Pitons, cirques et remparts de l`île de La Réunion

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Pitons, cirques
et remparts
de l’île de La Réunion
Hervé Douris
(France)
Des sites exceptionnels
proposés au Patrimoine Mondial
Hervé Douris
Île de La Réunion
Un livre ouvert sur l’histoire de la Terre
Piton des Neiges
Piton de la Fournaise
Dans la grande famille des îles océaniques tropicales, La Réunion fait figure d’exception.
Son cœur montagneux abrite des paysages grandioses, dominés par deux massifs
volcaniques voisins, mais d’âges distincts, et trois cirques tardivement colonisés.
De hauts remparts aux dimensions spectaculaires dessinent un relief souvent inaccessible,
riche en milieux naturels préservés. Ce bout de terre à l’humeur volcanique est également
reconnu comme un des points chauds de la biodiversité mondiale.
Il recèle une faune et une flore rares, marquées par une proportion élevée d’espèces
endémiques. Concentré d’histoire naturelle, le centre de l’île offre une lecture inédite
d’évolutions fulgurantes.
Cirque de Salazie
OCÉAN INDIEN
Cirque de Mafate
Cirque de Cilaos
CÔTE SOUS LE VENT
Habitée depuis moins de quatre siècles, La Réunion est un laboratoire du vivant,
dont le potentiel scientifique et touristique ne demande qu’à s’offrir un peu plus au monde.
La valeur de ce patrimoine a été consacrée, en mars 2007, par la création du neuvième
parc national français, couvrant plus de 40% de la superficie de l’île et l’essentiel de son
cœur montagneux. Le Parc national porte aujourd’hui la candidature des « Pitons, cirques
et remparts de l’île de La Réunion » au Patrimoine Mondial de l’Unesco, au titre de Bien
naturel. L’élaboration de ce projet, soutenu par l’Etat, la Région, le Département et
l’Association des Maires, a mobilisé l’ensemble du monde scientifique local.
CÔTE AU VENT
O
S
N
E
Sources : Modèle numérique de terrain. Parc national de La Réunion - Document Institut Géographique National
Universel autant qu’exceptionnel, le patrimoine réunionnais demande à être davantage
étudié, toujours mieux protégé et valorisé. Son inscription au Patrimoine Mondial
permettra de franchir une étape supplémentaire vers cet objectif. Quand elle aura rejoint
les 878 autres Biens classés sur la planète depuis 1978, La Réunion deviendra une
référence environnementale : le monde y découvrira un livre ouvert sur l’histoire
de la Terre et sur la dynamique de la Vie.
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Jean-Cyrille Notter
Hervé Douris
Les sommets centraux du massif du Piton des Neiges (3 071 m),
vus de la côte est de La Réunion.
L’altitude du massif a vraisemblablement atteint 3 400 m au moment
de sa pleine activité volcanique, qui a cessé il y a douze mille ans.
L’île ressemble à une montagne posée sur la mer,
le relief conditionne fortement le climat.
Le sommet du Piton de la Fournaise
(2 632 m), volcan actif.
Le Piton de la Fournaise se trouve, à vol d’oiseau, à vingt kilomètres
de son aîné, le Piton des Neiges.
La proximité de deux massifs volcaniques d’âges différents
est une originalité forte de la géographie réunionnaise.
L’île aux deux volcans
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Manteau supérieur
HAWAII
Manteau inférieur
Noyau externe
Noyau interne
La Réunion est un des sept
sites mondiaux
nés d’un point chaud profond,
en relation avec le cœur de la Terre.
Les autres points chauds
(une quarantaine sur la planète)
prennent naissance dans des zones
plus superficielles du manteau
ou de la croûte terrestre.
RÉUNION
LOUISVILLE
D’après Courtillot et al.
AFAR
A F R I Q U E
La présence de deux grands massifs volcaniques
sur une terre aux dimensions réduites (2 500 km2)
est une richesse rare. Cette particularité permet une
étude inédite de l’histoire des paysages volcaniques.
La dimension des deux volcans conditionne aussi
le climat de l’île. Ils opposent une barrière
montagneuse à la circulation des alizés, générant
deux façades climatiques très différentes.
