finances communales investissements communaux élevés en 2013 grâce à des recettes en hausse étant donné l’évolution économique récente et l’accélération de la croissance attendue d’ici à 2015 (+2,4 % par an pour le PIB vaudois de 2013 à 2015 contre +1,8 % de 2008 à 2013). En effet, il existe un décalage entre l’évolution conjoncturelle et les rentrées fiscales. Logiquement, la croissance des recettes ces prochaines années devrait être plus forte que la progression moyenne observée de 2009 à 2013 (+2,5 % par an sur une base comparable), mais moins forte que pendant la période de haute conjoncture d’avant-crise (+6,5 % par an de 2004 à 2009). A plus long terme, la réforme de la fiscalité des entreprises devrait se traduire par une baisse marquée des rentrées des impôts sur le bénéfice et le capital des personnes morales. Cette baisse devrait annuellement être de l’ordre de 450 millions pour l’Etat et les communes d’ici à 2020, selon le communiqué de presse de l’Etat de Vaud du 4 avril 2014. Pour les communes, ces impôts, qui leur rapportent 334 millions en 2013, pourraient baisser à terme de 85 à 120 millions par année (selon le montant de la perte pris en charge par la Confédération et après répartition de la perte nette au prorata du taux d’imposition du Canton et du taux de l’ensemble des communes). La bonne tenue des recettes fiscales, découlant de la reprise économique et d’un effet de décalage, permet aux communes de dégager une marge d’autofinancement en hausse en 2013 (570 millions contre 262 en 2012). Avec ce montant, elles financent entièrement leurs dépenses d’investissement (549 millions), pourtant plutôt élevées en comparaison historique, et réduisent leurs engagements nets. Grâce au renouvellement de leurs emprunts à taux plus bas, les communes allègent une nouvelle fois les ressources qu’elles consacrent aux intérêts passifs. Toutefois, 28 communes y consacrent 4,0 % de leurs recettes courantes contre 2,4 % pour l’ensemble des communes. MARGE D'AUTOFINANCEMENT DE L'ENSEMBLE DES COMMUNES, VAUD En millions de francs En % des recettes courantes 700 21 600 18 500 15 400 12 300 9 200 6 100 3 0 19901994 19951999 20002004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 0 Moyennes annuelles Marge de manœuvre budgétaire en partie retrouvée Après deux contractions consécutives, la marge d’autofinancement (recettes courantes moins dépenses courantes) des communes vaudoises se redresse pour atteindre 570 millions de francs en 2013. Ce montant, qui peut être utilisé pour financer les investissements ou rembourser des emprunts, est élevé au regard de la situation conjoncturelle mitigée pesant sur les finances publiques. En effet, il est proche de sa moyenne des années d’avant-crise (587 millions par an de 2005 à 2008), alors que la conjoncture économique était florissante. La hausse de 307 millions de la marge d’autofinancement des communes provient presque entièrement des recettes qui augmentent de 283 millions pour atteindre 5294 millions en 2013. Les effets négatifs de la crise sur les recettes s’estompent Principale source de financement des communes vaudoises, les recettes fiscales augmentent de 154 millions en 2013 (+6,2 %) sous l’effet conjugué de rattrapages d’impôts, de l’accroissement démographique et de la reprise économique. Avec cette augmentation, les recettes fiscales des communes confirment leur reprise 6 amorcée en 2011, si l’on considère leur évolution sur une base comparable (soit à taux d’imposition constant). Pour les prochains exercices comptables, on peut s’attendre à ce que les rendements des impôts communaux continuent de croître, Les recettes augmentent avec l’introduction de la taxe au sac Seconde source de financement des communes et de la progression de leurs recettes courantes, les taxes et émoluments augmen- Données financières des communes vaudoises En millions de francs 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Compte de fonctionnement Recettes courantes (RC) 4 204 4 532 4 9121 4 830 4 787 5 011 5 294 dont Impôts 2 212 2 309 2 462 2 460 2 301 2 464 2 617 1 086 1 216 1 209 1 256 1 209 1 223 1 319 3 609 3 902 4 380 2 4 269 4 365 4 749 2 4 724 dont Intérêts passifs (IP) 165 162 156 154 143 134 129 Marge d’autofinancement (MA=RC-DC) 595 630 532 1,2 561 422 2622 570 Dépenses brutes d’investissement (DI) 559 550 602 649 655 589 637 Dépenses nettes d’investissement (DNI) 476 437 524 539 577 507 549 Taxes, émoluments et produits des ventes Dépenses courantes (DC) Compte d’investissement Financement 119 194 8 22 -155 -245 2 21 Dettes (D) 4 933 4 844 4 836 4 805 4 853 5 114 5 296 Engagements nets (EN)3 2 233 2 067 2 056 2 037 2 183 2 446 2 414 14,2 13,9 10,8 1,2 11,6 8,8 5,2 2 10,8 Intérêts passifs / Recettes courantes (IP/RC) 3,9 3,6 1 3,2 3,2 3,0 2,7 2,4 Coût moyen des dettes (IP/Dm4) 3,3 3,3 3,2 3,2 3,0 2,7 2,5 Excédent ou insuffisance de financement (MA-DNI) Ratios en % Capacité d’autofinancement (MA/RC) 1 Y compris pour Lausanne 108 millions de plus-values sur immeubles transférés à la caisse de pensions et 80 millions de dividendes extraordinaires. Y compris 289 millions en 2009 et 182 en 2012 pour la recapitalisation de la caisse de pensions de Lausanne. 