2 4 H e u r e s Laboratoire de bactériologie Derrière © CUSL / Hugues Depasse icrobiologistes, techniciens de laboratoire, MACCS et PHACCS œuvrent tous les jours en Bactériologie, au sein de la tour Rosalind Franklin. Ils analysent et interprètent un grand nombre de prélèvements de différentes natures et provenant de tous les services des Cliniques. A travers ce 24 heures, le Bic passe les activités de ce laboratoire… au microscope ! © CUSL / Hugues Depasse € intensifs, etc. De cette manière, le suivi des différents prélèvements envoyés au laboratoire est plus efficace. 13h45 : Le laboratoire réceptionne un prélèvement envoyé par le Quartier opératoire. Il s’agit d’une biopsie de valve cardiaque d’un patient de chirurgie cardiovasculaire. “ Les prélèvements proviennent de tous les services où des patients sont hospitalisés ou des consultations, explique Alexia Verroken, microbiologiste. Le Centre hospitalier Valida, le Centre Neurologique William Lennox et certains médecins généralistes nous en envoient également. ” 13h46 : Béatrice, technicienne de laboratoire spécialisée dans le secteur des pus et prélèvements profonds, prend en charge la biopsie. Chaque technicienne se consacre exclusivement à un secteur précis : les hémocultures, les urines, les voies respiratoires, les pus, les prélèvements respiratoires provenant des Soins 12 Bic 150 novembre - décembre 2012 Béatrice procède à l’ensemencement. Elle dépose le prélèvement dans plusieurs boites de pétri (boites cylindriques avec milieu de croissance solide défini) qui seront elles-mêmes placées dans des étuves maintenues à différentes atmosphères. “ Une étuve sera à 37°, une autre contiendra du dioxyde de carbone, etc. Certains prélèvements nécessitent jusqu’à huit milieux différents ”, poursuit Alexia Verroken. Cette opération vise à révéler les bactéries spécifiques à l’œuvre dans le prélèvement. La sélection des milieux est liée au type de prélèvement et à la bactérie recherchée. Ici, Béatrice sera particulièrement attentive à l’éventuelle présence d’un streptocoque, germe le plus fréquemment à l’origine d’une endocardite (infection de valve cardiaque). © CUSL / Hugu JOUR 1 es Depasse 15h00 : 19h30 : Un prélèvement de liquide céphalo-rachidien (liquide dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière) arrive au laboratoire. PierreAlexandre, l’un des deux assistants de garde de Biologie clinique pour la nuit, le prend en charge. “ Les liquides céphalo-rachidiens, les liquides amniotiques et les hémocultures sont ce qu’on appelle des “ prélèvements précieux ”. Ce type de prélèvement est pris en charge 24 heures sur 24 ! ” 15h15 : Béatrice referme les étuves. Les prélèvements doivent y rester jusqu’au lendemain pour permettre aux bactéries de pousser. 3h15 : Une technicienne de laboratoire réveille PierreAlexandre, l’assistant de garde polyvalente au 2 4 H e u r e s De nombreux types de prélèvements € f pus (frottis, biopsies, liquide pleural, ascite, etc.) f expectorations f expectorations des patients souffrant de mucoviscidose laboratoire et passant dès lors la nuit à l’hôpital. Un liquide amniotique vient d’être prélevé chez une patiente aux Urgences. L’assistant effectue immédiatement une lecture directe du prélèvement au microscope suivi d’une mise en culture. Ensuite, il prend contact avec l’assistant de garde d’Obstétrique afin de communiquer les premiers résultats. JOUR 2 7h30 : f prélèvements de la sphère ORL f urine f selles f hémoculture (prélèvements de sang) f liquide céphalo-rachidien f prélèvements génitaux f prélèvements respiratoires des Soins intensifs Les premiers techniciens, dont Béatrice, arrivent dans le laboratoire. Béatrice s’installe au secteur des pus. 7h45 : Béatrice débute la lecture de l’ensemble des boîtes ensemencées les jours précédents pour l’ensemble des pus et des prélèvements profonds dont la biopsie de valve cardiaque reçue la veille. La culture pour ce prélèvement semble être positive. Dans une boite incubée sous CO², elle observe des colonies bactériennes. Béatrice va pouvoir identifier le germe.Tous les prélèvements ensemencés bénéficient au minimum d’une lecture à 24 heures et à 48 heures. 