Asie du sud-est et Chine : des foyers touristiques en pleine expansion L’Asie du sud-est est un vaste ensemble littoral et archipélagique qui couvre 4,5 millions de Km2 et regroupe 11 pays différents et 593 millions d’habitants (dont 114 millions pour la seule île de Java, qui possède la plus forte densité insulaire au monde). Cet ensemble très hétérogène présente une grande variété de paysages modelés par le climat de mousson qui prévaut dans toute cette aire géographique. Région de passage qui représente aujourd’hui un des plus importants lieux de transit du trafic maritime, l’Asie du sud-est a subi de multiples influences qui ont modelé son histoire et sa culture : l’héritage indien jusqu’au Xe siècle après JC puis l’influence de la Chine et du confucianisme à partir du XIIIe siècle et également celle de l’Islam grâce aux marchands de la route de la Soie puis, à partir du XIIe siècle, du commerce maritime avec le monde musulman. La colonisation européenne, à partir du XVIe siècle, a contribué également à enrichir cette culture protéiforme qui se perçoit dans la variété des coutumes, des religions mais aussi des types ethniques. L’Asie de l’est possède un patrimoine naturel très important et très diversifié, propice à de multiples formes de tourisme : treks au Cambodge ou au Laos, ou dans les grands parcs de la Thaïlande et de l’Indonésie, activités auxquelles il faut ajouter le tourisme balnéaire qui se pratique à Bali, en Thaïlande ou en Malaisie. A cela s’ajoutent d’innombrables vestiges, monuments et édifices religieux qui témoignent de la richesse des civilisations qui se sont succédées dans cette région comme les temples bouddhistes de la Thaïlande ou encore l’incroyable site d’Angkor au Cambodge. A) Une position géographique exceptionnelle Le terme « Asie du sud-est » est à l’origine une dénomination militaire qui remonte à la création, en 1943 du South East Asia Command ou SEAC, pour prendre en charge l'ensemble des opérations alliées dans la région, contre le Japon impérial. Aujourd’hui, l'Asie du Sud-Est désigne deux ensembles géographiques : l'Asie du Sud-Est continentale ou Indochine, péninsule du continent asiatique située entre la Chine et l'Inde, et l'Asie du Sud-Est insulaire ou Insulinde, vaste archipel s'étendant entre l'Asie et l'Océanie. Elle regroupe la Birmanie, Brunei, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Timor oriental, le Vietnam. Cependant, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), l'Asie du Sud-est comprend beaucoup plus de régions, à savoir les pays suivants : Birmanie, Brunei, Cambodge, Chine sans Hong Kong SAR et Macau SAR, Taïwan, Île Christmas, Îles Cocos, Guam, la région administrative spéciale (SAR) de Hong Kong, Indonésie, Kazakhstan, Kirghizistan, Laos, la SAR de Macao, Malaisie, Iles Marshall, Micronésie, Mongolie, Îles Mariannes du Nord, Palaos, Philippines, Russie d'Asie, Singapour, Tadjikistan, Thaïlande, Timor oriental, Turkménistan, Ouzbékistan, et Vietnam. La richesse culturelle de l’Asie du sud-est tient à sa position de carrefour exceptionnelle. L’Asie du sud-est peut à la fois être considérée comme une « méditerranée » géographique, dont les limites sont constituées par la façade continentale et l’archipel indonésien, et comme un véritable pont continental entre Asie et occident, entre océan Indien et Pacifique. Singapour est aujourd’hui le premier port en termes de trafic de conteneurs et les côtes sont parsemées de ports et de villes maritimes qui sont des plaques tournantes du commerce entre les pays de la Triade. L’Asie du sud-est peut se diviser en deux grands ensembles : Au nord : l’ensemble côtier est continental qui se situe en dessous de la barre himalayenne et comprend la péninsule indochinoise et la façade littoral de la Chine L’ensemble archipélagique et insulaire qui s’étend globalement sur les Philippines et l’Indonésie. Les littoraux de l’Asie du sud-est se trouvent donc baignés à la fois par l’océan indien et l’océan pacifique et enserrent, entre la péninsule indochinoise, la façade orientale de la Chine, les Philippines et l’île de Bornéo, la mer de Chine, espace maritime comparable à la Méditerranée ou aux Caraïbes (position et climat). Cet ensemble géographique très hétérogène se caractérise également par la diversité de son climat. L’Asie est située dans la zone tropicale et subit donc un climat de mousson caractérisé par l’opposition entre saison sèche et saison humide. La saison humide s’étend de juin à septembre et est marquée par de très fortes précipitations accompagnées par des moyennes de températures élevées (avec des maxima pouvant atteindre 40 à 45°. L’hiver en revanche reste chaud (24° à Delhi en janvier) et marqué par de faibles précipitations) ce qui définit donc les périodes de transition entre saison humide et sèche (mars à mai et septembre