13ième Congrès Francophone de Techniques Laser, CFTL 2012 - ROUEN, 18 – 21 Septembre 2012
Mesures cinématiques et dynamiques en fin de phase
d’allongement du crawl
Mathias SAMSON, Anthony BERNARD, Laurent DAVID
Institut P', CNRS- Université de Poitiers - ENSMA, UPR 3346,
11 Boulevard Marie et Pierre Curie, Téléport 2, BP 30179, 86962 Futuroscope Cédex, France
Résumé
Cet article présente les résultats d’une étude expérimentale visant à définir le rôle de la phase
d’allongement en crawl aux allures caractéristiques de nage. L’écoulement autour de la main et
de l’avant-bras, étudié dans un bassin des carènes sur un bras moulé, est déterminé à partir de
mesures PIV-2D. Ces mesures sont complétées par des mesures d’efforts, effectuées à l’aide
d’une balance dynamométrique, permettant la caractérisation de la portance et la traînée. Il
apparaît que ces dernières sont d’autant plus grandes que la vitesse et l’angle d’incidence
augmentent. Reconfigurer dans le cadre de course, ces forces ne sont pas propulsives. Elles
participent à l’équilibre global de nage en compensant les efforts verticaux descendant créés par le
bras opposé.
Mots clés : phase d’allongement, crawl, PIV, mesure d’efforts.
1 Introduction
La phase d’allongement en crawl est traditionnellement définie comme une phase servant à placer
les segments loin devant et à diminuer la résistance à l’avancement. Cette phase, qui débute par
l’entrée de la main dans l’eau et se termine lorsque la main opposée sort de l’eau, est une des
moins étudiées car considérée comme non propulsive [1]. Cependant, aucune étude n’a analysé
l’écoulement de l’eau autour des membres supérieurs. Caractériser le comportement
hydrodynamique autant à l’intrados qu’à l’extrados de la main et l’avant-bras permettrait pourtant
de mieux comprendre le rôle de cette phase au sein de la coordination globale de nage. En outre,
peu d’études d’écoulement ont été réalisées en natation sportive : depuis une vingtaine d’années,
seules quelques expérimentations, ont été réalisées au moyen de mur de bulles, de filaments,
d’injection de colorant et de visualisations particulaires. Depuis maintenant dix ans, des études
plus complètes par CFD et PIV cherchent à évaluer plus finement les champs hydrodynamiques
autour des nageurs [2], [3]. C’est dans ce cadre que ce situe notre étude expérimentale, dont les
objectifs viseront à analyser les champs de vitesses de l’écoulement et à mesurer les efforts
extérieurs appliqués sur la main et l’avant-bras pour différentes vitesses de nage du crawl.
2 Descriptifs expérimentaux
Les essais expérimentaux ont été réalisés dans le bassin des carènes de l’institut Pprime à
Poitiers. Ce bassin mesure 21 m de long, 1.5 m de large pour une hauteur d’eau maximale de 1.2
m. Il permet d’effectuer des mesures allant de 0.2 à 2.35 m.s-1.
Pour étudier l’écoulement autour du bras du nageur, nous avons utilisé un moule en résine époxy
transparente, à échelle 1, d’un bras de nageur élite. Les données cinématiques sont issues d’une
analyse préalablement effectuée en bassin d’entraînement, à partir de trois nageurs de niveau
national (Tableau 1). Elle a porté sur le crawl, aux allures caractéristiques de sprint, demi-fond et
fond. L’extrémité du troisième doigt a servi de repère pour le suivi des points (Figure 1). L’angle
d’incidence (α) est formé par le vecteur vitesse et l’axe coude-extrémité du troisième doigt. Les
coordonnées ont été exprimées dans le repère lié au bassin (repère GLOBAL), orthonormé direct
(X’, Y’, Z’), X’ étant l’axe d’avancement du nageur à la surface de l’eau. Les données sont celles
obtenues pour un seul de ces trois nageurs, et représentent les caractéristiques moyennes de
l’ensemble des différents passages. L’entrée de la main dans l’eau marque l’origine du repère (X’,
Y’, Z’). La phase est divisée en deux sous-phases : une d’étirement, proche de la surface avec un
angle d’incidence nul (points sur la figure 1) qui sert à positionner la main le plus loin possible