le complexe de l’écrevisse
Le complexe de
l’écrevisse
création originale
camille champagne
olivier benaddi
avec camille champagne
Tu n’étais pas mon Premier Choix présente
14-15-16-17 oct. à 21 h
le complexe de l’écrevisse
Le complexe de
l’écrevisse
création originale camille champagne - olivier benaddi
avec camille champagne
mise en scène olivier benaddi
lumièREs Florent penide
son david bilenoire
costume mila reno
Spectacle tout public - Durée : 1 h 10’
À l’heure nous imprimons ces lignes, nous ne savons nalement pas grand-
chose de ce Complexe de l’Écrevisse. Cependant des bruits nous parviennent, qui
nous promettent une bonne dose d’action, de rebondissements, de sexe, bien sûr,
ainsi que les visites espérées de James Bond, Jésus, Superman, d’un cuistot
gascon, d’un mini-poney, ainsi que de Mlle Rousseau et sa trentaine d’élèves en
classe verte.
Et il n’y aurait apparemment besoin que d’une chaise et une comédienne – pour
mettre en jeu tout ce petit monde...
14-15-16-17 octobre à 21 h
au théâtre de la loge
le complexe de l’écrevisse
Donc
c’est l’histoire d’un enfant qui
part en voyage scolaire
avec sa classe de CM1. Une classe
verte, comme on dit. D’équitation.
Ainsi il y a elle (ou lui),
Hippolyte, Estelle, Lolita, mais aussi Kevin,
Karim, Bertrand et tous les autres,
Mlle Rousseau, l’institutrice, Monsieur Jules,
le cuistot, Annette, la monitrice d’équitation.
Et une comédienne pour faire
vivre toute la clique.
C’est l’histoire d’un enfant.
Un garçon. Ou une lle.
Ou un garçon puis une lle.
Ou inversement.
Enn ça on ne sait pas trop, en fait,
mais ce n’est pas très important,
ça ne change rien à notre affaire.
le complexe de l’écrevisse // Note d’intention
L’histoire, l’argument du Complexe de
l’Écrevisse tient en quelques mots : nous assistons à un
voyage scolaire d’une classe de CM1, d’enfants de huit
ans. Cela commence la veille du départ, avec quelques
personnages judicieusement choisis, par la préparation des
valises avec les parents, se poursuit le lendemain matin
avec le départ en car, le trajet, l’arrivée au centre où nous
assisterons à deux journées (bien) pleines, comprenant
entre autres séquences celles de la cantine, de la classe,
de la séance d’équitation ou des deux soirées.
À ce point de l’explication, il semble important de préciser
que ce spectacle, mettant en jeu des enfants, n’est pas un
spectacle pour enfants – même s’il peut certainement être
apprécié dès huit ou neuf ans. L’enfance sert de décor, de
support à la narration, mais permet surtout d’aborder sans
en avoir l’air des sujets bien sûr liés à l’enfance, comme
l’éducation – des parents et de l’institution scolaire – et
son inuence sur les enfants, le fait de trouver sa place
dans un groupe, de s’afrmer, mais aussi la sexualité ou la
religion, tout cela à travers le prisme du regard enfantin.
le complexe de l’écrevisse // Note d’intention
Cependant, si ce spectacle regorge de thèmes
transversaux, son vrai sujet, sa substantique moelle se
trouve dans le parcours du personnage central, qui n’est pas
nommé et dont le genre est indéni, comme une toile blanche,
un écran vierge où chacun peut se projeter. Celui-ci, plutôt
introverti sans être à l’écart, intégré dans le groupe sans en
être un acteur principal, trace un sillon qui nous entraîne dans
son imaginaire: lors de plusieurs séquences qui ponctuent la
narration proprement dite, le Personnage (pour plus de lisibilité
accordons-lui une majuscule) s’échappe de la situation concrète,
de la réalité, et fait basculer cette réalité dans une autre, la sienne,
onirique cette fois, où il interprète à chaque fois le personnage
principal, un ic, un agent secret, un cow-boy solitaire, Jésus,
Moïse, Mahomet ou Superman, et apparaît investi, concentré,
rayonnant, lui d’ordinaire si peu remarquable, au sens littéral.
Car en fait ce spectacle est l’histoire d’une vocation. L’histoire
d’un enfant qui s’accomplit dans le jeu, plutôt que dans la
«vraie vie», et qui, sans en avoir conscience, sans le formuler,
sans le savoir, est déjà comédien. Cet enfant, le Personnage,
ne se réalise vraiment qu’à l’intérieur de ses projections
mentales, et ne sait pas encore qu’il lui sera possible de
transposer ce mécanisme à l’âge adulte. Mais c’est aussi
l’histoire d’une comédienne qui nous montre comment elle
est devenue comédienne. Ce spectacle fonctionne en effet
comme une mise en abyme, car il est aussi la démonstration
que l’enfant qui joue, qui se crée un univers et le manipule
à sa guise, n’est pas condamné à cesser une fois atteint
l’âge adulte, et peut s’accomplir sur un plateau de théâtre,
en se créant, là aussi, un univers propre, un terrain de
jeu, et en le partageant, cette fois, avec un public.
Chaque seconde de ce spectacle est une ode au jeu, sous
toutes ses formes. La comédienne interprète seule tous les
personnages, notre héros, bien sûr, ses camarades, mais aussi
les parents, l’institutrice, le cuistot et la monitrice d’équitation,
et, sans autre décor et accessoire qu’une simple chaise, passe
de l’un à l’autre, d’une situation à l’autre avec bonheur.
On peut, si l’on veut absolument trouver un cousinage à ce
travail, le rapprocher de celui d’un Philippe Caubère dans le
Roman d’un acteur. Le corps tient une place fondamentale
dans ce spectacle. De la mise en mouvement naît la
parole, c’est lui, le mouvement, qui mène la partie. Camille
Champagne, la comédienne, peut alors donner la libre
mesure à son talent, convoquant ici les deux pans de sa
formation d’actrice, le travail du texte au conservatoire du
XXe arrondissement et celui du corps à l’école
internationale de Jacques Lecoq.
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