Tintin au Royaume de Siam.

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Tintin au
Royaume de
Siam.
Je vais continuer de vous parler des particularités de la société
thaïlandaise. Dans un ancien pdf, j’avais rapidement évoqué l’attrait et
l’importance de l’uniforme pour les thaïs. Je vais continuer dans le domaine de
l’habillement et plus précisément des couleurs des habits. Comme de
nombreux pays d’Asie, la Thaïlande est un pays très coloré.
Il existe depuis quelques temps, de façon plus ou moins ancré dans la
population, une chronologie hebdomadaire dans les couleurs des habits. Le
choix de telle couleur tel jour est un acte partisan visant à montrer son
attachement à la monarchie. D’un point de vue religieux, chaque couleur
correspond à un dieu protégeant la journée en question.
Ainsi le lundi, on peut voir de nombreuses personnes se promener ou aller au
bureau en polo jaune. Il s’agit de la couleur royale. Le lundi correspond au jour
de la naissance du Roi. Pour les grandes occasions, comme l’anniversaire du
Roi, le jaune est également porté par la population. Le drapeau national thaï
est très souvent associé au drapeau royal qui est jaune et se retrouve ainsi à
chaque coin de rue.
Le mardi est associé à la couleur rose. Il s’agit de la couleur du renouveau.
Depuis que le Roi est sortit de l’hôpital en 2007 vêtu de rose, tout le monde
veut son polo. Le rose est devenu à la mode dans l’espoir qu’en porter aidera le
monarque qui est agé de plus de 86 ans. Le mercredi est associé au vert. Le
jeudi est associé à la couleur orange.
Le vendredi est associé au bleu. Les thaïs revêtent un vêtement de cette
couleur pour célébrer l’anniversaire de la Reine Sirikit. L’étendard de la reine
est également bleu.
Le samedi est associé au violet et le dimanche au rouge. En Thaïlande
comme dans toute l’Asie, la couleur du deuil est le blanc.
Passons du coq à l’âne en abordant dès maintenant un des piliers de la
culture thaïe : la gastronomie. J’avoue que j’apprécie énormément la cuisine
asiatique. Je n’aborde ce sujet que tardivement car il a fallu se faire une
idée générale des principaux plats. J’en découvre encore tous les jours tant
les recettes sont diversifiées.
Commençons par le plus simple : les fruits. Comme tous les pays d’Asie, on
retrouve facilement et pour pas cher des bananes, des mangues et des
ananas. Beaucoup de petites roulottes vendent des fruits frais en partie
prédécoupé. Juste pour avoir une idée de prix, une mangue revient à 40-50
THB soit environ 1!. Pas de problème d’hygiène même si au premier abord,
on peut être retissant à acheter une mangue en pleine rue sur une charrette
recouverte de glace.
Un des meilleurs desserts thaï est le sticky rice with mango : Du riz
collant très sucré recouvert de crème de coco accompagné de mangue
douce. Délicieux mais relativement cher par rapport aux autres desserts.
Ici aussi, on peut le trouver facilement dans une des nombreuses petites
roulottes qui envahissent les rues de Bangkok une fois la nuit tombée.
Disponible en France dans les restaurants thaïs
On trouve également des fruits qui m’étaient totalement inconnus jusqu’alors.
Le premier d’entre eux est le
mangoustan. Très populaire en
Thaïlande, son aspect extérieur assez
commun révèle un cœur blanchâtre
délicieux et légèrement acidulé. Il se
vend à prix d’or au Japon. De
nombreuses histoires sont racontées à
propos de ce fruit dont la morale
principale est qu’il ne faut jamais se
fier aux apparences.
Le deuxième est mon préféré. Il
s’appelle ramboutans ou litchi poilu si
vous préférez. L’aspect extérieur est
assez surprenant, fait de petits pics
comme un gros scratch. Un fois
l’enveloppe franchie, on découvre une
délicieuse chair semblable au litchi que
l’on trouve dans tous les supermarchés
français.
