APF stage 5A

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Barbara VIGER / DOUVILLE
Promotion 2013 - 2016
ANALYSE DE LA PRATIQUE
DU PORTFOLIO
Sur le thème de
" L’accueil pédiatrique au bloc opératoire "
Semestre 5 - Stage 5A
Effectué au Centre Hospitalier Intercommunal
« Les Feugrais » - Elbeuf
Au sein du service de bloc opératoire
Institut de Formation en Soins Infirmiers de Rouen
TABLE DES MATIERES
LIEU : ...................................................................................................................................................... 2
OBSERVATIONS, ETONNEMENTS : ......................................................................................................... 4
DIFFICULTES ET POINTS A APPROFONDIR : .......................................................................................... 8
VOUS SENTEZ VOUS SUFFISAMMENT AUTONOME SUR L'ENSEMBLE DE CES ACTIVITES POUR
L'ASSURER SEULE ? .............................................................................................................................. 10
BIBLIOGRAPHIE : ................................................................................................................................. 11
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ANALYSE DE LA PRATIQUE DU PORTFOLIO
Sur le thème de
" L’accueil pédiatrique au bloc opératoire "
LIEU :
La situation se déroule dans un centre hospitalier intercommunal de seine maritime au sein d’un
service
de
bloc
opératoire
pluridisciplinaire
(orthopédie/traumatologie,
gynécologie/obstétrique, urologie, viscérales, vasculaires et ORL), dont l’activité commence
chaque jour à 8h. Le service regroupe sept salles de bloc et une salle de soins post
interventionnels (SSPI).
Divers professionnels exercent dans le service, médecins anesthésistes, chirurgiens, internes,
infirmiers, aides-soignants et brancardiers.
Les infirmiers ont également des spécialités différentes. Tels que les infirmiers anesthésistes
(IADE) qui réalisent des soins et des gestes techniques spécifiques assurant le bon déroulement
de l’anesthésie et la sécurité du patient avant, pendant et après l’intervention, en plus de la prise
en charge de la douleur en salle de réveil. Mais aussi, les infirmiers de bloc opératoire (IBODE)
qui assurent l’hygiène et l’asepsie des sites d’intervention, l’organisation et la préparation
technique et matériel nécessaires aux interventions chirurgicales, ainsi que la sécurité du patient
relatif à la chirurgie et à l’utilisation des dispositifs médicaux en pré, per et post-op. Et enfin,
une infirmière en soins généraux (IDE) qui contribuent à la surveillance de l’état de santé des
patients, en collaboration avec une IADE, en post intervention, participe à l’évaluation de la
douleur et apportent également connaissances et techniques relationnelles lors des prises en
soins en salle de réveil.
Chaque jour, exercent vingt-huit infirmiers (IADE, IBODE, IDE), répartis entre les salles de
bloc, la salle d’anesthésie locorégionale (ALR), la salle de réveil et la stérilisation.
Le service est géré par un cadre de santé pour chaque spécialité, IADE et IBODE.
SITUATIONS OU ACTIVITES VUES OU REALISEES :
Nous sommes le mardi de ma cinquième semaine de stage 5A et je suis en salle de réveil pour
la semaine. Il est 8h15, un brancardier nous dépose une petite fille de 4 ans, installée dans son
lit, pour une ponction de ganglion cervical, prévue dans la salle affectée aux chirurgies ORL
pour la journée.
Il s’agit d’Inès, née le 09/09/2011, elle est accompagnée de son doudou dont la présence est
prévue durant l’intervention. La fillette est brune aux cheveux longs et mesure 112 cm pour
16kg. Elle est calme et attentive à tout ce qui se déroule dans la salle de réveil encore vide de
patient.
Je suis avec l’IADE D. arrivé à 8h, nous vérifions le bon fonctionnement des équipements de
chaque poste de la salle.
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Après une brève présentation des personnes présentes, l’IBODE L. affectée aux chirurgies ORL
aujourd’hui entre dans la salle de réveil afin d’accueillir la fillette. Elle retire son masque
chirurgical et s’adresse immédiatement à la petite fille, en lui souriant « Coucou ma poulette !
