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Thème 3 : Mondialisation des échanges et intégration européenne
Chapitre 6 : Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la
production ?
Notions : Avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce
intra-firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales,
spécialisation.
En partant d'une présentation stylisée des évolutions du commerce mondial et en faisant référence à
la notion d'avantage comparatif introduite en première, on s'interrogera sur les déterminants des
échanges internationaux de biens et services et de la spécialisation.
On analysera les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs
comme pour les consommateurs. On présentera à cette occasion les fondements des politiques
protectionnistes et on en montrera les risques.
En s'appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d'entreprises
multinationales, on abordera la mondialisation de la production. On analysera les choix de localisation
des entreprises et leurs stratégies d'internationalisation. On étudiera à cette occasion les principaux
terminants de la division internationale du travail, en insistant sur le rôle des coûts de transport et
de communication. On montrera que la différenciation des produits peut être à l'origine et la
recherche d'une compétitivité hors prix.
On s’interrogera sur les effets d’une variation des cours de change sur l’économie des pays concernés.
On explicitera enfin la complexité des conséquences de cette internationalisation sur les pays d'accueil.
Acquis de première : gains à l'échange
Introduction : La Mondialisation des échanges, un phénomène récent ?
Document 1 : Une mise en perspective historique doc 1 p. 15 Magnard : questions 1, 2, 3 et 4.
1. Le premier âge de la mondialisation correspond à la découverte de l’Amérique au XVIe siècle, le
deuxième à la fin du XIXe siècle pendant la RI, et le troisième a commencé dans la décennie 1980.
Chaque âge est favorisé par une révolution des transports et des communications tandis quune
puissance (Espagne, Angleterre, Etats-Unis, successivement) domine le phénomène.
2. Le phénomène de la mondialisation n’est pas linéaire. Les périodes de recul se traduisent par une
baisse du taux douverture mondial (rapport des exportations de marchandises sur le PIB) entre 1913
et 1950. Ainsi, le taux de 1913 nest retrouve qu’en 1973. La réduction des taux douverture concerne
l’ensemble des économies nationales, quil s’agisse des pays européens, du Japon ou des Etats- Unis.
3. Quelles que soient les périodes, le degré douverture des économies nationales est très hétérogène.
Parmi les pays les plus avancés, ce sont les pays ayant le poids démographique le plus important (Etats-
Unis et Japon) qui sont les moins ouverts.
4. Les facteurs permissifs sont les progrès des transports et les négociations commerciales entrainant
la libération des échanges. Les obstacles rencontres peuvent être naturels comme des coûts de
transport particulièrement élevés ou artificiels comme des droits de douane, des quotas, des
prohibitions, barrières douanières.
Le commerce international désigne les échanges internationaux de biens et de services.
L’accélération des échanges internationaux et l’interdépendance accrue des économies
conduit à parler de MO. Pour mesurer le niveau d’insertion d’un pays dans le CI, on calcule son
taux d’ouverture. Le taux d’ouverture mesure la part de la production d’une économie qui fait
l’objet d’échanges internationaux. Il se mesure en faisant :[(M+X)/2]/PIB *100.
Calculer le taux d’ouverture de la France p. 66
2
La MO n’est pas un phénomène nouveau. On distingue 3 phases dans le processus de MO.
Le phénomène de la mondialisation n’est pas linéaire. Les périodes de recul se traduisent par une
baisse du taux d’ouverture mondial (rapport des exportations de marchandises sur le PIB) entre 1913
et 1950. Ainsi, le taux de 1913 n’est retrouve qu’en 1973. La réduction des taux d’ouverture concerne
l’ensemble des économies nationales, qu’il s’agisse des pays européens, du Japon ou des Etats- Unis.
MO = Processus en cours qui comprend plusieurs aspects. On distingue la MO des échanges qui se
mesure part la participation croissante des pays aux échanges internationaux de biens et de services,
et la MO de la production ou encore transnationalisation de la production qui fait intervenir les FMN
qui organisent leur production à l’échelle mondiale, c’est ce qu’on appelle la DIT. On peut ajouter
également la globalisation financière mais nous n’aborderons pas cette question dans ce chapitre.
Problématique : Quels sont les déterminants et les effets de la mondialisation des échanges et de
la production ?
Les deux 1è parties du cours portent sur la MO des échanges et la 3è partie porte sur la MO de la
production avec le rôle des FMN.