3 EN = Engagements (comptes courants et dettes notamment) moins Actifs financiers (débiteurs courants et placements financiers). 4 Dm : moyenne des dettes en début et en fin d’année. 2 NUMERUS N o 6 décembre 2014 finances communales tent de 96 millions en 2013 (+7,9%). Ce saut provient des revenus de la vente du réseau de fibre optique lausannois à la société qui en assurera la gestion (36 millions) et des taxes sur les déchets (+38 millions). Ces dernières progressent essentiellement suite à l’entrée en vigueur de la taxe au sac ou au poids dans 173 communes vaudoises en 2013. L’année prochaine, le produit de cette taxe va encore augmenter avec son introduction dans les 84 communes qui n’en disposent pas encore et, bien sûr, avec la poursuite de l’essor de la population vaudoise. Les dépenses reviennent à la normale En 2013, les dépenses courantes des communes diminuent de 25 millions et se montent à 4724 millions de francs. Cette baisse, atypique en comparaison historique, s’explique par leur niveau ponctuellement élevé en 2012, découlant de la recapitalisation de la caisse de pensions de la ville de Lausanne (182 millions). Si l’on ne tient pas compte de cette opération, les dépenses courantes communales augmenteraient de 3,4 % en 2013 (+157 millions). A périmètre égal, les communes auraient donc quand même vu leur marge d’autofinancement s’améliorer, puisque cette augmentation est inférieure à celle des recettes. L’évolution des dépenses en 2013 marque, par ailleurs, un léger ralentissement par rapport à leur progression moyenne de ces dernières années (+4,9 % par an de 2004 à 2012 hors recapitalisation à Lausanne). Les dépenses ayant le plus progressé en 2013 sont, comme chaque année, les remboursements et subventions à des collectivités publiques (+76 millions dont +58 pour la facture sociale) et les aides et subventions aux institutions privées et aux individus (+35 millions). Investissements élevés et entièrement financés Les dépenses nettes d’investissement des communes, en hausse de 42 millions, s’élèvent à 549 millions de francs en 2013. Ces dépenses se situent ainsi dans la lignée, historiquement plutôt élevée, de ces six dernières années : après être tombées à 315 millions pendant la crise des années nonante (de 1995 à 1999), elles sont remontées à 395 millions de 2000 à 2006 puis à 537 millions par an en moyenne de 2007 à 2012. En plus de financer l’entier de leurs investissements, les communes dégagent un excédent de financement en 2013 (marge d’autofinancement moins dépenses nettes NUMERUS N o 6 décembre 2014 DÉPENSES NETTES D'INVESTISSEMENT, VAUD En millions de francs 600 500 400 300 200 100 0 19901994 19951999 20002004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Moyennes annuelles d’investissement). Elles le mettent à profit pour réduire leurs engagements nets, qui s’élèvent à présent à 2,4 milliards de francs. Baisse des intérêts passifs… De leur côté, les intérêts passifs payés par les communes poursuivent leur baisse ininterrompue depuis 1995 : ils se montent à 129 millions aujourd’hui contre 226 alors. Très clairement, cette évolution s’explique par la persistance des taux d’intérêt à un niveau bas qui permet aux communes de renouveler leurs emprunts plus avantageusement : le coût moyen des dettes est passé de 5,4 % à 2,5 % sur la période. Grâce à cette baisse, la marge de manœuvre des communes s’est élargie, puisqu’elles ne consacrent plus que 2,4 % des recettes courantes aux intérêts passifs contre 7,8 % en 1995. Tant que la situation économique en Europe restera aussi mitigée qu’actuellement, les communes vont continuer à bénéficier de cet effet de renouvellement à moindre coût. Toutefois leurs dettes se feront davantage sentir lorsque les taux recommenceront à grimper. … qui restent élevés dans certaines communes Malgré le niveau historiquement bas des taux d’intérêt, certaines communes consacrent encore une part assez élevée de leurs ressources au paiement des intérêts passifs. Globalement plus endettées que les autres, ces communes souffriront davantage lorsque les taux remonteront : les 28 communes payant plus de 200 francs par habitant présentent ensemble une dette par habitant de 17 233 francs contre 4093 pour les autres. Plus endettées, elles consacrent naturellement une part bien plus élevée de leurs recettes courantes aux intérêts passifs que les autres (4,0 % pour ces 28 communes contre 1,5 % pour les 290 autres) et, partant, disposent d’une marge de manœuvre budgétaire inférieure. Le renouvellement de leurs emprunts devrait encore leur permettre de gagner un peu de latitude budgétaire, mais pas aussi significativement que ces dernières années. En effet, le coût moyen de leur dette n’est à présent guère supérieur à celui du marché et est proche de celui des communes les moins endettées : il est de 2,6 % pour les 28 communes concernées et de 2,3 % pour les autres. | MJM Source des données : SCL / StatVD, résumés des comptes communaux. RÉPARTITION DES COMMUNES VAUDOISES SELON LES INTÉRÊTS PASSIFS PAR HABITANT, 2013 Population en % En francs par habitant > 250 19,4 200 à < 250 3,6 150 à < 200 14,8 100 à < 150 16,7 50 à < 100 24,6 < 50 20,8 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 Nombre de communes 7