis 25 ans, elles résistent au problème de plus en plus croissant de la production et la consommation d’aliments préparés le fait que les cuisines collectives résistent, à leur manière, au contexte actuel d’austérité en permettant aux personnes de se regrouper pour mettre en commun leurs 5 connaissances, leurs temps, leur argent et agir collectivement pour améliorer leurs conditions de vie. _______________________________________________________ Question : Quels liens les cuisines collectives font-elles avec le droit à l’alimentation? Pourquoi les cuisines collectives revendiquent-elles maintenant le droit à l’alimentation? Réponse : Comme le droit au logement, à l’éducation et à la santé, le droit à l’alimentation est inscrit dans l’article 11 du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels des NationUnies : « … le droit de toute personne à un niveau suffisant pour elle-même et pour sa famille, y compris la nourriture, un logement suffisant, ainsi que… ». Il est aussi cité dans l’article 9.4 de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale du Québec : « favoriser, pour les personnes et les familles en situation de pauvreté, l’accès, en toute dignité, à un approvisionnement alimentaire suffisant et nutritif, à un coût raisonnable, de même qu’à une information simple et fiable qui leur permette de faire des choix alimentaires éclairés ». Dans le contexte où l’on constate quotidiennement l’augmentation du prix des fruits, des légumes et de la viande, le geste de cuisiner collectivement est une réponse de résistance aux pratiques qui limitent le droit à l’alimentation pour tous et toutes. Depuis trop longtemps, l’alimentation est tenue pour acquise et les politiques publiques qui la concernent s’adressent rarement aux citoyens.nes. Il est maintenant temps de résister et prendre parole pour faire respecter notre droit à l’alimentation! Prenez-note qu’à l’automne 2017, le mouvement des cuisines collectives rendra publique sa Déclaration sur le droit à une saine alimentation. C’est un évènement à ne pas manquer! _______________________________________________________ Question : Actuellement, on constate une augmentation du prix des aliments de base, comment les cuisines collectives font-elles, face à cette réalité? Réponse : À la base, le fait d’acheter collectivement diminue le prix de panier d’épicerie et encore plus quand une cuisine collective s’approvisionne directement chez un producteur. De plus, la plupart des cuisines collectives ont dans leurs habitudes de consulter les rabais des grandes chaînes alimentaires pour faire la planification des repas qu’elles cuisineront. Avec l’augmentation du prix des aliments, ceci se fait de manière encore plus rigoureuse. Mais comme bien des citoyen.nes, les cuisines collectives développent d’autres pratiques pour diminuer les coûts du panier d’épicerie comme consommer moins de viande et cuisiner plus de légumineuses ou encore acheter des fruits et des légumes congelés. 6 Mais, cette situation où les citoyens.nes sont pris au piège lorsqu’ils cherchent à bien s’alimenter à cause de la fluctuation des prix nous rappelle qu’il est primordial de continuer à revendiquer une réelle politique alimentaire québécoise qui règlemente le prix de certains aliments de base nécessaires à une bonne alimentation et à une bonne santé! _______________________________________________________ Question : Les cuisines collectives revendiquent un meilleur financement du gouvernement du Québec, pourquoi? Réponse : Près d’une centaine de villes, municipalités et arrondissements ainsi que l’Assemblée nationale du Québec ont proclamé la Journée nationale des cuisines collectives et ont confirmé qu’ils encouragent les citoyens.nes à prendre conscience que l’alimentation est un droit et que d’y avoir accès apporte des impacts positifs sur le bien-être de notre communauté. Maints recherches et témoignages confirment que les cuisines collectives ont des impacts positifs sur la santé physique et psychologique des personnes. Elles favorisent une saine alimentation et une meilleure qualité de vie pour les personnes tout en visant le mieux-être des collectivités. La majorité des cuisines collectives sont dans un organisme communautaire qui offre locaux, équipement, fonds de cuisine et des ressources humaines pour faciliter la logistique et l’animation des groupes. Ces organismes font partie du grand mouvement de l’action communautaire autonome qui est reconnu comme essentiel à la société québécoise dans la Politique gouvernementale d’action communautaire. Ainsi, pour mettre sur pied des cuisines collectives, permettre leur développement et leur consolidation dans toutes les régions, les organismes ont besoin de financement. 7