à novembre) comme des périodes de visite idéales. Sur le plan touristique, le principal avantage de l’Asie est son caractère insulaire, littoral et archipélagique. Ces caractéristiques géographiques et climatiques permettent à l’Asie du sud-est de disposer d’un patrimoine naturel, mais aussi culturel, exceptionnel. B) La richesse du patrimoine de l’Asie du sud-est La biodiversité présente en Asie du sud-est est particulièrement impressionnante. Le nombre élevé de parcs nationaux (environ 300) démontre la richesse d’un réservoir naturel couvert à 40% par les forêts tropicales. Elle est renforcée par le caractère insulaire de nombreuses régions qui confère à la faune et à la flore un caractère unique. On trouve dans certaines îles des espèces géantes, comme le célèbre, et redouté, Varan de Komodo, ou au contraire des espèces naines comme le Rhinocéros nain de Sumatra et des variétés très différentes de primates, d’oiseaux, d’insectes et d’espèces marines. Rhinocéros nain, rats et araignées géantes, papillons aux dimensions fabuleuses, l’Asie du sud-est dispose des atouts « tropicaux » susceptibles de fasciner les touristes internationaux et en particulier occidentaux pour lesquels cette région représente encore une destination véritablement exotique. A cela s’ajoute la très grande variété des paysages, façonnés par les milieux et les hommes : paysages de riziculture de la péninsule indochinoise ou de l’Indonésie, paysages montagneux de l’intérieur des terres en Thaïlande ou en Chine, panoramas spectaculaires de la baie d’Halong (300 îlots rocheux sculptés par l’érosion) ou du lac du Tonlé Sap au Vietnam et au Cambodge, incroyable diversité humaine et naturelle du delta du Mékong et de ses milliers d’îlots et de marchés flottants, plages de sable fin et criques idylliques de Thaïlande. Cette incroyable diversité du patrimoine naturel s’accompagne d’une richesse culturelle également impressionnante. L’Asie du sud-est possède une culture millénaire organisée à partir de la pratique de la riziculture, autour de laquelle se sont développés des foyers humains qui comptent aujourd’hui parmi les plus importants et les plus anciens de la planète. A partir de cette culture se sont développées de brillantes civilisations : empire des Hans en Chine, royaumes Khmers du Cambodge qui ont construit les temples et l’ensemble palatial d’Angkor, royaume de Thaïlande…etc Bien évidemment, les vestiges nombreux laissés par ces civilisations concourent à renforcer l’attrait touristique de la région. Sur le plan culturel, l’Asie du sud-est a été marquée par l’influence à la fois religieuse et philosophique chinoise, avec le taoïsme et le confucianisme. Le moine Confucius (Konf-fu-zi, 551-479 AVJC) a élaboré son système de pensée alors que la Chine traversait une importante période de troubles. Ce système est fondé sur le respect de la propriété et celui des ancêtres et surtout le sacrifice de l’individu au profit du groupe. Cette philosophie est devenue en Chine une véritable religion d’Etat et a continué à imprégner la société chinoise même avec l’écroulement de l’empire (1911) et l’avènement de la Chine maoïste (1949). Le confucianisme s’est répandu bien au-delà des frontières chinoises et a imprégné une grande partie des populations de l’Asie du sud-est. Quant au taoïsme, issu de l’enseignement du moine Lao Tseu, il postule que le Tao est l’essence et l’origine de toute chose sur terre et qu’il faut revenir à ce principe en s’abandonnant aux règles dictées par la nature et l’instinct (wu-wei) sans plus s’en remettre au calcul et aux mensonges d’une rationalité fausse. Il suffit donc, pour vivre en harmonie avec la nature et l’univers, de percevoir le point d’équilibre entre les deux forces contradictoires qui l’animent, le ying et le yang. De cette philosophie basée sur la maîtrise de la force vitale et de l’harmonie sont nés la médecine chinoise (acupuncture), le Taï Chi, le Feng Shui ou le Qi Jong, pratiques désormais très populaires en Europe ou en Amérique du nord et qui contribuent à améliorer l’image de l’Asie du sud-est en tant que destination touristique. L’influence de la civilisation indienne s’est fait également sentir dans toute l’Asie du sud-est. Les deux traditions religieuses et philosophiques que sont l’hindouisme et le bouddhisme se sont répandues de façon égale dans toute l’Asie du sud-est. L’hindouisme, apparu il y a 4000 ans dans la vallée du Gange, représente aujourd’hui la 3e religion du monde avec 900 millions de pratiquants. Elle repose sur la croyance en un cycle de réincarnation qui doit aboutir à la recherche du divin présent en soi et à la fusion avec l’univers à l’issue de ce cycle. Le bouddhisme, plus récent, est une religion non dogmatique apparue aux alentours du VIe siècle avant JC grâce à l’enseignement du prince Siddhârta, devenu le Bouddha