A l’est, la « côte au vent » est soumise à l’influence
des entrées maritimes. Ainsi, la façade orientale du
Piton de la Fournaise est l’une des régions les plus
arrosées au monde, en raison de son exposition et
de ses fortes pentes. En une année, un record de
pluie supérieur à 18 mètres a été enregistré sur son
versant sud-est, à 1 600 m d’altitude.
A l’inverse, l’ouest de l’île, aussi appelé « côte sous
le vent » et protégé par le relief, est relativement
abrité des alizés et des précipitations.
Si ce phénomène s’observe sur de nombreuses îles
montagneuses, La Réunion se distingue par ses
régions sommitales, où le climat tempéré a créé
un étage de végétation altimontaine rarissime dans
le monde insulaire tropical.
P A C I F I Q U E
Située au sud-ouest de l’océan Indien,
à 800 kilomètres des côtes malgaches et
à 200 kilomètres au nord du tropique du Capricorne,
La Réunion a surgi de l’océan il y a trois millions
d’années. Issue d’un « point chaud » océanique
enfoui à 2 400 kilomètres sous l’écorce terrestre,
l’île ne partage le secret de sa naissance qu’avec six
autres endroits du monde, dont Big Island (Hawaii).
Depuis, elle n’a cessé de se construire et d’évoluer.
Aujourd’hui, le tiers de ce décor est encore intact,
préservé de la colonisation humaine qui reste
concentrée sur le littoral.
Trois massifs volcaniques ont successivement
façonné le relief de l’île. Le plus ancien, le Piton
des Neiges, est le point culminant de l’océan Indien
(3 071 m). L’existence du second a été découverte
très récemment : baptisé « Volcan des Alizés » par
les scientifiques, il s’est effondré et ses décombres
ont été recouverts en quasi-totalité par le Piton de
la Fournaise (2 632 m). Ce dernier est aujourd’hui
un des volcans les plus actifs de la planète.
Ses fréquentes éruptions valent à La Réunion
sa réputation d’île à grand spectacle.
Axe de rotation de la Terre
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Cilaos
Le Cirque de Cilaos (ci-contre)
s’est creusé au sud-ouest
du Piton des Neiges.
Dans sa partie la plus haute,
il abrite plusieurs plateaux qui ont permis
l’implantation humaine.
Le relief est plus chaotique dans sa partie basse.
Chacun des trois cirques réunionnais présente
une morphologie particulière.
Le spectacle des cirques
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Les trois cirques, disposés en as de trèfle tout
autour du Piton des Neiges, ont un air de famille.
Mais chacun a ses particularités :
Salazie accueille en son centre un énorme bloc
détaché du Gros Morne, le Piton d’Anchain.
Mafate se distingue par une série de crêtes
parallèles, orientées dans le sens amont-aval :
crêtes de la Marianne, d’Aurère, des Calumets,
des Orangers. En amont, Cilaos possède de vastes
espaces plats – Bras-Sec, Cilaos Village,
Ilet-à-Cordes – complètement absents en aval.
Le trèfle n’a pas toujours eu trois feuilles.
L’est de l’île a vu naître puis disparaître un
quatrième cirque, celui de Bébour, comblé par
les dernières coulées du Piton des Neiges il y a plus
de douze mille ans. L’évolution actuelle du relief
devrait aboutir, à très long terme, à la formation
de nouveaux cirques dans le massif du Piton
de la Fournaise.
Hervé Douris
Le relief de La Réunion ne cesse d’évoluer.
Il continue à se construire, dans la région du Piton
de la Fournaise, au rythme des coulées de lave ou
d’effondrements spectaculaires comme celui d’avril
2007 au cratère Dolomieu, sur trois cents mètres
de dénivellation.
Ce sont aussi de grands effondrements et
glissements de terrain qui ont mis en place
les cirques, autour du massif du Piton des Neiges.
Les violentes et abondantes pluies cycloniques ont
participé largement, et participent encore, au
creusement des vastes amphithéâtres que sont les
cirques de Salazie, Mafate et Cilaos.
