Cœur : 500ème remplacement d’une valve de l’aorte sans chirurgie Un bilan positif, des interventions applicables à des patients de plus en plus délicats Roger, 86 ans, souffrait d’une grave insuffisance cardiaque liée à un rétrécissement sévère de sa valve aortique. Estimé à très haut risque chirurgical il était impossible de l’opérer sous anesthésie générale… La cardiologie interventionnelle a permis d’implanter à Roger une nouvelle valve au moyen d’une sonde passée par l’artère fémorale. L’intervention a eu lieu sous anesthésie locale, la procédure a duré à peine plus d’une heure et après 36 heures de surveillance en soins intensifs, Roger a regagné sa chambre avant de rentrer à son domicile 7 jours plus tard. Ce remplacement valvulaire aortique percutané (ou TAVI pour reprendre l’acronyme consacré anglosaxon, bien qu’il s’agisse d’une intervention d’origine française) est devenu en à peine 7 ans le traitement de référence pour le patient très âgé ou fragile pour lequel la chirurgie, qui reste le standard encore actuellement, est contre-indiquée ou jugée à haut risque. Proposer maintenant un TAVI à un patient considéré comme inopérable multiplie sa survie par 2 pendant 5 ans, et 9 fois sur 10 sans symptôme résiduel significatif. Depuis novembre 2008, date du premier TAVI à Lyon et aux HCL, les équipes médico-chirurgicales et anesthésiques ont progressé ensemble, en coordination avec les gériatres, pour toujours mieux évaluer ces patients âgés ou très âgés (le doyen des TAVI lyonnais avait 95 ans le jour de l’intervention et va bien!) ou très fragiles et leur proposer la meilleure solution de traitement entre chirurgie et remplacement percutané. Dorénavant, ces remplacements valvulaires aortiques percutanés sont réalisés plusieurs fois par semaine par les équipes médico-chirurgicales de l’hôpital cardiologique, auxquelles viennent se joindre les cardiologues interventionnels de l’hôpital de la Croix-Rousse ainsi qu’une équipe du Centre Hospitalier Saint Joseph - Saint Luc. « Ce sont les valves, maintenant, de 3e génération qui sont posées, encore plus performantes et utilisables avec des introducteurs plus petits au niveau du pli de l’aine. Avec plus de 5 ans de recul, la robustesse dans le temps de ces valves se maintient » s’enthousiasme Gilles Rioufol, chef du service de cardiologie interventionelle de l’hôpital Louis Pradel. « Ces améliorations techniques permettent de prendre en charge des patients toujours plus délicats dans des conditions de sécurité accrues ».