Analyse complexe 1 3
3) L’application A2GL(2,C)!M¨ob(C)est un homomorphisme de groupes, surjectif et de noyau
C⇤Id2(les matrices scalaires). Il reste surjectif si on le restreint `a SL(2,C)={A2M(C):det(A)=
1}; son noyau devient alors {±Id2}.
4) Le groupe M¨ob(C)est exactement 3-transitif sur C:siz1,z
2,z
3sont des ´el´ements distincts de
C, il existe une unique homographie ftelle que P(0) = z1,P(1) = z2,P(1)=z3.
5) Le sous-groupe de M¨ob(C)laissant invariant le demi-plan sup´erieur Hest l’image de SL(2,R).
Il est exactement 3-transitif sur R[{1}.
6) L’homographie z7! w=zi
z+idonne une bijection de Hsur , d’inverse w7! i1+w
1w.
7) Le sous-groupe des homographies qui pr´eserve est exactement 3-transitif sur @.
*Remarque. On a deux caract´erisations g´eom´etrique des homographies :
1) Une homographie est une similitude directe ou la compos´ee (dans n’importe quel ordre) d’une
similitude indirecte et d’une inversion par rapport `a un cercle.
2) Une homographie est une bijection de Cqui transforme tout (cercle ou droite) en (cercle ou
droite) et pr´eserve l’orientation. Noter que l’´equation g´en´erale d’un (cercle ou droite) est azz+
bz +bz +c= 0, avec (a, b)2(R+⇥C)\{(0,0)}et |b|2ac > 0.*
1.6 Fonctions alg´ebriques, fonctions puissances
Une fonction alg´ebrique est une fonction complexe f, d´efinie et continue sur une r´egion U, telle
qu’il existe un polyˆome `a deux variables complexes non nul, P(X, Y ) v´erifiant P(z,f(z)) = 0 sur
U.SiP(X, Y ) est irr´eductible, on dit que fest une branche de la hh solution wde P(z, w)=0
ii .
Exemple : les fonctions racines n-i`emes. Soit nun entier 2. Si P(X, Y )=YnX, on
obtient les d´eterminations de la fonction z1/n =n
pz. En particulier, on a la branche principale
d´efinie sur C\R[qui utilise l’exponentielle rappel´ee plus loin] :
z=rei✓,r>0,|✓|<⇡7! r1/nei✓/n.
Plus g´en´eralement, si fest une fonction continue sur une r´egion U, une branche de n
pfsur Uest
une fonction continue gtelle que gn=f.
La racine n-i`eme se g´en´eralise aux fonctions puissances (fractionnaires) za,a2C. Par exemple,
si z/2Ron peut d´efinir la branche principale (rei✓)a=ealog r+ia✓. Voir plus loin la d´efinition
g´en´erale de fa.
Exercice. Si n>1, n’y a aucune branche de la racine n-i`eme qui soit d´efinie sur un voisinage de
0.
Fonctions alg´ebriques explicites ou non. Une fonction alg´ebrique est dite explicite si on
peut l’obtenir `a partir des polynˆomes par extractions successives de racines (hh ´equation r´esoluble
par radicaux ii ). C’est le cas si degw(P)4 d’apr`es Tartaglia-del Ferro-Ferrari. En revanche, si
degw(P)5, fn’est en g´en´eral pas explicite d’apr`es Abel et Galois. Exemple : P(z,w)=w5w+z.
On peut se demander dans ce cas comment d´ecrire les branches de f. C’est ce que permet
de faire le th´eor`eme des fonctions implicites de Newton et Cauchy (dans le cadre analytique ou
holomorphe).
1.7 Exponentielle
La fonction exponentielle ez= exp(z):= 1
X
n=0
zn
n!v´erifie ez1+z2=ez1ez2: c’est un homomor-
phisme du groupe additif Cvers le groupe multiplicatif C⇤.Siz=x+iy, on a ex+iy =exeiy =
ex(cos y+isin y).Donc exp est surjectif, et ez1=ez2,z1z222⇡iZ. En particulier, sa restriction
`a une bande semi-ouverte R+i[b, b +2⇡i[ est bijective de Csur C⇤. Et aussi de R+i]⇡,⇡[sur
C\R, avec l’avantage que l’inverse est continu.
Exercice. Montrer que l’exponentielle n’est pas alg´ebrique sans sortir de R.