10h00 : asse © CUSL / Hugues Dep Béatrice place la colonie bactérienne à identifier dans un spectromètre de masse. “ Cet appareil est utilisé dans notre laboratoire depuis deux ans. C’est un système innovateur qui permet d’identifier une colonie bactérienne en dix minutes accélérant ainsi le processus Laboratoire de bactériologie et hygiène hospitalière Anne Simon et Alexia Verroken sont microbiologistes mais également médecins hygiénistes aux Cliniques. En effet, le Laboratoire de microbiologie travaille en étroite collaboration avec les infirmières hygiénistes pour la prévention de la transmission d’infections à l’intérieur de l’hôpital. Par exemple, la découverte d’un Clostridium difficile dans les selles d’un patient hospitalisé conduira à la création d’une alerte informatique dans le dossier du patient. Un contact téléphonique sera établi avec les infirmières hygiénistes et les gouvernantes afin de nettoyer la chambre du patient à l’eau de javel. Une communication efficace permet la mise en place rapide des mesures de prévention. 13 d’identification de 24 heures par rapport aux anciennes techniques. Ce résultat permet aux cliniciens d’adapter le traitement antibiotique plus rapidement pour ainsi optimaliser la prise en charge du patient. ” © CUSL / Hugues Depasse 2 4 H e u r e s au plus vite pour ainsi instaurer un traitement et prévenir des complications sévères voire pouvant entrainer la mort. 10h10 : Le spectromètre livre son résultat : il s’agit d’une bactérie appelée Enterococcus faecalis. € Béatrice réalise un antibiogramme afin de déterminer les éventuelles résistances de la bactérie, l’Enterococcus faecalis dans ce cas-ci, aux antibiotiques. Les résultats permettront de choisir le traitement le plus adéquat pour le patient. “ La procédure prend une douzaine d’heures, explique Alexia Verroken. Une fois les résultats obtenus, il faut les interpréter. Tous les jours, près de quatre-vingt antibiogrammes sont réalisés dans le laboratoire. ” © CUSL / Hugues Depasse Parfois, les interprétations de l’antibiogramme entraînent des mesures d’hygiène supplémentaires pour le patient. Pour certaines bactéries, particulièrement résistantes, le patient sera placé en isolement. © CUSL / Hugues Depasse 10h15 : 13h00 : Hector Rodriguez, collègue d’Alexia Verroken, se rend dans le Service d’endocrinologie pour y rencontrer les cliniciens et discuter des prélèvements des patients diabétiques. “ Pour ces prélèvements, nous allons vers le prescripteur afin de mieux connaître la problématique du patient et ainsi optimaliser la prise en charge des prélèvements bactériologiques. ” 14h00 : Dans une salle en pression négative (l’air ne sort pas), Josiane, technologue, analyse des prélèvements à la recherche de la tuberculose. Ce germe très contagieux nécessite que Josiane travaille dans une pièce séparée toute en prenant de nombreuses mesures de précautions. ✎ SB 10h30 : Alexia Verroken aide une assistante, Mimouna, à interpréter un résultat. “ En tant que microbiologiste, notre rôle est d’être sur le terrain et de superviser les assistants. Nous revoyons tous les résultats obtenus et validons ainsi quatre cents analyses positives par jour. Pour de nombreux résultats, nous consultons le dossier médical du patient concerné afin de mieux interpréter le résultat. Ensuite, nous prenons contact avec le clinicien prescripteur afin de discuter du cas clinique. ” 11h30 : Leïla Belkhir et Dunja Wilmes, infectiologues, se rendent dans le laboratoire pour leur réunion quotidienne avec les microbiologistes. “ Nous discutons surtout des hémocultures (prélèvements de sang) positives, continue Alexia Verroken. Les patients hospitalisés ayant de la fièvre peuvent présenter une septicémie (infection sévère de l’organisme avec des germes dans le sang, NDLR). ” Il est important de rapidement déceler une croissance bactérienne dans le sang et de la communiquer 14 Bic 150 novembre - décembre 2012 Le saviez-vous ? f En parallèle du travail de routine, plusieurs assistants et biologistes mènent des projets de recherche et de thèse afin de mettre au point des nouvelles méthodes diagnostiques. f Le Laboratoire de bactériologie fait partie d’une entité appelée la microbiologie qui contient d’autres disciplines telles que la virologie et la parasitologie. f Les laboratoires des Cliniques universitaires SaintLuc sont Centre de référence pour le Borrelia (maladie de Lyme), le Clostridium difficile (colite pseudomembraneuse) et le HIV (virus du sida). f C haque jour, 500 prélèvements sont traités au Laboratoire de bactériologie.