Le durians est également très connu et
très apprécié des thaïs mais pas des
étrangers notamment à cause de son
odeur et de son goût fermenté.
Un petit dernier pour la route. Le
longan est un fruit en grappe et
possède une chair très délicate et
transparente.
Cette liste n’est absolument
exhaustive. Je pourrais également
parler de la goyave qui ressemble à une
pomme mais avec un goût plus acide et
un croquant plus marqué.
D’un point de vue boisson, rien à déclarer. Pas de boisson nationale. On peut
trouver facilement du café dans tous les coins de rue mais la plupart du temps, il
ne s’agit que de sachets lyophilisés. Le thé est pas terrible. La plupart des
bières que l’on trouve dans tous les bars, comme les marques Chang, Tiger et
Singha, sont de qualité très médiocre mais je suis content d’en avoir une après
une bonne journée bien chaude et humide. Reste donc que les boissons
standards type Coca-Cola ou eau minérale.
Petite point très agréable, le dortoir dispose au rez-de-chaussé d’une petite
échoppe tenue par des jeunes qui font d’excellents milk-shakes à la banane.
Je poursuivrais ces découvertes gastronomiques dans de futures
chroniques. Quelques explorations complémentaires à entreprendre ;-).
Quelques mots sur mon premier stage qui vient de se finir pour parler
d’un point qui m’a beaucoup étonné. Comme vous le savez, j’étais pour un
mois dans une unité de prise en charge des cancers du sein. J’ai pu donc
côtoyer, notamment durant les consultations, de nombreux cas de cancers
et souvent à des stades très avancés ; le dépistage obligatoire n’étant pas
institué dans le pays.
Ce qui m’a beaucoup surpris est l’attitude des gens vis à vis de leur
maladie. Des patients calmes, sereins, souriants et de bonne humeur malgré
les cures de chimiothérapies et la radiothérapie. Pas de pleurs ni de
réactions inappropriées. L’attitude des médecins semblait également
étonnante. La consultation n’excédait pas 15 minutes. Toujours avec le
sourire et la bonne humeur malgré la gravité de la pathologie présentée.
En France, la prise en charge du cancer en général et l’information du patient
sont des points qui sont clairement établis grâce au plan cancer. J’ai le souvenir
de personnes plutôt abattues par leur maladie et toujours très demandeuses
d’informations quand à la poursuite des soins.
En Thaïlande, le bouddhisme occupe une part importante dans la société. Les
valeurs véhiculées ont certainement une influence dans les périodes difficiles
que chaque patient traverse. De plus, faire ressortir ses émotions et « perdre la
face » sont généralement mal vu. Une personne mal à l’aise cherchera par tous
les moyens à ne pas le laisser paraître.
Je continue d’explorer la Thaïlande. Pour ce week-end, pas de grandes
expéditions car beaucoup de mes camarades de Chulalongkorn quittaient la
ville pour rentrer chez eux ou partir vers d’autres destinations exotiques.
J’ai vraiment passé un agréable moment avec ce groupe très cosmopolite et
j’espère pouvoir en recroiser certains.
Première petite étape ; un Bouddha de 45 mètres de haut en plein centre
ville de Bangkok. Le temple est, on ne peut plus, classique. A mon arrivée, la
cour du wat était décorée de centaines de lampions. Chacun avait été déposé
par un pèlerin et avait écrit un vœu. Certains messages étaient en français et
souhaitaient tout le bonheur possible à une famille. On pouvait également
déposer son vœu sur une tuile qui sera par la suite mis sur le toit du wat.
Enfin, les parois latérales du temple recelaient des milliers de petites niches
contenant une urne de cendres associée à la photo d’un défunt.