après avoir reçu l’illumination. Le bouddhisme s’appuie sur l’enseignement du guide spirituel (le Bouddha) et sur une doctrine (le Dharma) qui, si elle ne comporte pas de dogme, énonce cependant les principes qu’il est nécessaire de suivre pour parvenir au Nirvana, à l’extase suprême. Selon cette doctrine tout autant philosophique que mystique, la vie est une souffrance causée par nos désirs perpétuellement insatisfaits. Il faut donc abandonner ces désirs pour mettre fin au cycle interminable des réincarnations et aboutir à la dissolution de l’individu dans l’univers, ce qui correspond au Nirvana. Le bouddhisme n’est pas resté circonscrit à l’Asie du sud-est. Sa pratique s’est répandue dans le monde entier et a séduit beaucoup d’occidentaux, participant ainsi à l’attrait grandissant exercé par l’Asie du sud-est sur les touristes issus de ces régions. Il imprègne les modes de vie d’une grande partie des populations d’Asie du sud-est, les principes bouddhistes n’interdisant pas la pratique d’une autre religion. En plus des influences chinoises et indiennes, il faut noter également la présence de l’islam et du christianisme qui témoigne des contacts entre l’Asie et le monde arabomusulman, de plus en plus importants à partir du VIIIe siècle après JC, et avec les Européens, notamment à partir du XIVe siècle et jusqu’à la décolonisation au cours des années 1940 et 1950. On compte ainsi 200 millions de musulmans en Asie du sudest, dont 175 millions pour la seule Indonésie qui représente le premier pays musulman du monde (le reste se répartissant entre la Malaisie, les Philippines et le Sri Lanka). Le nombre de pratiquants du christianisme est sensiblement le même mais avec une répartition plus éclatée (84 millions aux Philippines, 40 en Chine, 24 en Inde, 21 en Indonésie, 14 au Cambodge, 14 en Corée du sud…pour les principales communautés). La position de carrefour de l’Asie du sud-est et les échanges incessants qui ont lieu dans la région depuis l’Antiquité ont abouti à un syncrétisme religieux et culturel qui fait toute la richesse des civilisations qui occupent cette aire géographique. En Malaisie par exemple, chrétiens et musulmans emploient de la même manière le nom « Allah ». Cette richesse culturelle se déploie avec magnificence à Angkor, le plus grand ensemble de temples au monde. Enfin cette richesse est aussi celle de la diversité humaine. Peuples d’origine mongole, indienne, bengalie, chinoise, australoïde, mélanésienne, micronésienne ou papoue se côtoient et se mélangent depuis des millénaires sur les îles et les littoraux de l’Asie du sud-est, ce qui se traduit également par la diversité linguistique : plus de 400 langues véhiculaires et vernaculaires sont pratiquées dans cette zone. Pour le touriste occidental, un voyage en Asie du sud-est représente aussi la découverte de l’altérité à travers la diversité des pratiques, des coutumes et des visages. C) Un des pôles les plus dynamiques du tourisme mondial encore marqué par certains handicaps A l'occasion de sa 19ème Assemblée générale, l'OMT a présenté un rapport sur le tourisme dans le monde en 2030. D'après les projections de croissance qui y sont dévoilées, les arrivées dépasseront 1,8 milliard en 2030, grâce à une croissance annuelle de 43 millions de touristes. Les arrivées internationales enregistrées par les destinations des économies émergentes devraient continuer à progresser deux fois plus vite (4,4% par an) que celles des économies avancées (2,2% par an). En termes absolus, on calcule que les économies émergentes d'Asie, d'Amérique latine, d'Europe centrale et orientale, des régions de l'Europe orientale bordant la Méditerranée, du Moyen-Orient et d'Afrique vont recevoir en moyenne chaque année 30 millions d'arrivées supplémentaires, contre 14 millions pour les destinations traditionnelles des économies avancées d'Amérique du Nord, d'Europe ou encore d'Asie et du Pacifique. On assistera à une progression des parts de marché de l'Asie et du Pacifique (30% en 2030 contre 22% en 2010), du Moyen-Orient (8% contre 6%), de l'Afrique (7% contre 5%), tandis que la baisse se poursuivra en Europe (41% contre 51%) et dans les Amériques (14% contre 16%), surtout à cause du ralentissement de la croissance en Amérique du Nord. En 2030, l'Asie du Nord-Est sera la sousrégion la plus visitée au monde avec 16% des arrivées totales, devançant l'Europe du Sud et de la Méditerranée avec 15% de part de marché en 2010. Ces vingt prochaines années, une partie importante des arrivées proviendra des pays d'Asie et du Pacifique, avec une croissance annuelle de 5,0% et 17 millions d'arrivées internationales supplémentaires en moyenne chaque année. L'Europe arrive en deuxième position avec en moyenne 16 millions de nouvelles arrivées par an - elle connaîtra une croissance beaucoup plus modérée (2,5% par