Tu es magnifique dit donc ! Moi, c’est L. et je vais veiller sur toi pendant l’intervention. Et toi,
tu t’appelles Inès XXXXXX et tu es née le 09/09/2011. C’est bien ça ? ». La fillette lui répond
« oui » à voix basse.
Tout en restant debout à côté du lit, L. prend le dossier d’Inès, posé aux pieds du lit et commence
l’interrogatoire de pré-intervention, de façon détendue à l’aide de mots simples.
L. : « Est-ce qu’on t’as expliqué ce qui allait se passer, ma minette ? ». Inès lève sa tête et fait
signe que non.
L. : « Alors je vais t’expliquer. On va t’installer sur un autre lit dans la salle d’opération et
allons t’endormir pour que le docteur puisse faire son opération. Est-ce que tu sais quelle
opération on va te faire ? ». Inès fait signe que oui de la tête, tout en montrant l’arrière de sa
nuque, côté droit, à l’aide de la main.
L. : « Oui, c’est ça ! Il va enlever la petite boule dans ton cou. ». Tout en parlant, elle vérifie le
dossier et les documents et autorisations nécessaires à l’intervention, et remarque qu’il manque
des informations importantes sur le consentement signé par les parents. Elle fait signe de la
main au brancardier encore présent et lui dit d’aller trouver les parents encore dans la chambre
afin qu’ils remplissent les informations manquantes dans le but de commencer rapidement
l’intervention prévue.
L. : « Est-ce que tu as pris ton petit déjeuner ce matin ? ». Inès fait signe que non. L. lui dit alors
que c’est bien et qu’elle pourra déjeuner tout à l’heure, puis, elle lui caresse les cheveux et lui
dit « Tu es vraiment très belle Inès, est ce que tu connais des princesses ? Pendant que tu vas
dormir, tu vas pouvoir rêver des princesses et de leur belles robes »
Elle lui retire ensuite sa couverture des jambes et la met debout pour la prendre dans ses bras
afin de l’installer sur le brancard de bloc. Inès porte une chemise de nuit de l’hôpital, boutonnée
à l’arrière, accrochée au premier bouton. Une fois debout, la chemise s’ouvre et la fillette tente
de la retenir, avec son doudou dans une main, tout en regardant les allées et venues des divers
intervenants du bloc qui passent dans la salle de réveil.
L. explique à Inès qu’une charlotte jetable va lui être placée sur sa tête afin de retenir ses
cheveux durant l’intervention, mais qu’elle ne la mettra que plus tard car elle voudrait que ses
collègues puissent voir combien elle est « belle ».
Inès reste calme, sérieuse et silencieuse durant tout le temps d’attente avant son installation en
salle d’intervention, tout en observant attentivement tout ce qui se passe.
A 8h35, le brancardier revient avec le consentement complété par les parents et le remet à L.
L. : « Ca y est, on va pouvoir y aller ma poulette. Tu peux garder ton doudou si tu veux. ». Alors
installer sur le brancard, la fillette part avec L. et le brancardier jusqu’à la salle d’intervention.
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OBSERVATIONS, ETONNEMENTS :
Prendre en charge des enfants fut pour moi une grande première en tant que stagiaire
infirmière. Dans la situation décrite, je n’interviens pas entre l’infirmière de bloc et la fillette.
C’est donc en tant qu’observatrice que je vais essayer d’analyser plusieurs actes et gestes
dans la prise en soin d’Inès qui m’ont surprise d’un point de vue positif mais aussi négatif.
C’est pourquoi, je me suis questionnée par la suite sur la pratique professionnelle infirmière
dans le cadre de l’accueil pédiatrique en bloc opératoire polyvalent. En effet, le service qui
m’a accueilli prend en charge une population large et diverse. Afin de comprendre au mieux
et d’identifier les points essentiels à retenir et apporter des améliorations sur les points qui
m’ont paru surprenant durant la prise en soin de la fillette, je présente mon analyse sous
forme de points représentant les principes de qualité de soins attendu dans le cadre de la
profession infirmière.
