RAISONNEMENT
INTRODUCTION 70 % des moteurs Renault sont fabriqués hors de France, tandis qu’en Novembre,
cette entreprise inaugurait sa première usine en Algérie, exclusivement destinée au
marché algérien. Baisse des coûts ou conquête de nouveaux marchés, nous allons
nous demander quels sont les déterminants des choix de localisation des firmes
multinationales (FMN), c’est à dire des entreprises implantées à l’étranger
dans un but stratégique.
Nous verrons qu’un certain nombre d’implantations à l’étranger relèvent encore de
la division internationale du travail traditionnelle, tandis que d’autres sont
au fondement de la nouvelle DIT.
1. Une entreprise qui cherche à DIMINUER SES COȖTS DE PRODUCTION pour augmenter sa
compétitivité-prix peut externaliser une partie de sa production dans un pays riche des matières
premières qui lui sont indispensables, ou bien où le coût du travail - salaires et cotisations sociales -
est faible et où elles bénéficient d’une fiscalité avantageuse. En sous-traitant la production, en
achetant une entreprise locale, ou encore en créant une filiale.
C’est ainsi que des entreprises chinoises et des FMN occidentales implantées en Chine se
délocalisent, c’est-à-dire déplacent une ou des unités de production, vers des pays africains, en
Ethiopie par exemple : pays pauvres dont les salaires demeurent très bas tandis que la Chine connaît
une flambée des salaires.
Cependant, outre les coûts de transport et des infrastructures insuffisantes, certains pays connaissent
une forte instabilité politique. Surtout, cette stratégie ne peut concerner que des produits à faible
valeur ajoutée, ne requérant qu’une main d’œuvre peu ou pas qualifiée, tels que les textiles bon
marché.
C’est pourquoi les PMA n’ont bénéficié en 2011 que de 1 % (15 milliards de dollars) des flux entrants
d’investissements directs à l’étranger (IDE). Au contraire des pays de l’Asie de l’Est et du Sud-
Est et d’Amérique latine qui reçoivent 36,2 % des IDE (553 milliards de dollars), et dont la part
augmente, selon le rapport 2012 de la CNUCED sur l’investissement dans le monde.
2. Le document 3 montre que le prix des produits n’arrive qu’en troisième position dans les facteurs
considérés comme très importants pour leur compétitivité par les firmes qui exportent le plus. Alors
que, sur 100 chefs d’entreprises industrielles interrogés dont au moins 35 % du chiffre d’affaires est
issu de l’exportation, 85 citent la qualité des produits et près de 70 leur adaptation à la demande.
Or les pays émergents ont mis l’accent sur l’investissement en capital humain, c’est-à-dire la
formation de leur main d’œuvre, afin de faire évoluer leurs avantages comparatifs vers des
productions à plus forte intensité capitalistique (« remontée des filières »). Les FMN y trouvent
donc à la fois une PRODUCTIVITÉ élevée et une production de QUALITÉ, tout en conservant des
salaires largement inférieurs à ceux des pays les plus développés. Comme le souligne Monsieur
Wladimir Andreff, « les IDE ne se concentrent pas au Bhoutan, au Mali ou à Madagascar où les salaires
sont les plus faibles. L’IDE est attiré dans les pays ayant le rapport le plus avantageux entre coût
salarial et productivité du travail ».