an) mais part d'une position nettement plus favorable. Le reste des 10 millions d'arrivées supplémentaires chaque année sera en provenance des Amériques (5 millions), d'Afrique (3 millions) et du Moyen-Orient (2 millions). L’Asie du sud-est peut être considérée comme l’un des pôles les plus dynamiques du tourisme international avec une croissance de 8 à 10% des flux en 2004 et 2005, de 6% en moyenne depuis 2008 jusqu’en 2012. La Chine, 3e destination mondiale en 2010 a vu les arrivées de touristes internationaux sur son territoire progresser de 79% entre 2000 et 2010. La Thaïlande, qui arrive aujourd’hui en 11e position dans le classement des plus grandes destinations, a connu elle une augmentation de 65% entre 2000 et 2010 et la Malaisie, 9e région touristique dès 2010, de 141% sur la même période. Enfin Hong Kong, qui pointait en 2010 à la 13e place, a connu une progression de 128% entre 2000 et 2010. Même si les résultats d’autres pays, comme l’Indonésie par exemple, restent beaucoup plus modestes, il n’est rien de dire que le tourisme en Asie du sud-est est un des secteurs économiques les plus dynamiques, reflétant en cela parfaitement la tendance mondiale. Même les aléas climatiques (Tsunami en 2004 et raz-de-marée au Japon en 2011) ou l’instabilité politique (coup d’Etat en Thaïlande en 2006) ne réussissent pas à inverser cette tendance. Du Japon à l’Indonésie, la qualité et le développement des infrastructures touristiques et des réseaux de communication sont cependant très variables. En Chine, le réseau routier et ferroviaire, même s’il est de bonne qualité, est beaucoup plus concentré sur le littoral de l’est du pays. En Thaïlande, les liaisons entre Bangkok et la partie sud du pays sont bonnes mais les axes sont moins développés, ou de moins bonne qualité, dans le nord. La qualité des routes est bien moins évidente au Vietnam, au Laos, au Cambodge, aux Philippines ou en Indonésie, ce qui pèse sur le développement de l’activité touristique. Les infrastructures sont aussi très inégalement développées. Dans les principaux pays d’Asie du sud-est, ce sont surtout les investissements réalisés par de grands groupes étrangers (Accor, Hilton…) qui ont permis la modernisation et le développement du parc hôtelier bien que les autorités en Thaïlande ou en Chine par exemple aient réalisé des investissements importants dans ce secteur. Dans une moindre mesure que l’Afrique, l’Asie du sud-est est marquée par une certaine instabilité politique. Les régimes politiques sont très variés et la démocratie libérale reste l’exception. La Chine, le Vietnam, Brunei, la Birmanie, la Thaïlande, la Malaisie et la Corée du nord restent des régimes autoritaires à des degrés très différents, ou des régimes semidémocratiques très fragiles. Le Japon, la Corée du sud et Singapour constituent les exceptions démocratiques de cette zone. Il convient donc d’être prudent dans une zone ou le trafic de stupéfiants et le tourisme sexuel sont très développés mais peuvent être également très sévèrement réprimés quand les autorités décident de faire « un exemple » pour punir des trafics qu’elles tolèrent largement par ailleurs car ils alimentent de façon souterraine une grande partie de l’économie. Il faut rappeler à ce titre que l’Indonésie n’a signé aucun accord d’extradition avec la France ce qui peut placer les ressortissants de ce pays dans une situation très dangereuse en cas d’arrestation et de condamnation. Enfin l’Asie du sud-est est travaillée par de fortes tensions géopolitiques : les menaces récurrentes de la Corée du nord envers la Corée du sud et son voisin japonais ou les tensions entre la Chine et le Japon ou entre la Chine et Taïwan menacent de façon récurrente l’équilibre de la région. IX - La Thaïlande : une destination montante La Thaïlande est un pays à l’industrie touristique florissante, détenant de nombreux atouts pour attirer les foules de visiteurs. Les arrivées de touristes en Thaïlande ont dépassé le seuil des 22 millions pour l’année 2012 selon l’Autorité du Tourisme de Thaïlande (source : Veille Info Tourisme/TAT News). entrées de touristes internationaux, selon les Les chiffres communiqués par la TAT, ont augmenté de 15 % par rapport à 2011 et ont généré pour le pays plus de 965 milliards de bath de recettes (environ 24 milliards d’euros), soit une hausse de 24 % par rapport de 2011 à 2012. La Thaïlande est donc considérée comme la première destination d’Asie du sud-est devant la Malaisie, la seconde si l’on considère toute l’Asie et l’ensemble de la Chine (en comptant également Macao et Hong Kong, considérées comme des provinces chinoises). En dépit des troubles politiques et des aléas naturels qui ont frappé la Thaïlande en 2011, l’industrie touristique s’est redressée à un rythme spectaculaire. Cette progression est due à plusieurs atouts. Il y a tout