Leurs paysages sont exceptionnels à l’échelle de la
planète. Chaque cirque a une forme de poire,
délimitée par de hauts remparts qui forment, en
aval, des vallées encaissées débouchant à proximité
de la mer.
Le fond des cirques est chaotique, dévoré en
permanence par l’érosion torrentielle.
De rares espaces plats et instables permettent
l’installation de l’homme, dans un habitat typique
organisé en « îlets ».
Hervé Douris
Mafate
Les gorges de la Rivière des Galets
(bas, page de droite)
s’enfoncent dans le Cirque de Mafate,
marqué par la présence
de grandes crêtes alignées
de l’amont vers l’aval.
Paysage majuscule de La Réunion,
Mafate fait partie, dans son intégralité,
du périmètre candidat
au Patrimoine Mondial.
Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Historique de la colonisation des terres à La Réunion
L’homme a progressivement
asservi la nature insulaire,
en commençant par défricher
les zones littorales
les plus propices à l’agriculture.
En revanche, une large part
de l’intérieur montagneux
n’a pu être colonisée
et conserve
ses caractéristiques originelles.
Zone
Zone
Zone
Zone
non colonisée
colonisée au XXe siècle
colonisée au XIXe siècle
colonisée avant 1800
Foyer d’implantation initial
Limite communale
Limite du Bien
Hervé Douris
Sources : IGN-CNRS, PNRun et BDTopo
Réalisation : Parc national de La Réunion
Fond cartographique : Estompage de la BDAlti IGN
Un impact humain limité par le relief
Salazie
Le Piton d’Anchain trône au milieu du Cirque de Salazie.
L’action de l’érosion torrentielle est énorme dans ce cirque,
le plus oriental de l’île, qui reçoit d’importantes précipitations.
Les pluies alimentent d’innombrables cascades
au flanc des remparts verticaux.
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
La Réunion a trois millions d’années, mais elle
est occupée par l’homme depuis moins de quatre
siècles. En vagues successives venues de plusieurs
continents, le peuplement s’est progressivement
étendu sur les zones littorales. Le cœur montagneux
de l’île, protégé par un formidable relief,
est longtemps resté une terra incognita.
Les Hauts ont d’abord servi de refuge aux esclaves
en fuite. Puis, au XIXe siècle, la culture intensive
de la canne à sucre a repoussé vers les terres
ingrates de l’intérieur les colons les plus modestes.
Les traces de ce peuplement pluriel se lisent,
aujourd’hui encore, dans de nombreux noms
de lieux, ainsi que dans les traditions artisanales et
médicinales, telle la tisanerie. Des relations
profondes unissent les hommes à la nature des
Hauts, espaces de liberté où le modèle unique de vie
sociale des Bas laisse place à une identité rurale et
plurielle. On vient y rechercher ses racines,
retrouver un art de vivre authentique.
Au fil du temps, les Réunionnais ont pris conscience
de la richesse mais aussi de la fragilité de ce double
patrimoine naturel et culturel.
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Les espèces exotiques introduites par l’homme,
parfois envahissantes, menacent en effet la nature
originelle jusque dans les zones les moins
accessibles.
À partir des années 1970, des sociétés de défense
de la nature ont vu le jour. A la fin de la précédente
décennie, la coordination des efforts de l’Etat,
de la Région et du Département a permis
d’importantes avancées environnementales
(adoption d’un Schéma d’Aménagement Régional,
création d’Espaces Naturels Sensibles, inventaire
des Zones d’Intérêts Ecologique, Faunistique
et Floristique...)
La création d’un parc national, initiée en 2001,
a abouti le 5 mars 2007 après une vaste
concertation avec tous les acteurs de la société
réunionnaise et l’obtention d’un consensus sur
ses limites territoriales et ses objectifs.
Le cœur du Parc couvre 42% de la superficie
de l’île et l’essentiel des espaces naturels
de son centre montagneux.
Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Remparts de Jean-Petit
dans le massif de la Fournaise
(ci-contre),
entre la Rivière Langevin (à g.) et
la Rivière des Remparts (à d.).
Lorsque deux vallées encaissées sont
proches, leurs remparts sont peu à peu
rognés par l’érosion.