Je continue mon exploration par probablement l’endroit le plus
occidental de tout Bangkok : Khao San Road. Autrefois, refuge à bons plans
pour tous les backpackers, la rue s’est transformée en énorme marché à
touristes. A part le traditionnel Mc Donalds et autre restaurant fast-food,
on peut facilement et pour quelques euros se faire tailler un costume sur
mesure (Je doute de la qualité du tissu). Nombreux restaurants servant de
la nourriture à toute heure du jour et de la nuit. Possibilité de se faire
masser les pieds et plus ; je reviendrais dans une future chronique sur
l’industrie du massage en Thaïlande et particulièrement à Bangkok.
Toutes les nationalités se croisent dans ce petit bout de rue. Une
véritable tour de Babel. Peu d’habitants thaïs osent s’aventurer, à part
quelques femmes en costume traditionnel qui essaient tant bien que mal à
vendre des objets en bois qui imitent le bruit du crapaud. L’étranger blanc
est largement majoritaire. Quelques rabatteurs thaï proposent des
spectacles « pour adultes » comme le Ping Pong Show …(cf wikipédia).
A mon avis, il s’agit de l’endroit le
plus détestable de tout Bangkok. Il
est bon de s’y être rendu une fois
pour se faire une idée. Pas deux.
Etape suivante, le marché flottant d’Amphawa qui est situé à 60 km au sud de
Bangkok. La Thaïlande en compte de très nombreux ; le hasard a voulu que je
m’arrête à celui-ci. Quelques dizaines de barques occupent le grand canal
central. Il est bordé par des centaines de petites boutiques, pour la plupart en
bois, qui vendent différents produits plus ou moins en rapport avec le lieu.
Ici aussi, le marché est hyper touristique, surtout des asiatiques. Peu
d’occidentaux s’aventurent jusque là. La grande spécialité est la vente directe de
fruits de mer que l’on peut directement consommer soit cuit au barbecue ou
dans une soupe de légumes. Au choix, gambas, coquillages, moules, calamar. La
cuisine se fait sur le bateau et les différentes barques cheminent au fil de l’eau
à la recherche de clients affamés.
Les rues sont minuscules et les quais sont remplis de personnes. Il est très
difficile d’avancer car tout le monde est arrêté aux différentes boutiques.
Comme beaucoup de marchés flottants, le lieu manque d’authenticité.
Personne n’habite ici et le seul but est de générer des recettes par le tourisme.
Je passe tout de même un bon moment avec quelques jolies photos à la clé même
si la météo n’était pas de la partie.
Le programme de la semaine prochaine va beaucoup dépendre de mon emploi du
temps dans mon prochain service. J’espère avoir autant de temps libre qu’à mon
précédent stage. Beaucoup de choses restent encore à explorer. Je pense que je
vais me réserver le nord de la Thaïlande pour mes deux dernières semaines.
Programme en cours de préparation mais qui risque d’être chargé avec
crapahutage dans la jungle et temples khmers.
Les pré-choix sont encore en cours. Ca n’avance définitivement pas assez vite
(sic !) Il reste encore plus de 300 personnes en insuffisance de vœux. J’espère
pouvoir vous tenir au courant dès que possible.
Petite anecdote pour conclure. En passant la frontière thaïe, j’ai fait un bond
de 543 ans dans le futur. Les Thaïlandais n’utilisent pas le calendrier chrétien
mais le calendrier bouddhique. Celui-ci débute en - 543 avant JC, soit un an
après la mort de Bouddha. Nous sommes donc aujourd’hui le 31 juillet 2554.
Je vais bien et suis enchanté par mon séjour. Pour ces 3 jours derniers au
Chulalongkorn, on m’a changé de chambre car de nouveaux étudiants étrangers
arrivaient. Je quittais donc un magnifique dortoir avec frigo et climatisation
pour me retrouver au 13ème étage d’une tour dans une chambre sans climatisation
et pourvu d’un unique ventilateur très bruyant. Il fallait également compter sur
la boite de nuit juste au pied de la tour qui crache ses décibels jusqu’à 2h30 du
matin. Mais étonnamment, je passe de bonnes nuits et j’arrive à m’endormir
malgré le bruit, la chaleur et les vibrations. Je vous embrasse toutes et tous.
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