d’abord plusieurs Thaïlande : la région de Bangkok et ses environs avec ses dix millions d’habitants, 2) Le sud de la péninsule, ses plages et ses îles, qui font de la Thaïlande la première destination d’Asie pour le tourisme nautique et balnéaire, 3) le nord, ou le tourisme est plus axé sur la découverte des vestiges et des impressionnants parcs du pays. A) Généralités En thaï, Pratet Thaï ou Muang Thaï signifie le « pays des hommes libres ». L’ancien royaume de Siam qui a toujours résisté à la colonisation couvre aujourd’hui 514000 km2 (51e Etat du monde par sa superficie). Il est bordé à l’ouest par la Birmanie (Myanmar), au sud par la Malaisie, à l’est par le Cambodge et au nord-est par le Laos. La Thaïlande est une monarchie constitutionnelle. Sa capitale est Bangkok (« la cité des anges » en Thaï), la monnaie, le bath et la langue officielle le thaï. Soixante-six millions de personnes vivaient en Thaïlande en 2011, la population étant composée à 75% de Thaïs, de 14% de Chinois et de 3% de Malais. La Thaïlande a connu depuis les années 1970 un développement économique très rapide fondé en partie sur celui de l’industrie touristique. Elle fait figure aujourd’hui de NPI (Nouvelle Puissance Industrielle ou Nouveau Pays Industriel), après avoir longtemps fait partie du groupe des « bébés tigres », rassemblant un certain nombre de « pays ateliers d’Asie » (Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines). La croissance du tourisme en Thaïlande s’appuie sur les flux en provenance d’Europe et des Etats-Unis mais aussi sur la très forte hausse du tourisme en provenance de Chine ou de Russie qui dope l’activité touristique au « pays des hommes libres. » B) De nombreux atouts naturels et culturels La Thaïlande s’étend sur 1770 km du sud au nord et sur 800 km d’est en ouest pour la partie la plus large. Au centre du pays, autour de Bangkok, on trouve une vaste plaine traversée par le Chao Phraya, le plus grand fleuve de Thaïlande après le Mékong et la Salween, mais aussi le seul fleuve dont le cours se situe intégralement sur le territoire thaï (Menam Chao Phraya, menam signifie fleuve, et chao phraya, « le seigneur des eaux »). Long de 372 km, il est l’un des axes de transport et de communication majeurs du pays sur lequel on observe le ballets incessants des barges de transport et des bateaux-taxis qui transportent indifféremment locaux et touristes. De nombreux bras du grand Chao Phraya se prêtent d’ailleurs tout à fait à la promenade en bateau et au tourisme fluvial en raison des paysages tout à fait admirables du delta du fleuve. La plaine alluviale (rappel : un alluvion est une portion de terre située entre des affluents dans une région deltaïque, c’està dire le delta d’un fleuve. On parle d’une zone alluviale) est la principale région agricole mais aussi la région la plus peuplée du pays. A l’embouchure du fleuve, des mangroves côtières entourent la baie de Bangkok et représentent déjà une importante région pour le tourisme balnéaire. (Chonburi, Thonburi, Chantaburi…). A l’est de Bangkok, on trouve le parc national du Ban Kao Lang (570 km2) qui porte le nom du mont Kao Lang, dans la province de Nakhon. Ce parc offre à la vue ses magnifiques champs d’orchidées et est par ailleurs réputé pour ses chutes d’eau spectaculaires. En poursuivant 65 km plus au nord, à partir de la ville de Kanchanaburi, on trouve le wat (« wat » signifie temple en thaï) daen Maha Mongkhol, un temple entièrement blanc dit aussi « temple au 1600 marches ». Un peu plus haut, c’est-à dire à 200 km à l’ouest de Bangkok à la même latitude, on trouve le parc d’Erawan, accessible également au départ de Kanchanaburi, qui est l’un des plus beaux parcs de Thaïlande, connu pour ses nombreuses chutes, l’une des principales attractions pour les farangs (touristes) dans la région. Bangkok elle-même est une métropole frénétique de plus de dix millions d’habitants. Depuis septembre 2006, le principal point d’arrivée pour les touristes à Bangkok, et en Thaïlande, est le Suvarnhabumi International Airport, situé à 25 km de la métropole thaïlandaise. Bangkok-Suvarnabhumi est un des aéroports les plus fréquentés d'Asie et dans le monde, c'est le 18ème aéroport mondial, avec plus de 48 millions de passagers en 2011. Des taxis relient l’aéroport au centre de Bangkok pour environ 300 bahts (environ 8 euros. 