
incluent ou excluent des tumeurs à faible
potentiel de malignité, d’autre part, l’eff e t
d’une meilleure prise en charge thérapeu-
tique. En France, en l’an 2000, les données
du CIRC (Centre International de Recherche
sur le Cancer) montrent que les tumeurs de
vessie représentent la 5ème cause de cancer
et la 3ème des décès par cancer [3]. En ce
qui concerne ces décès 75% surviennent
chez l’homme et 25% chez la femme. Les
tumeurs de la vessie sont responsables chez
l’homme de 20% de décès prématuré, c’est-
à-dire avant l’âge de 65 ans. Leur incidence
est en augmentation d’environ 1% par an, le
sexe ratio est de 1 pour 5. Les cancers de ves-
sie sont induits par des carcinogènes exogè-
nes ou endogènes ce qui a plusieurs implica-
tions tout d’abord ces tumeurs possèdent des
caractères immunogéniques [4] qui leur sont
propres et ensuite que certaines d’entre elles
peuvent être évitables si les carcinogènes
sont bien identifiés [5]. C’est notamment le
cas des facteurs professionnels, on estime
qu’actuellement jusqu’à 20 % des patients
présentant des tumeurs de vessie ont une
exposition professionnelle significative [6],
en particulier aux amines aromatiques, aux
hydrocarbures aromatiques polycycliques,
ou au nitrosamines. La reconnaissance des
tumeurs de vessie comme maladie profes-
sionnelles reste encore largement à explici-
t e r. Acôté de ces facteurs, il faut tenir comp-
te de facteurs génétiques de susceptibilité,
notamment les enzymes de détoxification
N AT1, NAT2 [7]. En ce qui concerne les
carcinogènes exogènes la première cause est
représentée par le tabac, les causes environ-
nementales sont l’intoxication à l’arsenic et
la néphropathie des Balkans. Parmi les cau-
ses infectieuses il faut souligner la schistoso-
miase et l’infection chronique notamment
dans les vessies neurologiques. Enfin, il a été
mis en évidence certaines causes iatrogènes
comme la radiothérapie ou intoxication pro-
longée à l’endoxan.
1 .LE
G R A D E
E T L E S TA D E Q U E L L E C L A S S I F I-
C AT I O N U T I L I S E R ?
Le grade a été défini par la classification de
l ’ o r ganisation mondiale de la Santé (OMS).
La plupart des articles utilise la classification
de 1973 [8] qui distingue les papillomes
(tumeurs bénignes) des carcinomes urothé-
liaux qui sont classés en 3 grades G1, G2,
G3. Récemment, le consensus de 1998
regroupant l’OMS et la Société Internatio-
nale de Pathologie a introduit la notion de
tumeurs à faible potentiel de malignité
( L M P /low malignant potential) qui représen-
te une certaine population des G1 [9]. Les
autres tumeurs étant séparées en bas grade et
en grade élevé. Plus récemment encore, la
classification de l’OMS a rétabli la classifi-
cation G1, G2, G3 tout en conservant la
notion de tumeurs à faible potentiel de mal-
ignité [10] (Tableau 1). Ces dernières classi-
fications ne sont pas admises par tous et font
l’objet d’une controverse. Dans ces condi-
tions il est recommandé de toujours utiliser
pour le Grade la classification de 1973. En ce
qui concerne le stade, la classification T N M
de 1997 est recommandée pour les lésions
papillaires, qui sont divisées en pTa et pT1.
Par contre pour les lésions planes, il est
recommandé d’utiliser la classification de
1998 [9] qui simplifie ce groupe de lésion en:
carcinome in situ, dysplasie et atypie.
Les pathologistes du comité de cancérologie
de l’Association Française d’Urologie
(CCAFU) recommandent d’utiliser la notion
p Ta avec basale douteuse et de subdiviser les
pT1 en pT1a et pT1b, si la musculaire
muqueuse peut être mise en évidence selon
son franchissement. Dans tous les cas, il est
indispensable en cas de tumeur pT1 notam-
ment de pT1b que soit précisée la notion de
muscle vu ou non vu sur le spécimen.
II. CL A S S I F I C AT I O N
C L I N I C O P
AT H O L O G I Q U E
2