20 La Tour Info n° 4 – Juin 2005
Le temps
c’est du muscle !
Urgences cardiologiques
Le temps c’est du muscle ! », dit un
slogan médical. Entendez : le temps
qui suit un accident cardiaque tel
qu’un infarctus. Entendez égale-
ment : la zone du muscle cardiaque souf-
frant du fait de l’occlusion d’une artère
coronaire. Pour en sauver le maximum, il
faut réduire au maximum le délai d’in-
tervention. Comment ? Par l’intervention
rapide d’un établissement équipé en spé-
cialistes toujours disponibles et en ma-
tériel adéquat. Ces établissements sont
peu nombreux. Une chaîne de bonnes
décisions et d’actions efficaces se pro-
pose à nous. Apprenons à les connaître.
Les décisions salvatrices
Constat du malade
Les symptômes de l’infarctus sont assez
variables. Typiquement : douleurs dans
la poitrine et sensation d’oppression (un
“poids lourd” posé sur la poitrine). Parfois,
la douleur irradie dans le bras gauche ou
les deux, éventuellement la mâchoire. Des
sueurs froides peuvent apparaître, des
vomissements, perte de connaissance…
Les manifestations durent-elles plus de
quelques minutes ? Il faut vite appeler.
Appel
Appeler un généraliste ? Oui, si un doute
subsiste. Aller le voir ? Non ! Ne perdons
pas de temps. Téléphoner plutôt au 144 à
Genève (ou au 112 en France) afin de faire
venir une ambulance médicalisée.
Bon établissement
À Genève, l’ambulance pourra conduire
le malade à l’Hôpital Cantonal. Excellente
décision s’il n’est pas éloigné. L’Hôpital de
la Tour est-il plus proche ? Alors, le préco-
niser absolument. Surtout, ne croyez pas
que nous prêchons pour notre chapelle ;
nous défendons les meilleures chances
du malade. À Genève, les cliniques ali-
gnent des praticiens compétents. Ques-
tions : sont-ils disponibles 24 heures sur
24 ? Le plateau technique peut-il prendre
en charge toutes les véritables urgences
cardiaques ? Ces urgences le temps
compte ? Deux établissements seulement
satisfont aux deux exigences : La Tour et
les HUG. Les deux établissements pro-
posent une unité de soins intensifs, une
salle de cathétérisme accessible 24 heures
sur 24, une unité de chirurgie cardiaque.
Coronographie effectuée
par le Dr Urban
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La Tour Info n° 4 – Juin 2005
Infirmière
au bloc opératoire
Infirmière et ensei-
gnante, formatrice pen-
dant 8 ans à l’Hôpital
Cantonal, Valérie Saint
Gérand est aujourd’hui
responsable adjointe du
bloc opératoire à l’Hô-
pital de la Tour. Parmi
ses responsabilités, la
formation d’infirmières
dans le domaine opé-
ratoire. En Suisse, une
telle spécialisation s’ef-
fectue en cours de car-
rière. Elle est sanction-
née par un Certificat
de capacité d’Infirmière
dans le domaine opéra-
toire, certificat dûment
régenté par l’ASI (Asso-
ciation suisse des infir-
mières). Cet organisme
a récemment agréé
La séquence salvatrice
Voici le malade à l’Hôpital de la Tour
il est pris en charge, nuit et jour, par un
double piquet cardiologique :
- équipe de diagnostic non-invasif
- équipe d’intervention invasive.
Diagnostic
Les spécialistes confirment ou affirment
l’infarctus par l’examen clinique, l’élec-
trocardiographie, les dosages sanguins et
parfois l’échocardiographie.
Localisation (angiographie)
En salle de cathétérisme, après une anes-
thésie locale au point de ponction arté-
rielle, de l’iode injecté dans la circulation
coronaire permet de visualiser avec préci-
sion par radiographie (donc de localiser) la
sténose (artère rétrécie ou bouchée).
Intervention (angioplastie)
Le plus souvent, un stent sera introduit
à travers un cathéter jusqu’au vaisseau
rétréci, toujours sous anesthésie locale.
Ce stent est une sorte de petit ressort en
métal qui maintient ouverte l’artère. En-
robés de diverses substances, les stents de
dernière génération sont bien tolérés. Ils
assurent la reprise de l’irrigation sanguine
dans la zone lésée et permettent d’éviter
la récidive.
l’Hôpital de la Tour pour
dispenser la formation
requise. Étendue sur
deux années, cette for-
mation met la stagiaire
en contact avec tous
les aspects de sa future
spécialisation. Trois for-
matrices instrumentistes
et un formateur aide-
soignant encadrent une
seule candidate (bientôt
deux, selon l’objectif).
Un enseignement théo-
rique de 6 à 7 semaines
aux HUG complète l’ini-
tiation pratique. Pour
une infirmière motivée,
voici une belle opportu-
nité d’élargir l’horizon
professionnel et le do-
maine d’intérêt.
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