1 baht = 0,03€). On peut aussi profiter du service de bus, encore plus économique mais au fonctionnement encore assez anarchique et aléatoire, ou d’un mode de transport plus emblématique de la Thaïlande et de toute l’Asie du sud-est : le tuk-tuk, un tricycle motorisé thaïlandais servant de taxi pour des sommes très modiques (« tuk tuk » signifie « économique » en thaï). Depuis 2010 cependant, un autre moyen extrêmement rapide de rallier le centre-ville au départ de l’aéroport est le Suvarnabhumi Airport Express Rail Link (SARL), connecté au métro de Bangkok, le Bangkok Transit System (BTS), ou « Skytrain », qui comprend deux lignes et permet de voyager vite pour une somme là encore très modique (40 bahts au maximum soit 1 euro). Bangkok dispose d’une forte capacité hôtelière grâce à la présence de grandes chaînes internationales (Royal Orchid, Sheraton, Hilton, Sofitel, Banyan Tree…etc) et comporte un grand nombre d’attractions et de sites appréciés des touristes dont la célèbre maison de Jim Thompson (Jim Thompson’s house). Arrivé en Thaïlande au lendemain de la guerre de 1944, Jim Thompson était un agent des services secrets américains. Séduit par le pays, il entreprit de développer la production de la soie thaïlandaise en présentant notamment des échantillons de tissus à Edna Chase, directrice du magazine Vogue, à partir desquels fut présenté un modèle de robe qui reçut un très bon accueil après avoir été présenté dans le magazine. En s’appuyant sur un réseau de tisseurs locaux, Thompson fonde en 1947 la « Thaï Silk Company » dont les produits connaissent un très grand succès. Devenu un industriel prospère, Thompson fait construire dans le centre de Bangkok la maison qui porte encore aujourd’hui son nom et y accumule les objets d'art anciens, laques birmanes, bronzes cambodgiens, peintures et sculptures. Jim Thompson disparut mystérieusement en 1967, lors d'un séjour chez des amis en Malaisie. Les monuments par ailleurs les plus connus et les plus visités de Bangkok sont le Wat Pho et le Wat Saket (« Temple de la montagne d’or »), temple bouddhique dont le chedi (pagode) doré s’élève à 78 mètres de hauteur, perché sur une colline artificielle. Il date du XIVe siècle (époque Ayutthaya) et fut complètement restauré au XVIIIe siècle sur ordre du roi Rama Ier. Il se visite pour la somme très modique de 10 bahts (25 centimes d’euro). Le Wat Pho, quant à lui, est un des plus grands et des plus anciens temples bouddhistes de Bangkok. Il est situé à l'est de la Chao Phraya, immédiatement au sud du Palais royal (Bangkok), et abrite une statue de Bouddha couché de 15 mètres de haut et 45 mètres de long, entièrement recouverte de feuille d’or, qui représente Bouddha sur son lit de mort. Le Palais Royal de Bangkok a lui été construit en 1782 par le roi Rama Ier sur la rive gauche (orientale) de la Chao Phraya. Il abrite non seulement la résidence royale et la salle du trône, mais aussi un grand nombre de bureaux gouvernementaux et le temple du Bouddha d'Émeraude (Wat Phra Kaeo). Les amateurs peuvent aussi assister aux matchs de boxe thaïlandaise, le sport national, dans l’immense Lumpinee Stadium qui accueille les compétitions les plus importantes. Parmi les nombreux champions qui se sont produits dans le stade, Dieselnoi Chor Thanasukarn est resté dans les mémoires après avoir remporté tous les titres dans les années 1980 et s’être finalement retiré de la compétition…faute d’adversaire capable de le battre. Bangkok possède également un certain nombre de marchés couverts qui font sa renommée, dont le marché de Chatuchak, sans doute le plus grand et le plus connu. Enfin la description de Bangkok serait incomplète sans évoquer Pat Pong, quartier principalement, mais chaud non de Bangkok exclusivement, s'adressant aux touristes étrangers et aux expatriés. Pat Pong, ainsi que la station balnéaire de Pattaya, située plus à l’est de Bangkok, sont devenus emblématiques d’une forme de tourisme qui représente malheureusement une écrasante part des revenus souterrains générés par la fréquentation des étrangers. Le tourisme sexuel s’appuie en Thaïlande sur trois types de pratique : la prostitution dite « classique », la pédophilie et les « copines », de jeunes, voire très jeunes, thaïs qui accompagnent le temps d’un séjour les touristes étrangers en se faisant entretenir. Certaines agences de voyage, notamment aux Etats-Unis, n’hésitent pas à faire établir des « contrats de virginité » par les « fournisseurs » pour garantir plus efficacement la clientèle contre les risques liés au Sida. Cependant, depuis quelques années, les efforts du gouvernement thaïlandais pour lutter contre le tourisme sexuel ont été nettement plus marqués après des années de laisserfaire. Conséquemment, c’est le Cambodge, où les autorités sont devenues beaucoup moins regardantes, qui est devenu le nouveau centre du tourisme sexuel en Asie du sud-est, avec la pratique des « mariages arrangés » ou de « l’adoption de complaisance » entre touristes étrangers et très jeunes filles ou garçons. Il faut cependant noter que les Thaïlandais restent dans leur pays la première clientèle pour la prostitution qui est considérée encore très largement comme une forme traditionnelle d’initiation sexuelle. C) Un tourisme balnéaire encore très dominant Le nord de la Thaïlande ne manque pas d’attraits. Il