Société Astronomique du Valais Romand Page 3
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Le spectre d'émission et d'absorption
On peut donc maintenant comprendre les spectres
discrets (deux dernières lois de Kirchhoff) : un gaz
chaud, à basse pression, émet un nombre fini de cou-
leurs bien spécifiées. Une couleur précise est pro-
duite par une transition particulière d'un électron
d'une couche haute vers une couche basse : l'électron
en « tombant » perd de l'énergie et par principe de
conservation de l'énergie, cette énergie se transforme
ici en rayonnement. On peut par ailleurs comprendre
qu'il faille un gaz chaud pour l'émission d'un spec-
tre : les électrons « chauffés » sont alors portés à un
haut niveau d'énergie (couches hautes) ce qui leur
permet alors de « tomber » et émettre un rayonne-
ment. Corollairement, un spectre d'absorption appa-
raît plutôt avec un gaz « froid ».
Mais alors comment justifier un spectre d'absorp-
tion ? En effet, imaginons que du gaz absorbe un
rayonnement d'une certaine couleur. L'électron se
voit passer à une énergie plus haute. Mais il va alors
spontanément descendre à un niveau plus bas. Si
bien qu'on pourrait imaginer qu'il y a autant d'ab-
sorption que d'émission et le processus global est
nul. Pour un gaz en équilibre thermique, c'est bien ce
qui se passe ! Mais c'est un problème de géométrie
… En effet, admettons qu'un faisceau de lumière
(spectre continu) soit envoyé en direction d'un obser-
vateur 1. ll traverse un gaz peu dense, se fait absor-
ber puis réémettre. Mais l'émission se fait dans tou-
tes les directions et en fait très peu des couleurs ab-
sorbées sont réémises dans la direction de l'observa-
teur 1. Celui-ci perçoit ce manque en terme de spec-
tre d'absorption. L'observateur en 2 voit par contre
un spectre en émission mais avec des raies d'intensi-
tés faibles.
Le spectre continu
Si on a affaire un gaz chaud et à haut pression, les
photons émis vont rentrer en collisions de manière
très fréquente avec les atomes et vont ainsi être ther-
malisés : on rencontrera alors une émission globale
avec toutes sortes de longueurs d'onde, distribution
spectrale en forme de cloche correspondant à celle
du corps noir. Pour émettre un tel rayonnement, un
corps doit donc être suffisamment opaque. Un nuage
ténu d'hydrogène chaud n'émet qu'un spectre discret.
Il est à noter que l'atmosphère ténu d'une étoile peut
produire des raies spectrales, ce qui fait en sorte que
le spectre d'une étoile est en général une combinai-
son d'un spectre de corps noir et d'un spectre de
raies.
Le spectre d'absorption
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