Ils forment une cloison résiduelle
surmontée d’une crête étroite.
Les remparts, lignes directrices du paysage
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La caldeira de l’Enclos, qui accueille presque toutes
les coulées de la Fournaise, est limitée par de hauts
remparts formant un fer à cheval, guidant
les coulées de lave vers la mer.
La caldeira de la Plaine des Sables, quant à elle,
oriente progressivement les écoulements d’eau vers
la Rivière de l’Est ou la Rivière Langevin,
en direction du sud.
Malgré le déluge qui s’abat annuellement sur
ces hauteurs, l’érosion liée aux précipitations y est
minime. Très perméable, le sol volcanique absorbe
les eaux de pluie avant qu’elles aient le temps
de creuser leur chemin en surface et de remodeler
le relief.
Largement inaccessibles en raison de leur
verticalité, les parois des remparts sont toutefois
colonisées par la végétation et servent d’habitat
à différentes espèces d’oiseaux. Elles constituent
un sanctuaire pour la biodiversité réunionnaise.
Hervé Douris
Construit par les volcans, sculpté par
les effondrements et le travail des éléments, le cœur
de l’île doit son dessin à de spectaculaires remparts,
dont la hauteur peut atteindre mille mètres.
Quasiment verticales, ces lignes directrices
du paysage délimitent les espaces intérieurs.
La forme des remparts diffère selon leur origine :
simple quand ils résultent d’un effondrement,
double entre deux vallées entaillées. Les remparts
d’amont sont accolés aux sommets centraux,
les remparts d’aval forment une gorge encaissée
prenant l’allure d’un défilé à travers lequel les eaux
des cirques se dirigent vers l’océan.
En raison de son ancienneté, le massif du Piton des
Neiges offre une grande variété de remparts.
On distingue notamment ceux des vallées encaissées
(Bras de Caverne, Rivière des Marsouins, Rivière
des Pluies), et ceux des trois cirques de Salazie,
Mafate et Cilaos (Rivière du Mât, Rivière des
Galets et Bras de Cilaos).
Les principaux remparts du massif de la Fournaise,
plus récent, entourent des caldeiras, vastes
chaudrons rocheux.
Hervé Douris
Effondrement de remparts
au fond de Grand-Bassin
au sud de l’île (bas, page de droite)
à la suite des fortes pluies
du cyclone Gamede,
en février 2007.
Les remparts des vallées encaissées
évoluent régulièrement sous l’action
des événements météorologiques.
Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Au-dessus de 1 900-2 000 m, l’altitude
tempère le climat tropical.
Les plantes se sont adaptées aux conditions
difficiles.
L’arbre a disparu, remplacé par des arbustes
et une couverture d’herbe discontinue.
Cette végétation altimontaine compte
un grand nombre d’espèces endémiques.
Les îles du sud-ouest de l’océan Indien
(La Réunion, Madagascar, les Comores,
les Seychelles, Maurice et Rodrigues)
font partie des 34 hauts lieux
de la biodiversité mondiale recensés
par l’organisation environnementale
Conservation International.
Jean-Cyrille Notter
Hervé Douris
Stéphan Szymandera
Sources : UICN
Le papangue est le seul rapace de l’île.
Ici, un jeune mâle en pleine chasse.
Cet oiseau, menacé de disparition,
est placé sous surveillance.
D’autres espèces font l’objet de mesures de
protection, tels les pétrels, oiseaux de mer
nichant dans les remparts.
Papilio phorbanta femelle,
l’un des papillons endémiques les plus rares
de La Réunion, où la connaissance du monde
des insectes reste incomplète.
Sur 5 000 espèces indigènes,
seules 2 000 sont relativement bien décrites.
Une biodiversité unique et fragile
Surgie de l’océan, l’île était à l’origine un monde
sans vie. Peu à peu se sont installées une faune et
une flore issues de différentes régions, proches ou
lointaines. Sur place, certaines espèces animales et
végétales se sont adaptées ou ont disparu.
L’isolement de La Réunion explique l’absence des
grands mammifères, qui n’ont pu s’en approcher.
