L’Accord ne contient aucun objectif quantifié de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
En revanche, il impose la présentation par l’ensemble des parties contractantes d’une « contribution déterminée
au niveau national », incluant, s’agissant des pays développés, un objectif de réduction en valeur absolue des
émissions qui doit être notifié aux Nations Unies avant la ratification de l’accord.
Plus précisément, il prévoit le respect par les parties contractantes des obligations suivantes :
- l’établissement, la communication et l’actualisation de contributions successives, soumises tous les cinq ans
à la conférence des parties ;
- l’adoption de mesures internes pour la mise en oeuvre des objectifs d’atténuation des effets du changement
climatique prévus dans ces contributions ;
- une obligation de transparence et de remise de rapports sur les actions menées.
Un appui sera fourni aux pays en développement pour l ’application de ces dispositions. Quant aux
pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement, ceux-ci pourront établir et communiquer
des stratégies, plans et mesures de développement à faible émission de gaz à effet de serre correspondant à leur
situation particulière.
L’Accord vise également à renforcer la capacité des pays en développement à faire face aux impacts
du changement climatique, en prévoyant un instrument financier, le Fonds vert pour le climat, et des
mécanismes de transfert de technologies et de renforcement des capacités.
Déposé aux Nations Unies à New-York, l’Accord de Paris a été ouvert à la signature le 22 avril 2016,
Journée de la Terre-Mère, pour une durée d’un an. Ce n’est que 30 jours après la ratification par au moins
55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) que l’Accord entrera
en vigueur (article 21 de l’Accord).
La France a signé l’Accord le 22 avril 2016, suivie par 175 autres pays ainsi que l’Union européenne.
II - Incidences pour la Polynésie française
Comme d’autres pays insulaires, la Polynésie française est particulièrement vulnérable aux
conséquences du changement climatique, notamment l’intensification des phénomènes météorologiques
extrêmes2, les menaces à l’intégrité territoriale, à la sécurité et la souveraineté voire à l’existence de certaines
îles, tant par la submersion de terres existantes que par la diminution de sa zone économique exclusive.
C’est pourquoi la Polynésie française s’est largement mobilisée pour porter la voix des îles du
Pacifique à l’occasion de la 21e session de la Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques (COP 21), qui s’est tenue à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015.
Les représentants de la Polynésie française, dont son Président, sont personnellement intervenus au
cours des travaux pour relayer les inquiétudes et les positions des pays polynésiens, exprimés tant à
Taputapuatea le 16 juillet 2015 lors de la signature du PACT polynésien (Polynesia Against Climate Threats)
qu’à Paris lors du 4e Sommet France-Océanie du 26 novembre 2015.
Ces dernières années, l’assemblée de la Polynésie française est également intervenue à plusieurs
reprises pour accélérer la mise en œuvre de programmes internationaux de lutte contre le réchauffement
climatique3, ou appeler les pays membres du Forum du Pacifique à une action concertée en faveur des îles
menacées par la montée des eaux4.
Au vu des résultats obtenus, la Polynésie française ne peut que se féliciter de l’adoption de l’Accord
de Paris, qui répond aux principales aspirations des pays insulaires en développement particulièrement
vulnérables aux effets du changement climatique.
Cet accord est juridiquement contraignant, ambitieux dans ses objectifs et différencié tout en étant
équilibré entre les Parties, qu’elles soient des pays développés ou en développement.
2 Ainsi qu’en témoignent les précipitations exceptionnelles survenues le 12 décembre 2015 dans les communes de Mahina et de Hitia'a O Te Ra
3 Résolution n° 2008-5 R/APF du 25 novembre 2008
4 Résolution n° 2013-6 R/APF du 27 août 2013 2/4