I. Les principales évolutions des échanges internationaux
A. Une ouverture internationale croissance
1. L’accroissement des échanges internationaux
Doc 1. p. 66 : Des économies de plus en plus ouvertes
1. Selon l’OMC, entre 2000 et 2009, le PIB mondial a augmenté d’environ 2 % par an en moyenne alors
que dans le même temps, les exportations augmentaient de 3 % par an en moyenne.
2. On constate que toutes les grandes périodes sont caractérisées par une augmentation du PIB
mondial et des exportations mondiales. La comparaison des taux annuels de croissance des
exportations et du PIB font apparaître que les périodes de croissance économique s'accompagnent
d'une croissance accrue du commerce. Précision, il est difficile d'apprécier si c'est plutôt la croissance
mondiale qui tire les échanges commerciaux ou l'inverse. Cependant, la hausse des exportations est
toujours plus importante que celle du PIB, quelle que soit la période, ce qui signifie que les économies
sont de plus en plus ouvertes les unes sur les autres depuis 1950.
3. L’année 2008 a été marquée par une crise économique importante qui a entraîné une baisse de
l’activité économique dans le monde à partir de l’année 2009. En effet, le PIB mondial a baissé de plus
de 2 % sur l’année 2009. On note, dans le même temps, une baisse spectaculaire des exportations, qui
ont diminué de 12 % environ au cours de l’année 2009.
Bilan : On observe une corrélation positive entre CI et croissance économique mais tout au long de la
période (1950-2009), le CI augmente plus que le PIB. Le CI a augmenté 3 fois plus vite que le PIB
mondial depuis 1950. Après s’être effondré pendant les 2GM, le CI connaît un essor remarquable à
partir des années 1950 avec un taux d’ouverture des économies en constante hausse (doc intro) et un
taux de croissance des exportations toujours supérieur au taux de croissance du PIB. On observe une
accélération des échanges à partir des années 1980 : nouvelle phase dans le processus de
mondialisation.
La crise de 2007-2008 a eu des répercussions négatives importantes sur les échanges internationaux.
2. Quel type d’échanges ?
Doc. 2 p. 66 Les caractéristiques de ces échanges
1. 18 902 / 2 318 = 8,15. Entre 1980 et 2010, les exportations mondiales de marchandises et de
services ont été multipliées par 8,15.
2. (367 / 2 318) x 100 = 15,8 %
(3 384 / 15 951) x 100 = 21,2 %
3
Entre 1980 et 2009, la part des exportations de services dans le total des exportations a augmenté de
5,4 points. Aujourd’hui, environ une exportation sur cinq concerne un service commercial.
3. En 2009, les produits agricoles représentent 7,3 % environ des produits exportés ; l’énergie et les
minerais représentent 14,2 % des produits exportés. Les produits manufacturés, eux, représentent
52,4 % des exportations, soit plus d’une exportation sur deux.
4. Cette baisse des exportations s’explique par la crise économique mondiale de 2008 qui a ralenti
l’activité économique et la croissance dans le monde. Les exportations ont été directement affectées
par la récession économique de certains pays.
Bilan : les échanges internationaux sont aujourd’hui principalement des échanges de produits
manufacturés : plus de la moitié des exportations en 2010 mais la part des services dans les échanges
internationaux ne cesse d’augmenter. Les échanges de services se sont développés plus tardivement
que les échanges de biens sous l’effet des progrès des techniques d’information et de communication
; ils représentent aujourd’hui environ 1/5 exportation et progressent à peu près au même rythme que
l’ensemble du commerce mondial. Du fait de leur importance, et bien que certains services restent
difficilement exportables, les échanges de services font désormais l’objet de négociations
internationales.
Complément : Du point de vue de l'économie française, un exemple d'exportation de service : les
dépenses des touristes étrangers en France. Exemple d'importation de service : la souscription d'un
contrat d'assurance par une entreprise française auprès d'une compagnie anglaise.
La part des services dans le commerce mondial reste inférieure à leur part dans la production
mondiale pour deux raisons principales :
certains services sont par nature difficilement exportables (restauration, coiffure, services
non marchands comme l’enseignement, services aux personnes comme la santé). “ Secteur
abrité ”, c’est à dire abrité de la concurrence internationale. Ce secteur abrité peut être
considéré comme un gisement d’emplois pour lesquels le coût salarial a peu d’importance
puisqu’il n’y a pas de concurrence internationale possible.
marchés nationaux de services sont restés jusqu'à récemment traditionnellement plus
protégés que les marchés de biens. Cependant, la libéralisation des échanges de services est
désormais à l'œuvre (cf les négociations du Cycle de Doha). Parallèlement, les progrès des
télécommunications (internet) facilitent l'achat et la vente de services à l'étranger. L'essor du
tourisme international participe également au phénomène.