s’agit d’une région plus sauvage et plus montagneuse, en partie couverte par la forêt tropicale. Située à une altitude moyenne variant entre 1200 et 1500 mètres, cette région frontalière du Laos et du Myanmar est surplombée par le Doi Inthanon, le plus haut sommet de Thaïlande, qui culmine à près de 2600 mètres, dans la province de Chiang Mai. Le climat est beaucoup plus rude dans cette région et les températures beaucoup plus basses que dans le reste du pays en raison de l’influence montagnarde. La randonnée (Trekking) est une des principales attractions du Nord de la Thaïlande. De nombreux circuits incluent du rafting (descente de rivière en radeau) ou des promenades à dos d'éléphant. Le sommet du Doi Inthanon se trouve dans le parc national qui a pris son nom et qui offre 482 km2 de nature somptueuse, sans doute l'écosystème le mieux préservé de la Thaïlande. Le tourisme ethnique et alternatif se développe très rapidement dans cette région sous la forme des visites organisées dans les Hill tribes (tribus des montagnes). De la même manière cependant que les masaïs au Kenya, l’explosion de la fréquentation touristique bouscule le mode de vie traditionnel des tribus karen qui vivent dans cette région. La richesse de l’architecture religieuse permet également aux touristes d’admirer les multiples temples bouddhiques qui parsèment cette partie du pays, le Wat Phrathat Doi Suthep par exemple, situé à 15 km de la ville de Chiang Maï et accroché aux flancs du Doi Suthep, qui offre une vue magnifique sur un panorama saisissant de pentes verdoyantes et escarpées entourant le Doi Suthep. Enfin, le nord-est du pays, la région de l’Isan est la plus pauvre de la Thaïlande et aussi la moins visitée. Elle s’étale sur le large plateau de Korat et son relief est moins marqué, hormis la présence des monts Dang Rek à la frontière sud avec le Cambodge, tandis que le fleuve Mékong délimite la frontière est, avec le Laos. En dépit des richesses culturelles et naturelles du nord de la Thaïlande, la dominante absolue du tourisme dans ce pays reste balnéaire. De Phetchaburi à Narathiwat, tout au sud, le littoral de la péninsule s'étend sur des centaines de kilomètres et d'innombrables îles dans la mer d'Andaman et le golfe de Thaïlande ; Phuket, Krabi, Ko Samui, Ko Tao figurent parmi les îles ou les plages les plus connues. La province de Phuket est sans doute la plus connue et la plus fréquentée. C’est une île desservie par un aéroport international et par un pont qui la relie au continent. L’île est couverte à 70% par les forêts et Phuket a bâti sa renommée sur ses plages paradisiaques : Patong, Kanon ou Kata. On peut aussi évoquer la province de Krabi et ses 130 îles (celle de koh Phi Phi a servi à tourner le film La Plage). Détail intéressant : une des productions de l’île est le nid destiné à la cuisine chinoise. Plus à l’ouest, l’île de Koh Tapu (koh signifie île en thaï) est devenue « l’île de James Bond » (L’homme au pistolet d’or, 1974, Demain ne meurt jamais, 1997), l’île abrite également le parc national de Ao Phang Na. De nombreuses autres îles participent à la renommée de la première destination balnéaire d’Asie du sudest, Koh Samui et ses coraux (le Queen Victoria y a fait escale en 2008), Koh Pha Ngan (où a lieu en septembre la full moon party) et bien sûr Koh Lanta, à 70 km de l’archipel de Krabi. Si la Thaïlande s’apprête sans doute à rentrer dans le top 10 des destinations mondiales et s’est déjà imposée comme une des plus importantes destinations d’Asie (après la Chine), la hausse de la fréquentation touristique fait courir de grands dangers à des environnements naturels de plus en plus dégradés. Ces splendides panoramas, ces forêts ou ces plages de rêve représentant l’argument touristique premier du pays, le gouvernement thaïlandais doit mettre en place une politique de préservation plus efficace afin de conserver intacts les atouts touristiques du pays. Par ailleurs, le tourisme sexuel reste aussi une activité encore très peu contrôlée et qui, tout en représentant une part non négligeable des recettes touristiques (occultes), nuit à l’image du pays. X - Et le reste de l’Asie… A) La Chine, poids lourd du tourisme mondial Le poids lourd du tourisme en Asie reste bien sûr la Chine (sujet de géographie du tourisme du BTS 2012). Quand Mao Zedong a pris le pouvoir en 1949 avec la création de la République Populaire de Chine, le tourisme n’a pas constitué la première priorité du pouvoir maoïste dans le contexte très dur de la guerre froide naissante et le pays s’est refermé sur luimême. Pendant plus de quarante ans, les rares touristes qui ont visité le pays étaient originaires du bloc de l’est. A partir de 1973 et la normalisation des relations entre la Chine et les pays occidentaux (la Chine populaire remplace à cette date la Chine nationaliste au