1. Sécurité
Dans la situation, la fillette arrive dans son lit, barrières levées de chaque côté afin d’éviter une
chute. La mise en place des barrières de lit doit être encadré par une prescription médicale car
considéré comme une contention selon la loi1 (cf. : Article R4311-9 tiret 6, en annexe 1). Dans
le milieu hospitalier, il n’est pas rare que des protocoles soient mis en place dans les services
afin de garantir la sécurité des patients tout en protégeant les soignants qui réalisent les soins.
Dans le cadre du bloc opératoire, les enfants arrivent et repartent avec les barrières de lit levés
autour d’eux, car, à leur arrivée il n’est pas rare qu’ils se soient vu administrer une
prémédication pré anesthésie, de type Hypnovel dans le but de garantir leur adhésion sans
crainte à l’anesthésie générale et à l’intervention qui peut amener des angoisses importantes
rendant difficile la prise en soins. De même qu’à leur départ du service, en post-intervention,
les enfants (comme l’ensemble des patients ayant subi une intervention) ressentent encore les
effets des produits anesthésiants. Dans ce cas, les barrières servent à protéger le patient d’une
chute éventuelle de son lit car les réflexes sont encore incertains.
L’infirmière L. dit à la fillette qu’elle est là pour veiller sur elle durant l’intervention. Cette
information peut apporter à l’enfant un sentiment de sécurité de la part de l’infirmière qui
l’accueille et l’accompagne.
L’infirmière contrôle également le dossier de la patiente et effectue le questionnement
préopératoire auprès d’Inès malgré son jeune âge. Dans la situation, la fiche de consentement
des parents est incomplète ce qui pousse l’infirmière à demander les informations manquantes
sous peine de ne pouvoir préparer l’enfant à l’intervention. L. me dira plus tard que l’enfant,
même âgé de 4 ans, doit avoir toutes les informations concernant son intervention afin d’obtenir
son consentement, elle doit savoir pourquoi elle se trouve au bloc et comprendre ce qui va lui
être fait (cf. charte de l’enfant hospitalisé2, en annexe 2). Cependant, le consentement ne repose
pas entièrement sur celui de l’enfant, il est obligatoire d’avoir un consentement écrit de la part
1
Code de la santé publique – article R4311-9 – Legifrance [en ligne] disponible sur
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006913897&cidTexte=LEGITEXT000
006072665&dateTexte=20151110 (consulté le 10-11-15)
2
Charte européenne de l’enfant hospitalisé – Sparadrap [en ligne] disponible sur
http://www.sparadrap.org/content/download/14385/145356/version/3/file/charte.pdf (consulté le 10-11-15)
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des parents. La loi n° 2002-305 du 4 mars 20023 (cf. article sur le consentement, en annexe 3),
relative à l’autorité parentale, énonce de façon plus générale que « Les parents associent l’enfant
aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité». En pratique, le
consentement de l’enfant sera toujours recherché mais si ses parents acceptent un soin ou un
traitement sans qu’il soit d’accord, rien n’empêche les soignants de le réaliser.
Au moment de mettre debout la fillette, afin de la prendre dans les bras et l’installer sur le
brancard de bloc, l’infirmière reste debout à ses côtés et l’encadre de ses bras afin de veiller à
son équilibre et ainsi éviter une chute éventuelle.
En contrôlant le dossier de la patiente, elle vérifie également les antécédents et les traitements
en cours. La prise d’anticoagulant par exemple pourrait favoriser la survenue d’une hémorragie
si un traitement équivalent n’était pas mis en place durant l’intervention. De même que la prise
de traitement antidiabétique peuvent modifier le métabolisme durant l’intervention, majorée
par les carences alimentaires préopératoires, qui nécessiterai une surveillance et une prise en
charge préopératoire du patient en fonction de son type de diabète.
De même que l’infirmière s’assure de la préparation cutanée de la patiente. Se reporter au
principe d’hygiène et asepsie.
