Ecrevisse de Louisiane Description Nom scientifique : Procambarus clarkii (Girard, 1852) Famille : Cambaridae Mensurations : 9 à 20 cm Couleur brun-verdâtre au stade juvénile. Couleur rouge à l’état adulte mais la coloration peut évoluer en fonction des mues et de l’environnement, elle peut prendre des teintes gris-bleu. Elle se reconnaît également grâce aux nombreux petits tubercules donnant au rostre un aspect rugueux. Statut régional : Invasive avérée Ecrevisse de Louisiane (Fédération départementale de la pêche de la Manche) Origine et répartition en France Occupant tout le Nord du Mexique, elle fut peu à peu dispersée et c’est en Louisiane qu’elle est actuellement la plus connue et la plus répandue. Elle est amenée en Europe vers la fin des années 1970 où elle fut introduite en Espagne. En France, elle apparait dans les années 1975. Une fois qu’elle s’est retrouvée dans les eaux libres, et s’est étendue très rapidement. Par méconnaissance de son impact sur les milieux aquatiques, elle fut propagée à travers la France par des personnes cherchant à réintroduire de l’écrevisse dans les cours d’eau. Biologie De mœurs nocturnes, les adultes consomment essentiellement des végétaux, alors que les jeunes adoptent un régime carnivore. Cependant, comme les autres écrevisses, l’écrevisse de Louisiane est une espèce opportuniste dont le régime alimentaire est varié (végétaux et détritus), ce qui permet son développement dans les étangs et qui peut expliquer l’expansion rapide qu’elle atteint dans les zones de marais. Elle peut également s’attaquer aux pontes de poissons, d’amphibiens, d’insectes, de crustacés, ainsi sa prolifération rapide peut entraîner de profonds déséquilibres dans les milieux qu’elle occupe. La reproduction a lieu de juin à septembre, voire de mai à décembre (dans le Sud-Ouest notamment). La femelle très productive, peut se reproduire plusieurs fois par an et porter de 200 à 750 œufs par portée. Sa vitesse de croissance est élevée et les jeunes peuvent se reproduire 6 à 12 mois après l’éclosion. C’est une espèce vorace qui peut dans des conditions favorables dépasser 80 mm à l’âge de 3 mois. En moyenne, un individu vit de 3 à 5 ans. La propagation de cette espèce d’écrevisse constitue un grand risque à l’heure actuelle : sa vitesse de croissance, son taux exceptionnel de reproduction et son agressivité font d’elle une espèce difficile à contrôler. Ecologie L’habitat naturel de cette espèce est le marécage. En France, elle vit préférentiellement dans les eaux calmes des marais et des plans d’eau, mais elle supporte bien les cours d’eau et même les eaux saumâtres. Dans ses aires d’introduction, elle occupe la niche écologique « vide » puisque les écrevisses locales sont en régression. Adaptée aux conditions extrêmes, elle supporte la déshydratation, la carence en oxygène et peut se déplacer sur la terre ferme jusqu’à 3 km par jour pour aller coloniser d’autres milieux. Son aptitude à creuser des terriers dans les berges pour s’y protéger rend quasiment impossible toute mesure de régulation de sa population. Elle peut aussi supporter de fortes pollutions et résister aux produits phytosanitaires. Nuisances causées Malgré qu’elle puisse constituer un apport de nourriture important et donc un avantage pour certains vertébrés (oiseaux, loutres, poissons, sangliers), elle est classée comme espèces pouvant créer des déséquilibres écologiques. Toutefois, cette pression de prédation est trop faible pour observer un contrôle des populations de cette façon. Sa prolifération implique un risque élevé de régression, voire de disparition d’espèces d’écrevisses autochtones, soit par compétition, soit par introduction d’agents pathogènes. Elle est, notamment, porteuse saine de la peste de l’écrevisse et favorise donc sa propagation. Par contre les espèces autochtones y sont très sensibles et ce champignon constitue un facteur de disparition des populations d’écrevisses locales. Sa présence en forte concentration provoque des modifications du milieu : -elle creuse des galeries dans les berges 1 m de profondeur), ce qui provoque leur déstabilisation et leur dégradation - elle peut également détruire les herbiers aquatiques et dégrader le sol en creusant ses terriers - elle peut également s’attaquer aux pontes de poissons, d’amphibiens, d’insectes, de crustacés Moyens de lutte Les moyens de lutte sont assez limités pour l’heure. Le traitement chimique, en plus d’être peu conseillé en milieu naturel, n’a obtient que des résultats très aléatoires. La capture intensive de l’écrevisse de Louisiane donne, elle aussi, des résultats controversés. En savoir plus : http://www.curiosphere.tv/video-documentaire/0-toutes-les-videos/108806-reportagelecrevisse-de-louisiane-menace-la-biodiversite http://www.parc-naturelbrenne.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=413:lecrevisse-rouge-delouisianne&catid=97&Itemid=340 Extrait du site planete.manche.fr/katuvu