Conseil de Sécurité permanent des Nations Unies), les premiers touristes venus de l’ouest, notamment des Américains, ont commencé à arriver dans l’empire du milieu. Ces premiers visiteurs sont cependant restés très surveillés. En 1975, 30000 touristes à peine visitaient la Chine. C’est l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1976 qui a contribué à changer la donne avec l’initiation d’une nouvelle politique d’ouverture économique donnant lieu à ce que l’on appellera par la suite « l’économie socialiste de marché ». Le secteur du tourisme devient, à partir des années 1980, un des fers de lance de cette politique. L’administration Générale de l’Etat au voyage favorise le développement du tourisme dans les Zones Economiques Spéciales (ZES). Le premier Club Méditerranée ouvre ainsi ses portes à Shenzen en 1984 et le second en 1986 à Pékin. Des conditions fiscales avantageuses favorisent l’installation des grands groupes et la sousévaluation du Yuan avantage les touristes en provenance d’occident dans un pays qui connaît 15% de croissance par an à partir du milieu des années 80. Le tourisme d’affaire se développe donc dans un premier temps avant cependant que la très dure répression de Tian An Men1 n’apporte un tragique bémol au concert de l’ouverture. Néanmoins, la fréquentation touristique reprend rapidement et en 2006, avec 46 millions de visiteurs, la Chine était déjà la 4e destination touristique mondiale. En 2009, la Chine pointait toujours à la 4e place avec 50,90 millions de visiteurs (OMT) mais l’OMT prévoit que l’Empire du milieu devrait devenir la première destination touristique en 2020 avec plus de 135 millions de visiteurs. B) Le retour du tourisme au Japon Selon l’OMT, le nombre d'étrangers entrés en 2011 sur le territoire nippon a chuté de 27,8% en 2011 par rapport au total de 2010, un plongeon historique à cause des conséquences du séisme du 11 mars, de l'accident nucléaire de Fukushima et de 1 Les 15 avril 1989 et 4 juin 1989, des révoltes à Pékin contre l’autoritarisme du gouvernement chinois provoquent l’intervention de l’armée. On évalue à plusieurs milliers de victimes le bilan de la répression qui écrase dans le sang les velléités d’accompagner l’ouverture économique d’une certaine libéralisation politique. la flambée du yen. Selon les statistiques publiées par l'Organisation japonaise du tourisme (JNTO), quelque 6,22 millions de personnes ont séjourné au Japon en 2011, voyageurs d'affaires compris, contre 8,61 millions l'année précédente qui avait été marquée par un record de fréquentation. (source OMT) Cependant, le nombre d'étrangers venus en 2012 sur le territoire nippon a augmenté de 34,6% par rapport au total de 2011, avec 8,37 millions d'entrées, un regain qui s'explique par un apaisement des craintes liées aux conséquences de l'accident nucléaire de Fukushima. (Source : statistiques publiées par l'Organisation japonaise du tourisme (JNTO). Le Japon reste en revanche un des principaux bassins émetteurs de flux touristiques et l’un des principaux marchés en termes de dépenses touristiques. Source (y compris le tableau statistique) : Olivier Dehoorne, Pascal Saffache et Corina Tatar, « Le tourisme international dans le monde : logiques des flux et confins de la touristicité », Études caribéennes [En ligne], 9-10 | Avril-Août 2008, mis en ligne le 08 septembre 2008, consulté le 20 février 2013. http://etudescaribeennes.revues.org/882. URL : C) Angkor, un joyau du patrimoine mondial Le Cambodge est l’état successeur de l’Empire khmer hindouiste et bouddhiste qui régna sur pratiquement toute la péninsule d’Indochine entre le XIe et le XIVe siècle. Le Cambodge a des frontières communes avec la Thaïlande à l'ouest et au nordouest, le Laos au nord-est et avec le Viêt Nam à l'est et au sud-est. C'est à la fin du siècle dernier que le site a été désigné sous le nom d'Angkor, qui signifie « capitale » ; les Khmers ne connaissaient qu'Angkor Thom, « la grande capitale » et surtout Angkor Vat, « la capitale qui est devenue un monastère », lieu de pèlerinage qui a survécu à travers les siècles. Le site d'Angkor est une vaste zone où se situe un ensemble de temples, de monuments et de palais édifiés du IXe au XIIe. Les Khmers nous ont laissé, à travers leurs monuments, le témoignage saisissant d’une civilisation extrêmement brillante qui a exercé sa domination sur une partie de la péninsule indochinoise entre le Xe et le XIVe siècle. Angkor, demeure emblématique à travers le monde des trésors que l'on peut découvrir au Cambodge. Un complexe immense, noyé dans la jungle, dominé par le fameux Angkor Vat, son principal temple. Véritable symbole du pays, Angkor est le passage ''obligé'' de tout voyageur au Cambodge qui pourra s’y rendre de la localité voisine de Siem Reap, située sur les bords de l’immense lac du Tonlé Sap. L. Gayard