2. Quelle géographie des échanges ?
Document 2 : Doc 2 p. 80 Belin : Une insertion internationale inégale
1. Forte progression de l’Asie : *3 entre 1948 et 2010.
Baisse de l’Amérique du Nord : -6,5 points de %
2. Progression entre 1948 et 1973 : + 14 points de % puis régressions : -7,4.
3. L’Afrique et l’Amérique Latine restent en marge des échanges.
Bilan : L’insertion dans le CI est inégale : depuis la fin de la 2GM, les échanges entre pays industrialisés
sont au cœur de la dynamique du CI : les pays développés représentent près de 65% des échanges
internationaux, contre près de 35% pour les PED. Néanmoins, l’Asie s’affirme comme une région qui
concentre plus de 30% des échanges de marchandises en 2010 contre moins de 14% en 1948.
Aujourd’hui la Chine est le premier pays exportateur mondial de marchandises (depuis 2009) et les
pays industrialisés restent leaders pour les exportations de services. => On peut parler d’une
tripolarisation des échanges entre l’Europe, L’Amérique du Nord et l’Asie : ces trois pays concentrent
en 2010 85% des échanges internationaux.
Document 3 : Doc 2 p. 81 Belin : Les échanges intra et inter-régionaux : question 3 modifiée
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1. + 38,5%
2. Oui mais dans des proportions différentes selon les régions. Il s’est très fortement accru dans l’UE :
+ 20 points de %, en Asie : +16 points, +11points au MO, + 10 points en Amérique du Nord et seulement
+ 4 points en Amérique du sud et centrale, 7points en Afrique.
3. Dans quelles régions le commerce intra-régional est-il majoritaire ?
Le commerce intra-régional est majoritaire dans l’UE et en Asie. Cela peut s’expliquer par la création
de zones de libre échange : UE = exemple le plus abouti d’intégration régionale. + l’APEC (Asia-Pacific
Economic Cooperation) depuis 1989 entre une vingtaine de pays d’Asie, d’Océanie et d’Amérique.
Surtout en Asie, c’est le développement économique accéléré de la région qui explique le
développement de ce commerce.
Bilan : Se développe depuis les années 1960 les échanges intra-régionaux. Comment l’expliquer ?
Notamment par la mise en place de zones de libre-échange.
Souvent ces échanges au sein de régions de même niveau de développement sont des échanges
commerciaux de produits similaires. On parle alors de commerce intra-branche : souvent le commerce
intra-régional est aussi un commerce intra-branche.
Eventuellement : Doc 4 p. 67 : Les échanges intra-branches
1. Un échange croisé est un échange commercial de produits similaires entre deux nations (exemples
de l’automobile ou de l’électronique grand public). La France importe des voitures allemandes et
l’Allemagne des voitures françaises.
2. Les pays qui participent aux échanges sont des pays qui ont des structures de demande identiques.
Ces pays sont principalement des pays développés. Ces pays sont peu spécialisés, ils misent avant tout
sur leur forte productivité et la compétitivité de leurs entreprises pour gagner des parts de marché.
3. En 2006, plus de 60 % des échanges réalisés par l’Amérique du Nord étaient des échanges intra-
branches.
4. Le graphique confirme que les zones qui réalisent le plus d’échanges croisés sont les zones les plus
développées et les plus dynamiques de la planète. En effet, on constate par exemple en 2006 que
l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest ont un indice de Grubel-Lloyd supérieur à 0,5 alors que les
pays d’Afrique ont un indice proche de 0.
B. Les causes de l’ouverture
1. La réduction des coûts de transport
Doc 1. P 68 : La réduction des coûts de transport : Partie A
1. Entre 1910 et 1990, le coût du transport maritime a été divisé par deux.
=>L’accélération des échanges s’explique par la diminution des coûts de transport et de
communication permise par les innovations : bateaux à vapeur à partir de 1850, plus récemment, les
porte-conteneurs géants permettent d’amortir le coût du transport, qui devient presque négligeable
pour chaque marchandise transportée.