2. Hygiène et asepsie
Dans la situation, l’infirmière effectue un geste qui m’a surprise. Elle a caressé les cheveux de
la fillette, lui touchait les mains et la regardait avec insistance, tout en lui posant les questions
préopératoires. Bien que surprenant, ses gestes n’étaient pas du tout anodins. En effet, j’ai
compris par la suite leur signification.
L’infirmière en touchant les cheveux et les mains de l’enfant s’assure que la douche à
l’antiseptique vient d’être faite, de même qu’elle s’assure de l’absence de vernis au niveau des
ongles de la fillette, et de l’absence de bijoux. Elle fait donc appel à son rôle propre qui est de
surveiller l’hygiène du patient et de veiller à sa préparation en vue d’une intervention,
notamment les soins cutanés préopératoires. Les patients qui doivent subir une intervention
chirurgicale doivent effectuer une première préparation cutanée. Dans l’établissement où je me
trouve, les protocoles prévoient 2 douches avec un antiseptique (la veille au soir et le matin de
l’intervention), dans le cadre du Centres de Coordination de la Lutte contre les Infections
Nosocomiales (CCLIN).
Les infections nosocomiales sont des infections contractées au cours d’un séjour, ou associées
à un soin, dans un établissement de santé. Dans le cadre de la chirurgie, elles font partie des
infections les plus fréquentes. C’est pourquoi, des protocoles ont été mis en place afin de réduire
au maximum leur développement.
3. Vigilance
Dans la situation, l’infirmière L. prend de l’avance sur les éléments significatifs à relever au
travers de la check-list. En effet, lors de toute intervention chirurgicale, l’infirmière de bloc en
3
PONTE, Carène. Le consentement du patient mineur hospitalisé, cas général, Soins pédiatrie puériculture,
2007, n°239, p. 43-44
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charge de la préparation et l’organisation de l’intervention doit remplir une check-list sur
laquelle apparaissent diverses informations primordiale à l’intervention. On y retrouve :
-
-
-
L’identité du patient (nom, prénom et date de naissance, à défaut de réponse de ce
dernier, vérification du bracelet d’identification). L’enfant âgée de 4 ans est apte à
donner son identité et son âge.
Le site d’intervention (d’où le fait de faire verbaliser la fillette sur ce qu’elle sait de son
intervention, dans notre situation une boule dans l’arrière droit de son cou) permettant
de confirmer la procédure prévue par le chirurgien et la vérification de la présence des
procédures papiers en salle.
Le mode d’installation devant être cohérent avec l’intervention prévue. Position dans
laquelle la patiente sera mise durant l’intervention.
Les dispositifs médicaux et les matériaux nécessaires à l’intervention et à l’anesthésie.
La vérification des points critiques et des mesures adéquates à prendre (allergie, risque
d’inhalation, difficulté d’intubation ou de ventilation, risque de saignement important)
C’est pourquoi, l’infirmière s’assure que la patiente est à jeun « Est-ce que tu as pris ton petit
déjeuner ce matin ? », qu’il s’agit de l’intervention et du site opératoire prévu « Est-ce que tu
sais quelle opération on va te faire ?...Inès…montrant l’arrière de sa nuque, côté droit…oui,
c’est ça ! Il va enlever la petite boule dans ton cou », et de son identité « …tu t’appelles Inès
XXXXXX et tu es née le 09/09/2011. C’est bien ça ? »
En ce qui concerne la dernière information, Inès alors âgée de 4 ans était en capacité de dire
d’elle-même son identité et son âge, mais pas sa date de naissance. Selon le développement
psychomoteur de l’enfant, dès l’âge de 3 ans l’enfant est capable de donner son identité et son
âge. Inès étant âgée de 4 ans depuis le 09/09/2015 est donc apte à répondre aux questions
d’identité. L’infirmière L. aurait alors dû demander à la fillette de décliner son nom, son prénom
et son âge, tout en contrôlant ces informations sur le dossier patient et sur le bracelet
d’identification.