En revanche, oiseaux et insectes étaient nombreux
à l’arrivée de l’homme, ainsi qu’une riche flore
locale dont les graines, portées par les vents, les
courants océaniques et les oiseaux, avaient conquis
toute la surface de l’île.
L’isolement, la diversité des habitats naturels et
des micro-climats réunionnais ont amené
de nombreuses espèces indigènes (présentes sur
place à l’arrivée de l’homme) à se différencier et
ainsi devenir des espèces endémiques (propres à l’île
et uniques au monde). 230 espèces végétales
strictement endémiques de La Réunion sont
actuellement recensées, dont la moitié est menacée.
Unique, précieuse et fragile, cette biodiversité se
retrouve à tous les étages du milieu naturel, de la
savane des Bas jusqu’à la végétation altimontaine.
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L’état de conservation des milieux naturels
s’améliore toutefois avec l’altitude, puisque
les hommes, installés depuis 1665, ont relativement
épargné les Hauts de l’île.
On trouve ainsi, au-dessus de 1 900-2 000 m
d’altitude, une région exceptionnelle, couverte par
une végétation très originale : les branles.
Autre particularité, cette région tempérée est
alimentée en semences, au hasard des courants
aériens, non par Madagascar, la grande île voisine,
mais par les hautes montagnes de l’Afrique de l’Est
(mont Kilimandjaro, mont Kenya).
Au sein de la faune insulaire, les oiseaux sont
les plus remarquables. Sur les 18 espèces qui
nichent encore à La Réunion, plus de la moitié sont
endémiques, parfois rares et menacées.
Par exemple, on trouve dans les remparts du centre
de l’île les nids de deux grands oiseaux marins :
le pétrel de Barau et le pétrel noir.
Les espèces terrestres sont pour la plupart
endémiques : le zoizo vert, le papangue, seul rapace
de l’île, le tuit-tuit et le zoizo blanc, menacés de
disparition…
Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Les insectes sont très nombreux, et beaucoup
restent inconnus des scientifiques.
Certaines espèces sont remarquables, mais
aussi en danger, comme les papillons Papilio
phorbanta et Salamis augustina (la salamide
d’Augustine).
C’est aussi le cas de petits reptiles comme
Phelsuma borbonica (lézard vert des Hauts).
3 000 m
N.O.
Côte sous le vent
S.E.
Côte au vent
2 000 m
1 900 m
1 100 m
800 m
750 m
500 m
200 m
0m
Du littoral vers les sommets, on trouve :
a : savane
b : forêt semi-sèche
c : forêt de bois de couleur des Bas
d : forêt de bois de couleur des Hauts
e-f : forêt de tamarins des Hauts,
forêt humide d'altitude
g : végétation altimontaine
Sources : T. Cadet
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
La végétation indigène
Carte du Bien
Végétation indigène
avant l’arrivée de l’homme
Reliquat de végétation indigène
Absence de végétation ou espaces liés aux activités humaines
Végétation marécageuse
Coulées de laves
Etage chaud (mégatherme) de type tropical
Savane à lataniers et benjoins
Forêt semi-sèche complexe dite “forêt de bois de couleur des Bas”
Forêt humide dite “forêt de bois de couleur des Bas”
Zone tampon Patrimoine Mondial
Forêt humide complexe, de transition de moyenne altitude
Limite du Bien Patrimonial Mondial
Etage frais (mésotherme) de type subtropical
Forêt humide d’altitude dite “forêt de bois de couleur des Hauts”
Cœur du Parc national
Fourrés à bruyère arborescente à philippia de type avoune
Forêt à tamarins des Hauts ou “tamarineraie” (Acacias heterophylia)
Zone d’adhésion du Parc national
Forêt très humide à pandanus
Etage très frais (oligotherme) de type tempéré
Fourrés (plus ou moins denses) à bruyère, prairie altimontaine
et groupement à petits tamarins des Hauts (Sophora denudata)
Sources : Thérésien Cadet, Joël Dupont - Réalisation : Parc national de La Réunion
Sources : Parc national de La Réunion - Réalisation : Parc national de La Réunion - Fond cartographique : Estompage de la BDAlti IGN
La végétation originelle a rapidement reculé dès que l’homme s’est implanté sur l’île.
