
Les animaux dans la Bible — 1  Page 2 
trouver place dans le Nouveau Testament. Il y est écrit : « J’ai donné du pain à l’homme affamé, de 
l’eau à l’assoiffé, des habits au dénudé. J’ai pris soin des ibis, faucons, chats et chiens divins, et je les 
ai rituellement inhumés, oints d’huiles et emmaillotés d’étoffes. » 
 
Partant  du  premier  commandement  qui  affirme  l’unicité  de  Dieu  – Je  suis  l’Éternel  ton  Dieu,  tu 
n’auras pas d’autre dieu devant ma face – et de l’interdit de toute représentation de ce qui est, entre 
autres,  au  ciel,  les  Hébreux  ne  pourront  en  aucun  cas  s’adonner  à  la  zoolâtrie  ou  succomber  au 
zoomorphisme divin : donner à Dieu une forme animale. Ainsi, lorsque Moïse, descendu de l’Horeb, 
découvre que son peuple a fabriqué un taurillon en or – non pas d’ailleurs en acte de défiance envers 
Dieu  ou  pour  adorer  un  autre  Dieu  que  l’Éternel  qui  l’a  fait  sortir  du  pays  de  l’esclavage,  mais 
simplement pour lui donner une forme visible et pouvoir lui rendre plus facilement le culte qui lui est 
dû – de colère, il [Moïse] laisse tomber les deux tables de la Loi qui se brisent en touchant le sol. Le 
peuple  hébreu,  dans  l’expression  de  sa  foi,  ne  peut  être  semblable  aux  autres  peuples  qui 
l’environnent. Aucun animal n’est divin ni ne peut être la représentation de Dieu Adonaï. Il est de 
même  inconcevable  que  Dieu  puisse  s’incarner  dans  un  animal  quelconque. L’animal  est  une 
créature de Dieu, comme toutes les autres et ne saurait être sorti de ce rôle. 
Cependant, dans l’ordre de la création tel que rendu dans le récit mythologique du premier chapitre 
de la Genèse, le règne animal occupe une place particulière. Les animaux sont créés au cinquième 
jour pour les poissons – « les grands monstres marins, tous les êtres vivants et remuants selon leur 
espèce dont grouillent les eaux » — et « tout oiseau ailé selon son espèce » ;  au sixième jour, c’est au 
tour des « bestiaux, bestioles et bêtes sauvages selon leur espèce » qui sont sur terre ; enfin l’homme 
et la femme au terme de ce dernier jour avant le repos de Dieu. Tous reçoivent la même consigne : 
« Soyez  féconds  et  prolifiques,  remplissez »  votre  espace  de  vie.  En  cela,  la  Bible  dit  qu’ils  sont 
semblables et appartiennent bien au groupe des êtres vivants, même si l’humain reçoit une parole 
supplémentaire de dominer sur tout ce qui vit sur la terre, dans les eaux et dans les airs ; dominer ne 
signifiant nullement la possibilité de détruire, bien au contraire : soumettre n’est pas démettre. 
Dans le second récit de la Genèse, aux chapitres deux et trois, la proximité de l’humain et de l’animal 
est  encore  plus  grande.  Tous  deux  sont  tirés  de  la  poussière.  Ils  ont  organiquement  et 
symboliquement même milieu d’origine. Et comme l’affirme l’Ecclésiaste,  « le sort des fils d’Adam, 
c’est le sort de la bête, c’est un sort identique : telle la mort de celle-ci, telle la mort de ceux-là ; ils ont 
tous un souffle identique : la supériorité de l’homme sur la bête est nulle, car tout est vanité » (3, 19). 
Tous  les  fils  et les  filles  d’Adam et  toutes  les  bêtes sont  bien  des  êtres vivants  (hyx  vpn),  ils  ont 
même souffle  et même destinée de retourner à la poussière, de mourir – sans oublier qu’en latin 
l’animal et l’humain sont animal-animalis, c’est-à-dire formé d’air l’un et l’autre ; ils sont bien « être 
vivant » ayant même souffle, toujours en latin anima-animae… ce qui a donné l’âme et son mystère. 
 
La proximité entre les humains et les animaux s’exprime encore dans la Bible par une certaine forme 
de  lien  fraternel.  Ainsi,  tantôt  c’est  l’homme  qui  vient  en  aide  aux  animaux  (à  l’image  de  Noé 
accueillant  un  couple  de  chaque  animal  dans  l’arche  pour  les  protéger  du  déluge),  tantôt  c’est 
l’animal qui vient en aide à l’homme (telle l’ânesse de Balaam, Nb 22, 22). La Bible rappelle ainsi que 
Dieu ne cesse de répandre ses bienfaits sur tous les êtres vivants, et Jésus de prendre en exemple les 
oiseaux du ciel. Le psalmiste chante : les animaux, « tu [Dieu] donnes, ils ramassent ; tu ouvres tes 
mains,  ils  se  rassasient » (Ps  104,  27).  Plus  encore,  dans  la  Loi,  il  est  prescrit  qu’ils  doivent  aussi 
bénéficier du Sabbat : « Six jours, tu feras ce que tu as à faire, mais le septième tu chômeras, afin que 
ton bœuf, ton âne se reposent » (Ex 23, 12). 
La  conséquence  directe  qu’en  tire  la  Bible,  c’est  que  tous  les  deux  – l’homme  et  l’animal  –  sont 
concernés par l’alliance avec Dieu. C’est la conclusion de l’épisode mythique du déluge. Au sortir de 
l’arche,  Dieu  déclare  à  Noé  et  aux  siens :  « Je  vais  établir  mon  alliance  avec  vous,  avec  votre 
descendance après vous, avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : oiseaux, bestiaux, toutes les 
bêtes sauvages qui  sont avec vous. Bref, tout ce  qui est sorti de l’arche avec vous, même les bêtes 
sauvages… Voici le signe que je mets entre moi, vous et tout être vivant avec vous, pour toutes les