4. Organisation
Dans la situation l’infirmière agit de manière organisée, répondant à la logique préinterventionnelle. Elle s’assure en amont que tout soit en ordre afin de permettre l’intervention
prévue dans le temps qui lui est imparti.
En effet, un bloc opératoire suit une organisation horaire planifiée dans le but que tous les
intervenants puissent accomplir chacun leurs tâches. Tout d’abord, l’accueil du patient et le
contrôle des informations relatifs à celui-ci et à l’intervention prévue, la prise en charge par
l’anesthésiste, l’intervention pratiquée par le chirurgien, le réveil en salle de réveil et le retour
en service de chirurgie. Un retard sur une intervention et c’est l’ensemble du programme qui se
retrouvera retardé, voire paralysé, avec les conséquences que cela implique. Tel une suite de
dominos, les une intervention retardée implique une plus longue attente pour les patients
suivants, qui rappelons le sont angoissés et à jeun. Ce retard amenant l’organisation du service
de chirurgie, d’où partent les patients, à modifier son organisation de la journée, amenant dans
le même temps à du stress professionnel pour chacun des intervenant impacté par ce retard.
Par ailleurs, dans le service, sont présents chaque jour un cadre IADE et IBODE dont l’un des
rôles est de permettre le bon déroulement des interventions, en s’assurant que les patients sont
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présents dans l’établissement, en état de subir l’intervention prévue, et que les différents
professionnels (anesthésistes, chirurgiens) sont aussi présents. Chaque intervenant agit tel un
maillon du bloc opératoire. Il arrive qu’ils doivent réorganiser les blocs en fonction des
urgences qui peuvent intervenir sur la journée.
C’est pourquoi, dès lors que l’infirmière a constaté que le consentement écrit était incomplet,
elle n’a pas hésité à faire repartie le brancardier présent pour qu’il fasse rapidement remplir le
document par les parents encore présents dans la chambre de l’enfant.
5. Traçabilité
Dans la situation, l’infirmière prend connaissance des informations présentes dans le dossier de
la patiente (informations au préalablement notées par les collègues des services de chirurgie),
ainsi que les étiquettes nominatives nécessaire à la traçabilité de l’intervention.
Lors de chaque intervention, les matériaux et les dispositifs médicaux utilisés sont
rigoureusement répertoriés dans le dossier patient, et dans les dossier de stock de matériel de
l’établissement afin de pouvoir suivre l’utilisation de chaque matériel et dispositifs, pour chaque
patient, et ce afin de pouvoir être retrouvé en cas de litige.
Les dispositifs médicaux sont nettoyés, désinfectés et stérilisés sur place, par le service de
stérilisation. Chaque matériaux est numéroté et rentré en informatique afin de faciliter les
recherches et la comptabilisation en post-op. Les dispositifs électriques sont gérés par les aidessoignantes du service et le reste par la Sté.
6. Confort
Dans la situation, la fillette est amenée dans le service, dans son lit, lui permettant d’être
installée confortablement, couverte par son drap lui offrant à la fois chaleur tout en préservant
sa pudeur le temps d’arriver dans le service.
Je fus surprise de voir l’enfant arriver en salle de réveil plutôt qu’en salle de bloc comme c’est
le cas pour les adultes. La salle de réveil étant les lieux des prises en soins post-op. Après
explications données par l’infirmier D. avec qui je vérifiais le bon fonctionnement des scopes
de la salle de réveil, je compris la raison de cette arrivée en SSPI.
Le bloc opératoire étant un milieu anxiogène, il n’est pas rare que les enfants soient accueillis
dans la salle de réveil alors encore vide de patient. Les interventions pédiatriques
sont régulièrement planifiées en premier, permettant moins d’attente et donc moins d’anxiété.
En effet, à l’ouverture des blocs, la salle de réveil n’accueille ses premiers patients qu’après les
premières interventions, soit environ une heure après le début des interventions, ce qui permet
aux personnels de recevoir les enfants dans un lieu calme et plus chaud que celui de
l’environnement des blocs. Le but étant de favoriser l’adhésion aux soins.
