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Conservatoire Royal de Liège – Introduction à la psychologie – L. Baiwir
très sensibles aux neurotransmetteurs. À la suite de la liaison, le processus électrochimique peut
s'enclencher dans le second neurone, ce qui donne naissance à la «suite » de l`influx nerveux. La liaison
de neurotransmetteurs aux récepteurs ne provoque pas toujours un influx nerveux. En effet, les
neurotransmetteurs ont soit un effet excitateur, soit un effet inhibiteur sur la cellule à laquelle ils vont
s'attacher. Ils favorisent la production d'un influx nerveux dans le premier cas et l'entravent dans le
second.
Les neurotransmetteurs excitateurs sont notamment l'acétylcholine, la noradrénaline, la sérotonine et
la dopamine. La dopamine est associée dans le cerveau aux centres du plaisir et de la gratification.
L’endorphine est l`un des principaux neurotransmetteurs inhibiteurs, et elle bloque les influx nerveux
dans les voies de la douleur.
« L’euphorie du coureur » est une sensation de bien-
être naturel due a l`endorphine. Lors d'un effort
prolongé sur une étude de Chopin, un Caprice de
Paganini, les muscles se fatiguent et les centres de la
douleur sont activés. Pour contrer cette douleur, le
cerveau libère des endorphines qui se fixent a
certains sites récepteurs et ralentissent les signaux
de douleur (ce qui peut amener chez certains des
tendinites au niveau des bras, poignets).
Et comme les drogues opiacées (dérivées de
l'opium) telles la morphine et l’héroïne se lient aux mêmes sites récepteurs que les endorphines, on
comprend que la libération d'une quantité suffisante d'endorphine, dans des conditions appropriées,
produit un état d'euphorie semblable à celui que procurent l`héroïne et la morphine. Les scientifiques
croient qu’il existe des dizaines de neurotransmetteurs dans le cerveau, et qu`il en reste encore à
découvrir. Ils ont également constaté qu'un neurotransmetteur qui a un effet excitateur dans une
partie du cerveau peut avoir un effet inhibiteur dans une autre.
Les neurotransmetteurs, les poisons et les substances psychotropes
Connaître l'action des neurotransmetteurs aide non seulement à circonscrire l'origine de certaines
maladies et à définir leurs traitements, mais également a comprendre comment les poisons, tels que le
venin de serpent, et les substances psychotropes, telles que la nicotine, l’alcool, la caféine et la
cocaïne, affectent le cerveau.
Certains médicaments, appelés substances agonistes (du latin agonista signfiant «qui combat »),
imitent ou accentuent l'action des neurotransmetteurs. Par exemple, le venin que libère la veuve noire
et la nicotine des cigarettes ont tous deux une forme moléculaire assez semblable à celle de
l’acétylcholine, de sorte qu’ils peuvent imiter les effets de ce neurotransmetteur et, comme lui,
provoquer une accélération du rythme cardiaque. Les amphétamines, des substances psychotropes,
imitent les effets de la noradrénaline.
Par contraste, les substances antagonistes (du grec antagônisma signifiant « opposition ») agissent en
s'opposant aux neurotransmetteurs ou en les bloquant. Le venin que sécrètent la plupart des serpents
de même que certains poisons, comme le curare qu’utilisent des chasseurs en Amérique du Sud, sont
des antagonistes de l'acétylcholine. Puisque ce neurotransmetteur est indispensable à l'activité des
muscles, en bloquer l'action entraîne une paralysie des fibres musculaires, incluant celles des muscles
respiratoires, ce qui peut être fatal.