Certaines régions ont toutefois échappé à son emprise : zone du Piton de la Fournaise,
remparts verticaux des vallées et des cirques, hauts sommets.
Environ 30% de la végétation primaire de La Réunion est aujourd’hui conservé.
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Le Bien proposé à l'UNESCO pour un classement au Patrimoine Mondial se base
sur les limites de la zone cœur du Parc national. Il couvre les deux massifs volcaniques
et les trois cirques où se concentre l'essentiel des milieux naturels d'origine et
de la biodiversité insulaire.
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Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion
Des sites exceptionnels proposés au Patrimoine Mondial
Le Patrimoine Mondial de l’Unesco
L’Unesco (Organisation des Nations Unies
pour la Science, l’Education et la Culture)
gère plusieurs programmes internationaux comme
« L’homme et la biosphère (MAB) »,
ou la convention concernant la protection
du Patrimoine Mondial culturel et naturel,
signée en 1972.
Ouverte en 1978, la liste du Patrimoine Mondial
s’enrichit chaque année. Elle comporte en 2009
878 sites répartis dans 145 pays : 679 sites culturels,
174 naturels et 25 mixtes.
Parmi les sites culturels, on peut citer les temples
d’Angkor (Cambodge), le site d’Abou Simbel
(Egypte) ou le Mont Saint-Michel (France).
Parmi les sites naturels figurent la grande barrière
de corail (Australie) ou le parc national de Grand
Canyon (USA). Le sud-ouest de l’océan Indien
compte plusieurs sites inscrits : l’atoll d’Aldabra
(Seychelles), la réserve naturelle des Tsingy
de Bemaraha (Madagascar), l’Aapravasi Ghat
(Maurice)...
Les sites proposés par les 186 Etats signataires
de la convention du Patrimoine Mondial doivent
présenter des valeurs universelles exceptionnelles.
Les Biens naturels doivent correspondre au moins
à l’un des quatre critères suivants:
- être d’une beauté naturelle et d’une valeur
esthétique exceptionnelles ;
- représenter des grandes phases de l’histoire
de la Terre ;
- être des exemples éminents de processus
écologiques et biologiques ;
- contenir les habitats naturels les plus représentatifs
pour la conservation de la biodiversité.
Déposé par la France le 31 janvier 2008,
le dossier « Pitons, cirques et remparts de l’île de
La Réunion » est proposé au titre des quatre critères.
Le dossier complet de candidature de La Réunion
est accessible sur le site Internet
www.reunion-parcnational.fr
Avec les remerciements particuliers de Daniel Gonthier, président du Parc national de La Réunion,
porteur du dossier de candidature au Patrimoine Mondial, à : Patrick Bachelery, Dominique Strasberg,
Prosper Eve (professeurs à l’Université de La Réunion), Vincent Boullet, directeur scientifique
du conservatoire botanique national de Mascarin, Marie-Pierre Hoarau et Philippe Berne, conseillers régionaux.
Directeur de la rédaction : Olivier Robinet, directeur du Parc national de La Réunion.
Comité de rédaction : René Robert, géographe, expert local Patrimoine Mondial de l’Unesco - Gérard Collin, expert auprès de l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature - Marylène Hoarau, directrice adjointe du Parc national de La Réunion Jean-François Bénard, chargé de mission au Parc national de La Réunion - Christophe Caumes, assistant technique Patrimoine Mondial
de l’Unesco au Parc national de La Réunion - Marie-Jorge Fabien, responsable du service communication et pédagogie
au Parc national de La Réunion. Suivi et réalisation technique : Jean-Cyrille Notter, géomaticien au Parc national de La Réunion,
Stéphanie Abrousse, assistante de communication au Parc national de La Réunion - Studio Azote.
Contact : Parc national de La Réunion
112 rue Sainte Marie - 97400 Saint-Denis - Tél : 02 62 90 11 35 - Fax : 02 62 90 11 39
Courriel : [email protected] et [email protected] - Site web : www.reunion-parcnational.fr
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