7. Pudeur et intimité
Dans la situation, l’infirmière, afin d’installer Inès sur le brancard de bloc, pour l’emmener juste
qu’à la salle de bloc où est prévue son intervention, elle la met debout dans son lit. Durant la
manœuvre, la chemise de nuit de l’enfant s’ouvre à l’arrière. La chemise de nuit de l’hôpital se
ferme dans le dos par des boutons pression et est connue pour être inconfortable du fait de cette
ouverture dans le dos car elle ne permet pas de cacher convenablement l’intimité des patients
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qui la porte, car ces derniers sont le plus souvent nus sous ce vêtement. Inès, âgée de 4 ans,
tente de retenir l’ouverture de sa chemise de nuit et regarde les allées et venues du personnel
soignant, dans la salle de réveil. Par ce geste, on comprend qu’elle est gênée du fait de montrer
son intimité, dans ce milieu qui lui est inconnu, face à des personnes qu’elle ne connait pas.
Bien qu’habitué à la nudité au sein des salles de bloc opératoire, l’infirmière aurait dû prendre
les précautions nécessaires à la sauvegarde de la pudeur de l’enfant. Les adultes pris en soins
en salle de bloc n’hésitent pas, en grande majorité, à dire où faire comprendre aux soignants qui
les manipulent, de faire attention de ne pas les découvrir trop rapidement dans le but de
conserver leur pudeur, leur intimité. Dans la situation, s’agissant d’une enfant, les précautions
auraient dû être prises par l’infirmière car la fillette, de par son jeune âge la rendant vulnérable,
s’est sentie gênée par l’ouverture de sa chemise de nuit, montrant son intimité dans la
manœuvre.
8. Relation de soins
Dans la situation, L. retire dès son arrivée dans la salle de réveil, son masque chirurgical afin
de montrer son visage et surtout son sourire. Elle se présente « Moi, c’est L. » et parle
directement à la petite fille, la tutoie, la flatte « Coucou ma poulette ! Tu es magnifique dit
donc !...Est ce que tu connais des princesses ? Pendant que vas dormir, tu vas pouvoir rêver des
princesses et de leur belle robes ». Elle recherche son attention en abordant des sujets
susceptibles de porter son intérêt comme les princesses.
En effet, l’environnement même du bloc opératoire est un lieu pouvant être angoissant pour les
patient, encore plus pour les enfants. C’est un lieu inconnu, fermé, bruyant et dont les passages
des différents intervenants sont incessants. L’ensemble du personnel portant un masque
chirurgical, les patients, pédiatriques ou non, sont dans l’incapacité de reconnaitre la personne
à qui ils parlent.
De plus, la patiente est en position d’infériorité du fait qu’elle tient la position de malade face
à la soignante qui, elle n’est pas malade. S’ajoute à cela, une inégalité du fait qu’Inès soit une
enfant de 4 ans et que l’infirmière soit une adulte.
L’infirmière emploi un langage familier « Coucou ma poulette !...ma minette…on va pouvoir
y aller ma poulette », elle n’hésite pas à employer le toucher relationnel en caressant les cheveux
de la fillette, la prend dans les bras. Tous les gestes et les mots employés par l’infirmière ont
pour but de favoriser la relation de confiance. Contrairement à ce qui peut être vu dans d’autres
services, où auprès de patients adultes, les soignants qui travaillent dans les blocs opératoires,
et prennent en charge des enfants, mettent un point d’honneur à ce que les patients très jeunes
ne gardent que des souvenirs agréables de leurs interventions, quitte à dépasser la juste distance
professionnelle. En effet, le but étant que ces enfants, futurs potentiels patients à l’âge adulte,
reviennent sans apriori lors qu’ils seront grands.
DIFFICULTES ET POINTS A APPROFONDIR :
Ma première difficulté fut de trouver ma place au sein d’un service comptant une trentaine de
professionnels exerçant chaque jour. Le fait qu’ils soient nombreux m’a beaucoup déstabilisé
au départ. De plus, aucun tuteur de stage n’est attribué aux stagiaires. De même que l’affectation
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à un bloc en particulier. J’ai tout d’abord suivi les brancardiers puis les aides-soignants du
service, durant les 2 premiers jours de stage.
