Au sujet de la demande de réinscription sur la liste des pays à décoloniser,
Nicolas Sarkozy parle d’un débat démagogique, et d’une perte de temps et
d’énergie.
Le Président de la République, garant des institutions et de l’intégrité du
territoire national, est dans son rôle. Ses propos répondent à la majorité
des Polynésiens, laquelle aspire à rester dans la République. J’en fais
partie.
Je pense néanmoins qu’il ne faut pas diaboliser ce sujet, ni en faire un
tabou, même si l’on est convaincu que cette voie n’est pas la solution. Si
certains de nos concitoyens se sentent « colonisés », il faut en entendre
les raisons, il faut en parler. Dans la sérénité, le débat peut être profitable
à tous et déboucher sur de vraies questions de société. Je suis pour ma
part profondément convaincu que la République porte en elle la capacité
d’y répondre.
Dans le contexte économique et social actuel, particulièrement dégradé, le
clivage de notre population n’est pas de mise. Il risquerait même de venir
occulter les véritables urgences auxquelles le pays doit faire face : la
chute de l’emploi, les faillites d’entreprises, la dégradation des finances
publiques et des régimes sociaux, …
Indirectement il s’attaque aux élus et aux dirigeant du Pays lorsqu’il juge
curieux que seul un quart des crédits du contrat de développement a été
utilisé. Quelle est votre réponse ?
Force est de constater qu’il y a des sujets majeurs sur lesquels notre
collectivité n’avance pas : le logement, l'éducation, la santé.
Nous voyons bien, avec le manque de réalisation de ce contrat de projets,
notamment sur le plan du logement social, que mettre les moyens
financiers ne suffit pas. Au-delà du sempiternel problème foncier, il faut
des hommes formés, des ingénieurs, pour conduire les projets et les
mener à leur terme … et notre système éducatif n’en produit pas assez.
Est-ce que la création de 1000 CDD pour les familles les plus démunies
est une bonne réponse au problème d’emploi ?
Oui, c'est une bonne réponse. Certes ponctuelle, car elle ne s'inscrit pas
dans la durée, mais qui répond à une réelle urgence.