La plus grande partie du monde en développement est laissée à l’écart de ce processus car ces pays
n’ont pas les moyens d’investir dans des infrastructures de transport qui leur permettraient de
s’insérer dans les grandes routes commerciales.
Le développement des NTIC a également favorisé les échanges internationaux. Ces moyens modernes
permettent de transmettre massivement et très rapidement des données immatérielles (capitaux,
produits financiers, images télévisées…) dans le monde. Le développement très rapide de
l’informatique et d’Internet permet aussi une circulation immédiate des données. On assiste
actuellement à l’essor du commerce sur Internet spectaculaire.
Grâce à ces divers moyens de communication, les distances entre les hommes ne sont plus un obstacle,
les durées de transmission se réduisent, le monde semble donc de plus en plus petit.
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2. Les accords internationaux favorisant le libre échange
http://www.youtube.com/watch?v=59ZcaQXKxWQ
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’ONU souhaite « libérer » le commerce international car la
crise économique de l’entre-deux guerre avait conduit les pays concernés à mettre en place de
nombreuses protections douanières et/ou réglementaires pour diminuer la concurrence avec les
produits étrangers. Ces protections étaient de nature à freiner le commerce et la croissance. C’est dans
ce contexte que le GATT est créé. Le GATT a donc été créé en 1947 lors d’un sommet à Genève entre
23 pays. Il est entré en vigueur au début de 1948. Les objectifs : l’abolition des contingents, c’est-à-
dire l’abolition des quantités maximales qui peuvent être importées ou exportées au cours d’une
période donnée et la diminution des droits de douane entre les parties signataires. Ainsi, en 1947, à
l’instauration du GATT, ce niveau moyen était de 40 %. En 1994, après le cycle de l’Uruguay, le niveau
moyen est d’à peine 5 %. Dans le même temps, le PIB réel a été multiplié par 5 et les échanges par 17.
Il semble donc qu’il existe un lien entre les accords de libre échange, la progression des échanges
internationaux et la croissance mondiale.
En 1995 est créée l’OMC, à partir des accords du GATT de 1947. L’OMC rassemble aujourd’hui 153
membres et a pour objectif le développement des échanges internationaux. Un des principes
fondamentaux est la « clause de la nation la plus favorisée » qui veut qu’un pays membre qui offre un
avantage à un autre membre en matière d’échange, doit automatiquement l’offrir à tous les autres
membres. Cette clause permet d’élargir les bases du libre échanges et de développer le
multilatéralisme cad d’éliminer les échanges préférentiels et discriminatoires. Elle met donc tout en
place pour faciliter les échanges, elle veille à ce que les barrières, tarifaires ou non, ne viennent pas
limiter les échanges et elle joue un rôle de régulation des échanges mondiaux. L’OMC est une sorte de
« gendarme » qui peut condamner les Etats ne respectant pas les règles du commerce international.
(ORD)
Eventuellement : Document 4 : Doc 4 p. 85 Belin : régionalisation ou internationalisation des
échanges ?
1. *300.
2. La régionalisation favorise les échanges au sein de la zone concernée : hausse des échanges intra-
régionaux. Réorientation des échanges sur une base prioritairement régionale plutôt que mondiale.
Transtion : nous avons vu les principales caractéristiques de l’évolution du CI. On va maintenant se
demander ce qui détermine les échanges internationaux et la spécialisation des différents pays.
II. Avantages et limites du libre échange
A. Pourquoi recourir au libre-échange ? Les déterminants de la spécialisation
1. Les théories classiques du CI : Avantages absolus et comparatifs.
L'échange international permet la Division internationale du travail (DIT). Plutôt que de produire
l'ensemble de ce dont il a besoin, un pays peut se procurer certains biens ou services grâce à l'échange
international, en vendant une partie de sa production à l'étranger. Cela suppose qu'il produise dans
certains secteurs plus qu'il n'a besoin et qu'en contrepartie il produise moins ou pas du tout dans
d'autres secteurs. Les pays qui participent au commerce international peuvent ainsi chacun se
spécialiser dans une ou plusieurs productions, c'est ce que l'on appelle la Division internationale du
travail. Cf définition manuel : spécialisation. L’échange international permet la division internationale
du travail (DIT) qui accroît la productivité des facteurs de production et donc la richesse globale. C'est
l'argument initialement avancé par A. Smith et surtout D. Ricardo, pour qui un commerce international
libre de toute entrave est un facteur de croissance économique.
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