Le travail avec les aides-soignants m’a permis de voir le métier sous un autre angle. En effet,
les aides-soignants en service de bloc n’ont pas en relation avec les patients. Ils gèrent la remise
en état des salles de bloc entre les interventions (hygiène et asepsie des dispositifs médicaux),
ils réceptionnent et nettoient le matériel médical utilisé lors des interventions (bistouri
électrique, caméra de cœlioscopie) et comptabilise et prépare l’envoi en service de stérilisation
les boîtes de chirurgie. Enfin, ils gèrent les commandes de matériel à usage unique stérile utilisé
dans les différents blocs (champs, compresses, gants, boites à aiguilles…)
Ma seconde difficulté fut de travailler avec des personnes différentes chaque jour et de suivre
la spécialité de chacun et leur différente manière de travailler. Si certains aiment transmettre
leur savoir et faire participer les élèves aux soins, d’autres au contraire sont réticents et
n’hésitent pas à nous le faire savoir. La position d’étudiante au sein du service n’est pas toujours
facile et il faut savoir se montrer intéressé, motivé et savoir s’effacer quand il le faut.
Ma troisième difficulté fut un manque de connaissances important vis-à-vis des interventions
chirurgicales (normal au vu de mon statut d’étudiant infirmier en soins généraux), le
positionnement attendu de l’étudiant par le personnel du service, le comportement à adapter
suivant les intervenants présents mais aussi face aux patients en attente d’une intervention
chirurgicale, de leurs angoisses et leur questionnement. Je dû rester observatrice à diverses
reprises afin de comprendre et apprendre les gestes appropriés et les mots à utiliser auprès des
patients. Par la suite, j’ai acquis plus d’aisance dans ma communication avec les patients
angoissés et parvenais plus facilement à répondre à leurs questions pré et post intervention.
Ma quatrième difficulté fut la prise en soin d’enfants dans le milieu opératoire. En effet, depuis
le début de ma formation, je n’ai pas eu l’occasion de travailler avec les enfants et ne me sentais
pas très à l’aise avec eux. Même en tant que maman, gérer un enfant angoissé est compliqué et
angoissante pour moi. Cependant, au fil des semaines qui se sont déroulées, j’ai appris à me
positionner face aux patients âgés de 0 à 12 ans. J’ai appris à adapter mon langage, mes gestes
et mes sujets de conversation dans le but de gagner leur confiance et de les mettre à l’aise face
au milieu anxiogène que représente le bloc opératoire et du brouhaha permanent du service.
Dans tous les cas, j’ai dû faire beaucoup de recherches personnelles dans le but de comprendre
plus rapidement et facilement les prises en soins des patients et de tout ce qui entourent les
interventions chirurgicales pratiquées.
Malgré un stage de bloc opératoire, j’ai eu la chance de pouvoir suivre les patients jusqu’en
salle de réveil, ce qui m’a permis de comprendre les surveillances à effectuer suivant les
interventions et les dossiers patients. Je suis consciente qu’un stage de 5 semaines n’ai pas
représentatif de la complexité globale du service de bloc mais l’expérience que j’en retire est
un intérêt certain pour les prises en soins post-opératoire. J’ai également beaucoup appris sur
les gestes à effectuer et à éviter auprès des patients ayant subi certaines interventions. Tel que
lors de l’utilisation des curares qui amènent à un blocage neuromusculaire empêchant les gestes
nuisibles à la chirurgie. Savoir identifier, rien qu’en observant le patient, l’élimination des
produits curarisants ou une détresse respiratoire associée.
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L'ASSURER SEULE ?
Etudiante en début de 3ième année, trouver ma place au sein du service, tant au niveau des blocs
opératoires que la salle de réveil me parût très compliqué. Hors mis une infirmière en soins
généraux, travaillant en salle de réveil, les infirmiers sont spécialisés et possèdent une longue
expérience dans leur domaine.
En ce qui concerne le travail d’IBODE, il faut une grande connaissance des matériaux utilisés
suivant les interventions chirurgicales et une technique particulière en ce qui concerne le travail
d’instrumentiste. Les infirmiers concernés s’accordent à dire qu’il ne faut pas moins de 3 ans
pour bien comprendre le pourquoi du comment des interventions auxquelles ils participent. Tant
sur l’organisation de la salle, du patient, la préparation et l’utilisation des dispositifs médicaux.
Malgré le besoin important de connaissance pour cette spécialité, j’ai pu participer à la
préparation des salles (disposition des matériaux et dispositifs médicaux suivant l’intervention)
et des patients (préparation cutanée et installation sur la table d’intervention). J’ai également
participé à la préparation des fournitures et dispositifs médicaux nécessaires aux interventions
prévues les lendemains. Le fait de participer le plus possible m’a permis d’acquérir des
automatismes en matière de préparation des blocs et des patients.
Ensuite, j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de travailler avec les IADE, que ce soit en salle
de bloc, lors de la pose des perfusions, mais aussi de la ventilation des patients en cours
d’endormissement, avant intubation ou mise en place du masque laryngé. J’ai également pu les
suivre en SSPI au sein duquel elles travaillent sur la surveillance post-op des patients, aidés par
l’infirmière en soins généraux qui y travaille chaque jour. C’est aussi à ces occasions que j’ai
compris les surveillances spécifiques à effectuer autour des patients, suivant les produits utilisés
lors de l’anesthésie (antalgiques, hypnotiques et curare), de leur intervention et de leurs
antécédents. L’état général du patient, de par le suivi de ses paramètres vitaux, tout au long de
sa prise en charge et de l’intervention, permet une surveillance particulière suivant ses réactions
aux différents produits administrés, mais également aux gestes réalisés durant l’intervention.
Un patient ne demandera pas la même attention suivant s’il est intubé ou non (masque laryngé),
s’il lui a été administré des curares ou non, si l’intervention a demandé une position
occasionnant des courbatures, si l’intervention a été programmée ou a été réalisée en urgence.
Beaucoup de facteurs influent sur la surveillance et la prise en soins des patients.
Les autres intervenants présents dans le service m’ont également beaucoup apportés. Auprès
des chirurgiens, des médecins anesthésistes et des internes, j’ai pu obtenir beaucoup de
renseignements et d’éclaircissements sur des interventions et leur prise en charge spécifique.
Cependant, malgré un bon encadrement et beaucoup d’informations reçues par tous les
professionnels rencontrés, la durée de cinq semaines dans ce service si particulier est bien trop
courte pour rendre autonome et permettre d’exercer seule la prise en charge d’une intervention
chirurgicale et les surveillances associées. Toutefois, ce stage fut pour moi, riche d’informations
et m’a permis de mieux comprendre le travail effectué en post-opératoire, en service de
chirurgie. Cela m’a permis également de comprendre les soins a apportés aux patients
récemment opérés et de répondre à leurs questions avec plus d’aisance.
De plus, rencontrer et travailler avec des infirmiers spécialisés IBODE et IADE, m’a permis de
faire connaissance avec la spécialité de chacun, leurs responsabilités, leur rôle primordial au
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sein d’un bloc opératoire et la complexité de leur travail. Cela m’a permis de voir quelles sont
les spécialisations que je pourrai être amenée à choisir dans le futur.
BIBLIOGRAPHIE :
1. Code de la santé publique – article R4311-9 – Legifrance [en ligne] disponible sur
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006913
897&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte=20151110 (consulté le 10-1115)
2. Charte européenne de l’enfant hospitalisé – Sparadrap [en ligne] disponible sur
http://www.sparadrap.org/content/download/14385/145356/version/3/file/charte.pdf
(consulté le 10-11-15)
3. PONTE, Carène. Le consentement du patient mineur hospitalisé, cas général, Soins
pédiatrie puériculture, 2007, n°239, p. 43-44
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ANNEXES
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